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18es Journées nationales d’infectiologie / Médecine et maladies infectieuses 47S (2017) S33–S37
de 62,5 ans (±18,3), 161 patients (67,1 %) étaient des hommes. Le motif d’hospitalisation était une infection pour 130 (54,2 %), communautaire dans 49,8 % des cas. Le score moyen de comorbidité de Charlson était de 4,4 (±3). Sur 240 avis, 167 (69,7 %) étaient téléphoniques, 181 (75,4 %) pour un problème thérapeutique, 118 donnés (49,2 %) dans les 3 jours. Les principaux diagnostics étaient : infections intra-abdominales 42 (17,5 %), pulmonaires 30 (12,5 %), sur KT 20 (8,3 %), ostéoarticulaires 19 (7,9 %), vasculaires 19 (7,9 %). Après l’avis, le diagnostic était modifié pour 64 patients (26,7 %). Parmi, 50 patients étaient en échec (dont 27 décès). Le score de Charlson à l’admission (OR = 1,24 IC95 % [1,03–1,50]), une infection à BMR (OR = 8,27 IC95 % [1,37–49,80]), le respect des modifications thérapeutiques proposées (OR = 0,09 IC95 % [0,01–0,67]) et la dégradation de l’état clinique au 3e jour après l’avis (OR = 12,50 IC95 % [3,16–49,46]) étaient indépendamment associés à l’échec (analyse multivariée). Conclusion Notre étude montre que des éléments simples à recueillir au moment de l’avis (score de Charlson, infection à BMR) associés à des éléments simples de suivi (état clinique au 3e jour, non respect de l’avis donné) sont associés au risque d’échec de prise en charge. Dans une perspective d’amélioration de nos pratiques, la réévaluation de nos conseils pourrait être envisagée pour des patients ciblés, à l’image d’une réévaluation d’antibiothérapie. Toutefois, elle génèrerait un surplus d’activité difficile à absorber par les équipes d’infectiologie aux effectifs souvent très limités et sur-sollicitées. Un travail complémentaire devrait être entrepris pour identifier précisément les patients qui doivent en bénéficier. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2017.03.086 BPC-09
Recommandations franc¸aises concernant l’abord d’un patient cas-suspect de maladie à virus Ebola en ambulatoire : applicabilité par les médecins généralistes ? A. Raffetin 1 , J.S. Cadwallader 2 CHI Villeneuve-Saint-Georges, France 2 Département de médecine générale Paris 6, Paris, France
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Introduction L’épidémie alarmante à virus Ebola, s’étant déroulée de mars 2014 à mai 2016 en Guinée Conakry, au Libéria et au Sierra Leone a conduit à une urgence de santé publique internationale. Le ministère de la Santé franc¸ais a émis des recommandations à l’attention des médecins exerc¸ant en ambulatoire pour l’abord d’un patient cas-suspect de maladie à virus Ebola (MVE). L’objectif était d’évaluer les connaissances des médecins généralistes (MG) franc¸ais sur la MVE, d’évaluer leurs conditions d’exercice et de recueillir leur opinion sur l’applicabilité des recommandations. Matériels et méthodes Nous avons réalisé une étude quantitative transversale (questionnaire téléphonique, mail) parmi des MG exerc¸ant en zone de forte immigration, de novembre 2014 à juin 2015, pendant la période d’épidémie de MVE. Nous avons approfondi certains résultats en menant une enquête qualitative (entretiens) basée sur la théorisation ancrée, en interrogeant des MG présentant des profils variés (âge, sexe, exercice rural/urbain, seul/en groupe, zones de faible/forte immigration) afin d’obtenir un échantillon illustratif des MG franc¸ais, de juin à septembre 2016, après la résolution de l’épidémie. Nous avons déconstruit nos préjugés en élaborant le guide d’entretien, pour tenter de ne pas influencer les MG interrogés. Résultats Au total, 33/100 MG sollicités ont répondu au questionnaire (taux de réponse 33 %). Nous avons mené 5 entretiens. Les MG avaient de bonnes connaissances sur la MVE acquises au décours de l’épidémie, dans un contexte de peur relayée par les médias. Les courriers, notamment ceux de l’Ordre des médecins, avant les mails sont apparus le meilleur moyen d’information. Le suivi des recommandations semblait reposer sur leur simplicité de compréhension et d’application, sur du bon sens : interroger, isoler sans examiner le patient et appeler le 15. Le principal obstacle à leur application était le matériel inhabituel pour une pratique ambulatoire (thermomètre sans contact, lunettes de protection etc.), apparu superflu, en l’absence d’examen physique du patient. En dehors de la formation de leur secrétaire médicale à dépister les patients suspects pour les adresser directement au 15, l’impact de la MVE sur l’organisation des MG
