Transfus Clin Biol 1997;
4:403-415
Ddpistage des marqueurs des infections transmissibles par le sang sur les dons collectds en France de 1993 1995 C. SAURA*, J. PILLONEL**, A.-M. COUROUCt~*** * Agence Franfaise du Sang, Paris ** Rdseau National de Santo Publique, Saint-Maurice *** Institut National de la Transfusion Sanguine, Paris
Rdsumd
Une diminution d u taux des dons positifs p o u r les Ac anti-VIH, antiVHC et Ag HBs a 6t6 observ6e entre 1993 et 1995, aussi bien chez les n o u v e a u x dormeurs que chez les donneurs connus, le taux des dons positifs p o u r les Ac anti-HTLV restant stable chez les n o u v e a u x donneurs. Chez les n o u v e a u x dormeurs, la d6croissance la plus importante a 6t6 not6e p o u r le VIH, et chez les donneurs cormus p o u r le VHC et l'Ag HBs. Pour les d o n n e u r s positifs dont le statut s6rologique ant6rieur 6tait connu, le d61ai entre le d o n ant6rieur n6gatif et le d o n positif 6tait inf6rieur a i an p o u r environ la moiti6 d'entre eux, et sup6rieur ~ 2 ans p o u r 20 a 30 %. Environ 30 % des donneurs VIH positifs 6taient positifs p o u r u n autre m a r q u e u r : 23 % p o u r les Ac anti-HBc et 10 % p o u r les Ac antiVHC. Environ 40 % des dons VHC positifs avaient u n taux d'ALAT sup6rieur ~ la norme. Les facteurs de risque des doImeurs infect6s par le VIH par vole h6t6rosexuelle semblent les moins identifiables ~ l'entretien m6dical et les moins souvent associ6s ~ la positivit6 d'autres marqueurs_ Chez les d o n n e u r s r6cemment infect6s par le VHC, la toxicomanie (25 %) et une exposition nosocomiale (30 %) ont 6t6 les principaux facteurs de risque retrouv6s. Le facteur de risque majeur p o u r I'HTLV est u n lien direct ou indirect avec les Antilles. Une analyse des taux par r6gion fair apparaRre des variations en m6tropole ainsi que dans les d6partements d'outre-mer, oh des taux tr6s sup6rieurs ~ ceux de la m f t r o p o l e sont observ6s p o u r l'Ag HBs et les Ac anti- VIH. M o t s clds" Ag HBs, dons, HTLV, marqueurs, VHC, VIH.
Correspondance : Christine Saura, Agence Francaise du Sang, 6, rue Alexandre-Cabal~el,
75739 Paris cedex 15. 403
404
C_ SAURA ET AL.
Summary Screening of d o n a t i o n s for transfusion-transmitted infections in France from 1993 to 1995
A decrease of positive donation rates for antibodies to HIV, to HCV and for HBs Ag has been observed between 1993 and 1995 both in first-time and regular donations. In first-time donors, the most important decrease has been observed for HIV and in regular donors for HCV and HBs Ag. The interval between the negative and the positive donations was inferior to I year for 50% of regular donors and was superior to 2 years for 20 to 30%. About 30 % of HIV positive donations were positive for other markers : 23% for anti-HBc and 10% for anti-HCV. About 40% of HCV positive donations had an elevated ALT level. Risk factors related to HIV heterosexual transmission appear to be the most difficult to identify during the donor selection and the least often associated with other markers. In recently HCV-infected donors, the main risk factors were IV drug addiction (25%) and nosocomial infection (30%). The major HTLV risk factor was directly or indirectly linked to the Caribbean area. Important differences between continental France and overseas territories were observed for HIV and HBs Ag rates.
Keywords: Donations, HBs Ag, HCV, HIV, HTLV, markers.
Introduction La s6curit6 virale des produits sanguins labiles repose sur deux maillons clds de la cha/ne transfusionnelle que sont d'une part, les mesures pr6ventives de recrutement et de sdlection des donneurs en amont du don et d'autre part, la qualification biologique du don. Le premier maillon permet aux I~tablissements de Transfusion Sanguine (ETS) d'6carter du don les personnes pr6sentant des facteurs de risque vis-a-vis des maladies transmissibles. Le second permet d'dcarter les prdl6vements potentiellement infectieux d'une utilisation thdrapeutique, d'informer les donneurs porteurs d'tme infection et de les exclure du don. La qualification biologique du don vise a soumettre chaque don de sang ou de ses composants pr61ev6 sur le territoire frangais aux analyses biologiques suivantes : - le d6pistage de la syphilis (1945), - le d6pistage de l'Ag HBs (d6cembre 1971), - le ddpistage des Ac anti-VIH (ao6t 1985), - le dosage des ALAT (mars 1988),
- le d6pistage des Ac anti-HBc ( septembre 1988),
- le d6pistage des Ac anti-VHC (mars 1990), - le d6pistage des Ac anti-HTLV I/II (DOM 1989, juillet 1991 pour la France m6tropolitaine). Le suivi des r6sultats de d6pistage de ces marqueurs biologiques sur les dons homologues collect6s en France pr6sente un int6r~t r6el pour appr6cier l'6volution chez les donneurs de la fr6quence et des caract6ristiques 6piddmiologiques des principales infections transmissibles par le sang. Cette 6volution ddpend en outre de l'impact et de l'efficacit6 des mesures prdventives en amont du don mises en ceuvre par les ETS au stade du recrutement et de la s61ection des donneurs qui ont conduit a l'exclusion du don de 9 % des donneurs en 1993 et 1994 et de 11 a 12 % pour l'ann6e 1995. Cette surveillance nationale est aujourd'hui exercde par l'Agence Frangaise du Sang (AFS), le R6seau national de sant6 publique (RNSP) et le Centre National de R6fdrence des h6patites Bet C (INTS). L'objet de l'article est de pr6senter et d'analyser les donn6es issues de ce dispositif de surveillance 6pi-
MARQUEURS DES INFECTIONS TRANSMISSIBLES
d6miologique des d o n n e u r s sur la p6riode 1993-1995 au plan national et r6gional.
