Contrôle perçu et lieu de contrôle : une approche plurifactorielle

Contrôle perçu et lieu de contrôle : une approche plurifactorielle

Annales Me´dico-Psychologiques 173 (2015) 412–418 Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com Me´moire Controˆle perc¸u et lieu de...

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Annales Me´dico-Psychologiques 173 (2015) 412–418

Disponible en ligne sur

ScienceDirect www.sciencedirect.com

Me´moire

Controˆle perc¸u et lieu de controˆle : une approche plurifactorielle Perceived control and locus of control: A plurifactorial approach Je´roˆme Palazzolo a,*, Julien Arnaud b a b

5, quai des Deux-Emmanuel, 06300 Nice, France 4, boulevard de Cimiez, 06000 Nice, France

I N F O A R T I C L E

R E´ S U M E´

Historique de l’article : Rec¸u le 13 de´cembre 2013 Accepte´ le 9 juillet 2014 Disponible sur Internet le 30 septembre 2014

Que ce soit dans le domaine sportif ou le domaine professionnel, les sujets dont le sentiment de controˆle est faible sont plus vulne´rables aux stress environnementaux. En effet, de nombreux changements transforment ine´vitablement le contexte. Or, ce sont les e´le´ments qui procurent a` ces sujets un sentiment d’e´quilibre et de se´curite´ qui sont en cause. Il faut donc s’attendre a` plus de re´sistance et a` un temps d’adaptation plus long chez ceux pour qui le sentiment de controˆle repose sur des e´le´ments exte´rieurs. Pour eux, le de´fi est grand puisqu’ils doivent construire leur se´curite´ et leur e´quilibre avec des e´le´ments « externes », les repe`res habituels n’existant plus. De la`, l’importance de de´finir clairement les roˆles et responsabilite´s, les taˆches, le fonctionnement, la dynamique de chacun. Il est essentiel, lorsque nous avons la responsabilite´ de mobiliser une e´quipe, d’eˆtre sensibilise´ au fait que certaines personnes ont davantage besoin d’une structure solide autour d’eux pour rester en e´quilibre. Plus un individu a construit un sentiment de controˆle interne solide, et moins il se sent menace´ par les changements de son environnement, et plus il est en mesure de supporter les zones d’ambiguı¨te´ et de s’adapter rapidement aux changements. Ainsi, si nous n’avons pas d’ide´e claire de qui nous sommes et de nos besoins fondamentaux, il devient alors difficile de donner un sens a` nos actions et d’identifier ce a` quoi doit ressembler notre e´quilibre personnel. Trouver son e´quilibre est un e´tat d’esprit porteur d’un meilleur controˆle sur les moyens que l’on se donne pour re´aliser nos ambitions. ß 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s.

Mots cle´s : Anxie´te´ Controˆle perc¸u Lieu de controˆle Sentiment de controˆle

A B S T R A C T

Keywords: Anxiety Feeling of control Locus of control Perceived control

Locus of control as a principle was originated by Julian Rotter in 1954. It considers the tendency of people to believe that control resides internally within them, or externally, with others or the situation. The term locus of control refers to a person’s basic belief system about the influences that affect outcomes in their lives. There are two classifications of people in this theory: internal and external locus of control. Note that, like other preferences, this is a spectrum. Some people have a wholly internal or external locus of control, but many will have some balance both views, perhaps varying with situation. For example, some may be more internal at home but more external at work. The most successful people tend to be internal, while those with an external locus of control tend to be more negative about the world and their place in it. People with an internal locus of control believe that they are primarily responsible for the outcomes in their lives. These people tend to be self-reliant and believe that nothing can hold them back except themselves. Studies have shown that those with an internal locus of control tend to be more successful people because they believe they can be and work toward that goal. Men tend to be more internally focused, while studies have also shown that the older a person gets the more internally focused they become. Those with an external locus of control believe that forces outside of themselves affect their ability to succeed. They tend to stake their future on things such as fate, luck, God or society. Because they believe they have very little personal stake in their future, those with an external locus of control tend to put less effort forward on most projects. Studies show that they are generally less successful in college and career than those with an internal locus of control. Those with a more internal

* Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Palazzolo). http://dx.doi.org/10.1016/j.amp.2014.07.012 0003-4487/ß 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s.

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locus of control tend to be happier and experience less stress. They also enjoy better health (likely because they experience less of the damaging chronic stress that can come from feeling powerless), and are more satisfied with life in general. Perhaps, not surprisingly, those with an external locus of control are more susceptible to depression as well as other health problems, and tend to keep themselves in situations where they experience additional stress, feeling powerless to change their own circumstances which adds even more stress to their lives. Indeed, this can become a vicious cycle. It is often believed that those with an external locus of control are destined to be unhappy. There is no guarantee that those with an external locus of control are unable to be successful nor that they are unhappy. Many with this focus are able to see life as a series of fated events that they can just as easily fall on the good side of. Some are able to find freedom in this concept and live happy lives in the process. ß 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

est ne´cessaire car nous sommes confronte´s a` une certaine confusion terminologique et notionnelle, ainsi que l’ont de´ja` de´nonce´ de nombreux auteurs [6].

