Annales de pathologie (2009) 29S, S142—S144
COMMUNICATIONS ORALES
Communications orales de la SFP (hématologie, urologie) — mercredi 18 novembre 2009 Aide de l’étude du répertoire T en cytométrie de flux sur biopsies ganglionnaires pour le diagnostic de lymphome T D. Salameirea,b,c , F. Sollya,b,c , B. Fabreb,c , J. Plumasa,b,d , M. Callanana,b,c , D. Leroux a,b,c , M.-C. Jacob b,c,d a Université Joseph-Fourier, Grenoble 1 ; b Cri, Inserm U823, équipes 7 et 9, institut Albert-Bonniot ; c pôle de biologie, département de pathologie de la cellule, CHU Albert-Michallon ; d établissement franc ¸ais du sang Rhônes-Alpes, immunologie, recherche et développement Le lymphome T périphérique représente 10 % des lymphomes ganglionnaires. Son diagnostic est basé sur l’histopathologie. L’absence de marqueur de malignité associée à une cytologie d’interprétation souvent délicate rendent ce diagnostic difficile malgré l’aide complémentaire apportée par la biologie moléculaire et notamment l’étude du réarrangement du récepteur des lymphocytes T (TCR). Notre objectif est de tester l’utilité de l’étude du répertoire T par cytométrie de flux sur biopsies ganglionnaires dans le cadre de ces lymphoproliférations. Celui-ci permet en effet d’apprécier la diversité des lymphocytes T par l’utilisation de 25 anticorps monoclonaux spécifiques de la chaîne variable  du TCR reconnaissant 70 % de ce répertoire. La première partie de notre étude a intéressé 81 biopsies ganglionnaires « contrôles », dénuées de lymphome T en histologie (hyperplasie réactionnelle, lymphomes B, lymphomes de Hodgkin et métastases). Le répertoire T étant apparu statistiquement similaire quelle que soit la pathologie initiale, des valeurs de référence pour chacune des 25 familles Vbeta ont pu être établies pour les lymphocytes TCD4 et T CD8. La deuxième partie de notre étude a analysé l’existence d’expansions Vbeta, définies par des valeurs supérieures à la moyenne + 3 écarttypes pour chaque famille Vbeta. Nous avons inclus pour ce travail 113 ganglions dont 24 lymphomes T de différents types histologiques (lymphomes T angio-immunoblastiques, lymphomes T anaplasiques à grandes cellules, lymphomes T sans spécificité) et 97 ganglions contrôles sans lymphome T (incluant les 81 ganglions précédents). Des expansions Vbeta ont été retrouvées dans des ganglions contrôles, d’amplitude faible, inférieure au double des valeurs de référence, exceptées dans 5 cas. Dans les lymphomes T, 19/24 (79,2 %) cas ont présenté des expansions, soit avec une valeur d’une famille Vbeta supérieure à 4 fois la valeur de référence (14 cas), soit avec une somme des valeurs de l’ensemble des familles Vbeta inférieure à 50 % (5 cas). Dans 5 cas le profil était polyclonal. Les 10 cas discordants entre histologie et répartition des familles Vbeta ont fait l’objet d’études complémentaires immunohistochimiques, moléculaires et cytogénétiques permettant une réévaluation diagnostique dans 3 cas. Ces résultats ont permis d’établir une sensibilité de 84 % et une spécificité de 98 % de l’analyse du répertoire T en cytométrie de flux sur biopsies ganglionnaires.
0242-6498/$ — see front matter © 2009 Publi´ e par Elsevier Masson SAS. doi:10.1016/j.annpat.2009.07.029
Ces caractéristiques associées à une utilisation possible en routine rendent cette technique particulièrement intéressante en complément de l’histologie et de la biologie moléculaire dans le cadre du diagnostic des lymphomes T périphériques.