Mat6riel et m 6 t h o d e s Depuis 1985, les 6tablissements de transfusion sanguine (ETS) adressent trimestriellement les informations relatives aux dons et aux donneurs positifs p o u r les diff6rents m a r q u e u r s d o n t le d6pistage a 4t6 rendu obligatoire. Un d o n o u d o n n e u r ~ positif >5 est u n d o n ou u n d o n n e u r p o u r lequel les tests de d6pistage et les analyses compl6mentaires de confirmation ont fourni des r6sultats positifs (<~positif confirm6 55). Les informations 6pid4miologiques concernent le sexe, l'age, le type de d o n n e u r (nouveau ou connu), le d41ai 6cou14 depuis le dernier don p o u r les donneurs connus, l'origine g6ographique, le m o d e de contamination pr6sum6 d u d o n n e u r et les autres marqueurs positifs. Le m o d e de contamination ou le facteur de risque est recueilli par I'ETS ~ l'occasion d ' u n entretien d'information d u donneur. Les n o u v e a u x d o n n e u r s sont des d o n n e u r s effectuant leur premier d o n dans I'ETS et les d o n n e u r s connus, les d o n n e u r s ayant d6j~ consenti u n ou plusieurs dons dans I'ETS. Pour les d o n n e u r s porteurs d ' u n m a r q u e u r des h6patites B e t C, ces informations 6pid6miologiques
405
ne font pas l'objet d ' u n recueil syst6matique. Ce recueil n'a pas 6t6 r6alis6 en raison d u n o m b r e important de donneurs directement orient6s vers u n service de sant6 et qui, par cons6quent, ne sont pas revus par I'ETS. Seuls les donneurs connus dont le d o n ant4rieur 6tait Ac anti-VHC n6gatif par u n test de 2 e ou 3 e g6n6ration (cas d'infections a VHC r6centes), ont fair l'objet d ' m l recueil d'informations 4pid6miologiques compl4mentaires a partir de l'ann6e 1994. Pour ces donneurs, les facteurs de risque sont recherch6s. Sur la p4riode 1993-1995, les donn6es recueillies sont quasi exhaustives : u n seul site n'a pas r 6 p o n d u en 1993, 3 en 1994 et 4 en 1995. Pour la comparaison des pourcentages obtenus, les tests utilis6s, au risque c~6gal ~ 5 %, sont le test de %2 et le test de %2 de tendance.
R6sultats Taux nationaux de dons positifs pour les marqueurs : A g HBs, Ac anti-VIH 1 et 2, Ac anti-VHC et Ac anti-HTLV I et H Le tableau I pr6sente les taux annuels de dons positifs p o u r les 4 m a r q u e u r s entre 1993 ~ 1995. Ces taux
Tableau 1
Evolution des taux de dons positifs entre 1993 et 1995
Nouveaux donneurs N o m b r e de d o n s test6s (en m i l l i e r s )
Nombre de dons positifs (Taux pour 10 000 dons) Anti-VIH + Anti-HTLV +* Ag HBs + Anti-VHC +
* France m6tropolitaine
1995
492
467
475
(1,89) (0,71) (23,81) (32,71)
70 31 935 1281
2 914 48 9 56 266
3 406 159 53 1264 2 507
(1,50) (0,69) (20,07) (28,22)
41 33 885 1106
2 672 (0,23) (0,07) (0,33) (3,10)
66 19 96 902
Ensemble N o m b r e de d o n s test6s (en m i l l i e r s )
N o m b r e de dons positifs (Taux pour 10 000 dons) Anti-VIH + Anti-HTLV +* Ag HBs + Anti-VHC +
1994
93 34 1168 1605
Donneurs connus N o m b r e de d o n s test4s (en milliers)
N o m b r e de dons positifs (Taux pour 10 000 dons) Anti-VIH + Anti-HTLV +* Ag HBs + Anti-VHC +
1993
2 433 (0,18) (0,03) (0,21) (1,03)
29 8 28 178
3 139 (0,47) (0,16) (3,72) (7,40)
118 40 991 1547
(0,86) (0,71) (18,64) (23,30)
(0,12) (0,03) (0,12) (0,73) 2 908
(0,38) (0,13) (3,17) (5,08)
70 41 913 1284
(0,24) (0,14) (3,14) (4,42)
406
C. SAURA ET AL.
sont 6tablis p o u r les dons issus de d o n n e u r s nouveaux, les dons issus de d o n n e u r s connus et p o u r l'ensemble des dons.
Chez les nouveaux donneurs Entre 1993 et 1995, les taux de dons positifs ont diminu6 d ' e n v i r o n 22 % p o u r l'Ag HBs, de 54 % p o u r les Ac anti-VIH, et de 29 % p o u r le m a r q u e u r Ac antiVHC. I1 est ~ noter que le taux de dons Ac anti-VIH a marqu6 une diminution de plus de 40 % entre 1994 et 1995. Le taux des dons Ac anti-HTLV positifs est rest6 stable entre 1993 et 1995 en France m6tropolitaine. Dans la r6gion Antilles-Guyane, les taux de dons Ac anti-HTLV positifs p o u r les ann6es 1993 ~ 1995 sont respectivement de 60,5, 23,8 et 41,9 p o u r 10 000 dons. Les taux observ6s h la R6union ne diff6rent pas de ceux observ6s en France m6tropolitaine.
Chez les d o n n e u r s c o n n u s Entre 1993 et 1995, les taux de dons positifs chez les d o n n e u r s connus ont diminu6 de 64 % p o u r FAg HBs, 48 % p o u r les Ac anti-VIH, de 76 % p o u r le m a r q u e u r Ac anti-VHC et de 57 % p o u r les Ac antiHTLV. Pour le VHC et I'HTLV, les taux de dons positifs ne sont pas repr6sentatifs d ' u n e population de donneurs s61ectionn6s par u n d6pistage/~ l'occasion d ' u n d o n ant6rieur. En effet, une part encore importante des
donneurs connus d6pist6s positifs entre 1993 et 1995 n'avaient encore jamais 6t6 test6s lors des dons ant6rieurs ou test6s par des r6actifs nettement moins performants (cas des r6actifs de 1~ g6n6ration p o u r les Ac anti-VHC). Dans la r6gion Antilles-Guyane, les taux de dons Ac anti-HTLV positifs p o u r les arm6es 1993 a 1995 sont respectivement de 10,2, 4,2 et 13,5 p o u r 10 000 dons. A u c u n don positif p o u r I'HTLV n'a 6t6 trouv6 /~ la R6union. Le tableau 2 fait 6tat d u n o m b r e de d o n n e u r s dont le statut s6rologique ant6rieur 6tait inconnu, et pr6sente p o u r ceux d o n t le statut s6rologique ant6rieur 6tait cormu le d61ai entre le d o n n6gatif et le don positif. P o u r l'Ag HBs, t o u s l e s d o n n e u r s positifs 6taient n6gatifs p o u r ce m a r q u e u r lors d u d o n ant6rieur. P o u r le VIH, u n seul d o n n e u r (1,3 %), d o n t le d o n ant6rieur datait de 1983, n ' a v a i t jamais 6t6 d6pist6. P o u r le VHC, 60 % des d o n n e u r s n ' a v a i e n t encore jamais 6t6 d6pist6s et 27 % l'avaient 6t6 avec des tests de I r~ g6n6ration (1990-1991). Q u a n t a I'HTLV, 82% (14 sur 17) des dons ant6rieurs avaient 6t6 effectu6s avant juillet 1991 et n ' a v a i e n t donc jamais 6t6 test6s. P o u r les 4 marqueurs, le d61ai entre le d o n n6gatif et le d o n positif 6tait inf6rieur a 2 ans p o u r 70 ~ 80 % des dons positifs et inf6rieur a 1 an p o u r environ la moiti6 d'entre eux (61% p o u r l'Ag HBs, 45 % p o u r le VIH et 51% p o u r le VHC). En cons6quence, 20 ~ 30 %, des dons positifs 6taient issus de donneurs occasionnels n ' a y a n t pas donn6 les 2 ann6es pr6c6dentes.
