Carcinome épidermoïde et hyperkératoses de la muqueuse buccale induits par les inhibiteurs BRAF

Carcinome épidermoïde et hyperkératoses de la muqueuse buccale induits par les inhibiteurs BRAF

S244 CO026 Trois phénotypes de neurofibromatose 1 : analyse en classe latente à partir d’une population d’étude de 1351 patients E. Sbidian a,∗ , O. Z...

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S244 CO026

Trois phénotypes de neurofibromatose 1 : analyse en classe latente à partir d’une population d’étude de 1351 patients E. Sbidian a,∗ , O. Zehou a , S. Ferkal b , P. Combemale c , J.-F. Stalder d , S. Barbarot d , J. Mazereeuw-Hautier e , B. Guillot f , C. Viallette g , L. Valeyrie-Allanore a , P. Wolkenstein a , Réseau Nf-France a Dermatologie, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France b CIC, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France c Dermatologie, centre Léon-Bérard, Lyon, France d Dermatologie, CHU de Nantes, Nantes, France e Dermatologie, CHU de Toulouse, Toulouse, France f Dermatologie, CHU de Montpellier, Montpellier, France g URC, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France ∗ Auteur correspondant. Introduction La neurofibromatose (NF1) est une maladie autosomique dominante dont l’évolutivité est imprévisible. En effet, la variabilité intra- et interfamiliale est la règle et il n’y a pas de corrélation phénotype/génotype. Néanmoins, un phénotype à risque de mortalité a été identifié. Notre objectif était de poursuivre notre travail en construisant une classification empirique de la NF1, sans hypothèse a priori, à partir des caractéristiques cliniques des patients. Patients et méthodes La population étudiée incluait l’ensemble des patients atteints de NF1 inclus dans 3 PHRC successifs (2002, 2005, 2010) d’au moins 17 ans. Chacun des patients avait eu une évaluation phénotypique standardisée. Une analyse en classes latentes (ACL) a été utilisée. Nous avons testé la qualité d’une série de modèles, de 2 à 8 classes et estimé pour chacun les critères de parcimonie (Bayesian Information Criterion [BIC]). Les caractéristiques générales et cliniques des patients ont été comparées entre les différentes classes en utilisant une régression logistique multinomiale univariée, des risques relatifs (RR) ont été estimés. Résultats La population étudiée comportait 1351 patients dont 636 (41,1 %) hommes. L’âge médian était de 36,8 ans (17—81). Avec l’ACL, la solution à 3 classes était la plus parcimonieuse (BIC le plus bas). La classe latente (CL) 1 (60,3 %), « neurofibromes cutanés », regroupait des sujets ayant préférentiellement des neurofibromes cutanés (0,99), plexiformes (0,63) et des tâches violines (0,29). La CL2 (37,1 %), « neurofibromes sous-cutanés », était caractérisée par la présence d’au moins 10 neurofibromes sous-cutanés (NFSC) (0,21) et une forme familiale (0,77). La LC3 (2,7 %), « phénotype dysmorphique » était caractérisée par une dysmorphie faciale (0,78) et des difficultés d’apprentissage (0,87). Les patients LC1 étaient significativement à risque de développer une scoliose (RR = 1,7 [1,2—2,4]). Les patients LC2 était plus souvent de sexe masculin (RR = 1,4 [1,1—1,7]). Les patients LC3 avaient plus de risque d’avoir un gliome des voies optiques (RR = 4,8 [1,9—11,8]) ou une épilepsie (RR = 4,5 [1,8—11,6]). Discussion Nos données suggèrent l’existence de trois phénotypes cliniques distincts et pertinents chez les patients atteints de NF1. Cette classification est réalisée sans hypothèse a priori. La LC1 correspond à la présentation clinique classique avec neurofibromes cutanés tandis que les 2 autres phénotypes sont plus sévères. La présence de NFSC est associée dans la littérature à un risque élevée de mortalité. Enfin, la LC3 correspond a une sous population restreinte de NF1 présentant des délétions de grande taille du gène NF1. Conclusion Cette étude a mis en évidence trois phénotypes cliniques distincts et pertinents chez les patients atteints de NF1. Cette classification sera la base des études en sous-groupes de l’exome. Mots clés Classe latente ; Neurofibromatose de type 1 ; Phénotype clinique

