Corrélations entre contrôle de l’asthme et sensibilisation cutanée aux moisissures

Corrélations entre contrôle de l’asthme et sensibilisation cutanée aux moisissures

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Corrélations entre contrôle de l’asthme et sensibilisation cutanée aux moisissures Correlation between control of asthma and skin sensitization to mold R.G. Bopaka ∗ , W. El Khattabi , B. El Bied , M. Choubi , A. Aichane , H. Afif Service des maladies respiratoires, hôpital 20-Août-1953, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc Rec¸u le 14 mars 2015 ; accepté le 26 mars 2015

Résumé Le but de cette étude était d’évaluer les risques allergiques et la sévérité de l’asthme liés à la sensibilisation aux moisissures. Nous avons mené une étude rétrospective entre septembre 2011 et juillet 2013 sur deux groupes de patients, tous asthmatiques, groupe 1 constitué de patients sensibilisés aux moisissures et groupe 2 patients non sensibilisés aux moisissures, chez lesquels ont été effectués des prick-tests pour les pneumallergènes fongiques. Les critères d’évaluation du contrôle de l’asthme étaient ceux du Global Initiative for Asthma (GINA). Les patients asthmatiques étaient au nombre de 219. Les prick-tests étaient positifs pour au moins une moisissure chez les 44 patients constituant le groupe 1 (20 % de la cohorte) avec une prédominance féminine (71 %). Dans ce groupe 1, l’asthme était partiellement contrôlé dans 68 % des cas versus 31 % dans le groupe 2 (p < 0,001) ; l’asthme était contrôlé dans seulement 25 % des cas dans le groupe 1 versus 57 % dans le groupe 2 p < 0,001). À travers ce travail, les auteurs soulignent que la sensibilisation aux moisissures est non négligeable au Maroc et constitue un facteur de risque de mauvais contrôle de l’asthme. La sensibilisation aux moisissures doit être recherchée devant tout asthme sévère. © 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Asthme ; Moisissures ; Environnement ; Sévérité ; Humidité

Abstract The aim of this study was to evaluate the control of symptoms in asthmatic patients and its relation to sensitization to molds. This retrospective study, which took place between September 2011 and July 2013, included 219 asthmatic patients which we divided into two groups: group 1 was composed of the 44 patients (20% of the patients, of which 71% were females), who were sensitized to at least one mold and group 2 was composed of the 175 patients (62% females), who were not sensitized to molds, this diagnosis having been established by prick-tests for allergic sensitivity to airborne molds. We used the Global Initiative for Asthma (GINA) as the basis for the evaluation of asthma control. We found that asthma was “partially controlled” in 68% of group 1 patients but “partially controlled” in only 31% of group 2 patients (P < 0.001). In contrast, asthma was “controlled” in only 25% of group 1 patients compared to 57% in group 2 who were “controlled” (P < 0.001). As a result of this study, we point out that sensitization to molds is not rare in Morocco and constitutes a risk factor for poor control of asthma, and we recommend that sensitization to molds should be considered in all patients with poorly controlled asthma. © 2015 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Keywords: Asthma control; Severity; Allergy; Fungi; Mold

1. Introduction



Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R.G. Bopaka).

L’asthme est un désordre inflammatoire chronique des voies respiratoires entraînant des symptômes en rapport avec une obstruction bronchique diffuse, variable, réversible spontanément

http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2015.03.006 1877-0320/© 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Pour citer cet article : Bopaka RG, et al. Corrélations entre contrôle de l’asthme et sensibilisation cutanée aux moisissures. Rev Fr Allergol (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2015.03.006

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ou sous traitement. Par ailleurs, cette inflammation est la cause d’une hyperréactivité bronchique à de nombreux stimuli [1]. La prise en charge de l’asthme sévère impose une recherche systématique d’autres pathologies allergiques telle que la rhinite, avec parfois une participation oculaire, pharyngée ou otologique [2]. Cette sévérité peut être corrélée à un mauvais contrôle des symptômes lorsque les contacts allergéniques sont importants ou lorsque certains allergènes sont en cause. Il en est ainsi de l’exposition ou de la sensibilisation aux moisissures présentes à la fois dans l’air atmosphérique et surtout dans l’air intérieur. Les moisissures sont des champignons qui se développent dans des endroits humides et mal aérés et sont plus abondantes sous certains climats. L’objectif de notre étude était de corréler le contrôle de l’asthme à une sensibilisation aux moisissures dans une population homogène d’asthmatiques habitant la ville de Casablanca.