Tableau 2 Donneurs connus positifs pour un marqueur viral sur la p6riode 1994-1995 D61ai entre le don n6gatif et le don positif
Total
Don ant6rieur • Jamais d6pist6 • N6g. par tests 1r° gen. (VHC) • N6gatif D61ai entre les 2 dons < 3 mois 3 ~ 6 rnois 6 a 12 mois 12 a 24 mois 2 a 3 ans 3 ~ 4 ans >4 ans Pas d'information
Ag HBS
VIH
VHC
HTLV
84
77
444
17
0
1 (1983)
84
76
9 (11%) 15 (18 %)
2 (3 %) 12 (16 %) 20 (26 %) 20 (26 %) 8 (11%) 3 (4 %) 11 (14 %) 0
15 (18 %)
10 (12 %) 1 (1%) 4 (5 %) 10 (12 %) 20 (23 %)
266 (60 %) 121 (27 %) 57
4 (7 %) 6 (11%) 19 (33 %) 19 (33 %) 7 (12 %) 2 (4 %) 0 0
14 (82 %) 3
0 0 0 2 0 1 0 0
MARQUEURS DES INFECTIONS TRANSMISSIBLES
407
Marqueurs Syphilis, Ac anti-HBc, ALAT
Ac anti-HBc
Le tableau 3 pr6sente les taux de dons positifs p o u r le d6pistage de la syphilis, des Ac anti-HBc et le taux de dons dont les ALAT sont sup6rieures a la norme. Pour les ALAT, ces donn6es sont fournies p o u r l'ensemble des dons p o u r les ann6es 1993 et 1994, la d e m a n d e d'information s6parant les donn6es entre dons issus de donneurs n o u v e a u x et dons issus de d o n n e u r s connus n ' a y a n t 6t6 formul6e qu'h partir de 1995. D'une mani6re g6n6rale, les taux des dons positifs pour ces m a r q u e u r s (Syphilis, Ac anti-HBc, ALAT) sont difficilement comparables sur la p6riode 19931995 compte tenu de la modification de la r6glernentation les concernant en 1995 (d6cret d u 16 f6vrier 1995, arr6t6 d u 24 mars 1995 et arr6t6 d u 4 janvier 1995 h o m o l o g u a n t le r6glement de Bonnes Pratiques de Qualification biologique d u don).
Le taux des dons collect6s positifs en Ac anti-HBc diminue de 34 % p o u r les dons issus de n o u v e a u x d o n n e u r s entre 1993 et 1995. Chez les donneurs connus, les variations observ6es d ' u n e ann6e ~ l'autre sont difficiles h interpr6ter, n o t a m m e n t en raison de la n o r m e introduite par l'arr6t6 d u 24 mars 1995 qui ne p e r m e t pas de comparer l'6volution avec les ann6es ant6rieures. Cette n o r m e pr6voit l'utilisation des dons Ac anti-HBc positifs h des fins de fractionnement si leur taux d ' A c anti-HBs est > 0,5 U I / m L . En cons6quence l'6volution de leur taux n'est pas interpr6table sur le plan 6pid6miologique.
Syphilis Le taux de dons positifs p o u r le d6pistage de la syphilis entre 1993 et 1995 a 6t6 multipli6 par 3 chez les donneurs connus, alors qu'il a u g m e n t e tr6s p e u chez les n o u v e a u x donneurs. Cette augmentation est peut8tre li6e ~ l'utilisation d ' u n e technique de type TPHA, plus sensible et sp6cifique en d6pistage initial que les techniques utilis6es ant6rieurement. L'utilisation de la technique T P H A pourrait mettre en 6vidence des traces de syphilis anciennes chez les d o n n e u r s de sang.
Tableau
ALAT Le taux de dons pr6sentant des ALAT augment6es a 16g6rement diminu6 entre 1993 et 1995. L~ encore, la n o r m e et le m o d e de calcul d u seuil d'exclusion des d o n n e u r s (SED) ont 6t6 red6finis au cours de l'ann6e 1995, ce qui rend d61icate la c o m p a r a i s o n des chiffres avec les ann6es ant6rieures. De plus, il faut signaler q u ' a v a n t la d6finition des nouvelles normes, celles-ci n'6taient pas les mSmes sur l'ensemble d u territoire frangais_ C o m p t e tenu des difficult6s d'interpr6tation de ces m a r q u e u r s de faqon isol6e, il semble plus pertinent d ' a n a l y s e r l'association des m a r q u e u r s entre eux et leur 6volution sur la p6riode 6tudi6e.
3
Taux de dons positifs pour le d6pistage de la syphilis, des Ac anti-HBc et taux de dons avec ALAT> SED Armies
Nombre de dons Syphilis + Taux pour 10000 dons - issus de nouveaux donneurs - issus de donneurs connus - Ensemble des dons Nombre de dons Ac anti-HBc + Taux pour 100 dons - issus de nouveaux donneurs - issus de donneurs eonnus - Ensemble des dons Nombre de dons ALAT> SED Taux pour 100 dons - issus de nouveaux dortneurs - issus de donneurs connus - Ensemble des dons nd : donn6e non disponible
1993
1994
1995
523
694
821
6,85 0,64 1,54 27 249
5,12 1,70 2,21 17 049
6,28 2,15 2,82 22 675
2,57 0,53 0,80 78 007
1,99 0,29 0,54 65 705
1,70 0,62 0,78 58 469
nd nd 2,30
nd nd 2,16
3,0 1,7 2,01
408
C. SAURA
ET AL.