JDP 2014 Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.056 CO027

Carcinome épidermoïde et hyperkératoses de la muqueuse buccale induits par les inhibiteurs BRAF夽 E. Vigarios a,∗ , J.-C. Fricain b , J.-P. Delord c , C. Munsch c , V. Sibaud d a Consultation de pathologies de la muqueuse buccale, institut universitaire du cancer de Toulouse-Oncopole, Toulouse, France b Consultation de médecine buccale, CHU Pellegrin, Bordeaux, France c Oncologie médicale, institut universitaire du cancer de Toulouse-Oncopole, Toulouse, France d Onco-dermatologie, consultation de pathologies de la muqueuse buccale, institut universitaire du cancer de Toulouse-Oncopole, Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Les effets indésirables dermatologiques représentent la principale toxicité des inhibiteurs BRAF. Dans ce cadre, les lésions cutanées hyperkératosiques induites sont les plus caractéristiques, constituant un spectre continu allant de lésions bénignes très fréquentes à de véritables carcinomes épidermoïdes. Paradoxalement, il n’a été qu’exceptionnellement décrit des lésions similaires sur la muqueuse orale. Nous rapportons ici huit patients traités par inhibiteurs BRAF développant des lésions hyperkératosiques endobuccales dont un carcinome épidermoïde. Observations Tous les patients étaient traités par différents inhibiteurs BRAF pour mélanome métastatique avec mutation V600 . L’examen endobuccal systématique mettait en évidence des lésions hyperleucokératosiques homogènes et non symptomatiques. Les lésions, uni- ou multifocales, étaient localisées sur les bords latéraux de la langue, le palais dur, la gencive, la lèvre inférieure et surtout sur la muqueuse jugale prédominant au niveau de la linea alba. Le délai d’apparition ne pouvait être précisé sur l’anamnèse. Une caractérisation histologique a été effectuée chez quatre patients et a mis en évidence un carcinome épidermoïde micro-infiltrant bien différencié avec marquage immuno-histochimique P16 positif et absence de mutation BRAF (lésion de la demi-muqueuse labiale inférieure). Enfin, les huit patients présentaient de fac ¸on synchrone des lésions hyperkératosiques cutanées bénignes de types papillomes verruqueux, microkystes ou kératose pilaire induite. Discussion Les lésions hyperkératosiques cutanées observées avec les inhibiteurs BRAF sont à la fois très fréquentes et très caractéristiques, regroupant entre autres les papillomes verruqueux, les kératoses pilaires, les microkystes, les dyskératoses acantholytiques et, dans un tiers des cas, des tumeurs malignes de type kératoacanthome ou carcinomes épidermoïdes. Ces lésions sont probablement liées à la prolifération paradoxale des kératinocytes BRAF V600 wild type induite par le traitement. Même si les données rapportées jusqu’ici sont tout à fait exceptionnelles, le développement de lésions hyperkératosiques bénignes, et même malignes, sur la muqueuse buccale apparaît également possible. Le caractère asymptomatique de ces lésions, couplé à l’absence d’un examen endobuccal systématique, peut sans doute partiellement expliquer cette dichotomie. Conclusion Un examen endobuccal mensuel est préconisé chez les patients traités par inhibiteurs BRAF. Le risque d’apparition d’un carcinome épidermoïde dans ce contexte n’est pas nul et une caractérisation histologique doit être systématiquement réalisée en cas de lésion hyperkératosique cliniquement suspecte, notamment si la lésion est inhomogène.

JDP 2014 Mots clés Carcinome épidermoïde ; Hyperkératose ; Inhibiteur BRAF ; Muqueuse orale Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. 夽 Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.057

Thérapeutique 1 CO028

Efficacité et tolérance de la ciclosporine dans l’urticaire solaire : étude rétrospective multicentrique C. Hurabielle a,∗ , C. Bedane b , M. Avenel-Audran c , H. Adamski d , F. Aubin e , M. Jeanmougin a , M.-C. Marguery f , J.-L. Peyron g , C. Poreaux h , J.-L. Schmutz i , M. Viguier a , Pour la Société franc ¸aise de photodermatologie a Dermatologie, hôpital Saint-Louis, Paris, France b Dermatologie, hôpital Dupuytren, Limoges, France c Dermatologie, CHU d’Angers, Angers, France d Dermatologie, hôpital Pontchaillou, Rennes, France e Dermatologie, hôpital Saint-Jacques, Besanc ¸on, France f Dermatologie, hôpital Larrey, Toulouse, France g Dermatologie, hôpital Saint-Éloi, Montpellier, France h Dermatologie, hôpital Brabois, Nancy, France i Dermatologie, hôpital Brabois, Angers, France ∗ Auteur correspondant. Introduction L’urticaire solaire (US) est une pathologie rare, chronique, invalidante, avec peu d’options thérapeutiques quand les antihistaminiques (AH) sont inefficaces. La ciclosporine (CYC) a montré une efficacité supérieure au placebo dans l’urticaire chronique idiopathique dans un essai randomisé. Dans l’US, les données se résument à un cas clinique isolé, avec évolution favorable. Notre objectif était d’évaluer l’efficacité et la tolérance de la CYC chez les patients atteints d’US. Patients et méthodes Une étude nationale multicentrique rétrospective a été réalisée auprès de la Société franc ¸aise de photodermatologie afin de colliger tous les cas d’US traités par CYC, à l’aide d’un formulaire standardisé dédié. Résultats Onze patients (8 femmes et 3 hommes), âgés de 39 ans en moyenne (23 à 52 ans), avec une durée moyenne d’évolution de 4,9 ans (0,5 à 11 ans) étaient étudiés. L’US survenait parfois à travers des vêtements légers et clairs, ou à travers des vitres, et tous souffraient d’US sévère et réfractaire avec un fort retentissement sur la qualité de vie (DLQI > 10) et une mauvaise réponse aux AH. Le nombre moyen de lignes thérapeutiques antérieures inefficaces rec ¸ues était de 5,7 : AH (n = 11), immunoglobulines intraveineuses (n = 6), hydroxychloroquine (n = 4), photothérapie UVA (n = 2), plasmaphérèse (n = 1), rituximab (n = 1) ou montélukast (n = 1). La dose moyenne de CYC était de 4,2 mg/kg/j, pendant une durée médiane de 12 semaines (2—24 S). Deux patients (18 %) obtenaient une rémission partielle de l’US : un avait, 2 mois après le début de la CYC à 2,5 mg/kg/j, une amélioration du DLQI et une absence de déclenchement de l’US par des UVA à 20 J/cm2 , avec une dose urticarienne minimale (DUM) préthérapeutique de 5 J/cm2 . L’éruption urticarienne survenait toujours lors des expositions solaires, mais après une plus longue exposition et sans prurit associé, nécessitant toujours des AH. La 2e patiente ne faisait plus de poussée clinique et avait une amélioration de la DUM en UVB (> 120 mJ/cm2 vs 100 mJ/cm2 ) et une stabilité en UVA (1 J/cm2 ). Chez les 9 autres patients, aucune amélioration n’était notée, cliniquement ou en phototests (n = 4). Quatre patients (36 %) rapportaient un effet