Corrélation immunohistochimique et cytogénétique des sous-groupes centre germinatif (CG) et B activé (ABC) et du marqueur BCL6 dans une série de LBDGC, avec évaluation pronostique W. El Alamia , N. Belhouachib , E. Davergnec , A. Delmerc , I. Luquetb , M. Pateya a Laboratoire d’anatomie pathologique, CHU Robert-Debré, Reims ; b service de génétique, HMB, Reims ; c service d’hématologie clinique, CHU Robert-Debré, Reims Introduction.— Les lymphomes B diffus à grandes cellules (LBDGC) sont un groupe hétérogène. L’analyse transcriptomique a permis d’identifier 3 profils majeurs : médiastinal (PML), centre germinatif (CG) et B activé (ABC) de pronostic plus péjoratif que le type CG. La signification pronostique de l’algorithme de Hans, basé sur l’expression de CD10, BCL6 et MUM-1, est controversée. Certains marqueurs de type CG plus récemment identifiés, tel le LMO2 s’avèrent plus performants pour l’évaluation pronostique des LBDGC [1]. L’expression protéique de BCL6 corrélée ou non au réarrangement du gène semble, pour certains auteurs [2] associée à un meilleur pronostic. But.— Étudier la corrélation cytogénétique et immunohistochimique des sous types ABC et CG et de BCL6 avec évaluation de leur impact pronostique. Matériel et méthodes.— Il s’agit d’une étude rétrospective de 35 cas de LBDGC entre 1989—2008. L’analyse de chaque cas a comporté une relecture histologique, une étude immunohistochimique avec les anticorps CD10, BCL6, MUM 1 et LMO2, une étude cytogénétique conventionnelle et une étude par FISH interphasique avec une sonde BCL6 Split Signal (Abott Vysis). Ces données ont été corrélées à la survie globale dans chaque cas. Résultats.— Les 35 cas concernaient 17 hommes et 28 femmes d’âge moyen de 60 ans, tous traités par chimiothérapie de type CHOP ou R-CHOP. Selon l’algorithme de Hans, 22 cas étaient de type ABC, 12 cas de type GC dont 4 secondaires à un lymphome folliculaire connu et un patient présentait un LBDGC du médiastin. Sur 35 cas, 13 patients sont décédés dont 10 de type ABC (soit 80 %). L’analyse cytogénétique retrouve une association préférentielle de la trisomie 3 et de la délétion 6q avec le type ABC comme l’a montré Tagawa. La présence d’une translocation et/ou amplification du gène BCL6 est plus fréquente dans le type ABC mais sans aucune corrélation avec l’expression de la protéine. Parmi les patients n’exprimant pas BCL6, 60 % de type ABC sont décédés alors que seulement 30 % des
Communications orales patients BCL6 positifs sont décédés. Il existe une bonne corrélation entre l’expression de LMO2 et le type CG (100 % des cas) qui est cependant exprimé dans 40 % des types ABC. Dans notre série, LMO2 ne semble pas avoir d’impact pronostique puisqu’il est exprimé chez 31 % des patients décédés et chez 45 % des patients vivants. Conclusion.— Dans notre série il existe une bonne corrélation entre le caryotype et l’immunohistochimie pour le classement des LBDGC en sous type GC et ABC mais pas entre la FISH BCL6 et l’expression de la protéine. L’étude sur des séries plus larges est nécessaire pour appréhender l’impact pronostique de LMO2, associé préférentiellement au type CG [3]. Références [1] Natkuman, et al. 2008. [2] Winter, et al. 2006. [3] Tagawa. Blood 2005;106:1770—7.
Lymphomes T périphériques « folliculaires » renfermant des cellules de Reed-Sternberg : un autre piège diagnostique du lymphome de Hodgkin classique ? J. Morocha , C. Copie-Bergmana,b , A. Plonquetb,c,d,e , T. Marafiotic , N. Martin-Garciab , M.H. Delfau-Larueb,c,d,e , V. Molinier-Frenkelb,c,d,e , T. El Gnaouid , K. Belhadjd , C. Haïound , J. Audouinf , L. De Levalg , P. Gaularda a Groupe hospitalier Henri-Mondor—Albert-Chenevier, département de pathologie, AP—HP, Créteil, France ; b Inserm, Unité 955, équipe 9, Créteil, France ; c Department of Clinical Laboratory Sciences,University of Oxford, Royaume-Uni ; d groupe hospitalier Henri-Mondor, département d’hématologie médicale, AP—HP, Créteil, France ; e groupe hospitalier Henri-Mondor, service d’immunologie biologique, AP—HP, Créteil, France ; f département de pathologie, centre hospitalier universitaire de l’Hôtel-Dieu, AP—HP, Paris, France ; g département de pathologie, hôpital universitaire de Liège, Liège, Belgique La présence de cellules B ayant l’aspect morphologique et le phénotype (CD30+, CD15+) de cellules de Reed-Sternberg « RS-like », infectées par le virus d’Epstein-Barr (EBV) a été