35" CONGRES OE LA SFAR
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COMPLICATIONS DE LA VENTILATION TRANSTRACHEALE POUR LARYNGOSCOPIE Farhat F, Maurel C, Desruennes E, Mamelle G, Bourgain JL Departement d I Anesthesie, Institut Gustave-Roussy, 94805 Villejuif Cedex Introduction : L'interet de la jet ventilation a haute frequence (JVHF) delivree a travers un catheter intercricothyroidien n'est plus a demontrer dans le cadre des laryngoscopies directes et de la gestion des difficultes d'abord des voies aenennes superieures (V AS) (1). Neanmoins un certain nombre de complications ont ete rapportees lors de l'utilisation de cette technique: distension pulmonaire, emphyseme sous-cutane (ESC), hemorragie, troubles de l'hematose (1). Le but de cette etude prospective est d'evaluer la frequence et les facteurs predictifs des complications de la ventilation transtracheale pour laryngoscopie directe. Mlithodes : 112 patients (68 ± 11 ans) devant subir une laryngoscopie pour bilan d'une tumeur des VAS ont ete inclus. L'anarnnese clinique et les explorations fonctioonelles respiratoires (EFR) avec gaz du sang ont perrnis de classer les patients en deux groupes avec ou sans bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO et NBPCO). Les EFR etaient effectuees en inspiration et en expiration. L'anesthesie etait induite par propofol (3 mg/kg), alfentanil (1 mg), vecuronium (0,05 mg/kg) et maintenue par une perfusion continue de propofol avec des reinjections de vecuronium. Apres I' induction, un catheter 14 gauge (Seldicath) etait place dans la trachee a travers la membrane intercricothyroi'dieone par methode de Seldinger ; la position du catheter etait verifiee par endoscopie. La JVHF (Fi0 2 1, frequence 120, I1T 35 %) etait delivree grace a un respirateur contrölant I' augmentation des pressions tracheales en cas d'obstruction des VAS. La valeur de la pression tele expiratoire (Pt) etait relevee a I'etat stable comme temoin indirect du degre d' obstruction des VAS et direct de la distension pulmonaire (2). Le chirurgien notait avant I'endoscopie les caracteristiques de la tumeur afin de quantifier anatorniquement le degre d'obstruction (localisation, volume, fibrose, oedeme, infiltration). Un score
d'obstruction etait obtenu en additioonant les valeurs de chacun de ces caracteres (2). Un ESC et un Mmatome cutane etaient rechereMs en salle de reveil et le lendemain de I'endoscopie. Une radio pulmonaire etait demandee en cas d'ESC ou de douleur thoracique. La saturation arterielle en 02 etait monitoree pendant I' endoscopie et 2 heures en salle de reveil. Une analyse multivariee a compare ces complications aux parametres preoperatoires. Resultats: La duree d'endoscopie etait de 14 ± 10 rnin et la duree de JVHF de 23 ± 9 rnin. 31 % des patients presentaient une BPCO. Pt etait de 7 ± 2 cm H?O ; les valeurs elevees de Pt etaient predites uniquement par le score d'obstruction preoperatoire (p < 0,001). Les EFR tant en inspiration qu'en expiration n'aidaient pas a la prediction de I'obstruction dans les 2 groupes BPCO et NBPCO. L'ESC etait present mais limite dans 26 % des cas. 1I depassait le cou dans un cas et ni pneumothorax ni pneumomediastin n'ont ete observes. Aucun facteur predictif de I'ESC n'a pu etre rnis en evidence (BPCO, Pt, age, no mb re de ponctions, position du catheter). 38 patients ont presente un episode de desaturation arterielle en 02 (entre 90 et 95 %) et 12 patients un episode de desaturation < 90 % qui survenait le plus souvent des I' arrivee en salle de reveil. 4 patients ont presente au moins un episode de desaturation retardee (> 20 rnin). Les facteurs predictifs des desaturations postoperatoires sont le poids (p < 0,01) et la Pa02 preoperatoire (p < 0,03). Conclusion : La frequence des complications graves est basse. La distension pulmonaire per-operatoire est liee au degre d'obstruction des VAS, depistee par I'examen preoperatoire. La survenue parfois retardee des desaturations necessite un sejour prolonge en salle de reveil avec monitorage de la Sa02' Rliflirences : 1. Anesthesiology 71 : 769-770, 1989 2. Aon Otol Rhinol Laryngol 100: 922-926, 1991