A s s o c i a t i o n des marqueurs chez les donneurs positifs Ac anti-VIH et autres marqueurs Le tableau 4 pr6sente le n o m b r e de dons positifs p o u r le d6pistage des Ac a n t i - V I H associ6s ou n o n /t d ' a u t r e s m a r q u e u r s sur la p6riode 1993-1995. Entre 1993 et 1995, 244 sur les 347 dom~eurs p o r teurs d ' A c anti-VIH ne pr6sentent p a s d ' a u t r e m a r q u e u r : le p o u r c e n t a g e de ces dons V I H positifs sans autre m a r q u e u r est r e l a t i v e m e n t stable au cours de ces 3 ann6es (autour de 70 %). P a r m i les 103 d o n n e u r s p o r t e u r s d ' A c anti-VIH et d ' a u m o i n s u n autre m a r q u e u r (30 %), on distingue : - 75 sont p o r t e u r s d ' u n seul m a r q u e u r : 53 des Ac anti-HBc 18 des Ac anti-VHC 1 de l ' A g HBs 1 de I'HTLV 1 2 de la syphilis ; - 25 sont p o r t e u r s de 2 autres m a r q u e u r s : 12 des Ac anti-HBc et anti-VHC 11 des Ac anti-HBc et de l ' A g HBs 2 des Ac anti-HBc et de la syphilis ; - 3 sont p o r t e u r s de 3 autres m a r q u e u r s : 2 des Ac anti-HBc, anti-VHC et Ag HBs i des Ac anti-HBc, anti-VHC et anti-HTLV-II De fa~on plus globale, l'Ac anti-HBc est pr6sent chez 23 % des d o n n e u r s Ac anti-VIH positifs, l ' A g HBs chez 4 % d'entre eux et l'Ac anti-VHC chez environ 10 % d'entre eux. Uassociation des m a r q u e u r s V I H et syphilis est p e u fr6quente (4/347). De m 6 m e , p o u r l'association V I H et HTLV. Si on examine l'association d u m a r q u e u r Ac antiV I H selon le type de dons (Tableau 5), on constate que 41% (83/204) des dons Ac anti-VIH positifs issus de n o u v e a u x d o n n e u r s sont associ6s/t au rnoins
u n autre m a r q u e u r contre s e u l e m e n t 14 % (20/143) p o u r ceux issus de d o n n e u r s connus (p < 10-4). La r6partition des associations de m a r q u e u r s en fonction d u facteur de risque est pr6sent6e dans le tableau 5. La p a r t des d o n n e u r s n o n r e v u s et /t risque inconnu (38 %) est i m p o r t a n t e et r e n d d61icate l ' e x p l o i t a t i o n de cette r6partition. C e p e n d a n t , le m a r q u e u r Ac a n t i - V I H est t o u j o u r s associ6 d ' a u t r e s m a r q u e u r s p o u r le facteur de risque toxic o m a n i e alors qu'il est le plus f r 6 q u e m m e n t isol6 chez les d o n n e u r s infect6s p a r voie h6t6rosexuelle (p K 104).
A g HBs et autres marqueurs Ag HBs
et Ac anti-HBc
P o u r les dons issus de donneu_rs n o u v e a u x , l ' A g HBs est associ6 dans plus de 99 % des cas ~ la pr6sence d ' A c anti-HBc. P o u r les dons issus de d o n n e u r s connus, le taux de dons A g HBs positifs n o n associ6s la pr6sence d ' A c anti-HBc 6tait de 32 % en 1994 et de 23 % en 1995, ce qui t6moigne de la fr6quence plus 61ev6e des infections r6centes chez les d o n n e u r s coDnus.
Ag HBs
et Ac anti-VHC
A u c u n d o n n ' a 6t6 trouv6 positif s i m u l t a n d m e n t p o u r l ' A g HBs et les Ac anti-VHC en 1995.
Association Ac anti-VHC et taux d'ALAT augmentd Le tableau 6 fournit les donndes relatives ~ l'association du m a r q u e u r Ac anti-VHC et ALAT a u g m e n t d e s p o u r les ann6es 1994 et 1995. Environ 40% des dons V H C positifs pr6sentent u n taux d ' A L A T augment6. Ce p o u r c e n t a g e atteint 60 % p o u r les dons issus de d o n n e u r s r 6 c e m m e n t infectds.
Tableau 4
Autres rnarqueurs chez les donneurs positifs pour le VIH entre 1993 et 1995 Donneurs VIH+ n'ayant pas d'autres marqueurs
D o n n e u r s V I H + ayant au m o i n s l'un des marqueurs suivants HTLV-I/II
syphilis
anti-HBc
A g HBs
anti-VHC
1993 (N = 159) 1994 (N = 118) 1995 (N = 70)
N 112 85 47
% 70,4 72,0 67,1
N 2 0 0
% 1,3 0,0 0,0
N 1 1 2
% 0,6 0,8 2,9
N 39 25 17
% 24,5 21,2 24,3
N 5 6 3
% 3,1 5,1 4,3
N 16 9 8
% 10,1 7,6 11,4
Total (N = 347)
244
70,3
2
0,8
4
1,2
81
23,3
14
4,0
33
9,5
MARQUEURS
DES INFECTIONS TRANSMISSIBLES
409
Tableau 5
Marqueurs associ6s chez les donneurs Ac anti-VIH positifs en fonction du facteur de risque - ann6es 1993 h 1995 Facteurs de r i s q u e
D o n s i s s u s de d o n n e u r s n o u v e a u x
N Homo- bisexuel Toxicomane H6t6rosexuel Transfus6 Inconnu Non revu Total
Dons issus de donneurs connus
Marqueurs associ6s Aucun Au moins 1 % N %
Aucun N
Marqueurs associ6s Au moins 1 % N %
20 0 49 1 26 25
51 0 69 100 74 53
19 11 22 0 9 22
49 100 31 0 26 47
26 0 52 0 23 22
78 0 85 0 82 83
5 0 9 0 3 3
22 0 15 0 18 17
121
59
83
41
123
86
20
14
Tableau 6 Association ALAT > SED et Ac Anti-VHC V H C + a v e c ALAT > SED / Total VHC +
D o n s i s s u s de
A n n 4 e 1994
A n n 6 e 1995
481 / 1 281 = 38 %
454 / 1 106 = 41%
134 / 266 = 50 % dont 18 / 30 (60 %) darts les infections r6centes
79 / 178 = 44 % dont 17/27 (63 %) dans les infections r6centes
615 / 1 547 = 40 %
533 / 1 284 = 42 %
Nouveaux donneurs Donneurs cormus
Total
SED : Seuil d'Exclusion des Donneurs Infections r6centes : Donneurs dont le don ant6rieur 6tait anti-VHC n6gatif par les tests de 2° ou 3~g6n6ration.
Facteurs de risque: VIH, '¢I-IC, HTLV
a 6t6 le s e u l f a c t e u r d e r i s q u e r e t r o u v 6 c h e z u n d o n neur.
Facteurs de risque chez Ies donneurs Ac anti-VIH positifs
C h e z les d o n n e u r s
c o n n u s , la p a r t d e s d o n n e u r s
trouv6s s6ropositifs infect6s par voie homosexuelle
Le t a b l e a u 7 p r 6 s e n t e la r 6 p a r t i t i o n d e s d o n n e u r s V I H
o u b i s e x u e l l e r e s t e s t a b l e d e 1993 ~ 1995 ( e n v i r o n
p o s i t i f s p o u r l e s a n n 6 e s 1993 a 1995 e n f o n c t i o n d e s
20 %), c e q u i n ' e s t p a s d i f f 6 r e n t d e c e q u i e s t o b s e r v 6
diff6rents facteurs de risque.
c h e z l e s d o n n e u r s n o u v e a u x . E n r e v a n c h e , il s e m b l e
La part respective des facteurs de risque les plus fr6quemment
retrouv6s
chez
les donneurs
q u e la p a r t d e s d o n n e u r s
nou-
connus qui se sont conta-
m i n 6 s p a r v o l e h 6 t 6 r o s e x u e l l e d i m i n u e e n t r e 1993 e t
veaux n'6volue pas au cours des 3 ann6es 6tudi6es :
1995: e l l e p a s s e d e 5 1 %
19 % d e d o n n e u r s
p = 0,01). M a i s c e t t e d 6 c r o i s s a n c e p o u r r a i t 6 t r e li6e
homosexuels
d e c a s li6s ~ u n c o m p o r t e m e n t et 5 % d ' a n t 6 c 6 d e n t s
o u b i s e x u e l s , 35 %
h6t6rosexuel ~ risque
l'augmentation
de toxicomanie. La transfusion
a 24 % (X2 d e t e n d a n c e ,
des donneurs
non revus qui repr6-
s e n t e n t 38 % e n 1995.