1. Introduction Vendredi 12 avril 2008, Winston-Salem en Caroline du Nord. Les E´tats-Unis rec¸oivent la France a` l’occasion de la plus grande compe´tition tennistique par e´quipe : la Coupe Davis, regroupant toutes les nations mondiales dominantes et leurs repre´sentants e´me´rites qui s’illustrent le reste de l’anne´e durant les grandes compe´titions individuelles. Durant un week-end, ces deux nations vont s’affronter lors de cinq rencontres : quatre matchs de simple et un match de double, la nation qui remportera trois victoires au moins s’invitant dans le dernier carre´, pouvant postuler a` la victoire finale. Apre`s une nette victoire de son meilleur joueur lors du premier match de simple, les E´tats-Unis abordent le deuxie`me match avec un net avantage, la fameuse « pression », si souvent cite´e dans le milieu sportif, reposant sur les e´paules du deuxie`me joueur de l’e´quipe de France, e´tant entendu qu’une deuxie`me de´faite compromettrait grandement les chances de succe`s de son pays. Se pre´sente alors sur le court Paul-Henri Mathieu, joueur de 26 ans, fre´quentant de manie`re constante le tre`s haut niveau depuis six ans et auteur d’un excellent de´but de saison, qui l’a vu atteindre le meilleur classement de sa carrie`re aux portes des dix premiers joueurs mondiaux, sorte de juge de paix de´finissant l’e´lite du tennis mondial. Apre`s 3 heures 49 minutes d’un combat intense, le joueur franc¸ais s’incline face a` son homologue ame´ricain James Blake classe´ quatre rangs au-dessus de lui. Pourtant, moins de 15 minutes auparavant, c’est bien le joueur franc¸ais qui semblait promis a` la victoire, celui-ci n’e´tant qu’a` un point du gain du match et be´ne´ficiant de deux possibilite´s sur son propre service. Les re´actions du joueur franc¸ais nous e´clairent sur sa repre´sentation de l’issue de la rencontre : « Je sers deux premie`res balles. Je sais que si je passe ma premie`re balle, il a deux chances sur dix de mettre le retour dans le court parce qu’il est un peu fatigue´. Il me le fait deux fois de suite. En faisant ce que j’ai fait, je n’avais pas beaucoup de chances de perdre aujourd’hui. Parfois on me´rite de gagner et on perd. C’est dur parce que je n’ai rien a` me reprocher. » L’analyse du capitaine de l’e´quipe de France et ancien joueur de tre`s haut niveau Guy Forget est sensiblement diffe´rente de celle de son joueur : « James Blake me´rite cette victoire. Certains vont dire : c’est vraiment pas de chance, mais les points ont e´te´ joue´s et James Blake est alle´ chercher le match. » Ces de´clarations illustrent l’influence des croyances des individus en matie`re de controˆle sur leur propre performance, selon qu’ils attribuent leurs succe`s ou e´checs a` leur propre action, a` celle des autres (adversaires, concurrents. . .) ou au fait du hasard.

2.1. Le controˆle perc¸u Le sentiment de controˆle, ou controˆle perc¸u, est un concept ge´ne´ral, transdisciplinaire et polyse´mique. Dans les e´tudes cliniques s’inte´ressant a` la notion de controˆle, la varie´te´ des termes utilise´s pour discuter de la question appelle a` une de´finition plus pre´cise du concept. Le controˆle perc¸u peut ainsi eˆtre de´fini comme « la croyance que, graˆce a` nos capacite´s et a` nos actions, nous pouvons de´terminer notre propre comportement, influencer notre environnement et/ ou provoquer le re´sultat de´sire´ (renforcement, de´nouement) » [22]. Il de´signe ainsi des croyances mais non la maıˆtrise effective des situations ou controˆle effectif. 2.2. La croyance en psychologie sociale Pour de´finir ce qu’est une croyance, nous nous appuyons sur une sche´matisation de l’organisation mentale de´crite par les psychosociologues (voir Fig. 1). En e´claircissant l’articulation de diffe´rentes notions comprises dans ce domaine, nous de´crirons l’ancrage des croyances dans ce syste`me. Deux organisateurs de sche`mes cognitifs, les repre´sentations mentales et les fantasmes, se situent en amont de l’organisation mentale dans cette sche´matisation. Les repre´sentations mentales sont de´finies dans le Grand Dictionnaire de la Psychologie (1992) comme des « entite´s de nature cognitive refle´tant, dans le syste`me mental d’un individu, une fraction de l’univers exte´rieur a` ce syste`me ». Il ne s’agit pas de la reproduction de l’objet mais de la production d’une image que le sujet e´labore en utilisant ses faculte´s cognitives. Cette image charge´e e´motionnellement permet a` l’individu de se de´tacher de l’objet perc¸u. Le fantasme fait re´fe´rence aux produits de l’imagination, le monde imaginaire et ses contenus. Il s’agirait d’une e´laboration

[(Fig._1)TD$IG]

Représentations mentales ↔ Fantasmes

Représentations sociales

ˆ le 2. Sentiment de contro Afin d’e´tudier les croyances en matie`re de controˆle, nous pre´sentons ci-apre`s les principaux concepts e´labore´s pour rendre compte de la notion de controˆle en psychologie. Une clarification

Croyances, superstitions ↔ Stéréotypes, préjugés ↔ Contes, mythes Fig. 1. Sche´matisation [12].