70%

59%

60% 50% 40% 30%

21%

20%

Pollens

Moisissures

20% 10% 0%

Acariens

Fig. 1. Sensibilisation cutanée aux allergènes.

27% 39%

Aspergilus fumigatus Alternaria Alternata Spp

2. Patients et méthodes Cladosporium herbarum

Il s’agissait d’une étude rétrospective réalisée entre septembre 2011 et juillet 2013 portant sur 219 patients asthmatiques suivis à la consultation d’allergologie du CHU Ibn Rochd de Casablanca en comparant deux groupes. Le groupe 1 était constitué par les patients sensibilisés aux moisissures et le groupe 2 les patients non sensibilisés aux moisissures. Des prick-tests pour les pneumallergènes fongiques disponibles (Alternaria sp, Penicillium sp, Cladosporium sp et Aspergillus fumigatus) ont été pratiqués avec des extraits standardisés. Les autres pneumallergènes testés étaient les acariens (Dermatophagoides pteronyssinus, Dermatophagoides farinae, Blomia tropicalis), les pollens d’olivier, de 5 graminées en mélange et du mimosa. Les tests cutanés étaient lus au bout de 15 minutes et considérés comme positifs si le diamètre de la papule était supérieur à 3 mm et/ou à 50 % du diamètre du témoin positif histamine. Une fiche était pré-établie pour recueillir les données des patients comportant : données épidémiologiques (âge, sexe, poids, origine géographique, type d’habitat, humidité profession), données anamnestiques (histoire de la maladie, symptômes, signes associés), résultat des prick-tests et épreuves fonctionnelles respiratoires. Les critères d’évaluation du contrôle de l’asthme étaient ceux du GINA [1] (Tableau 1). L’asthme était considéré comme non contrôlé devant des symptômes diurnes quotidiens, des exacerbations fréquentes, des symptômes nocturnes fréquents, des activités physiques limitées, une VEMS ou DEP inférieur à 60 % de la valeur théorique [1]. Les données étaient analysées avec le logiciel épi info version 6.04.

34%

Fig. 2. Prévalence de la sensibilisation aux espèces de moisissures.

d’âge était de 32 ans avec des extrêmes de 16 à 45 ans. Ils étaient sensibilisés à au moins une des moisissures testées. Vingt-neuf patients (66 %) étaient d’origine urbaine (ville de Casablanca), ils étaient logés dans des appartements toujours déclarés humides. Trente-deux patientes (73 %) étaient femmes au foyer. Une sensibilisation cutanée à A. fumigatus (Fig. 2) était retrouvée chez 17 patients (39 %) avec 1 cas d’asthme isolé, les autres patients signalant une rhinite associée. Une sensibilisation à l’Alternaria (Fig. 2) était retrouvée chez 15 patients (34 %) dont 11 avaient un asthme isolé. Une sensibilisation à Cladosporium (Fig. 2) était notée chez 12 patients (27 %) dont 6 avaient un asthme isolé. Dans l’ensemble, l’asthme était isolé chez 18 patients (41 %) et associé à une rhinite chez 26 patients (59 %). Dans le groupe 2, les prick-tests étaient positifs pour au moins 1 allergène différent des moisissures dans 175 cas (80 %). Centneuf patients (62 %) étaient de sexe féminin, la moyenne d’âge était de 31 ans et 59 patients (29 %) habitaient Casablanca. La sensibilisation aux acariens était retrouvée chez 129 patients (74 %). L’asthme était isolé chez 29 patients (17 %) et associé à une rhinite chez 146 patients (83 %). Dans le groupe 1, l’asthme était partiellement contrôlé chez 68 % et contrôlé chez 25 % des patients. Dans le groupe 2, le contrôle de l’asthme était partiel dans 31 % des cas et contrôlé dans 57 % des cas (p < 0,001) (Tableau 2).