Tableau 7
Facteurs de risque chezles donneursAc anti-VIHde 1993 h 1995 Facteurs de r i s q u e
Nouveaux donneurs
N
1993 %
1994
Donneurs connus
N
%
1995 N %
1993-95 N %
1993 N %
N
23
16 0 34 0 7 9
24 0 51 0 11 14
8 0 20 0 15 5
17 0 42 0 31 10
100
66
100
48
100
Homo- bisexuel Toxicomane H6t6rosexuel Transfus6 Irtconnu Non revu
18 4 33 1 13 24
19 4 36 1 14 26
13 5 25 0 14 13
19 7 36 0 20 18
8 2 13 0 8 10
20 5 32 0 19 24
39 11 71 1 35 47
Total
93
100
70
100
41
100
204
19
5 35 1 17
1994 %
1995 N %
1993-95 N %
7 0 7 0 4 11
24 0 24 0 14 38
31 0 61 0 26 25
22 0 43 0 18 17
29 100
143
100
410
C. SAURA ET AL.
Cette part importante des donneurs qui ne se sont pas repr6sent6s rend fragile l'analyse de l'6volution de la part respective des diff6rents facteurs de risque.
Facteurs de risque chez les donneurs connus rdcemment infectds par le VHC Le tableau 8 pr6sente les facteurs de risque VHC retrouv6s en 1994 et 1995 chez les donneurs connus pour lesquels le don ant6rieur 6tait n6gatif avec des r6actifs de 2° ou 3~g6n6ration. Chez les donneurs r6cemment infect6s par le VHC, on retrouve dans 25 % des cas des ant6c6dents de toxicomanie IV, dans 30 % des cas une exposition nosocomiale et dans 8 % des cas un partenaire sexuel infect6. Comme darts la plupart des 6tudes, dans 30 % des cas, le facteur de risque n'est pas identifi6 et ce malgr6 une s6roconversion relativement r6cente.
Facteurs de risque chez les donneurs porteurs d'Ac anti-HTLV Pour I'HTLV, seuls sont pr6sent6s les facteurs de risque chez les donneurs pr61ev6s en France m6tropolitaine (Tableau 9). Les donn6es ne sont pas s6pa-
r6es selon le type de donneurs puisque seulement 3 des 36 donneurs connus trouv6s positifs entre 1993 et 1995 avaient 6t6 test6s ant6rieurement. Pour les donneurs positifs originaires de France m6tropolitaine dont la proportion reste stable (autour de 40 %), le facteur de risque principal est un partenaire originaire de zone d'end6mie. Pour 5 de ces donneurs (10 %), aucun facteur de risque autre qu'un ant6c6dent transfusionnel n'a 6t6 retrouv6. La encore, la part non n6gligeable des donneurs positifs non revus ou dont le facteur de risque n'est pas retrouv6 (30 %) fragilise l'analyse de l'6volution. Parmi les donneurs d'origine non m6tropolitaine (60 %), les deux-tiers sont originaires d'Antilles-Guyane.
Donndes rdgionales Les donn6es ont 6t6 rassembl6es par r6gion et sont pr6sent6es dans le tableau 10, qui fournit pour la p6riode 1993-1995, les taux r6gionaux de dons positifs par type de don. Les taux observ6s dans chaque r6gion peuvent 6tre compar6s aux taux observ6s sur l'ensernble du territoire et en France m6tropolitaine. I1 est a noter que les
Tableau 8
Facteurs de risque chez les donneurs r6cemment infect6s par le VHC (1994-1995)
Usage de drogue IV Endoscopie Petite chirurgie Exposition professionnelle Partenaire sexuel infect6 Facteur de risque non retrouv6 Total des donneurs revus Nonrevus
H o m m e s (29)
F e m m e s (28)
8 4 3 0 1 6
2 4 1 2 2 7
10 8 4 2 3 13
Total (25 %) (20 %) (10 %) (5 %) (8 %) (32 %)
22 7
18 10
40 17
(30 %)
Tableau 9 Facteurs de risque chez les donneurs HTLV positifs en France m6tropolitaine Ann4es
Donneurs d'origine m6tropolitaine : Hdt&osexuels
:
partenaire n6 en zone end6mique par tenaire transfus6 partenaires multiples Transfusds Inconnus
- non revus
Donneurs d'origine autre : Antilles-Guyane Afrique sub-saharienne Am6rique du sud Autre (Portugal Maghreb, Iran, Vietnam, Sri Lanka). Inconnue
1993
1994
1995
21 (42 %) 14 (67 %) 11 0 3 1 (5 %) 6 (29 %) 29 (58 %) 17 5 1 l 5
16 (40 %) 9 (43 %) 9 0 0 2 (13 %) 5 (31%) 24 (60 %) 18 2 1 2 1
15 (37 %) 8 (53 %) 7 0 1 2 (13 %) 5 (33 %) 26 (63 %) 17 4 1 3 1
M A R Q U E U R S DES I N F E C T I O N S T R A N S M I S S I B L E S
411
Tableau 10
Taux r6gionaux de dons positifs issus de donneurs nouveaux et connus pour la p6riode 1993-1995 (pour 10 000 dons) Donneurs nouveaux VIH
Ag HBs
VHC
Donneurs connus HTLV
Alsace Aquitaine Auvergne Bourgogne Bretagne Centre Champ. Ardennes Corse Franche-Comt6 Ile-de-France Lang. Roussillon Limousin Lorraine Midi-Pyr6n6es Nord-P.D.C. Basse-Normandie Haute-Normandie Pays de Loire Picardie Poitou-Charentes P.A_C.A. Rh6ne-Alpes Antilles-Guyane R6union
1,42 0,99 0,83 3,03 1,34 1,01 0,68 3,12 2,64 1,60 1,65 1,54 0,97 1,53 0,70 1,34 0,74 1,96 0,25 0,00 1,90 0,78 6,65 3,34
18,29 20,47 11,90 16,46 10,36 20,56 16,68 29,24 19,11 23,67 18,31 11,55 23,73 22,30 17,19 11,70 11,62 7,20 19,07 16,18 18,70 17,38 118,94 71,27
28,86 34,06 17,66 20,82 25,72 24,87 17,90 64,97 19,11 31,35 39,19 15,40 25,37 44,78 19,71 16,24 17,80 15,71 19,33 28,04 35,66 23,51 32,62 14,48
0,55 0,77 0,21 0,58 0,42 1,01 0,99 0,00 0,76 0,33 0,23 0,28 43,71 1,11
France M6trop. France
1,32 1,42
18,77 20,93
27,96 27,86
0,70 1,34
VIH
Ag HBs
VHC
HTLV
0,20 0,16 1,25 0,00 0,38 0,76 0,00 0,00 0,00
0,14 0,31 0,28 0,15 0,10 0,11 0,14 1,44 0,06
0,09 0,24 0,24 0,23 0,10 0,19 0,27 0,83 0,17
2,11 2,43 1,65 0,99 1,81 1,47 1,46 6,60 0,56
0,00 0,05 0,00 0,04 0,02 0,03 0,00 0,00 0,00
1,95
0,23
0,19
1,61
0,20
0,23 0,00 0,08 0,26 0,20 0,16 0,25 0,07 0,06 0,15 0,24 0,14 . 1,49 0,37
0,14 0,09 0,20 0,28 0,11 0,21 0,36 0,07 0,29 0,11 0,22 0,25 7,52 3,35
1,49 1,23 2,62 2,68 0,69 1,16 1,12 0,58 1,17 0,85 2,11 1,50 12,33 2,60
0,09 0,00 0,00 0,00 0,03 0,00 0,00 0,02 0,06 0,00 0,07 0,01 9,26 0,00
0,17 0,18
0,19 0,23
1,55 1,60
0,05 0,08
Les taux sup6rieurs aux taux na~ionaux (bas du tableau) sont reprdsent6s en caract6res gras.