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imaginaire proche du reˆve mais qui aurait bien une re´alite´ psychique. Il existe quelques fantasmes « de base » (comme les fantasmes originaires de´crits par S. Freud) posse´dant un caracte`re d’universalite´ et de primordialite´ qui les font supposer pre´sents, avec le meˆme contenu, en tous les hommes chez qui ils jouent le roˆle d’organisateurs de la vie psychique [12]. La repre´sentation sociale est de´finie par D. Jodelet comme « une forme de connaissance, socialement e´labore´e et partage´e, ayant une vise´e pratique et concourant a` la construction d’une re´alite´ commune a` un ensemble social » (Jodelet, 1989, cite´ par Mannoni, 2003 [12]). Les repre´sentations sociales sont e´galement de´signe´es comme un savoir commun, distinct de la connaissance scientifique, constituant un syste`me d’interpre´tation du monde. Elles sont e´galement des organisatrices du psychisme, de notions comme les pre´juge´s, les ste´re´otypes et les croyances qui nous inte´ressent plus particulie`rement. Les pre´juge´s et les ste´re´otypes sont des produits de la pense´e se pre´sentant comme des e´laborations groupales qui refle`tent, a` un moment donne´, le point de vue pre´valent dans un groupe relativement a` certains sujets. Ils peuvent concerner aussi bien des faits et des situations que des personnes et ont pour vocation essentielle de produire une image qui vaut dans tous les cas et s’impose avec une valeur attributive ou pre´dicative. Ils participent activement au syste`me de repre´sentations, des e´changes dynamiques existant entre pre´juge´s, ste´re´otypes et repre´sentations sociales. La croyance est une « entite´ significative qui associe des mate´riaux psychologiques (repre´sentations sociales, pre´juge´s, ste´re´otypes) qui s’organisent en un syste`me complexe posse´dant une autonomie structurelle et ve´hiculant un sens homoge`ne, un discours et des pratiques ou attitudes, interconnecte´s » [17]. Une croyance est ainsi constitue´e de repre´sentations posse´dant chacune ses caracte´ristiques, son importance relative et sa place dans le syste`me ou` elles entretiennent, entre elles, des relations d’interconnexions dynamiques qui ne se limiteraient pas a` une simple juxtaposition [12]. Plusieurs liaisons sont susceptibles d’intervenir, du type de l’inclusion ou de l’association par un syste`me d’emboıˆtage (selon le mode`le des poupe´es russes). La croyance comprendrait un noyau central correspondant a` une repre´sentation sociale qui est alors organisatrice car les autres repre´sentations s’articuleraient autour. Les repre´sentations intervenant dans la croyance e´mergent en se renforc¸ant mutuellement et chassent d’autres repre´sentations qui seraient dissonantes dans le syste`me de croyance conside´re´. Mais si chaque partie (chaque repre´sentation) participe au tout (la croyance dans son entier), ce tout joue un roˆle dynamique dans la se´lection des repre´sentations qui le constituent et dans leur organisation structurelle. Si les croyances comportent une part de ve´rite´ et correspondent a` une certaine re´alite´, elles ne sont pas, loin s’en faut, le tout de la re´alite´. Elles comportent des degre´s de certitude allant du doute a` l’intime conviction, la force d’une croyance variant selon les individus et, chez une personne, selon les moments de son existence. 2.3. Plusieurs concepts dans le controˆle perc¸u En s’inte´ressant a` l’objet meˆme du controˆle, deux dimensions permettent de de´finir les diffe´rentes constructions appartenant au controˆle perc¸u et d’en comprendre leurs points communs et spe´cifiques [22] (voir Fig. 2) :  la localisation temporelle de l’objet du controˆle ;  la spe´cificite´ de l’objet du controˆle (controˆle sur quoi ?). La localisation temporelle nous permet de distinguer les concepts appartenant au controˆle perc¸u :

