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Posters / Transfusion Clinique et Biologique 25 (2018) 327–348
Thème 06 – Hémovigilance receveur P-17
Effets indésirables receveur chez les patients avec aplasie médullaire et transfusés Elodie Quittancon 1 , Pierre Moncharmont 1,∗ , Grégory Barday 1 , Hélène Odent-Malaure 1 , Halim Benamara 1 , et Les Corresp. D’Hémovig. Et De Sécu. Transfu.2 1 EFS Auvergne Rhone Alpes, site de Decines, Decines, France 2 Auvergne Rhône Alpes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P. Moncharmont) Introduction L’aplasie médullaire est une pathologie rare dont la prise en charge nécessite le recours à des transfusions pour corriger l’anémie et la thrombopénie du patient. En vue d’apprécier les effets indésirables receveur (EIR) chez ces patients, une étude a été réalisée sur une période de 6 ans et demi. Matériel et Méthodes Les fiches d’EIR de patients transfusés dans des établissements de soins de la région Auvergne Rhône Alpes ont été extraites du fichier national de télé-déclaration e-FIT et analysées. La catégorie diagnostique des EIR, leur gravité, le produit sanguin labile (PSL) en cause et son imputabilité ont été évaluées. Résultats Du 1 janvier 2010 au 30 juin 2016, 7174 EIR sont survenus, dont 70 (0,9 %) chez 61 patients avec aplasie médullaire [34 femmes (55,7 %), 27 hommes (44,3 %)] de 54 ans d’âge moyen. La réaction fébrile non hémolytique (RFNH) était l’EIR le plus fréquent (23 cas, 32,9 %) suivi de l’allergie (14 cas, 20,0 %) et de l’allo-immunisation anti-érythrocytaire (12 cas, 17,1 %). Les allo-immunisations anti-RH3 et anti-JK1 étaient prépondérantes avec 4 cas chacune. L’œdème aigu du poumon de surcharge n’a été notifié que 3 fois (4,3 %). Parmi les 5 EIR « infection bactérienne » signalés, l’examen bactériologique du PSL n’a pas confirmé d’infection. Sur le plan de la gravité, 65 EIR étaient de grade 1 (non sévère) (92,9 %), 4 de grade 2 (sévère) et un de grade 3 (menace vitale immédiate). Aucun décès n’a été notifié. Le concentré de globules rouges était en cause dans 38 EIR (54,3 %), puis le concentré de plaquettes (32 EIR, 45,7 %). L’imputabilité certaine du PSL n’a été retenue que dans 15 EIR (21,4 %), les imputabilités « probable » et « possible » restant majoritaires (20 et 24 EIR respectivement). Conclusion Parmi les patients atteints d’aplasie médullaire, la RFNH est l’EIR le plus fréquent. L’allo-immunisation anti-érythrocytaire n’est présente que dans moins de 20,0 % des cas. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
https://doi.org/10.1016/j.tracli.2018.08.024 P-18
Réactions allergiques post-transfusionnelles : apports d’une réunion de concertation pluridisciplinaire dans le diagnostic, la prise en charge et le suivi des patients Vanessa Augis 1,∗ , Sophie Pujol 1 , Maryse Puntous 1 , Isabelle Roger 1 , Geneviève Hou 2 , Nadia Khaldi 2 , Christelle Pellerin 1 , Maryline Bordes 1 , Anne Sarrat 1 , Mamy Ralazamahaleo 1 1 CHU de Bordeaux, Bordeaux, France 2 EFS Nouvelle Aquitaine, Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (V. Augis) Introduction Depuis 3 ans, l’unité de sécurité transfusionnelle et d’hémovigilance du CHU de Bordeaux organise des réunions trimestrielles pluridisciplinaires de revue de dossiers de patients ayant présenté des effets indésirables receveur (EIR) de type réaction allergique de grade ≥ 2 (Classification de Ring et Mesmer). Lorsque les signes clinicobiologiques sont non spécifiques, le diagnostic différentiel peut être difficile à établir, il nécessite une analyse pluridisciplinaire en vue d’émettre des consignes transfusionnelles pertinentes.
