Cycles hamiltoniens aléatoires et mesures d'occupation invariantes par une action de groupe

Cycles hamiltoniens aléatoires et mesures d'occupation invariantes par une action de groupe

C. R. Acad, Sci. ProbabilitCslProbability Paris, t. 329, Skrie I, p. 883-886, 1999 Theory Cycles hamiltoniens alkatoires et mesures d’occupatio...

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C. R. Acad, Sci. ProbabilitCslProbability

Paris,

t. 329,

Skrie

I, p. 883-886,

1999

Theory

Cycles hamiltoniens alkatoires et mesures d’occupation invariantes par une action de groupe Philippe

MARCHAL

Laboratoire cedex 05,

de probabilitds, France

(ReCu

le

13 juillet

RCsumC.

1999,

accept6

7599,

aprks

CNRS,

r&&ion

U mversit6 .

le 1”

octobre

Paris

VI,

4,

place

Jussieu,

75252

Paris

1999)

Soit X une chaipe de Markov in temps discret sur un ensemble fini E, partant d’un point donnC i. A chaque fois que X revient en i, la procCdure d’effacement des boucles construit un cycle simple (sans sous-cycle) contenant i. Soit T le premier temps en lequel ce cycle simple est hamiltonien, c’est-g-dire contient tous les CltZments de E. Nous caract&isons la loi jointe du cycle hamiltonien obtenu et de la mesure d’occupation au temps T, prouvant notamment que cette loi ne dCpend pas de i. De plus, supposons que les probabilitCs de transition p( . , . ) soient invariantes sous l’action d’un groupe G : pour tous 2, y E E et tout g E G, p(s, y) = p(gz, gy). Alors la loi de la mesure d’occupation au temps T est Cgalement invariante sous I’action de G. Cela gCn&alise un r&ultat de Pitman [5] portant sur les marches alCatoires sur un cercle. 0 1999 Academic des sciences&ditions scientifiques et mt%icales Elsevier SAS

Hamiltonian invariant

Abstract.

UMR

random under the

cycles and occupation action of a group

measures

Let X be an irreducible, discrete-time Markov chain on a finite set E, starting at some point i E E. At each return time to i, the loop-erasing procedure yields a random cycle which is simple (i.e. without subcycle) and contains i. Let T be the$rst time at which this random simple cycle is Hamiltonian, i.e. contains all the points of E. We determine the joint law of this Hamiltonian cycle and of the occupation measure at time T and prove that this law does not depend on i. Furthermore, suppose that that the transition probabilities p( . , .-) are invariant under the action of a group G: for all x, y E E and every g E G, p(x, y) = p(gx, g:y). Then the law of the occupation measure at T is also invariant under the action of G. This generalizes a result of Pitman [5] for random walks on the circle. 0 1999 Acadtmie des sciences&ditions scientifiques et mCdicales Elsevier SAS

1. Introduction Soit X une chaine de Markov 21 temps discret, irrCductible, sur un ensemble fini E. On peut lui associer une chaine de Markov 2 boucles effades, qui est la chdne associCeg valeurs trajectoires Note prbsentke par Paul 0764~4442/99/03290883 Tous droits rkservks.

DEHEUVELS.

0 1999 Acadkmie

des sciences&ditions

scientifiques

et mkdicales

Elsevier

SAS

883

P. Marchal

oti l’on efface les cycles a mesure qu’ils apparaissent [6]. L’etude des marches aleatoires a boucles effacees a connu ces demieres annees de nombreux developpements lies a l’algorithme de Wilson 161, qui les utilise pour construire des arbres couvrants aleatoires. On trouvera de nombreuses references dans Benjamini et al. [l]. Nous avons montre dans [4] que l’on pouvait aussi construire de cette man&e des cycles hamiltoniens (c’est-a-dire visitant exactement une fois chaque point de E) aleatoires. L’algorithme peut se d&ire simplement comme suit. On fait partir X d’un point donne i E E ; a chaque temps de retour en i, la marche a boucles effacees construit un cycle saris sous-cycle passant par i. Si ce cycle n’est pas hamiltonien, on l’efface et on continue ; sinon, on appelle H le cycle hamiltonien obtenu et l’on s’arrete. On designe par T le temps d’arret de l’algorithme. qu’on suppose presque surement fini. Le but de cette Note est de calculer la loi jointe de H et de la mesure d’occupation au temps T sous la loi F’i de la chaPne partant de i. Plus precistment, pour tout entier n et toute arete orientee (z, y), soit Ngy le nombre de passages de la chaine sur (z:, y) jusqu’au temps 71. Nous caracterisons dans le theoreme 2 la loi de (H, (N&)(,,,),Ez) sous $i. I1 apparai”t notamment que cette loi ne depend pas de 1:. Une autre application du theoreme 2 est la suivante : TH~ORBME 1. - Supposonsque les probabilitb de transition p( . , .) de X soient invariantes sous l’action d’un groupe G ope’rant sur E : pour tous 2, y E E et tout g E G, PC& YY)= p(gs, SY).

(1)

Alors la Zoi de (N&) Cz,yjEEZest invariante sous l’action de G : pour tout g E G,

(Cd ) (x, Y)

E E2)

e (N&,

(2, Y) 6 E”).