 le concept d’attribution, ou` l’objet du controˆle est localise´ dans le passe´ ;  le concept de locus of control ou LOC ou lieu de controˆle, ou` l’objet du controˆle est situe´ dans le futur ;  le concept de self-efficacy ou auto-efficacite´ perc¸ue, ou` l’objet du controˆle est e´galement situe´ dans le futur. Bien que certaines e´tudes aient mesure´ simultane´ment les variables d’attribution et de lieu de controˆle, aucune relation n’a e´te´ rapporte´e entre elles [22]. La spe´cificite´ de l’objet du controˆle nous permet de savoir sur quoi repose le controˆle perc¸u. Elle distingue ainsi :  le controˆle sur le re´sultat ou le de´nouement ;  le controˆle sur le comportement ;  le controˆle sur les processus par lesquels une situation va e´voluer. Le controˆle sur le re´sultat est inclus dans les concepts d’attribution et de lieu de controˆle. Le controˆle sur les comportements est inclus e´galement dans le concept d’attribution et dans le concept de d’auto-efficacite´ perc¸ue. Ainsi, le controˆle perc¸u regroupe diffe´rents concepts. L’auto-efficacite´ perc¸ue a e´te´ introduite par Albert Bandura, psychologue canadien de´ja` inventeur du concept d’apprentissage vicariant selon lequel la majorite´ des apprentissages par expe´rience directe des individus survient en observant le comportement des autres et les conse´quences qui en re´sultent pour eux [3]. En s’e´loignant des the´ories be´havioristes de´veloppe´es jusqu’alors selon lesquelles l’acquisition des comportements et des savoirfaire re´sultaient d’un apprentissage graduel par essai-erreurs, Bandura trouva, dans l’opportunite´ pour l’eˆtre humain de pouvoir observer un individu similaire a` soi-meˆme exe´cuter une activite´ donne´e, une source d’information capitale constituant le substrat de ce qu’il nomma la perception d’auto-efficacite´. Selon la the´orie de l’auto-efficacite´, la perception qu’un individu a en effet de ses capacite´s a` exe´cuter une activite´ influence et de´termine son mode de pense´e, son niveau de motivation et son comportement. Elle pre´tend que les personnes cherchent a` e´viter les situations qu’elles perc¸oivent comme menac¸antes alors qu’elles s’engagent a` exe´cuter celles qu’elles se sentent aptes a` accomplir. Elle consiste donc a` croire que l’on a les capacite´s de s’engager dans un comportement spe´cifique [3,11]. Le concept d’attribution est un ensemble de the´ories d’origine ame´ricaine de´veloppe´es pour pre´senter « le processus par lequel les individus expliquent et interpre`tent leur environnement, et plus pre´cise´ment leurs comportements ainsi que ceux des autres, leurs e´motions ainsi que celles des autres » [1,2]. Il peut eˆtre nomme´ processus d’attribution ou processus d’attribution causale. Cette the´orie postule que les attributions causales peuvent eˆtre perc¸ues comme se distinguant sur trois dimensions : le lieu de causalite´, la stabilite´ temporelle et le controˆle. Le lieu de causalite´ de´bouche sur une explication causale des comportements et des e´motions, sous forme d’une dichotomie interne/externe : il est classique de distinguer des explications privile´giant le roˆle de l’acteur dans la causalite´ des comportements (attributions internes ou dispositionnelles) de celles privile´giant le roˆle de la situation ou d’un trait de l’environnement (attributions externes ou situationnelles). Une quatrie`me dimension est propose´e, celle de la globalite´ : une cause est globale si elle est perc¸ue comme re´currente de situation en situation ; elle est conside´re´e comme spe´cifique si elle est limite´e a` une situation bien pre´cise. Le controˆle perc¸u inclut e´galement le concept de locus of control (LOC) ou lieu de controˆle [4,5,7–10,18–21,23].

[(Fig._2)TD$IG]

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Passé = Attribution Dimension temporelle de l’objet du contrôle Lieu de contrôle Futur Auto-efficacité perçue Pour un objet situé dans le futur : Contrôle sur le résultat = lieu de contrôle Contrôle sur le comportement = auto-efficacité

Spécificité de l’objet de contrôle

perçue Contrôle sur les processus

Pour un objet situé dans le passé :

Contrôle sur le résultat = attribution Spécificité de l’objet de contrôle

Contrôle sur le comportement = attribution

Fig. 2. Les diffe´rents concepts compris dans le controˆle perc¸u.

ˆ le (LOC) 3. Le concept de lieu de contro

the´orie qui tente de traiter de la complexite´ des comportements humains sans abandonner le but d’utiliser des constructions ope´rationnelles et des hypothe`ses testables empiriquement » [15]. Cette the´orie de l’apprentissage social repose sur six postulats et quatre concepts fondamentaux.