a semblé faible, vu l’absence d’épidémie en France ayant permis de relativiser cette urgence. Conclusion Les MG ont acquis des connaissances satisfaisantes sur la MVE et les recommandations, malgré l’absence d’épidémie en France et le faible impact dans leur pratique quotidienne. Ceci semblait important dans la prévention de l’épidémie puisqu’ils restaient vigilants et étaient prêts à faire face, grâce à des recommandations simples à adapter à leur pratique. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2017.03.087 BPC-10
Évaluation de la prise en charge des infections urinaires en médecine générale F. Compère 1 , S. Alfandari 2 Département de médecine générale, université de Lille, Lille, France 2 CH Tourcoing, France
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Introduction Les médecins généralistes sont les premiers prescripteurs d’antibiothérapie en France et les infections urinaires (IU) en représentent le 2e site. La SPILF a émis des recommandations en 2014 quant aux modalités diagnostiques et thérapeutiques de celles-ci. Matériels et méthodes Étude prospective observationnelle réalisée auprès de 260 médecins généralistes entre avril et novembre 2016. Chaque médecin devait remplir un questionnaire concernant la prise en charge ambulatoire d’une IU. Les prises en charges paracliniques et thérapeutiques ont été confrontées aux recommandations 2014 de la SPILF. Résultats Le taux de réponse atteint 43,8 %. Au total, 114 patients ont été inclus dans l’étude, dont 94 femmes (82,5 %) et 20 hommes. La conformité diagnostique globale des IU par rapport aux recommandations était correcte dans 86 cas (75,4 % [67,3–81,5]), la notion d’IU avec facteur de risque de complications étant le principal oubli. La conformité des examens paracliniques vis-à-vis des diagnostics supposés était de 22,8 % [15,0–30,6] (n = 26/114) et de 29 % [20,5–37,5] (n = 33/114) pour les diagnostics réels. La non-utilisation de la BU et l’utilisation non conforme de l’ECBU étaient les principales divergences retrouvées dans 92,6 % [86,8–98,4] (n = 76/82) des prises en charges de cystite simple. L’antibiothérapie de 1ère intention était conforme dans 55,3 % [45,9–64,6] (n = 63/114) des diagnostics supposés et dans 52,3 % [43,0–61,6] (n = 60/114) des diagnostics réels. Dans 91 % des cas (n = 44/48), l’antibiothérapie était active sur les bactéries isolées. L’utilisation inappropriée de fluoroquinolones dans la cystite aiguë simple était de 10,9 % [4,02–17,78] (n = 9/82) et celle des C3G orales de 9,75 % [3,2–16,3] (n = 8/82). Conclusion Plus d’un an après la sortie des recommandations, la conformité de prise en charge des infections urinaires par les médecins généralistes vis-à-vis des recommandations reste moyenne. Le mésusage des examens paracliniques et l’utilisation non appropriée des FQ et des C3G orales en 1ère intention sont les principales différences vis-à-vis des recommandations. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2017.03.088 BPC-11
Co-prescriptions antibiotiques anti-inflammatoires des médecins généralistes d’une région franc¸aise : prévalence et rapport bénéfices/risques M. Legay 1 , J. Birgé 2 Verdun, France 2 Boulay-Moselle, France
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Introduction Les anti-inflammatoires sont exceptionnellement recommandés en pathologie infectieuse courante. Nombre d’études interrogent sur les risques liés à ces prescriptions en contexte infectieux. Notre objectif était de déterminer la prévalence des associations antibiotiques anti-inflammatoires prescrites par les médecins généralistes de notre région et les motifs infectieux évoqués, d’évaluer leur rapport bénéfices/risques et de proposer des pistes d’amélioration.