rapportée dans les lymphomes T angio-immunoblastiques (T-LAI). Les lymphomes T périphériques d’architecture folliculaire (LTP-F) constituent une variété rare de LTP reconnue dans la classification OMS 2008 des hémopathies. Ils partagent avec les T-LAI une origine commune, le lymphocyte T helper (TFH) du centre germinatif, et un lien entre T-LAI et LTP-F est discuté. Nous rapportons 4 observations de LTPF particulier par la présence de cellules « RS-like » ayant conduit à discuter en premier lieu un diagnostic de lymphome de Hodgkin classique (LHc). Il s’agit de 4 patients (50 à 85 ans) présentant une polyadénopathie (4/4), un rash cutané (2/4), des symptômes généraux (1/4) sans hypergammaglobulinémie. La biopsie ganglionnaire montre une prolifération nodulaire sans fibrose significative. Les nodules renferment des cellules « RS-like » B (CD20+ et/ou CD79a+), CD30+, CD15+, EBV+. Ces cellules sont dispersées sur un fond lymphoïde comportant un mélange de petits lymphocytes B et de cellules T CD3+, CD2+, CD5+ discrètement atypiques (noyau de taille moyenne, cytoplasme parfois clair), exprimant également CD10 (3/4) et les marqueurs TFH PD1, CXCL13, BCL-6 et ICOS. Les éosinophiles et plasmocytes sont rares. Une population clonale T est détectée dans tous les cas, au diagnostic et/ou à la rechute. Chez 2 patients, une population T circulante au profil anormal CD4+, CD3 surface−, ICOS+ est détectée par cytométrie en flux. Dans tous les cas, le diagnostic de LHc « riche en lymphocytes » initialement posé a été revu à la faveur d’une confrontation avec les données cliniques (rash cutané), biologiques et/ou moléculaires (clone T) (3 patients), et/ou de l’analyse de la biopsie ganglionnaire de rechute (un patient). Après un traitement polychimiothérapique adapté, 3 des 4 malades sont vivants avec un recul de 10 mois à 8 ans. En conclusion, cette étude montre que le LTP-F peut être ajouté à la liste des pièges diagnostiques avec le LHc : l’absence de contexte granulomateux et de fibrose significative doit conduire à un examen attentif de la population lymphoïde accompagnant les cellules « RS-like » et à s’appuyer dans ces rares situations sur une
S143 confrontation clinique, biologique et moléculaire ; l’observation de cellules B EBV + « RS-like » dans les lymphomes T-LAI et LTP-F — dérivés de lymphocytes TFH tumoraux — peut s’expliquer par les propriétés des TFH, qui sont essentielles à l’attraction, l’activation et la survie des cellules B.
Effets de l’association du temsirolimus aux inhibiteurs de tyrosine kinase multicibles sur lignées cellulaires endothéliales et de carcinome rénal J. Edelinea , B. Martina , F. Jouana , M.D. Galiberta , J.J. Patarda,b , C. Vigneaua,c , N. Rioux-Leclercqa,d a CNRS UMR 6061, groupe cancer du rein, faculté de médecine, université de Rennes 1 ; b service d’urologie, CHU de Rennes ; c service de néphrologie, CHU de Rennes ; d service d’anatomie et cytologie pathologiques, CHU de Rennes Introduction.— Le Sunitinib et le Sorafenib, inhibiteurs de tyrosine kinase multicibles, ciblant notamment le VEGFR et le Temsirolimus, inhibiteur de mTOR, sont efficaces dans le traitement des patients atteints de cancer du rein métastatiques, mais entraînent des effets secondaires dose-dépendants. Ces deux classes de médicaments ciblent des voies complémentaires : la voie VHL/HIF/VEGF et la voie PI3K/AKT/mTOR. Leur association présente donc un intérêt potentiel, notamment en permettant de diminuer les doses utilisées, et fait l’objet d’études cliniques préliminaires. Nous avons étudié l’effet de ces associations sur lignées cellulaires de cancer du rein et endothéliales. Matériels et méthodes.— Quatre lignées de cancer du rein ont été étudiées : les 786-O et les RCC4− présentant une inactivation du gène VHL (VHL−), les Caki-2 et les RCC4+ présentant un gène VHL actif (VHL+). Une lignée de cellules endothéliales (HUVEC) a également été étudiée. Nous avons étudié l’inhibition de la prolifération cellulaire par un test au MTT, sous traitement par Temsirolimus, Sunitinib et Sorafenib en monothérapie, puis avec différentes associations : Temsirolimus-Sunitinib et Temsirolimus-Sorafenib. Nous avons étudié l’effet de ces médicaments et de leur association sur le cycle cellulaire par cytométrie de flux, ainsi que leur effet sur l’expression et l’activité de molécules impliquées dans les voies ciblées par Western-Blot. Résultats.