3.1. La the´orie de l’apprentissage social de Rotter

3.2. Les postulats

Il comprend donc trois concepts importants qui sont individuellement l’objet de recherches. Ces trois concepts peuvent eˆtre de´finis a` l’aide d’un sche´ma (voir Fig. 2) :

Les the´ories de l’apprentissage sont de trois types :  le conditionnement classique, pavlovien ou re´pondant ;  le conditionnement ope´rant, skinnerien ou instrumental ;  les the´ories de l’apprentissage social. La the´orie de l’apprentissage social e´labore´e dans le champ de la psychologie sociale par Julian Rotter en 1954 tente d’expliquer le comportement humain en termes d’interactions continues entre les de´terminants cognitifs, comportementaux et environnementaux. C’est dans ce processus de de´terminisme re´ciproque que re´side la possibilite´ pour les individus d’influencer leur propre destine´e ainsi que les limites de l’auto-direction, remettant en question le mode`le skinnerien alors dominant. En effet, une telle conception du fonctionnement humain ne fixe pas les individus dans des roˆles d’objets de´nue´s de tout pouvoir et entie`rement a` la merci des forces de l’environnement non plus qu’elle les e´tablisse comme des agents libres qui peuvent de´terminer entie`rement leurs propres devenirs [15,16]. Cette the´orie a en outre un but pre´dictif : de´terminer, pour un individu donne´, parmi tous ses comportements potentiels, celui qui a la plus grande probabilite´ de se produire. Ainsi, c’est « une

3.2.1. Premier postulat « L’unite´ d’investigation pour l’e´tude de la personnalite´ est l’interaction de l’individu et de son environnement significatif » [15]. L’ide´e est que les variables de personnalite´ ne peuvent a` elles seules expliquer les comportements, de meˆme que ne le peuvent les seules caracte´ristiques de l’environnement. Il faut prendre en compte simultane´ment les de´terminants personnels et les de´terminants situationnels pour e´tudier les comportements. 3.2.2. Deuxie`me postulat Les comportements sociaux font l’objet d’apprentissages. 3.2.3. Troisie`me postulat Il existe une unite´ de la personnalite´, unite´ qui se construit a` travers les expe´riences varie´es que connaıˆt l’individu. Ces expe´riences permettent a` ce dernier d’enrichir ses comportements et donnent a` sa personnalite´ une plus grande consistance ainsi qu’une plus grande stabilite´. 3.2.4. Quatrie`me postulat Rotter affirme la ne´cessite´ de tenir compte, pour l’explication des comportements, du roˆle conjugue´ des variables situationnelles

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(caracte´ristiques particulie`res des situations) et des variables dispositionnelles (les donne´es inhe´rentes a` l’individu dans ces situations). Le proble`me de la contribution relative de ces variables dans la de´termination du comportement est pose´. On trouve ici l’origine de l’e´mergence du concept de controˆle interne versus externe des renforcements rendant compte de la part respective accorde´e par l’individu aux facteurs situationnels et dispositionnels dans la de´termination de ces renforcements. 3.2.5. Cinquie`me postulat Les comportements humains sont motive´s et dirige´s vers un but. 3.2.6. Sixie`me postulat Les renforcements ne peuvent a` eux seuls rendre compte des comportements ; il existe un autre de´terminant essentiel : les expectations (ou attentes ou espe´rances). 3.3. Les concepts fondamentaux Ils sont au nombre de quatre :    

le comportement potentiel ; le renforcement ; la situation psychologique ; l’attente (ou espe´rance).

Le comportement potentiel : il est de´fini comme « la probabilite´ de l’arrive´e d’un comportement dans une situation donne´e, calcule´e en relation avec un seul renforcement ou un ensemble de renforcements » [15]. Le renforcement : « un renforcement est quelque chose qui a un effet sur la production, la direction ou le type de comportement » [16] ; cette de´finition correspond a` celle des be´havioristes pour qui « le renforcement est tout ce qui augmente la probabilite´ d’apparition d’un comportement » [14]. Le renforcement est un de´terminant des comportements avec la situation psychologique et l’expectation. Rotter de´finit e´galement la valeur du renforcement comme « le degre´ de pre´fe´rence d’une personne pour l’arrive´e d’un renforcement, si la probabilite´ de toutes les alternatives est e´quivalente » [16]. La situation psychologique : nous avons souligne´ que l’e´tude des comportements impliquait la prise en compte simultane´e des de´terminants personnels et des de´terminants situationnels (premier et quatrie`me postulats). Dans les variables situationnelles, Rotter de´crit la situation psychologique qui est la situation telle qu’elle est ve´cue et interpre´te´e par la personne en fonction de son histoire personnelle et de son expe´rience. L’expectation ou l’attente ou l’espe´rance : elle est de´finie comme « la probabilite´ pour un individu qu’un renforcement se produise a` la suite d’un comportement spe´cifique de sa part, dans une ou des situations spe´cifiques » [16]. De plus, Rotter e´met l’hypothe`se d’un principe de ge´ne´ralisation des attentes : « Si un individu perc¸oit deux situations comme similaires, alors ses attentes pour un renforcement se ge´ne´raliseront d’une situation a` l’autre. » Ainsi, « les attentes dans chaque situation ne sont pas seulement de´termine´es par des expe´riences spe´cifiques dans cette situation mais e´galement, dans des proportions variables, par des expe´riences dans d’autres situations que l’individu perc¸oit comme similaires ». De plus, Rotter ajoute que l’importance relative de l’attente ge´ne´ralise´e est fonction de la situation : « Elle augmente quand la situation est nouvelle ou ambigue¨ et diminue au fur et a` mesure que l’expe´rience de l’individu dans cette situation augmente. »

