Comorbidités du prurigo nodulaire en Tunisie

Comorbidités du prurigo nodulaire en Tunisie

78e Congrès de médecine interne – Grenoble du 12 au 14 décembre 2018 / La Revue de médecine interne 39 (2018) A103–A235 lignes d’immunosuppresseurs, ...

166KB Sizes 6 Downloads 66 Views

78e Congrès de médecine interne – Grenoble du 12 au 14 décembre 2018 / La Revue de médecine interne 39 (2018) A103–A235

lignes d’immunosuppresseurs, actuellement sous hydroxychloroquine seule avec une maladie stable depuis 7 ans. Elle développe un angio-œdème de la lèvre inférieure associé à une toux sèche fébrile. Le bilan biologique initial retrouve une éosinophilie à 1,7 G/l, un syndrome inflammatoire modéré avec une CRP à 14 mg/l ; le bilan hépatique est normal. La radiographie thoracique retrouve une opacité lobaire inférieure droite avec un syndrome interstitiel bilatéral. Une bi-antibiothérapie associant amoxicilline et roxithromycine est débutée, changée pour amoxicilline-acide clavulanique à 48 heures devant l’absence d’amélioration des symptômes respiratoires. À 5 jours du début de l’antibiothérapie, la patiente présente une éruption cutanée maculopapuleuse du visage, du tronc et s’étendant aux membres supérieurs et inférieurs, prurigineuse et confluente. Devant cette éruption sous Pénicilline et l’aggravation de la symptomatologie respiratoire, l’antibiothérapie est de nouveau modifiée avec une prescription de cefpodoxime-proxétil associée à une corticothérapie rapidement décroissante sur 9 jours. Devant la persistance du prurit, la patiente consulte dans notre centre et est hospitalisée dans le service de médecine interne. Elle est apyrétique, présente encore une toux sèche. L’examen physique retrouve un exanthème du tronc étendu aux 4 membres prurigineux avec intervalles de peau saine. L’auscultation pulmonaire est libre. Le reste de l’examen est sans particularité. Le bilan biologique retrouve une leucocytose à 10,49 G/l avec une éosinophilie à 1,35 G/l, une polynucléose neutrophilique à 7,57 G/l et une lymphopénie à 1,07 G/l, un syndrome inflammatoire avec une CRP à 17 mg/l, le bilan hépatique est normal. Les IgE totales sont augmentées à 425 kUI/L. Le dosage du complément est normal. Le C1 inhibiteur pondéral est augmenté à 0,413 g/l. Le dosage pondéral des immunoglobulines est normal. Les anticorps antinucléaires sont positifs au 1/2560ème avec fluorescence nucléaire homogène, anticorps anti-DNA positifs à 13 UI, anticorps anti-SSA60kd positifs. Les ANCA sont négatifs. Les sérologies hydatidose et toxocarose sont négatives. Les sérologies rougeole et parvovirus B19 sont positives en IgG et négatives en IgM. Les sérologies VIH, VHB, VHC, CMV sont négatives. La sérologie EBV est positive en IgG et IgM. L’immunophénotypage des leucocytes circulants n’objective pas d’argument en faveur d’un syndrome lymphoprolifératif. La sérologie Mycoplasma pneumoniae est positive en IgM et négative en IgG, en faveur d’une infection récente. La biopsie cutanée retrouve une dermatose de l’interface avec corps de nécrose étagés compatible avec une toxidermie sans pouvoir éliminer une réaction secondaire à une infection par Mycoplasma pneumoniae. Le scanner thoracique retrouve une adénomégalie hilaire droite de 10 mm, des ganglions axillaires bilatéraux juxtacentimétriques et quelques condensation pseudo nodulaires, de contours flous, du lobe moyen et des lobes inférieurs, d’allure aspécifique évoquant une infection. L’éruption cutanée a régressé lors de l’hospitalisation. Une antibiothérapie par doxycycline 100 mg 2 fois par jour a été débutée pour 7 jours au total. Conclusion Il s’agit du 2ème cas d’angio-œdème non épisodique avec éosinophilie associé à un exanthème morbilliforme au cours d’une infection à Mycoplasma pneumoniae. Des désordres immunologiques induits par la bactérie sur un terrain prédisposant sont probablement en cause. Il est nécessaire de connaître cette complication afin d’adapter la prise en charge. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2018.10.238 CA230

