Comparaison des grossesses chez les femmes porteuses d’anticorps antiphospholipides « non pathogènes » à celles chez les femmes porteuses d’anticorps antiphospholipides « pathogènes »

Comparaison des grossesses chez les femmes porteuses d’anticorps antiphospholipides « non pathogènes » à celles chez les femmes porteuses d’anticorps antiphospholipides « pathogènes »

70e Congrès de la Société nationale franc¸aise de médecine interne, Paris (La Villette), 10–12 décembre 2014 / La Revue de médecine interne 35S (2014)...

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70e Congrès de la Société nationale franc¸aise de médecine interne, Paris (La Villette), 10–12 décembre 2014 / La Revue de médecine interne 35S (2014) A16–A95

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Comparaison des grossesses chez les femmes porteuses d’anticorps antiphospholipides « non pathogènes » à celles chez les femmes porteuses d’anticorps antiphospholipides « pathogènes »

C. Courdier 1 , H. Gil 1 , G. Mourey 2 , D. Riethmuller 3 , S. Humbert 1 , N. Magy-Bertrand 1,∗ 1 Médecine interne, CHRU Jean Minjoz, Besanc¸on 2 Laboratoire d’hémostase, établissement franc¸ais du Sang, Besanc¸on 3 Service de gynécologie-obstétrique, CHRU Jean-Minjoz, Besanc¸on ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Magy-Bertrand) Introduction La conférence internationale de Sydney en 2006 [1], a établi une définition clinique et biologique du syndrome des antiphospholipides (SAPL). Les 3 anticorps antiphospholipides (aPL) retenus dans la définition sont l’anticoagulant lupique, l’anticardiolipine et l’anti␤2-glycoprotéine I. Dans la littérature, d’autres cibles antigéniques ont été associées aux manifestations du SAPL parmi lesquels l’annexine V, le groupe des phospholipides anioniques et neutres et la prothrombine. Nous proposons dans cette étude de comparer deux populations de femmes enceintes : celles porteuses d’aPLs identifiés « non pathogènes » et celles porteuses d’aPLs « pathogènes » (aPLs correspondants aux critères de Sydney). Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée entre 2006 et 2013 au CHRU. Les femmes inclues dans l’étude étaient âgées de 15 à 45 ans et ont mené une grossesse alors que leur statut anti-phospholipides était déjà connu. Les données recueillies ont concerné, les éléments démographiques, les traitements prophylactiques proposés, le terme atteint par la grossesse, l’issue néonatale et les complications obstétricales. Résultats Quatre-vingt-onze dossiers ont été identifiés. La population était composée de 44 femmes (âge moyen de 30,55 ans ± 5,49) dans le groupe 1 (femmes porteuses d’un antiphospholipide non pathogène) et de 47 femmes (âge moyen 30,93 ans ± 4,9) dans le groupe 2 (femmes porteuses d’un antiphospholipide pathogène). Au terme de cette étude, aucune différence de prise en charge médicamenteuse du SAPL n’a été constatée entre les deux groupes étudiés : le traitement de première ligne c’est-à-dire l’association aspirine et héparine de bas poids moléculaire (HBPM) a été administré aux deux groupes sans différence de taux de prescription (p = 0,22 pour l’aspirine, p = 0,52 pour le HBPM à doses préventive et 0,17 pour les HBPM à dose curative). L’aspirine a été prescrite aux mêmes doses (p = 0,65). D’autre part, aucune différence de résultat n’a été montrée que ce soit pour les complications obstétricales (RCIU, perte fœtale, éclampsie et HELLP syndrome), l’accouchement (terme, instrumentalisation, etc.) ou l’issue néonatale (poids, taille, périmètre crânien et APGAR). Discussion Certaines publications ont fait état d’un lien entre plusieurs anticorps antiphospholipides non pathogènes et les formes obstétricales du SAPL [1,2]. Cependant, aucune publication ou conférence de consensus n’a proposé une analogie de traitement avec celui des SAPL « classiques ». L’évaluation des pratiques au CHRU montrerait que les praticiens ont tendance à traiter par précaution en présence d’une antériorité obstétricale et d’une sérologie antiphospholipides positive quel que soit le type d’anticorps identifié. Conclusion D’un point de vue statistique, l’issue materno-fœtale est équivalente entre les deux groupes étudiés mais sans pouvoir prouver que cela est dû à l’égalité de traitement. Il serait utile de déterminer par la suite, grâce à une étude prospective, la nécessité de traiter de la même manière les femmes porteuses d’aPLs non pathogènes que celles porteuses d’aPLs reconnus pathogènes dans la définition internationale du SAPL.