Rotter e´nonce une re`gle ge´ne´rale de comportement en reliant ces quatre variables de la fac¸on suivante : « La possibilite´ qu’un comportement survienne dans une situation donne´e est fonction de l’attente que ce comportement me`ne a` un renforcement particulier dans cette situation et de la valeur de ce renforcement » [16]. Le comportement e´tant de´pendant de l’attente et de la valeur du renforcement, il peut donc eˆtre modifie´ par le changement de l’une de ces deux variables. Selon Rotter, « il est tre`s difficile de changer la valeur du renforcement chez un individu, alors qu’il est facile de changer les attentes afin d’amener des changements comportementaux ». Les attentes peuvent eˆtre modifie´es en fonction de deux de´terminants :  la survenue impre´vue d’un renforcement : si un renforcement survient alors qu’il n’e´tait pas espe´re´, la variation de l’attente sera plus grande que s’il avait e´te´ attendu ;  le nombre d’expe´riences ante´rieures du sujet dans une situation donne´e : lorsqu’un individu a eu de nombreuses expe´riences ante´rieures dans une situation donne´e, une expe´rience re´cente au re´sultat impre´vu ne modifiera que tre`s peu ses attentes.

Ainsi, l’approche de Rotter aide a` de´crire pourquoi les individus choisissent d’effectuer telle action, mais elle contribue peu a` expliquer comment les individus acquie`rent les structures cognitives conduisant a` ces choix [13]. ˆ le de Rotter 4. La the´orie du lieu de contro 4.1. La naissance du concept de controˆle interne/externe A` partir des the´ories de l’apprentissage social, Julian Rotter a de´veloppe´ en 1966 la notion de locus of control ou lieu de controˆle. Le concept de controˆle interne versus externe est ainsi ne´ du constat re´pe´te´ que les variations des attentes faisant suite aux renforcements semblent dues non seulement a` la nature de la situation, mais aussi a` une caracte´ristique de la personne qui obtient ces renforcements. En e´tudiant ces variations, Rotter observe que certaines personnes ne font aucun lien entre leur comportement et le renforcement obtenu. D’ou` l’hypothe`se que lorsqu’un renforcement n’est pas perc¸u par le sujet comme lie´ a` son comportement, il n’a aucun effet sur ses attentes. Ainsi, l’effet d’un renforcement ne rele`ve pas d’un processus automatique, il de´pend de la perception ou de la non-perception d’une relation causale entre le comportement et le renforcement subse´quent. 4.2. De´finition originale du lieu de controˆle Ces constatations ont conduit a` la de´finition du concept de controˆle interne versus externe comme la croyance que le sujet a dans le lien entre sa conduite et le renforcement qu’il rec¸oit. Autrement dit, le concept de lieu de controˆle correspond a` l’opinion des individus quant a` l’origine des e´ve´nements qui leur arrivent et pourrait e´galement se de´finir comme le jugement de l’individu sur les renforcements qu’il rec¸oit. Rotter de´finit ainsi le lieu de controˆle de la manie`re suivante : « Dans notre culture, quand un sujet perc¸oit un renforcement comme n’e´tant pas totalement de´termine´ par une certaine action de sa part, ce renforcement est perc¸u comme le re´sultat de la chance, du hasard, du destin, ou comme le fait d’autres toutpuissants, ou bien encore comme totalement impre´visible en raison de la grande complexite´ des forces entourant l’individu. Quand l’individu perc¸oit l’e´ve´nement (il faut entendre renforcement)

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de cette fac¸on, nous disons qu’il s’agit d’une croyance en un controˆle externe. Si, au contraire, la personne conside`re que l’e´ve´nement de´pend de son propre comportement ou de ses caracte´ristiques personnelles relativement stables, nous disons qu’il s’agit d’une croyance en un controˆle interne » [15]. Cette de´finition originale du lieu de controˆle introduit une notion de dichotomie entre les individus : ceux-ci auraient alors soit un controˆle interne, soit un controˆle externe, selon leur croyance ge´ne´ralise´e dans le fait que les e´ve´nements ulte´rieurs (ou renforcements) de´pendent, soit de facteurs internes (actions, efforts, capacite´s personnelles), soit de facteurs externes (destin, chance, hasard, personnages tout-puissants). Selon Rotter, certains individus e´tablissent un lien causal entre leurs actions ou leurs capacite´s et les renfoncements qu’ils rec¸oivent ; on dit alors qu’ils ont un controˆle interne lorsqu’ils ont le sentiment que ce qui leur arrive est une conse´quence de leurs actions. D’autres ne perc¸oivent pas l’existence d’une telle relation et attribuent les renforcements rec¸us a` des facteurs exte´rieurs, on dit qu’ils ont un controˆle externe lorsqu’ils ont plutoˆt le sentiment que ce qui leur arrive est l’effet de facteurs inde´pendants de leur controˆle. Rotter ajoute la remarque suivante : la croyance du lien conduite-renforcement ne saurait suffire a` rendre compte des choix comportementaux : le type de comportement lui-meˆme, la situation, la nature du renforcement (positif/ne´gatif), sa valeur pour l’individu, les expe´riences et les expectations ante´rieures doivent eˆtre e´galement conside´re´s [16].

