Syndrome de Stevens Johnson et gynécomastie induits par les inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (INNTI) chez un enfant infecté par le VIH

Syndrome de Stevens Johnson et gynécomastie induits par les inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (INNTI) chez un enfant infecté par le VIH

Annales de dermatologie et de vénéréologie (2018) 145, A18—A26 Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com ADF 2018 Cas cliniques ...

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Annales de dermatologie et de vénéréologie (2018) 145, A18—A26

Disponible en ligne sur

ScienceDirect www.sciencedirect.com

ADF 2018

Cas cliniques du Forum Francophone des internes et résidents en dermatologie 1

Syndrome de Stevens Johnson et gynécomastie induits par les inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (INNTI) chez un enfant infecté par le VIH G. Mahamadou ∗ , B. Saka , A.S. Akakpo , A. Bassowa , A.N. Dapam , J.N. Teclessou , E. Mensah , P. Pitché Service de dermatologie et IST, CHU Sylvanus Olympio, BP57, Lomé, Togo ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (G. Mahamadou) Introduction Les inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (INNTI) sont des médicaments antirétroviraux souvent utilisés en première ligne du régime thérapeutique de l’infection à VIH1. Nous rapportons un cas de gynécomastie bilatérale sévère et d’un syndrome de Stevens Johnson respectivement induit par l’efavirenz et la névirapine chez un même patient. Observation Un garc ¸on de 16 ans, infecté par le VIH depuis la naissance a été mis sous ténofovir, abacavir et efavirenz depuis août 2015. En avril 2016, quand son poids a atteint 32 kg, l’abacavir a été remplacée par la lamivudine. Une augmentation bilatérale de volume mammaire, dissimulée par le patient a été diagnostiquée deux ans après le début du traitement antirétroviral. L’histoire de la maladie, l’examen physique et les examens de laboratoire ont permis d’exclure les causes connues de gynécomastie. L’efavirenz a été alors considérée comme la cause la plus vraisemblable. Ce médicament a été donc retiré et remplacé par la névirapine en juillet 2017. Trente trois jours après le début du traitement par la névirapine, une éruption cutanée est apparue. À l’examen physique, on notait des macules érythémateuses, des bulles flasques avec un décollement cutané estimé à 10 %. Il y avait également des lésions conjonctivales, buccale et génitale. Le diagnostic de syndrome de Stevens Johnson induit par la névirapine a été retenu. Deux mois après le retrait de l’efavirenz, la taille des seins a diminué de 3 cm au sein gauche et de 2 cm à droite. Conclusion La recherche d’une gynécomastie comme effet indésirable de l’efavirenz est primordiale afin d’intervenir au moment où l’affection peut encore être réversible. Par ailleurs, en cas de gynécomastie induite par l’efavirenz, un inhibiteur de protéase (IP) devrait être préféré à la névirapine pour diminuer le risque de toxidermie.

0151-9638/

Mots clés Gynécomastie ; Syndrome de Stevens Johnson ; INNTI ; Lomé (Togo) Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.03.007 2

Une cause rare de dactylite multiple des doigts : une forme méditerranéenne de la maladie de Kaposi C. Chouk ∗ , N. Litaiem , M. Jones , A. Chamli , S. Rammeh , N. Ezzine , F. Zeglaoui Hôpital Charles-Nicolle à Tunis, dermatologie, boulevard du 9 avril, 1938 Bab-Saâdoun, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Chouk) Introduction La maladie de Kaposi (MK) est une affection multifocale initialement décrite par Moritz Kaposi en 1872. Sa forme classique ou méditerranéenne correspond à la forme indolente de la maladie et est caractérisée par une localisation presque exclusive des lésions angiomateuses au niveau des membres inférieurs. But Décrire un mode de révélation inhabituel d’une forme méditerranéenne de la MK à type de dactylite multiple. Résultat Il s’agissait d’un homme de 67 ans ayant un antécédent de cécité droite suite à un glaucome évoluant depuis le jeune âge, consultant pour une infiltration érythémateuse douloureuse des doigts d’installation progressive depuis 18 mois. Cette infiltration occasionnait une limitation des mouvements articulaires des interphalangiennes des deux mains et était associée à un lymphœdème bilatéral des deux membres inférieurs. L’examen cutané révélait des placards érythémato-violacés infiltrés, confluents, atteignant de fac ¸on bilatérale et asymétrique les faces dorsales et palmaires des mains avec un aspect en saucisse de tous les doigts. L’examen des muqueuses était normal. La dermoscopie des lésions digitales montrait un fond rouge bleuâtre évoquant une origine vasculaire. Il n’a pas été vu par ailleurs un aspect en arc-en-ciel. L’histologie concluait à un aspect de MK et l’immunohistochimie révélait un marquage HHV8 positif. La sérologie VIH était négative. Le bilan lésionnel de la MK ne montrait pas de localisations extracutanées. Un traitement par bléomycine (15 mg/semaine) était décidé devant le caractère douloureux et la gêne fonctionnelle occasionnés par