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Congrès annuel de la Société fran¸caise de chirurgie de la main / Hand Surgery and Rehabilitation 35 (2016) 423–491
Introduction Les fractures du col du 5e métacarpien sont fréquentes et représentent 20 % des fractures de la main. La technique d’ostéosynthèse en bouquet décrite par Foucher semble s’être imposée comme référence, mais elle reste difficile et parfois laborieuse, due à l’utilisation de broches multiples de faible épaisseur dans un canal médullaire de faible diamètre. Nous proposons une synthèse simplifiée au moyen d’une broche de Kirschner unique de gros diamètre. Technique Une broche de 18 10e , dont l’extrémité est recourbée, est montée sur un nez à broche. Après incision, nous faisons progresser la broche dans le canal médullaire après trépanation du point d’entrée par la broche elle-même. La réduction s’effectue par manœuvre de Jahss, puis la broche est enfoncée jusqu’en os sous-chondral. En cas de persistance d’un trouble de rotation, il est corrigé par un mouvement de rotation sur la broche. Une syndactylie associée à une coque de protection en résine est associée. Méthodes Nous avons suivi 30 patients avec un âge moyen de 32 ans. Résultats Au recul de 90 jours, nous observons 100 % de consolidation osseuse et aucun trouble de rotation. La durée opératoire moyenne était de 14 minutes. Aucune complication n’a été retrouvée. Discussion Il s’agit d’une technique simple, efficace, reproductible, rapide et malgré l’usage d’une seule broche, aucun trouble de rotation n’a été répertorié. Cette technique est plus rapide et plus facile que l’embrochage fasciculé par de nombreuses broches. Conclusion Cette technique peut être proposée pour les fractures du col du 5e métacarpien. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.hansur.2016.10.160 P38
Luxations rétro-lunaires du carpe chez des patients présentant une pseudarthrose préexistante du scaphoïde
Camilo Chaves ∗ , Adeline Cambon-binder , Sandrine Maillot , Caroline Delaroche Hôpital Saint-Antoine, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Chaves) Introduction L’association d’une luxation rétro-lunaire du carpe (LRLC) et d’une pseudarthrose de scaphoïde est une pathologie rare dont le traitement n’est pas systématisé. Nous rapportons deux cas de LRLC survenues chez des patients présentant une pseudarthrose préexistante du scaphoïde. Matériel Le patient (A) présentait une luxation trans-scapho-rétrolunaire passant par le foyer de pseudarthrose du scaphoïde. Le patient (B) présentait une LRLC avec rupture des ligaments scapho-lunaire et luno-triquétral épargnant le foyer de pseudarthrose. Méthodes Le traitement a consisté en une réduction et stabilisation osseuse à ciel ouvert avec réparation des ligaments atteints sans traitement de la pseudarthrose. Une immobilisation de 6 semaines par manchette a été effectuée avec ablation des broches au retrait du plâtre. L’évaluation au 9e mois postopératoire portait sur les mobilités du poignet, la douleur et la force de préhension ainsi que sur des radiographies standard et un arthroscanner. Résultats Le patient (A) présentait des amplitudes articulaires douloureuses et limitées à 45◦ en flexion, 30◦ en extension + 30◦ en inclinaison ulnaire, 10◦ en radiale. La force de préhension était de 30 kg contre 50 kg du côté sain. Le bilan radiologique retrouvait une absence de consolidation de la pseudarthrose avec un DISI et une SNAC 3. Le patient (B) ne présentait aucune plainte fonctionnelle. Ses mobilités étaient de 80◦ de flexion, 80◦ d’extension + 30◦ d’inclinaisons ulnaire et radiale. Le force de préhension était de 30 kg contre 38 kg du côté sain. Le bilan radiologique retrouvait une réduction de la luxation avec persistance d’une pseudarthrose serrée sans désaxation adaptative du carpe ni arthrose radiomédio-carpienne. Discussion Le pronostic de cette pathologie semble corrélé à la stabilité du carpe. L’absence de déplacement du foyer de pseudarthrose lors du traumatisme témoigne d’une stabilité satisfaisante du scaphoïde et d’une dynamique du carpe conservée. Inversement, le déplacement du foyer de pseudarthrose lors d’une luxation trans-scapho-rétrolunaire entraîne une désaxation nécessitant le traitement spécifique de la pseudarthrose.
