De la « maladie orpheline » à la « maladie rare »

De la « maladie orpheline » à la « maladie rare »

© Masson, Paris, 2004 REV. PNEUMOL. CLIN., 2004, 60, 5-303 Nouvelles de l’Industrie Pharmaceutique Prix Lilly Oncologie Deuxième cause de mortalité ...

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© Masson, Paris, 2004

REV. PNEUMOL. CLIN., 2004, 60, 5-303

Nouvelles de l’Industrie Pharmaceutique Prix Lilly Oncologie Deuxième cause de mortalité en France, le cancer est susceptible de concerner un homme sur deux et une femme sur trois. Il est donc essentiel de soutenir la recherche en Oncologie et le laboratoire Lilly s’y emploie, qui a créé en 1996 le Prix Lilly Oncologie destiné à un projet permettant d’approfondir la recherche clinique ou pré-clinique avec des applications thérapeutiques à court terme. C’est ainsi que pour la neuvième année consécutive, ce prix, d’un montant de 10 000 euros, a été remis à un jeune oncologue. Il a ainsi récompensé le Dr Eric Deutsch, du département de radiothérapie de l’Institut Gustave-Roussy, pour son projet portant sur les effets de la radiothérapie et intitulé : « Étude de nouvelles drogues potentialisant les effets de la radiothérapie et pouvant mener au développement de combinaisons radio-chimiothérapie nouvelles ». Ce travail propose d’explorer la voie P13-kinase, voie centrale dans les phénomènes de résistance à la radiothérapie et activée dans un grand nombre de mutations présentes dans les cancers. Le but ultime de cette recherche est d’associer à la radiothérapie de nouveaux médicaments ciblant spécifiquement les mécanismes de cette voie mis en évidence dans le projet. La radiothérapie est en effet une arme thérapeutique utilisée dans plus de 50 % des cancers et elle représente un élément majeur du traitement des cancers non métastatiques complétant, voire évitant, un geste chirurgical mutilant. D. Olivier

De la « maladie orpheline » à la « maladie rare » C’est le parcours qu’est en voie de réaliser l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP), de l’errance diagnostique fréquente des patient(e)s et/ou des praticiens et de l’absence et/ou insuffisance des traitements, à une maladie mieux comprise et mieux prise en charge, du fait du progrès des connaissances, d’une recherche clinique et thérapeutique très active et de la définition d’algorithmes de traitement. La mise à la disposition des patients d’un médicament par voie orale (bosentan ou Tracleer® du laboratoire Actelion) et la création d’une association de patients HTPA France ont joué aussi un rôle important dans cette évolution. Un nouveau point sur cette maladie rare a été fait à l’occasion de la 2e Journée Française de l’HTAP réunissant, à Paris, l’ensemble des experts européens et américains. En ce qui concerne l’épidémiologie de l’HTPA, affection caractérisée par l’augmentation des résistances artérielles pulmonaires, débouchant, à plus ou moins court terme, en l’absence de traitement, sur une défaillance cardiaque, l’incidence et la prévalence des diverses formes d’HTPA sont mieux précisées, grâce, notamment, aux différents observatoires et registres mis en place, en France. En dehors des formes idiopathiques, qui affectent environ 2 personnes sur 500 000 et des formes familiales qui représentent environ 10 % des cas, les connectivites, et particulièrement la sclérodermie, même dans sa forme limitée dite bénigne, ou syndrome CREST (calcifications sous-cutanées, syndrome de Raynaud, dysmotilité œsophagienne, sclérodactylie, télangiectasies), sont impliquées dans plus de 12 % des cas. Les shunts gauche-droite congénitaux, l’hypertension portale, l’infection VIH ou la prise de fenfluramine sont des étiologies plus anecdotiques. S’agissant de la physiopathologie de l’affection, trois voies sont actuellement privilégiées : un excès d’endothéline et/ou un déficit en monoxyde d’azote ou en prostacycline, conduisant à la vasocontriction, à la prolifération cellulaire et au remodelage vasculaire. Compte tenu des données épidémiologiques, les experts préconisent surtout un dépistage plus systématique chez les sujets à haut risque, pour éviter un diagnostic trop tardif (classes NYHA III et IV) et, éventuellement, chez tout sujet présentant une dyspnée d’effort apparemment « psychogène », sans traduction à l’examen clinique et/ou résistante aux traitements anti-asthmatiques. Ce dépistage doit comporter, au minimum, une échographie cardiaque avec Doppler et, si nécessaire, un cathétérisme cardiaque droit pour confirmer le diagnostic d’HTAP. Un test de réponse aux vasodilatateurs est préconisé avant la mise sous traitement. Il n’existe encore aucun traitement curatif de l’HTAP mais 5 à 10 % des patients, répondant favorablement aux vasodilatateurs, peuvent bénéficier ainsi d’une survie prolongée. Les recommandations thérapeutiques préconisent, pour les classes NYHA II/III/IV de l’HTAP, outre des soins généraux (oxygénothérapie, anticoagulants, diurétiques… et un traitement par les antagonistes calciques chez les patients répondeurs au test pharmacologique au NO), des traitements spécifiques par un antagoniste mixte des récepteurs de l’endothéline comme le bosentan, par voie orale (patients non répondeurs au NO de classes NYHA II/III), ou encore par des analogues de la prostacycline, époprosténol ou iloprost, en perfusion continue (classe NYHA IV). M. Solignac