Ann. Endocrinol., 2006 ; 67, 5 : 395-397 © 2006. Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
7. Métabolisme, hormones, adipocytes CO31 ÉVALUATION DE LA FERTILITÉ ET DES COMPLICATIONS OBSTÉTRICALES DANS 10 FAMILLES DE SYNDROMES LIPODYSTROPHIQUES
CO32 EXPRESSION DE L’ALDO-CÉTO-RÉDUCTASE AKR1B7 DANS LE TISSU ADIPEUX BLANC DE SOURIS ET RÔLE DANS LA DIFFÉRENCIATION ADIPOCYTAIRE
D. Vincent-Desplanques (1), S. Marcelli-Tourvieille (1), A. Evrard (1), M.-F. Bourdelle-Ego (1), R. Leroy (1), C. Fermon (1), C. Hardy (2), O. Lascols (2), C. Vigouroux (2), J. Capeau (2), J.-L. Wémeau (1)
J. Tirard (1), J. Gout (1), A. M. Lefrançois-Martinez (2), A. Martinez (2), M. Begeot (1), D. Naville (1)
(1) Service d’Endocrinologie-Métabolisme, CHRU Lille. (2) Université Pierre et Marie Curie, Hôpital Saint Antoine, Paris. Les syndromes lipoatrophiques sont des entités rares, associant une anomalie de répartition du tissu adipeux sous-cutané et un syndrome d’insulinorésistance métabolique volontiers associé à des ovaires polykystiques. Des cas de pancréatite aiguë et cétoacidose diabétique liées à une décompensation de l’insulinorésistance ont été rapportés sous contraception estro-progestative ou pendant la grossesse. Le but de notre étude était de comparer la fertilité et les éventuelles complications obstétricales de femmes présentant un syndrome lipoatrophique et de femmes des mêmes familles non atteintes. L’étude a porté sur 10 familles, 8 présentant un syndrome lipoatrophique partiel de Dunnigan lié à une mutation du gène de la lamine A/C (soit 68 femmes au total dont 14 mutées) et 2 familles comportant 6 femmes présentant toutes un syndrome lipodystrophique clinique qui n’était lié à une mutation du gène ni de la lamine A/C, ni du PPAR gamma. Les résultats montrent un nombre moyen d’enfants vivants par femme de 1,6 chez les patientes présentant une laminopathie vs. 2,5 chez les femmes témoins de ces 8 familles. 35 % des femmes mutées présentent une infertilité primo-secondaire (infertilité primaire ou fausse-couche), 28,5 % un diabète gestationnel 2/14 femmes ont présenté une hypertension gravidique avec prééclampsie et mort foetale. Parmi les 6 femmes des 2 familles présentant un syndrome lipoatrophique sans mutation identifiée, 3 présentent une infertilité (dont une mixte). Le nombre moyen d’enfants par femme est au total de 9/6 soit 1,5. Aucun retentissement n’a été constaté sur la fertilité masculine. En conclusion, le nombre moyen d’enfants par femme lipodystrophique semble un peu inférieur à celui des témoins non lipodystrophiques. Le taux d’infertilité et de diabète gestationnel respectivement voisin de 30 % paraît supérieur à celui de la population générale. Une prise en charge gynéco-obstétricale adaptée devrait être proposée chez les patientes lipodystrophiques.
(1) INSERM U449/INRA uMR1235, UCBL1, Lyon. (2) CNRS UMR6547 GEEM, Aubière. AKR1B7 ou MVDP (Mouse Vas Deferens Protein) appartient à la superfamille des aldo-céto-réductases (Aldo-Keto-Reductases) qui réduisent les groupements aldéhydes et cétones en alcools. Chez la souris, c’est l’enzyme responsable de la détoxication de l’isocaproaldéhyde produit lors de la première étape de synthèse des stéroïdes. AKR1B7 est également capable de réduire le 4-hydroxynonenal formé lors de la peroxydation des lipides. Initialement décrit dans le canal déférent murin, AKR1B7 est également exprimée dans la glande surrénale, l’ovaire et l’intestin, sous le contrôle des androgènes, de l’ACTH, de la LH et des oxystérols, respectivement. Nous avons montré que AKR1B7 est présent dans le tissu adipeux blanc de souris mais avec des niveaux d’expression très différents selon sa localisation. Nous avons mis en évidence qu’il existe une corrélation entre la présence de AKR1B7 et une forte expression des marqueurs préadipocytaires GATA3 et Cox2. Notre hypothèse est que les tissus adipeux exprimant AKR1B7, pourraient être dans un état moins différencié que ceux où elle est absente, et qu’elle serait impliquée dans le processus de différenciation adipocytaire. Pour tester cela nous avons développé des clones 3T3-L1 surexprimant AKR1B7 de façon stable. Dans les mêmes conditions de culture, on observe une inhibition de la différenciation en adipocytes matures, des clones 3T3-L1 surexprimant AKR1B7 par rapport aux 3T3-L1 sauvâges. De même, des cultures primaires de fraction ASC (Adipose Stromal Cell, contenant les préadipocytes) préparées à partir de tissus adipeux exprimant AKR1B7 se différencient moins rapidement que celles provenant de tissus ne l’exprimant pas. En conclusion, nos résultats montrent que AKR1B7 est capable d’inhiber la différenciation des préadipocytes en adipocytes et attribuent un rôle encore méconnu à cette enzyme dans les mécanismes de contrôle du développement des dépôts de graisse et de leurs effets délétères dans l’obésité.
395