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psychologie cognitive, fait par ailleurs re´fe´rence aux me´canismes du traitement de l’information, c’est-a`-dire aux processus de pense´e conscients et inconscients qui organisent la perception que l’on a du monde. En fait, le comportement de l’individu et les pense´es qui l’animent ne repre´sentent pas la seule proble´matique en cause dans le sentiment de controˆle ; ils sont en effet lie´s aux e´motions, reflets psychologiques et affectifs des expe´riences de plaisir et de´plaisir. Il s’agit donc d’agir a` ces trois niveaux : comportemental, cognitif et e´motionnel. L’environnement influe sur les re´ponses de l’individu, mais les relations individu-environnement peuvent eˆtre remodele´es favorablement par et pour le sujet. Si l’intervention d’un the´rapeute peut s’ave´rer utile dans ce contexte, celui-ci doit alors adopter un style tre`s diffe´rent de l’image classique du « psy » imperturbable, distant, souvent muet ou au contraire tenant un langage e´sote´rique. La relation doit eˆtre ici :  interactive : pendant une se´ance, le the´rapeute explique, pose des questions et re´pond a` celles du patient ;  pe´dagogique et explicite : le langage utilise´ est simple (ce qui ne veut pas dire qu’il est simpliste), les explications sont compre´hensibles ;  collaborative et e´galitaire : il s’agit de de´terminer, en collaboration avec le patient, des objectifs concrets et re´alistes, ainsi que les techniques pour parvenir a` les atteindre. Rien n’est impose´ mais tout est expose´, propose´ et discute´.

4.3. Lieu de controˆle et attribution causale : deux concepts diffe´rents Depuis sa cre´ation en 1966, le concept de Rotter a suscite´ une abondante litte´rature avec l’apparition de concepts voisins mais diffe´rents, comme celui de l’« attribution causale ». Nous rappelons que le concept d’attribution causale pre´sente le processus par lequel les individus expliquent et interpre`tent leur environnement, et plus pre´cise´ment leurs comportements ainsi que ceux des autres, leurs e´motions ainsi que celles des autres [6]. Il de´bouche sur une explication causale des comportements et des e´motions, sous forme d’une dichotomie interne/externe. De nombreux auteurs ont souligne´ la diffe´rence entre le concept de LOC et celui de l’attribution causale : le LOC renvoie a` la notion d’une attente de controˆle ; c’est une e´valuation a priori, inde´pendante du renforcement obtenu dans une situation pre´cise, alors que l’attribution renvoie a` l’e´valuation des facteurs perc¸us comme responsables du succe`s ou de l’e´chec ; c’est une explication, un jugement porte´ a posteriori. La comparaison de ces deux concepts nous permet de re´aliser qu’ils s’inte´ressent a` des objets de controˆle diffe´rents et qu’ils ne s’appuient pas sur les meˆmes structures cognitives. Le lieu de controˆle semble plus e´conomique en termes de travail cognitif. 5. Conclusion Si la notion de sentiment de controˆle peut eˆtre de´terminante dans le cadre d’une compe´tition sportive, cette proble´matique est e´galement pre´gnante dans la vie de tous les jours : omnipre´sent dans notre quotidien, le stress est bien souvent un compagnon dont on reˆve de se de´barrasser. Pression au travail, dissensions au foyer, performances toujours plus importantes a` re´aliser. . . On ne compte plus les situations oppressantes qui nous entourent. Ce « mal des temps modernes » peut avoir des re´percussions plus ou moins graves sur notre sante´ physique et mentale. Il s’agit alors de modifier un comportement inade´quat dans le but que le sujet s’ame´liore le plus rapidement possible (les agissements inadapte´s sont combattus et e´limine´s, les agissements adapte´s sont favorise´s et renforce´s). Ce type d’approche, de´crit en