— Les doses inhibant 50 % de la prolifération cellulaire (IC50) correspondent aux doses retrouvées dans le plasma de patients traités pour le Sorafenib et le Temsirolimus, mais sont plus élevées pour le Sunitinib. Selon les lignées et les doses testées, les associations présentent un effet soit additif, soit synergique par rapport aux médicaments testés seuls : l’association TemsirolimusSunitinib a un effet synergique sur les lignées VHL−, et un effet additif sur les lignées VHL+ ainsi que sur les HUVEC. L’association Temsirolimus-Sorafenib présente un effet additif sur toutes les lignées testées, sauf sur les Caki-2 où l’effet de l’association n’est que légèrement supérieur à l’effet d’un médicament seul. L’association au Temsirolimus permet d’obtenir une inhibition de la croissance cellulaire des lignées tumorales aux doses pharmacologiques du Sunitinib. Conclusion.— Ces associations présentent une efficacité intéressante dans ce modèle cellulaire, que ce soit sur les cellules endothéliales ou les cellules tumorales. Elles permettent d’obtenir une efficacité antiproliférative sur les lignées tumorales à des doses pharmacologiques, et permettent de diminuer la dose de chaque médicament, laissant penser que l’on pourrait ainsi améliorer le rapport efficacité/toxicité.
Les récepteurs de l’angiotensine II sont surexprimés dans les carcinomes rénaux A cellules claires de haut grade F. Jouana1 , T. Dolley-Hitzea,b1 , G. Verhoesltc , K. Bensalahc , P. Le Pogampb , O. Moranned , N. Rioux-Leclercqa,e , J.-J. Patardc , C. Vigneaua,b a UMR6061/IFR140, faculté de médecine Rennes-1 ; b service de néphrologie, dialyse et transplantation rénale, CHU de
S144 Pontchaillou, Rennes ; c service d’urologie, CHU de Pontchaillou, Rennes ; d service de néphrologie, Nice ; e service d’anatomie et cytologie pathologique, CHU de Pontchaillou, Rennes 1
Contribution égale au travail.
Objectifs.— L’angiotensine-II (Angio II) est un acteur essentiel du système rénine-angiotensine régulant la pression artérielle. Elle joue aussi un rôle de facteur de croissance pour de nombreux types cellulaires en particulier rénaux [1]. Dans certains cancers [2], il a été montré qu’il existait une surexpression du récepteur de type 1 de l’Ang-2 (AT1R) qui pourrait favoriser la croissance tumorale. Nous avons donc cherché à quantifier l’expression des 2 récepteurs de l’angio II, AT1R et AT2R dans les carcinomes rénaux à cellules claires (CRCC) et à établir un lien avec l’agressivité des tumeurs. Méthodes.— L’expression d’AT1R et AT2R a été quantifiée par immunohistochimie (IHC) (rapport cellules positives/totalité des cellules cancéreuses) et par rt-PCR quantitative. La quantité des récepteurs (ARN ou protéines) a été corrélée au grade de Fuhrman, au type de vascularisation, à la présence de métastases au moment de la chirurgie et à la survie des patients. Résultats.— Quatre-vingt-quatre CRCC opérés entre 2002 et 2006, 51 hommes et 33 femmes, âgés de 63,7 ans (± 11,3 ans) ont été inclus. Trois tumeurs étaient de grade 1 de Fuhrman, 32 de grade 2, 26 de grade 3 et 23 de grade 4. Pour les analyses, les tumeurs de grade 1 et de grade 2 ont été regroupées. En IHC, AT1R et AT2R sont plus exprimés par les grades 4 que par les plus faible grades (p < 0,001) et si la vascularisation tumorale est dysplasique (p= < 0,001). L’augmentation de l’expression d’AT1R et AT2R est corrélée à la mortalité globale (p = 0,034 et p = 0,036). En revanche, seule l’expression d’AT2R est corrélée de fac ¸on significative à la présence de métastases (p = 0,033 et p = 0,091 pour AT1R). En PCR, une diminution significative de l’expression d’AT1R est observée (p < 0,001) suggérant un rétrocontrôle négatif mais pour AT2R, il n’y a pas de différence en fonction du grade (p = 0,069). Discussion.— L’expression protéique d’AT1R et d’AT2R semble être proportionnelle à l’agressivité des CRCC, tant sur le plan histologique que sur le plan clinique. L’expression des 2 récepteurs varie dans le même sens ce qui pourrait indiquer un rôle propre d’AT2R pro-carcinogène ce qui n’est habituellement pas décrit dans d’autres types tumoraux. Conclusion.— Nos résultats à partir de 84 CRCC indiquent que, plus les tumeurs sont agressives, plus les récepteurs de l’angio II sont exprimés. Il reste à démontrer qu’un blocage pharmacologique de ces récepteurs (ARA-2) pourrait ralentir la croissance tumorale des CRCC. Référence [1] Li XC. 2008. [2] Herr D. 2008.