Les dossiers sont sélectionnés et présentés par les hémovigilantes du CHU responsables des déclarations ANSM de ces EIR. Les participants sont des hémovigilants de l’EFS et du CHU, des biologistes du laboratoire d’immunologie, un médecin responsable de la délivrance de l’EFS assurant le lien avec les réunions « conseil transfusionnel » de l’EFS ainsi que deux anesthésistes (avec valences pédiatriques et adultes) spécialisés en allergologie. Après discussion, le dossier médical informatisé du patient est incrémenté, au sein d’un formulaire dédié, du diagnostic retenu (modification du grade, confirmation ou infirmation du caractère allergique des manifestations s’appuyant sur les résultats d’immunologie, tests complémentaires) ainsi que des consignes transfusionnelles en particulier prémédications et protocoles transfusionnels (déplasmatisation). Si nécessaire, les patients sont convoqués en consultation d’allergo-anesthésie de manière à, examiner leurs antécédents, effectuer des tests in vivo et mettre en place un traitement de fond le cas échéant. En 3 années, 35 dossiers ont été revus et, 7 consultations avec les allergo-anesthésistes ont été effectuées. Conclusion Ces réunions permettent d’affiner certains diagnostics d’EIR, d’optimiser les protocoles transfusionnels, d’y ajouter des consignes précises de prémédication et ainsi d’améliorer les prises en charges actuelles et futures des patients. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
https://doi.org/10.1016/j.tracli.2018.08.025 P-19
Choc septique à Salmonella enterica secondaire à la transfusion d’un mélange de concentrés de plaquettes (MCP) Audrey Decambron 1,∗ , Laure Delanoe 2 , Philippe Cabre 3 Centre hospitalier Valenciennes, Valenciennes, France 2 EFS Hauts-de France-Normandie, Valenciennes, France 3 ARS Hauts-de France, Euralille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Decambron) 1
Une patiente de 44 ans, suivie pour néoplasie mammaire, est hospitalisée pour altération de l’état général avec suspicion de pneumopathie basale droite traitée par amoxicilline-acide clavulanique. Devant une thrombopénie (22 G/L), elle bénéficie de la transfusion d’un MCP (j4) qui, mal tolérée avec frissons et tremblements, température 37,8 ◦ C, est interrompue. Le tableau clinique évolue 6 h après l’arrêt de la transfusion en choc septique (hypotension, tachycardie, désaturation, fièvre 38,4 ◦ C et détresse respiratoire) d’évolution favorable sous traitement. Les examens bactériologiques (hémocultures patiente et MCP) mettent en évidence un examen direct positif (seuil 105 /mL) et une culture positive à S. enterica sérotype Enteritidis (souche multisensible). Les hémocultures à l’admission sont stériles (5 jours, Bactec FX© ). La comparaison du génome des deux souches isolées (Illumina Nextseq 500© ) par le Centre National de Référence des Salmonella est en faveur de l’origine transfusionnelle de la contamination. La culture des cinq concentrés érythrocytaires (CGR) issus des dons à l’origine du MCP (TACSI© ) est stérile (10 jours, Bactec FX© ). L’enquête effectuée par téléphone ne fait pas mention de signes digestifs chez les donneurs (absence de coproculture). La fréquence des salmonelloses liées à la transfusion de plaquettes est très faible. Trois cas d’infection à S. enterica après transfusion plaquettaire sont décrits, le plus récent datant de 2012. Le délai d’apparition du tableau clinique de ce cas peut s’expliquer par l’antibiothérapie préexistante et la sensibilité de la souche isolée. La culture négative des CGR peut s’expliquer par la méthode de préparation du MCP, par les conditions de conservation des CGR, par la méthodologie d’échantillonnage. Le déploiement de l’inactivation des pathogènes par Amotosalen© + UVA à l’ensemble des concentrés plaquettaires, effective sur tout le territoire national depuis novembre 2017, aurait pu éviter cet incident. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
https://doi.org/10.1016/j.tracli.2018.08.026