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Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Miyakis S, et al. J Thromb Haemost 2006;4:295–306. [2] Laccarino L, et al. Autoimmun Rev 2011;10:553–8. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2014.10.095 CO079

Évaluation du bilan thrombophilique héréditaire pratiqué en consultation de médecine interne de la grossesse : étude rétrospective de 336 dossiers O. Pourrat 1,∗ , M. Deconinck 2 , J. Duchemin 3 , A. Brossard 2 , D. Desseauve 4 , F. Pierre 4 1 Service de reanimation medicale et médecine interne, CHU de Poitiers, Poitiers 2 Service de gynéco-obstétrique, CHU de Poitiers, 2, rue de la Milétrie, CS 90577, 86021 Poitiers cedex, Poitiers 3 Laboratoire d’hématologie, CHU de Poitiers, Poitiers 4 Service de gynéco-obstétrique, CHU de Poitiers, Poitiers ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (O. Pourrat) Introduction Bien que cela ait pu être suggéré il y a une quinzaine d’années, le lien entre les thrombophilies héréditaires et les pathologies secondaires à une atteinte circulatoire du placenta (pré-éclampsie, hématome rétroplacentaire, retard de croissance et mort fœtale in utero d’origine circulatoire) n’est pas prouvé. À l’aide des dossiers d’une consultation de médecine interne en CHU, nous avons réalisé une étude rétrospective qui avait pour buts d’évaluer : (1) la rentabilité diagnostique du bilan thrombophilique héréditaire (BTH) en fonction des antécédents personnels et familiaux, (2) les indications du BTH par rapport aux recommandations Franc¸aises [1] et Américaines [2], (3) la pertinence d’un autoquestionnaire quant à l’utilité des informations recueillies à l’interrogatoire en termes de recherche d’antécédents personnels et familiaux de maladie veineuse thromboembolique (MVTE) et de pathologie vasculo-placentaire (PVP). Patients et méthodes L’étude a porté sur les dossiers de toutes les femmes vues en consultation entre le 1er janvier 2008 et le 31 décembre 2012, pour lesquelles nous disposions des résultats d’un BTH complet pratiqué en raison d’un antécédent personnel ou familial de MVTE ou de thrombophilie biologique ou d’un antécédent de PVP. Ce BTH comprenait dans tous les cas une recherche de résistance à la protéine C activée (complétée en cas de positivité par la recherche de la mutation Leiden du gène du facteur V), une recherche de mutation Leiden du gène de la prothrombine, et un dosage de l’antithrombine et des protéines C et S. Pour chaque dossier nous avons analysé les motifs de prescription du BTH, ses résultats, et les données recueillies par un autoquestionnaire rempli systématiquement avant la consultation et discuté avec la patiente lors de l’entretien. Les résultats de la recherche des anticorps antiphospholipides et du dosage de l’homocystéinémie n’ont ont pas été inclus dans cette étude. Résultats Globalement, le motif le plus fréquent de prescription du BTH était la prééclampsie (40 %). Chez 64 des 336 patientes (19 %), nous avons découvert une anomalie thrombophilique héréditaire qui était, pour la moitié des cas, une mutation Leiden hétérozygote du gène du facteur V. Les pourcentages de positivité du BTH étaient nettement plus élevés en cas d’antécédents personnels (34 %) ou familiaux (33 %) de MVTE qu’en cas d’antécédents de pré-éclampsie précoce (11 %) ou de pré-éclampsie tardive sévère (10 %). Le risque d’avoir une anomalie thrombophilique héréditaire était élevé en cas d’antécédents familiaux de MVTE identifiés à l’interrogatoire (OR 3,64 ; IC 95 % [17–7,08] [1,87–7,08]), alors qu’il ne l’était pas en cas d’antécédents familiaux de PVP (OR 0,64 ; IC 95 % [0,18–2,25]). L’autoquestionnaire a présenté une valeur prédictive négative de 84 % en ce qui concerne la découverte d’une anomalie