18es Journées nationales d’infectiologie / Médecine et maladies infectieuses 47S (2017) S33–S37 Matériels et méthodes Les données pour l’année 2013 ont été demandées à la CPAM régionale. Nous avons aussi mené une étude observationnelle transversale de 4 semaines dans la même zone géographique, par le biais d’un questionnaire rempli par des pharmaciens de ville volontaires pour toute ordonnance d’antibiotiques par voie générale signée par un médecin généraliste. Des données issues de l’ordonnance (molécules prescrites) et de l’interrogatoire des patients (informations diagnostiques) étaient recueillies. Résultats Dans les données CPAM, le taux de co-prescription était de 39 % (705 709/1 805 444). Parmi les 181 questionnaires exploitables de notre étude, 46 % (83/181) comportaient une co-prescription : AINS 52 % (43/83), corticostéroïdes (CS) 48 % (40/83). Les taux de co-prescription et la répartition AINS/CS variaient selon les diagnostics : les motifs respiratoires hauts (rhinopharyngites, angines, otites, sinusites) et bas (bronchites surtout) étaient les plus pourvoyeurs, avec un fort taux d’AINS et de CS respectivement. Conclusion Malgré les biais de notre étude (nombre de questionnaires inclus, incertitude diagnostique, possible effet de nombre), les résultats concordent avec les données CPAM. Par son approche originale, elle fournit quelques données sur les co-prescriptions antibiotiques anti-inflammatoires en médecine générale, sujet dont la littérature est restreinte. Au vu du bénéfice symptomatique mineur voire inexistant que procure l’ajout d’un anti-inflammatoire dans les pathologies infectieuses courantes, le rapport bénéfices/risques est nettement défavorable. Des mesures individuelles et collectives sont nécessaires, en termes de recherche, de santé publique et d’information, pour réduire ces associations aux indications rares, aux complications parfois dramatiques et concernant pourtant près d’une prescription d’antibiotiques sur deux. Et si « les antibiotiques, c’est pas automatique », on pourrait proposer le slogan « les anti inflammatoires, c’est pas obligatoire ». Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2017.03.089 BPC-12
Évaluation de la prise en charge de l’érysipèle par les médecins généralistes F. Ihbibane , A. Ntini Lebi , N. Tassi CHU Mohamed VI, faculté de médecine et de pharmacie de Marrakech, université Cadi-Ayyad, Marrakech, Maroc Introduction L’érysipèle est une infection majoritairement streptococcique. C’est la plus fréquente des dermohypodermites bactériennes non nécrosantes.
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Dans sa forme typique, le diagnostic positif est clinique. Le recours aux examens paracliniques ne se justifie que pour les formes sévères et compliquées. En dehors de ces formes indiquant l’hospitalisation et lorsque les diagnostics différentiels, dont les dermohypodermites nécrosantes, peuvent être écartés, le traitement étiologiques est une monoantibiothérapie antistreptococcique ciblée en ambulatoire. Les récidives étant très fréquentes, l’attention doit être accordée particulièrement à la prévention primaire et secondaire. Le but de notre travail est d’évaluer l’adéquation des connaissances des médecins généralistes, avec les données de la littérature sur la prise en charge diagnostique et thérapeutique de l’érysipèle afin d’observer les écarts qui pourraient exister et proposer des éléments d’amélioration. Matériels et méthodes Nous avons réalisé une enquête transversale à visée descriptive et analytique concernant l’évaluation de la prise en charge de l’érysipèle auprès de 167 médecins généralistes des secteurs public et privé, du 19 mai au 20 octobre 2014. Résultats Les 114 questionnaires qui nous ont été retournés ont révélé que des facteurs de risque locaux dont les portes d’entrée à type de plaie cutanée non ou maltraitée pour 90 (78,9 %) médecins, les intertrigos inter orteils pour 83 (72,8 %) médecins et le lymphoedème pour 33 (28,9 %) médecins ou des facteurs généraux dont l’obésité pour 38 (33,3 %) médecins étaient souvent retrouvés en cas d’érysipèle. Le diagnostic positif des formes typiques était clinique pour 92 (80,7 %) médecins. La prise en charge doit se faire en ambulatoire pour 97 (85,1 %), le recours à l’hospitalisation et éventuellement aux examens paracliniques ne s’avérait nécessaire que pour les formes sévères, atypiques ou compliquées. L’amoxicilline orale a été préconisé par 25 (21,9 %) médecins et une bi-antibiothérapie incluant une molécule antistreptococcique par 15 (13,2 %) médecins. Le recours aux anti-inflammatoires a été préconisé par 16 (14 %) médecins. Les préventions primaires et secondaires ont rencontré l’intérêt de nos médecins dont 108 (94,7 %) ont été favorables au traitement des portes d’entrée cutanées et 53 (46,5 %) à l’antibioprophylaxie à partir de la deuxième récidive. Conclusion Il ressort de cette enquête que les connaissances de nos médecins sont en phase avec les données récentes de la littérature concernant le diagnostic d’érysipèle, mais que des efforts doivent être fournis pour vulgariser celles qui concernent le traitement afin d’optimiser leurs pratiques professionnelles. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2017.03.090