S245 indésirable (EI) sous CYC (acné, nausées, myalgies, arthralgies, asthénie). Discussion L’efficacité de la CYC dans l’US avait été rapportée dans un cas clinique isolé. Dans notre étude, la CYC n’a apporté un bénéfice que chez 2 patients sur 11, avec une efficacité partielle seulement. Les EI n’étaient pas rares. Le rapport bénéfice/risque de la CYC ne semble donc pas en faveur de son utilisation dans l’US, bien que les effectifs de notre étude soient faibles et qu’il s’agisse d’une étude rétrospective. Conclusion Chez la majorité des patients souffrant d’une US sévère et réfractaire, la CYC semble d’un apport thérapeutique faible. Mots clés Ciclosporine ; Efficacité ; Tolérance ; Urticaire solaire Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.058 CO029

Efficacité et tolérance des immunoglobulines intraveineuses dans l’urticaire solaire et réfractaire : résultats d’une étude de phase II F. Aubin a , R. Porcher b , M. Jeanmougin c , F. Léonard d , C. Bedane e , A. Moreau f , J.-L. Schmutz g , M.-C. Marguery h , H. Adamski i , M. Viguier c,∗ , Société franc ¸aise de photodermatologie a CHU de Besanc ¸on, Besanc¸on, France b Hôtel-Dieu, Paris, France c Hôpital Saint-Louis, Paris, France d CHU de Reims, Reims, France e CHU de Limoges, Limoges, France f CHU de Caen, Caen, France g CHU de Nancy, Nancy, France h CHU de Toulouse, Toulouse, France i CHU de Rennes, Rennes, France ∗ Auteur correspondant. Introduction L’urticaire solaire (US) est une maladie chronique rare, potentiellement handicapante, avec un retentissement important sur la qualité de vie quand les antihistaminiques sont inefficaces. Les options thérapeutiques sont alors limitées. L’efficacité des immunoglobulines intraveineuses (IGIV) a été suggérée dans une étude rétrospective sur 7 patients avec une rémission chez 5 d’entre eux (71 %). Nous avons voulu confirmer ces résultats en menant une étude prospective. Patients et méthodes Une étude multicentrique ouverte de phase II a testé l’efficacité de l’administration d’une cure unique de 2 g/kg de Clairyg® , administré sur 2 jours, chez les patients atteints d’US sévère et réfractaire aux antihistaminiques. L’objectif principal était l’obtention de la rémission de l’US aux phototests 12 semaines après traitement. Les objectifs secondaires étaient : — l’obtention d’une rémission clinique ; — une qualité de vie non altérée mesurée par le DLQI ; — une amélioration de 50 % de la sévérité de la maladie mesurée sur une échelle visuelle analogique, 4 et 12 semaines après traitement. Cette étude était financée grâce au programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) « Maladies rares », à la Société franc ¸aise de dermatologie et grâce à la mise à disponibilité gracieuse des IGIV par le Laboratoire franc ¸ais du fractionnement et des biotechnologies (LFB ; Les Ulis, France). Résultats Chez les 9 patients traités par IGIV, la rémission de l’US était observée aux phototests 12 semaines après traitement chez 2 d’entre eux, avec un taux de réponse de 22 % (IC 95 % 2,8—60,0). Au moins 1 critère de réponse était observé chez 6 patients (67 %) après 4 semaines de traitement et chez 5 patients (56 %) après 12 semaines. Deux patients restaient répondeurs après 24 semaines,