taux de d o n s positifs p o u r le V I H et l ' A g HBs chez les n o u v e a u x d o n n e u r s s o n t 5 ~ 6 fois p l u s 61ev6s en A n t i l l e s - G u y a n e q u ' e n M6tropole, alors qu'ils ne sont p a s diff6rents p o u r le V H C . P o u r I'HTLV, le taux de d o n s positifs en A n t i l l e s - G u y a n e est p l u s de 60 fois s u p 6 r i e u r a celui de la m6tropole. En M6tropole, seule File-de-France pr6sente des taux sup6rieurs aux taux n a t i o n a u x p o u r les 4 marqueurs et p o u r les d e u x types de dons. La r6gion P A C A pr6sente des taux sup6rieurs aux taux n a t i o n a u x p o u r V I H et V H C p o u r les d o n s issus de n o u v e a u x d o n neurs, et p o u r les 4 m a r q u e u r s p o u r ceux issus de d o n neurs connus. La Corse et la r6gion Midi-Pyr6n6es pr6sentent des taux sup6rieurs p o u r les 3 m a r q u e u r s VIH, VHB et V H C p o u r les 2 types de dons.
C h e z les n o u v e a u x d o n n e u r s , d e u x r6gions ont des taux s u p 6 r i e u r s a u x taux n a t i o n a u x p o u r 2 m a r q u e u r s et u n taux limite p o u r le 3 ~ m a r q u e u r (Aquitaine, L a n g u e d o c - R o u s s i l l o n ) . C h e z les d o n n e u r s c o n n u s , 2 r6gions p r 6 s e n t e n t des t a u x s u p 6 r i e u r s a u x taux n a t i o n a u x p o u r 3 m a r q u e u r s (Aquitaine, A u v e r g n e ) . La r6gion H a u t e - N o r m a n d i e enregistre des taux s u p 6 r i e u r s p o u r 2 m a r q u e u r s (VIH, VHB).
Discussion U 6 v o l u t i o n des taux de d o n s positifs a p r 6 c ~ d e m m e n t 6t6 analys6e d e p u i s la raise en place d u d6pistage s y s t 6 m a t i q u e de c h a c u n des m a r q u e u r s [1-3].
412
C. SAURA ET AL.
Cette 6volution est ici analys6e sur la p6riode 19931995. Cette analyse doit 6tre distingu6e de celle de l'6volution des taux de pr6valence des diff6rents marqueurs chez les donneurs, en fonction d u sexe et de l'fige, qui fait l'objet d ' u n article s6par6 [4].
C h e z les n o u v e a u x d o n n e u r s La d i m i n u t i o n d u taux des dons VIH positifs est plus forte que la d6croissance d u taux de dons positifs p o u r l'Ag HBs et p o u r les Ac anti-VHC. Cette diff6rence d'6volution entre les m a r q u e u r s p e u t s'expliquer par plusieurs facteurs : - le taux de pr6valence dans la population g6n6rale est plus has dans le cas de l'infection a VIH (0,2 %) que p o u r les infections par le VHB (0,5 a 1%) et le VHC (1,2 %) ; - l a p r o p o r t i o n des p e r s o n n e s infect6es qui connaissent leur statut s6rologique est estim6e 80 % p o u r les personnes infect6es par le VIH [5] contre seulement 20 % p o u r les porteurs d u VHC [6]. Pour le VHB, on ne dispose pas d'information pr6cise mais on p e u t s u p p o s e r que ce pourcentage est 6galement faible. Cette p r o p o r t i o n est li6e n o t a m m e n t a la dur6e de la phase chronique asymptomatique particuli6rement longue p o u r le VHC [7] et p o u r le VHB. Elle est 6galement influenc6e par les mesures de sant6 publique p o u r la pr6vention des infections dans la p o p u lation g6n6rale (information, d6pistage a n o n y m e et gratuit). Ces mesures d'incitation au d6pistage semblent jouer u n r61e d6terminant p o u r le VIH en p e r m e t t a n t aux personnes expos6es d'avoir acc6s ~ leur statut s6rologique; - les m o d e s de contamination des diff6rents virus qui conditionnent leur transmission dans des groupes ~ risque plus ou moins bien connus et identifiables lors de l'entretien m6dical. La transmission d u VIH est plus f r 6 q u e m m e n t associ6e u n facteur de risque identifiable que celle des virus des h4patites. En effet, 18 % des d o n n e u r s VIH positifs n ' o n t pas de facteur de risque identifi6 a posteriori, contre 30 % p o u r le VHC. L'existence d ' u n e transmission nosocomiale reconnue p o u r le VHB et le VHC [8] et extr6mem e n t rare p o u r le VIH [9], rend plus difficile l'identification des personnes expos6es. Une 6rude r6cente [10] a montr6 la diffusion d u VHB en dehors des groupes/~ risque, aucun fac-
teur de risque identifiable n ' a y a n t 6t6 retrouv6 chez 30 h 40 % des persom~es infect6es. Cette diffusion s'explique par la plus grande efficience de la transmission d u VHB par voie sexuelle, horizontale et verticale. Pour le VHC, la difficult6 ~ identifier les facteurs d'exposition/~ une contamination est peut6tre la cause d ' u n e r6duction moins importante d u taux de dons positifs. En effet, la plupart des 6tudes m o n t r e n t que dans 30 a 40 % des cas [10], le facteur de risque n'est pas retrouv6.