3. Résultats 4. Discussion Les patients asthmatiques étaient au nombre de 219. La sensibilisation cutanée aux allergènes était partagée entre les acariens (59 % des patients), les pollens (21 %) et les moisissures (20 %) (Fig. 1). Le groupe 1, sensibilisé aux moisissures, comprenait 44 patients. Parmi eux 31 étaient des femmes (71 %), la moyenne

Les pneumallergènes ou aéro-allergènes sont classés en 2 groupes : les allergènes de l’intérieur des habitats et les allergènes de l’extérieur. Les moisissures et notamment Alternaria et Cladosporium appartiennent à ces 2 groupes [3]. Les spores de moisissures sont dominantes dans l’air inhalé [4] et elles

Pour citer cet article : Bopaka RG, et al. Corrélations entre contrôle de l’asthme et sensibilisation cutanée aux moisissures. Rev Fr Allergol (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2015.03.006

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Tableau 1 Critères d’évaluation du contrôle de l’asthme, d’après GINA. Caractéristiques

Asthme contrôlé (tous les critères sont présents)

Asthme partiellement contrôlé (au moins un critère présent)

Asthme non contrôlé

Symptômes diurnes

Aucun (≤ 2 par semaine)

2 par semaine

≥ 3 critères d’asthme partiellement contrôlé

Limitation des activités Réveils ou symptômes nocturnes Recours au traitement de secours Fonction respiratoire (DEP ou VEMS)

Aucune Aucun Aucun (≤ 2 par semaine) Normal

Présente Présents 2 par semaine 80 % de la valeur prédite ou de la meilleure valeur individuelle

Tableau 2 Corrélation entre sévérité de l’asthme et sensibilité cutanée aux moisissures. Groupe 1 (n = 44)

Asthme contrôlé Asthme partiellement contrôlé Asthme non contrôlé

Groupe 2 (n = 175)

Valeur de p

N

%

N

%

11 30 3

25 68 7

99 54 22

57 31 12

p 0,01 p 0,01 p 0,3

p 0,01 : différence statistique significative ; p 0,3 : différence statistique non significative.

exercent un effet délétère sur le système respiratoire par différents mécanismes [4,5]. Les moisissures sont présentes tout au long de l’année à l’intérieur des logements ce qui pourrait expliquer la prévalence féminine élevée dans le groupe sensibilisé. Une grande majorité (73 %) de ces femmes reste à l’intérieur des logements en raison de leur activité de femme au foyer. Cette prévalence élevée pourrait aussi être liée à l’environnement domestique [6–8] puisque l’humidité des locaux est souvent signalée par les patients. Une autre voie de sensibilisation est représentée par les moisissures de l’air extérieur. Les pics de spores fongiques atmosphériques prédominent en période d’été et d’automne, entre juin et septembre [5]. L’Aspergillus, l’Alternaria et le Cladosporium sont les moisissures les plus répandues dans le monde [9,10]. D’autres espèces sont en cause selon les régions et le climat notamment Epicoccum et Didymella [5]. Toutes ces espèces se développent dans les endroits humides. La ville de Casablanca est une ville humide avec 50 mètres d’altitude et une hygromètrie qui varie de 74 % à 88 % [11]. La sévérité des manifestations allergiques chez les patients sensibilisés dépend du niveau d’exposition aux moisissures. En cas d’allergie aux moisissures, le risque relatif d’asthme est multiplié par 2,44 [12]. Le risque d’exacerbations et d’admissions en SAU est plus important chez les patients sensibilisés aux moisissures et corrélé à l’importance de la sensibilisation [13]. Une étude réalisée chez les enfants montre que l’allergie à Alternaria est associée à l’asthme persistant sévère [14]. Nos résultats doivent être rapprochés d’une étude récente de Jabri et al. [15] réalisée chez l’asthmatique à Casablanca qui trouvait une prévalence de la sensibilisation à A. fumigatus de 19 % et 50 % de ces patients avaient un asthme sévère. Nous confirmons dans la même population que la sensibilisation aux moisissures quelques soient les espèces est un facteur