Comorbidités du prurigo nodulaire en Tunisie

A227

M. Lahouel 1,∗ , L. Boussofara 2 , N. Ghariani 2 , S. Derbel 3 , R. Gammoudi 2 , S. Mokni 2 , A. Aounallah 2 , C. Belajouza 2 , M. Denguezli 2 , R. Nouira 2 1 Service de Dermatologie, hôpital Fattouma-Bourguiba, Monastir, Tunisie 2 Dermatologie, CHU Farhat Hached, Sousse, Tunisie 3 Médecine interne, hôpital des FSI la Marsa, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Lahouel) Introduction Le prurigo nodulaire (PN) est une dermatose très prurigineuse d’étiologies variées, caractérisée par la présence de nombreux nodules excoriés. A travers une série hospitalière, nous nous proposons de décrire les comorbidités du PN dans le contexte tunisien. Patients et méthodes Une étude rétrospective a été réalisée dans le service de dermatologie de Sousse sur une période de 8 ans (2011 à 2018) incluant les patients hospitalisés pour PN. Résultats Nous avons colligés 52 cas. Les femmes représentaient 76,9 % avec un sex-ratio H/F = 0,3. L’âge moyen était de 54,3 ans (de 2 à 86 ans). La durée d’évolution en moyenne était de 5,7 ans. Les tares retrouvées étaient le diabète (25 %), l’hypertension artérielle (25 %), la dyslipidémie (13,4 %), la gastrite ulcéreuse (9,6 %), les cardiopathies à type de coronaropathies et/ou d’insuffisance cardiaque chronique (7,6 %), l’arthrose (3,8 %), le syndrome d’apnée au sommeil (1cas) et l’arythmie cardiaque (1cas). Un terrain psychiatrique a été retrouvé chez 9 % des malades représentée par la dépression principalement. Une atopie personnelle et/ou familiale a été retrouvée chez 9,6 % des patients. L’enquête étiologique retenait une cause dermatologique dans 30,7 % dont une dermatite atopique dans 11,5 % et une origine infectieuse notamment parasitaire dans 7,6 %, une cause endocrinienne dont les dysthyroïdies dans 9,6 % et le diabète dans 3,8 %, une cause hépatique (hépatite c chronique, cirrhose hépatique) dans 7,6 % et l’insuffisance rénale chronique dans 9,6 %. Une origine hématologique du PN était retrouvée dans 15,3 % des cas dont une anémie chronique (6 cas), un myélome (1cas) et un lymphome (1cas). Une cause médicamenteuse a été identifiée chez 1 patient. Discussion Le PN survient généralement à un âge moyen et est souvent considéré comme plus fréquent chez les femmes, ce qui était confirmés par nos résultats. Dans la littérature, il existe peu d’études cliniques analysant les comorbidités chez les patients atteints de PN. Les troubles psychiatriques (la dépression, l’anxiété) étaient rapportés comme majeurs tares associés, cette cooccurrence a été constatée à travers notre série. Une étude transversale récemment publié a conclu à l’association significative entre le PN et une variété de comorbidités systémiques, cardiovasculaires et psychiatriques par rapport aux témoins appariés, y compris : insuffisance rénale chronique, hépatite C chronique, insuffisance cardiaque congestive, dépression et dermatite atopique. Toutes ces associations ont été authentifiées dans notre série. Selon notre étude, le diabète, l’hypertension artérielle et la dyslipidémie constituaient les principales tares qui s’associent au PN, cela peut être expliqué par l’âge élevé des patients étudiés (plus que la moitié ont un âge dépassant les 60 ans). Conclusion Le PN est associé à une comorbidité variée principalement systémique et cardiovasculaire. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2018.10.239 CA231

Angioedème avec déficit en C1 inhibiteur : pensez aux formes acquises, même avant 40 ans !