C h e z les d o n n e u r s c o n n u s La d6croissance d u taux de dons VIII positifs est plus lente que celle observ6e p o u r les autres marqueurs, m6me si ce taux a subi 6galement une diminution en 1995 (-33 %) sup6rieure ~ celle observ6e entre 1993 et 1994 (-22 %). Pour FAg HBs, le taux des dons positifs a 6galem e n t consid6rablement diminu6. Ceci 6voque une possible r6duction de l'incidence d u VHB dans la p o p u l a t i o n des d o n n e u r s connus s61ectionn6s par le d6pistage. Cette r6duction pourrait ~tre la cons6quence des campagnes de vaccination. En effet, le taux m o y e n de couverture vaccinale est de 32 % entre 21 et 24 arts, 19 % entre 25 et 34 ans, 11% entre 45 et 54 ans et 3% au-dela [11]. La nette diminution d u taux des dons VHC positifs rend compte de l'61imination progressive des d o n n e u r s infect6s de la p o p u l a t i o n des donneurs connus, cornme ceci est le cas p o u r I'HTLV. Le n o m b r e encore important de d o n n e u r s connus non test6s p o u r ces 2 m a r q u e u r s montre que plus de 5 ann6es sont n6cessaires p o u r que la majorit6 de cette p o p u l a t i o n soit d6pist6e au moins une fois. Pour les Ac anti-VIH et l'Ag HBs, tous les donneurs connus trouv6s positifs entre 1993 et 1995 avaient 6t6 pr6alablement test6s ~ l'exception d ' u n seul p o u r le VIH. En revanche, p o u r le m a r q u e u r Ac anti-VHC, encore 87 % des dons issus de donneurs connus n'avaient pas 6t6 test6s lors d u don ant6rieur ou avaient 6t6 test6s par des r6actifs de i re g6n6ration, dont on sait qu'ils ne d6tectaient pas environ 40 % des infections [12, 13]. I1 est donc difficile de c o m p a r e r entre eux les taux de dons positifs p o u r ces 3 marqueurs. I1 est n6anmoins possible de comparer les nombres de dons positifs d o n t le d o n ant6rieur n6gatif remonte h moins de 4 ans (au-dela, les r6sultats ne
MARQUEURS DES INFECTIONS TRANSMISSIBLES
sont plus fiables p o u r les Ac anti-VHC). On trouve ainsi : - 27 dons positifs p o u r le VHC en 1995 contre 30 dons positifs en 1994, - 21 dons positifs p o u r le VHB en 1995 p o u r au moins 32 dons positifs en 1994, - 29 dons positifs p o u r le VIH en 1995 p o u r 39 dons positifs en 1994. Ces chiffres m o n t r e n t que chez les d o n n e u r s connus, le nombre de nouvelles contaminations diminue entre 1994 et 1995 p o u r le VIH et le VHB, mais pas p o u r le VHC. Le VHB reste n6anmoins le virus le plus fr6quent puisque les porteurs de l'Ag HBs ne repr6sentent q u ' u n e partie des sujets infect6s en raison d u caract6re transitoire de ce marqueur. Environ 70 % des dormeurs porteurs d ' u n de ces 3 marqueurs ont s6roconverti dans les 2 ann6es qui pr6c6dent leur d o n positif. Ces donn6es m o n t r e n t la n6cessit6 de distinguer, p a r m i les d o n n e u r s connus, les donneurs r6guliers ayant donn6 au moins une fois dans les 2 ann6es qui pr6c6dent, des d o n n e u r s occasionnels qui n ' o n t pas 6t6 pr61ev6s depuis plus de 2 arts. Cette distinction, annonc6e en 1996, a 6t6 introduite dans les questionnaires de recueil des donn6es p o u r l'ann6e 1997.
Les autres marqueurs, les Ac anti-HBc et le dosage des ALAT Ils contribuent ~ d i m i n u e r le risque r6siduel li6 ~ la fen~tre s6rologique [14, 15]. En effet, e n v i r o n u n quart des dons VIH positifs sont 6galement porteurs d'Ac anti-HBc. Une 6tude d u G r o u p e H6patites Virales m o n t r e que la m6me p r o p o r t i o n de nouv e a u x d o n n e u r s p o r t e u r s d'Ac anti-VHC est 6galem e n t positive p o u r les Ac anti-HBc (non publi6e). On p e u t s u p p o s e r que la m 6 m e p r o p o r t i o n des sujets r 6 c e m m e n t infect6s par le VIH ou p a r le VHC et n ' a y a n t pas encore d6velopp6 d'anticorps est 6galement positive p o u r ce marqueur, ce qui p e r m e t d'6carter ces dons de l'utilisation t h 6 r a p e u t i q u e directe. Par ailleurs, environ 10 % des d o n n e u r s VIH positifs sont 6galement infect6s par le VHC et 4 % sont positifs p o u r le VHC et l'Ac anti-HBc (15/347). Ces pluri-infections 6voquent des ant6c6dents de toxicomanie qui ne sont pas d6tect6s lors de l'entretien m6dical. Des observations analogues ont 6t6 rapport6es par des 6tudes am6ricaines h la fois p o u r la dissimulation de l'usage de drogues lors de l'entretien
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pr6c6dant le d o n [16] et p o u r l'association fr6quente de ce facteur de risque/~ d'autres m a r q u e u r s [17]. Bien que le n o m b r e des donneurs infect6s par voie h6t6rosexuelle diminue au cours d u temps, il est toutefois le plus 61ev6 tant chez les donneurs n o u v e a u x (71 soit 35 %) que chez les donneurs connus (61 soit 43 %). Comparativement, les dormeurs infect6s par voie homosexuelle repr6sentent 20 % des donneurs VIH positifs (39 n o u v e a u x donneurs et 31 dormeurs connus). Quant aux toxicomanes, 11 soit 3 % ont 6t6 retrouv6s en 3 ans. Les donneurs infect6s par voie h6t6rosexuelle apparaissent donc comme les donneurs VIH positifs les moins identifiables ~ l'entretien m6dical. Ceci est sans doute principalement li6 au fair qu'ils connaissent moins fr6quemment leur statut s6rologique que les homosexuels ou les toxicomanes, ce qui a 6t6 montr6 dans l'analyse du d61ai entre le diagnostic de la s6ropositivit6 VIH et le diagnostic d u SIDA en fonction des groupes de transmission [5,18]. Un autre argument est la difficult6 de connaitre de mani6re fiable les facteurs de risque d u partenaire sexuel. En effet, les facteurs de risque chez les donneurs VIII positifs d6clar6s infect6s par voie h6t6rosexuelle entre 1993 et 1995, ne sont pas identifi6s darts 44 % des cas alors que 8 % de ces donneurs d6clarent u n partenaire toxicomane, 18 % des partenaires multiples et 27 % sont origmaires ou ont u n partenaire originaire des Cara~oes ou d'Afrique sub-saharienne. Par ailleurs, c'est 6galement p o u r les dons issus de donneurs infect6s par voie h6t6rosexuelle que l'on retrouve le moins d'association a d'autres marqueurs, donc de possibilit6 d'6carter les dons issus de ces donneurs s'ils 6taient effectu6s d u r a n t la fen~tre s6rologique de l'infection VIH. Les facteurs de risque li6s une transmission h6t6rosexuelle m6ritent sans doute d'6tre 6tudi6s avec plus de pr6cision p o u r am61iorer leur identification au stade de l'entretien m6dical. Q u a n t aux ALAT, leur ta~x est sup6rieur au SED p o u r 41% des dons Ac anti-VHC positifs. Cette proportion atteint 61% chez les d o n n e u r s ayant r6cemm e n t s6roconverti. Cette observation est coh6rente avec l'616vation des ALAT plus f r 6 q u e m m e n t observ6e avant ou apr6s la s6roconversion que p e n d a n t la phase chronique de la maladie oh elles ont tendance fluctuer, sachant que les infections d6tect6es chez les d o n n e u r s n o u v e a u x sont le plus souvent des infections chroniques. Ceci est en faveur du rSle de m a r q u e u r indirect des ALAT dans la pr6vention de la transmission d u VHC par les PSL.