de risque de non-contrôle de l’asthme puisque seulement 25 % des patients sensibilisés avaient un asthme non contrôlé. Bien sur d’autres facteurs de non-contrôle peuvent être en cause mais la population étudiée était homogène entre groupe sensibilisé aux moisissures et groupe non sensibilisé au niveau des autres facteurs de risque : tabac, observance, niveau socio-économique, âge, accès aux soins, indice de masse corporelle. . .et la rhinite était plus fréquente dans le groupe non sensibilisé. L’allergie aux moisissures s’exprime souvent sous forme d’asthme ou de rhinite. Nos données corroborent celles de la littérature et l’asthme était associé à une rhinite chez 59 % des patients. D’autres études récentes ont démontré qu’il existait un lien probable entre les exacerbations de l’asthme ou la survenue d’affections respiratoires avec la présence de moisissures et/ou de pollens dans l’air [16–18]. La concentration de ces moisissures dans l’atmosphère varie en fonction de l’humidité et des précipitations, ce qui témoigne des exacerbations périodiques des symptômes. Le climat de Casablanca est peut-être plus propice au développement de moisissures atmosphériques ? Ceci mérite des études métrologiques ce qui a été effectué dans la ville de Tetouan [10], ville côtière située au nord du Maroc avec un climat très proche de celui de Casablanca. 5. Conclusion Les moisissures est une réalité indiscutable, qu’il faut rechercher devant tout asthme sévère. Son rôle exact reste difficile à évaluer vu la grande variabilité selon les pays ou même au sein des régions d’un seul pays du fait des conditions climatiques et d’habitat. Les patients sensibilisés aux allergènes de moisissures ont un asthme partiellement contrôlé et contrôlé.

Pour citer cet article : Bopaka RG, et al. Corrélations entre contrôle de l’asthme et sensibilisation cutanée aux moisissures. Rev Fr Allergol (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2015.03.006

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Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] GINA guidelines (2012) www.ginaasthma.org [2] Bousquet J, Khaltaev N, Cruz AA, Denburg J, Fokkens WJ, Togias A, et al. Allergic rhinitis and its impact on asthma (ARIA) 2008. Allergy 2008;63:8–160. [3] Dutau G. Allergologie. Paris: Masson; 2006. [4] Vervloet D, Magnan A. Traité d’allergologie médecines sciences. Flammarion; 2013. [5] Thibaudon M, Sauleau EA, Olivier G, Poirot A, Heaulme R, Harscoast S, et al. Moisissures – Orages – Asthme. Rev Fr Allergol 2014;54: 124–6. [6] Taillé C, Raherison C, Sobaszek A, Thumerelle C, Prudhomme A, Biron E, et al. Particularités de l’asthme de la femme : quelle relation avec le statut hormonal. Rev Mal Respir 2014;31:469–77. [7] Almqvist C, Worm M, Leynaert B. Impact of gender on asthma in childhood and adolescence: a GA2LEN review. Allergy 2008;63:47–57. [8] Sood A, Qualls C, Schuylet M, Arynchyn A, Alvarado JH, Smith LJ, et al. Adult-onset asthma becomes the dominant phenotype among women by age 40 years. The longitudinal CARDIA study. Ann Am Thorac Soc 2013;10:188–97.

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Pour citer cet article : Bopaka RG, et al. Corrélations entre contrôle de l’asthme et sensibilisation cutanée aux moisissures. Rev Fr Allergol (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2015.03.006