Étude de la voie PI3 kinase et corrélations anatomocliniques dans une série de 86 tumeurs de la vessie de stade PT1 et de grade G3
Communications orales G. Saada-Sebaga,d , A. Florina , J.-L. Bossonb , C. Gentyb , J.-L. Descotesc , D. Pasquiera,d , J. Boutonnata,d a UMR CNRS 5525 TIMC, faculté de médecine, bâtiment Jean-Roget, Grenoble ; b centre d’investigation clinique, pavillon Taillefer, CHU, Grenoble ; c clinique urologique, CHU A.-Michallon, Grenoble ; d département d’anatomie et cytologie pathologique, CHU A-Michallon, Grenoble Le cancer de la vessie représente la huitième cause de décès par cancer en France. Les tumeurs de la vessie de stade histologique pT1G3 ont un risque élevé de récidive et de progression, qu’aucun marqueur ne peut évaluer à l’heure actuelle. La voie PI3 kinase (phosphatidyl-inositol 3 phosphate) est une voie de signalisation intracellulaire impliquée dans des phénomènes de transformation tumorale. Elle est surexprimée dans de nombreux cancers, et fait intervenir des kinases, dont AKT et mTOR. Cette voie est stimulée par des récepteurs tyrosine-kinase, tel que FGFR3, et inhibée par la phosphatase PTEN. Quatre-vingt-six cas de tumeurs de vessie pT1G3 ont été étudiés par technique immunohistochimique à l’aide d’anticorps dirigés contre les formes actives de FGFR3, PI3K, AKT, mTOR, et PTEN. Une corrélation statistique a été recherchée entre cette expression et les critères pronostiques et évolutifs, dans les contingents tumoraux invasifs et non-invasifs. Un score de marquage a été établi, résultant du produit entre l’intensité (1 à 3 +) et le pourcentage de cellules marquées. Pour les variables qualitatives, un test du Chi2 a été utilisé sans correction de continuité si les conditions de validité étaient vérifiées, sinon un test exact de Fischer a été appliqué. Pour les variables continues, un test de comparaison de moyennes de Student a été employé. Des corrélations statistiquement significatives ont été obtenues : pour FGFR3, entre un marquage cytoplasmique de score inférieur à 100 dans les zones non invasives (ZNI) et un bon pronostic (pas d’évolution vers l’infiltration) (p = 0,042) ; pour PI3K, entre un marquage cytoplasmique de type granuleux dans les zones de haut grade (ZHG) et un facteur de risque de progression vers l’infiltration (p < 0,01) ; pour AKT, entre un marquage cytoplasmique de score inférieur à 100 en zone non invasive (ZNI) et un risque de récidive précoce (< 12 mois) (p = 0,041) ; pour mTOR, entre l’absence de marquage membranaire dans les zones de haut grade et un risque de récidive (p = 0,034) ; pour PTEN, entre un marquage membranaire et une tendance à la survenue tardive d’une récidive tardive (> 12 mois) (p = 0,055). Les expressions immunohistochimiques des kinases étudiées se comportent comme des variables indépendantes pouvant être reliées à l’évolution des patients (risques de récidive et/ou d’infiltration). Un autre résultat intéressant concerne mTOR dont le marquage était cytoplasmique et intense dans les cellules infiltrantes mais aussi dans les cellules potentiellement préinvasives dans les zones non infiltrantes. Ces résultats montrent que l’utilisation en routine de ces anticorps présente un intérêt pronostique. De plus, une voie thérapeutique d’intérêt pourrait être l’utilisation d’inhibiteurs de mTOR par voie vésicale dans les tumeurs de vessie pT1G3 afin de limiter l’invasion tumorale.