« Je sens que je n’y arriverai pas. . . J’ai l’impression de ne plus avoir de pouvoir sur ce qui m’arrive. . . J’ai peur de faire le mauvais choix. . . Je ne vois plus clair et je me sens coince´ dans ce que les autres m’imposent. . . Je sens un profond vide et ce que je fais n’a plus de sens. . . J’ai l’impression de tourner en rond. . . J’ai besoin de relever de nouveaux de´fis, mais je ne sais pas lesquels. . . » Voila` le type de croyances errone´es en lien avec un sentiment de controˆle de´sadapte´. On observe un profond sentiment de perte de sens. Bien entendu, ce sentiment peut eˆtre plus ou moins envahissant, mais de`s qu’il s’installe il doit toujours eˆtre conside´re´ se´rieusement, un peu comme un clignotant sur un tableau de bord. Cette lumie`re peut eˆtre jaune ou rouge, selon l’ampleur de ce sentiment et des conse´quences faˆcheuses qui en de´coulent. Ironiquement, face au stress, la recherche de l’e´quilibre est devenue une course incessante. Qu’est-ce que cet e´quilibre que tout un chacun semble rechercher et ne pas trouver ? Nous avons parfois le sentiment d’eˆtre victime de pressions diverses, et qu’il nous faut « retrouver l’e´quilibre » alors meˆme que nous ne saisissons pas clairement ce que cela repre´sente. Nous croyons, a` tort, qu’il existe un mode`le d’e´quilibre, une recette miracle, une fac¸on de faire. Se sentir en e´quilibre, c’est essentiellement avoir le sentiment de controˆle sur les diffe´rentes sphe`res importantes de nos vies ; le sentiment que nous pouvons agir sur les e´ve´nements plutoˆt que de les subir ; l’impression de certitude lorsque nous prenons des de´cisions parce que nos objectifs sont clairs ; le sentiment d’avoir un impact sur notre destin, de diriger notre vie plutoˆt que de de´pendre des e´ve´nements ou des autres ; le sentiment que nos comportements sont en harmonie, en cohe´rence avec nos valeurs, nos de´sirs et nos aspirations. Cette dynamique s’apparente en fait a` la notion de re´silience. Dans cette optique, une personne dont le sentiment de controˆle est fort traverse plus aise´ment les e´preuves, puisqu’elle trouve en elle les ressources pour agir de manie`re ade´quate et s’adapter aux e´ve´nements. A` l’inverse, plus le sentiment de controˆle est faible et moins nous avons l’impression de pouvoir influencer le cours des choses. Nous devenons alors plus vulne´rables et de´pendants du

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contexte et des e´le´ments exte´rieurs. Ainsi, lorsque notre e´quilibre interne s’appuie sur des e´le´ments externes, nous sommes plus a` risque d’eˆtre soumis a` des stress majeurs, car souvent ce sont des e´le´ments sur lesquels nous n’avons pas d’emprise. Re´fe´rences [1] Arnaud J, Codou O, Palazzolo J. Lien entre locus de controˆle et anxie´te´ compe´titive : e´tude portant sur 150 joueurs de tennis de haut niveau. Ann Med Psychol 2012;170:642–7. [2] Arnaud J. Lien entre lieu de controˆle et anxie´te´ compe´titive : e´tude portant sur 150 joueurs de tennis de haut niveau. Faculte´ de Me´decine de Tours; 2009 [The`se de me´decine]. [3] Bandura A. L’apprentissage social. P. Mardaga; 1995 [206 p.]. [4] Brosschot JB, Gebhardt WA, Godaert G. Internal, powerful others and chance locus of control: relationships with personality, coping, stress and health. Pers Indiv Differ 1994;16:839–52. [5] Bruchon-Schweitzer M, Gilliard J, Sifakis Y, et al. Lieu de controˆle et sante´, 37. SAS Elsevier Masson; 2001. p. O32–A35. [6] Dubois N. La psychologie du controˆle. Grenoble: Presses universitaires de Grenoble. Collection Vies Sociales; 1987 [199 p.]. [7] Furmham A, Steele H. Measuring locus of control. A critique of general, children, health- and work-related locus of control questionnaires. Br J Psychology 1993;84:443–79. [8] Johansson B, Grant JD, Plomin R, Pedersen NL, Ahern F, Berg S, et al. Health locus of control in late life: a study of genetic and environmental influences in twings aged 80 years and older. Health Psychol 2001;20:33–40. [9] Landau R. Locus of control and socioeconomic status: does internal locus of control reflect real resources and opportunities or personal coping abilities? Soc Sci Med 1995;41:1499–505. [10] Lefcourt HM. Locus of control: current trends in theory and research, Second ed., Hillsdale, NJ: Erlbaum; 1982. [11] Maciejewski PK, Prigerson HG, Mazure CM. Self-efficacy as a mediator between stressful life events and depressive symptoms. Br J Psychiatry 2000;176:373–8. [12] Mannoni P. Les repre´sentations sociales. Paris: PUF; 2003 [127 p.]. [13] Mellalieu SD, Hanton S, O’Brien M. Intensity and direction of competitive anxiety as a function of sport type and experience. Scand J Med Sci Sports 2004;14:326–34. [14] Palazzolo J. Gue´rir vite – Soigner les angoisses, la de´pression, les phobies par les TCC. Paris: Hachette Pratique; 2005 [260 p.]. [15] Rotter J. Generalized expectancies for internal versus external control of reinforcement. Psychol Monogr 1966;80:1–28. [16] Rotter JB. Some problems and misconceptions related to the construct of internal versus external reinforcement. Consult Clin Psychol 1975;43:56–67. [17] Seca JM. Les repre´sentations sociales. Cursus. Paris: Arman Colin; 2003 [192 p.].

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