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C. SAURA ET AL.
Si ces donn6es t6moignent du r61e des marqueurs indirects (ALAT, Ac anti-HBc) dans la pr6vention de la transmission du VIH et du VHC, elles ne renseignent pas sur le nombre d'infections que ces marqueurs permettent d'6viter. Les variations observ6es au niveau des r6gions sont h interpr6ter avec prudence, car elles r6sultent ~ la lois des variations 6pid6miologiques r6gionales qui ne sont pas connues dans la population g6n6rale avec pr6cision en dehors du VIH, mais 6galement des pratiques des ETS en mati6re de recrutement et de s61ection des donneurs, sachant que les taux de dons positifs repr6sentent des taux calcul6s a partir de plusieurs sites ou ETS. Les r6gions qui, pour le VIH, ont des taux sup6rieurs au taux national sont pour la plupart celles o6 le taux de cas de SIDA par million d'habitants est le plus 61ev6 [19] : de 1 200 a 1 800 pour les DOM, PACA et Ile-de-France, de 600 a 850 pour la Corse, le Languedoc-Roussillon et Midi-Pyr6n6es. Cependant, ce parall61e n'est pas v6rifi6 pour routes les r6gions: l'Aquitaine a un taux de cas de SIDA 61ev6 (699/106) et un taux de dons VIH positifs inf6rieur au taux national chez les nouveaux donneurs. La Bourgogne, la Franche-Comt6, le Limousin et les Pays de Loire qui sont parmi les r6gions ayant le taux de cas de SIDA le plus faible (de 200 -300/106) ont un taux de dons VIH positifs chez les nouveaux donneurs sup6rieur au taux national. Cependant, pour ces 4 r6gions, ces r6sultats sont sans doute dus leur effectif de dons issus de nouveaux donneurs particuli6rement faible. En effet, seule la Bourgogne pr6sente un taux significativement sup6rieur pour les dons issus de nouveaux donneurs. Quant aux taux de dons positifs pour l'Ag HBs et les Ac anti-VHC, les plus 61ev6s sont retrouv6s dans les m~mes r6gions que celles o6 sont observ6s ~ la fois les taux de cas de SIDA et de dons VIH positifs les plus 61ev6s. Aux 6 r6gions cit6es pr6c6demment, il faut ajouter l'Aquitaine. Entre ces 7 r6gions, les DOM se d6tachent nettement quant au taux de dons positifs pour FAg HBs, et les r6gions Corse puis Midi-Pyr6n6es semblent les plus touch6es par le VHC. Pour I'HTLV, il est a noter que 4 r6gions n'ont pas d6pist6 un seul donneur positif au cours de la p6riode de 3 ans.
Conclusion U6volution ~ la baisse de tousles marqueurs pour les dons issus de nouveaux donneurs t6moigne d'un
renforcement des mesures de pr6vention en amont 6cartant du don les personnes pr6sentant un facteur de risque vis-a-vis de ces virus. Les diff6rences observ6es entre les virus refl6tent l'impact diff6rent de ces mesures selon l'6pid6miologie propre a chacune des infections. Cette 6volution est 6galement la cons6quence, notamment pour le VIH, des actions de sant6 publique en faveur du d6pistage des personnes expos6es. Les mesures r6cemment annonc6es pour le d6pistage cibl6 des personnes infect6es par le VHC et le rappel des mesures d'hygi6ne dans les 6tablissements de sant6 devraient a terme contribuer a la r6duction des taux de dons positifs pour le VHC. Pour le VHB, les campagnes de vaccination ont probablement d6ja permis une r6duction du taux de dons positifs notamment chez les donneurs connus. La part des donneurs infect6s par le VIH par voie h6t6rosexuelle n'augmente pas au cours de ces 3 ann6es. Cependant, des 6tudes pourraient peut-6tre contribuer a une meilleure connaissance des facteurs de risque associ6s h ce mode de transmission du VIH puisque dans pr6s de la moiti6 des cas, il n'est pas identifi6. De plus, les dons issus des donneurs infect6s par voie h6t6rosexuelle sont 6galement les moins fr6quemment positifs pour d'autres marqueurs, donc susceptibles d'etre 6cart6s s'ils 6taient effectu6s pendant la fen6tre s6rologique. Toutefois, la vigilance dolt 6tre maintenue a l'6gard des autres facteurs de risque (toxicomanie, homosexuels) qui repr6sentent une part importante des personnes infect6es dans la population g6n6rale. De plus, les donn6es sur le VHC ont montr6 que les donneurs ne r6v61ent pas toujours le facteur de risque li6 a des ant6c6dents de toxicomanie [16]. Les dorm6es r6gionales sont a interpr6ter avec les donn6es 6pid6miologiques et d6mographiques de la population de donneurs au niveau local. Elles doivent permettre aux 6tablissements de transfusion d'6valuer l'efficacit6 de leurs mesures pr6ventives dans le contexte propre ~ leur r6gion e t a leur organisation afin d'am61iorer la s6curit6 de ce premier maillon de la cha/ne transfusionnelle.
Remerciements Nous remercions tous les 6tablissements de transfusion sanguine et tousles sites qui fournissent r6guli6rement ces donn6es, ainsi que Catherine Maine et Annie Girault pour la saisie et l'exploitation de ces donn6es.
MARQUEURS DES INFECTIONS TRANSMISSIBLES
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