Conclusion Ces pathologies complexes nécessitent une compréhension globale de la dynamique du carpe. Une LRLC passant au travers d’un foyer de pseudarthrose du scaphoïde nécessite une prise en charge ostéoligamentaire incluant le traitement de la pseudarthrose. Au contraire, l’absence de déplacement du foyer pseudarthrose lors d’une LRLC rend inutile la prise en charge de la pseudarthrose. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.hansur.2016.10.161 P39
Considérations sur la cicatrisation dirigée sous pansement semi-perméable pour les pertes de substance digitales distales
Mihaela Mastacaneanu ∗ , Jacques Donatien , Lucian Stratan , Olivier Delattre SOS main, CHU de Martinique, Fort-de-France, Martinique ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Mastacaneanu) Introduction Les traumatismes digitales distales sont fréquents, impliquant des coûts directs (soins) et indirects (incapacité temporaire de travail). La cicatrisation dirigée fait partie des options thérapeutiques. Elle évite les cicatrices secondaires des zones donneuses et l’immobilisation de la main, en assurant une excellente sensibilité pulpaire. Le but de notre étude était triple- 1. Tester l’utilisation des films semi-perméables en milieu tropical + 2. Adapter le protocole thérapeutique + 3. Populariser la méthode et favoriser les auto-soins locaux en vue de la rentabilisation des coûts. Matériel et méthodes Critères d’inclusion - pertes de substance digitales distales (zones d’amputation I et II), patients coopérants. Technique - parage chirurgical, pansement par film semi-perméable (Tegaderm - 3 M Health Care, St. Paul, MN) fixé avec bande auto-adhésive (IPP libre). Augmentin 3 × 1 g j si exposition ou atteinte osseuse. Mobilisation immédiate. Pansement Tegaderm tous les 2 jours les 2 premières semaines, puis 2 fois semaine jusqu’à cicatrisation. Le patient et sa famille sont éduqués à surveiller la plaie et à faire eux-mêmes le pansement (auto-soins). Suivi par le chirurgien tous les 7–10 jours. Résultats Vingt-trois patients ont complété l’étude. La cicatrisation a été obtenue après 1 à 8 semaines, selon les dimensions de la perte de substance. Il n’y avait pas de raideur du doigt blessé. Aucune complication majeure (ni infection des parties moelles, ni ostéite). Tous les patients ont réussi à gérer eux-mêmes les soins locaux après 1–2 semaines. Seize patients ont repris le travail avant la cicatrisation complète. On a noté une macération cutanée de la peau saine et une odeur désagréable lors des changements des 3–4 premiers pansements. Discussions Dans le climat tropical (chaud et humide), le risque d’infection locale est perc¸u comme plus élevé (par le patient et surtout les infirmières). Un suivi rapproché et un changement assez fréquent du pansement ont été mis en place pour adresser ce souci. Le pansement semi-perméable facilite aussi la douche journalière. Une bonne communication avec le patient et la compliance de celui-ci sont nécessaires. Les patients sont satisfaits d’éviter le passage au bloc opératoire, malgré la longueur du traitement. Conclusions Le pansement occlusif (film semi-perméable) peut être utilisé en sécurité dans un climat tropical. Il est peu volumineux et permet une mobilisation immédiate. La méthode permet d’obtenir une guérison de qualité et peu coûteuse. L’éducation des patients et des infirmières est nécessaire pour le succès du traitement. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.hansur.2016.10.162 P40
L’activité chirurgicale du SOS main en 2013 : étude observationnelle monocentrique sur 893 patients Flore-Anne Lecoq 1,∗ , Aude Sébilo 2 , Nathalie Hanouz 1 , Mélanie Malherbe 1 , Sylvie Collon 1 , Victorien Begot 1 , Christophe Hulet 2 1 CHU de Caen, Caen, France