Par conskquent, la loi de la mesured’occupation au tempsT est elle aussiinvariante sousl’action de G. Pitman [S] avait montre que si l’on art&e une chaine de Markov simple sur un cercle au premier temps oti elle revient a son point de depart en ayant fait un tour complet, la loi de la mesure d’occupation est invariante par rotation. Ce resultat est Cvidemment un cas particulier du theoreme 1 ; reciproquement, l’idee de generaliser le resultat de Pitman en utilisant les marches aleatoires a boucles effacees ne semble pas tvidente. On trouvera d’autres tentatives de generalisation dans Evans-Pitman [2], mais ces generalisations ont une explication trajectorielle, ce qui ne semble pas Ctre le cas du theoreme 1.

2. Calcul

de la loi jointe

Notre preuve consiste essentiellement en une extension multidimensionnelle des resultats Cnonces dans [4]. Considerons un sous-ensembleU c E, notons par Tu le temps d’atteinte de U. Soit Au le chemin auto-evitant obtenu au temps TU apres effacement des boucles. Nous allons dans un premier temps determiner la loi jointe de Au et du nombre de passagesNTu pour toutes les at&es orientees (x:,Y/) E E2. Pour cela, nous associonsa chacune de ces a&es orientees (2, y) une variable formelle t,,, et nous definissons la valuation d’un chemin S = (aa, al, . . . , a,) comme le polynbme en les variables (kJ(z,?4)EE” :

884

Cycles hamiltoniens

alkatoires

Pour V c E, soit Mv la matrice indexke par (E - V) x (E - V) dont le coefficient en (2, y) est le moname p(z, y) tz,y, et soit M = MD. La matrice Id - M est inversible en tant que matrice g coefficients dans l’anneau des skies formelles en les variables (tz,y)(z,y)Ep. Nous avons d’abord : PROPOSITION 1. - Soit y = (ao, al,. . . . a,) tout k 5 m - 1, al, $ u. Alors

un chemin auto-e’vitant, 02 a0 = i, a, E U et pour

det(Id - M-+u)

tN” Z>Y l{A~=~l

=

det(Id _ Mu)

V(Y)-

(z,Y)EE2

Notons en effet vk = u U {ao, . . . arc-l}, 1 5 k 5 m et posons V. = U. La formule suivante dkcoule facilement d’une dkomposition en temps de demier passage(voir [3], section 3.1) :

(2)

oti G( ., .; U) est la fonction de Green pour la marche tuCe en Tu : G(j, j ; U) = 2

IE,

n=O

n

tz$

l{X,=j,

n
= [Id - Mu];;.

(=>y)EE2

Or pour tout k 5 m - 1, G(ak,‘Jk

; vk>

=

det[Id - Mv,u{~,}I = det[Id -

MG+~I det[Id - Mv~]

det[Id - Mvk]

(31

d’apr&s la formule de Cramer d’inversion des matrices. CombinC B (2), cela prouve la proposition 1. 0 Nous en dCduisonsla loi jointe de (H, (N.&)(,,y)EE~)

sous pi :

THBOREME 2. - Notons par C l’ensemble des cycles hamiltoniens et soit C f C. Alors

WCC>

6 rI t

det(Id - M) + CclEc v(O) ’

(x>Y)=’

(4)

En particulier, la loi jointe de (H, (N~,)(x,y)~~~) est indtfpendante du point de d&part i. Pour prouver ce rksultat, commengonspar introduire quelques dtfinitions et notations. On appellera excursion un chemin e = (ao, . . . , a,) tel que a0 = a, = i et pour tout 0 < j < n, aj # i. Soit E l’ensemble de toutes les excursions, Xc l’ensemble des excursions qui, aprks effacement des boucles, donnent le cycle hamiltonien C et ‘H = U ‘MC. Nous avons CEC

G II t2;y (

l{H=C}

(Z,Y)EE2

= 1

1 1-

c

eEE-7-I

1 4-Y). v(e) [email protected]

(5)

En effet, si H = C, la trajectoire jusqu’en T est une suite d’excursions dans I - X, suivie d’une excursion dans XC.

885

P. Marchal

D’autre part, si X part de i, on peut conditionner

par X1 et appliquer la proposition

1, ce qui donne

w(C) c 4-Y) = det (Id - tMlil) . 7EHc Or la fonction

generatrice

des chemins de i a i est donnee par : = det (Id - tA4ci))

1 l-

(6)

&F,

W(e) - &

&

C’ v(y)

det(Id

- M)



d’ob I’on tire, grace a (6), 1

1En combinant

C eEE-7-1

det (Id - A+)) w(e) = det(Id - M) + c w(C’)’

(7)

C’EC

(5), (6) et (7), on retrouve (4) et le theoreme est dtmontre.

0

Le theoreme 1 se deduit facilement du theoreme 2 : il suffit de remarquer que les quantites det(Id - M) et C u(C) sont invariantes sous l’action de G, d’apres l’hypothese (1). C’EC

RCf&ences bibliographiques [l] [2] [3] [4] [5] [6]

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886

109 (1997)

425433.

Probab. (a paraitre). 299-326. Generate a Random