SFE Paris 2013 / Annales d’Endocrinologie 74 (2013) 387–419 P2-421
Comparaison de l’utilisation des stylos de lixisénatide, exénatide et liraglutide par des patients ayant un diabète de type 2 A. Penfornis a,∗ , U. Stauder b , H. Elton c , S. Edelman d a Jean-Minjoz Hospital, Besan¸ con, France b Sanofi, Frankfurt, Allemagne c DCA Design International, Warwick, Royaume-Uni d UCSD, San Diego, CA, États-Unis ∗ Auteur correspondant. Objectifs.– Facilité d’utilisation, risque d’erreur de manipulation et satisfaction d’utilisation sont 3 aspects importants du traitement par GLP-1 analogue, surtout en cas de troubles de dextérité (TD) ou de vision (TV). Cette étude ouverte compare ces paramètres pour les stylos injecteurs de lixisénatide (SLixi), liraglutide (SLira) et exénatide (SExé). Patients et méthodes.– Trente sujets DT2, naïfs aux GLP-1 analogues avec une proportion de > 60 ans (60 %), de TD (20 %) ou TV (26 %) ont testé les 3 stylos en injectant du sérum dans un coussinet (ordre randomisé par carrés latins 3 × 3 pour éviter le biais d’apprentissage), avec uniquement un livret d’instruction par stylo. Quatre actions à accomplir : mettre une aiguille, amorcer le stylo et administrer une première dose (A1) ; administrer une dose (A2) ; évaluer la quantité de produit restant (A3) ; savoir qu’un stylo est vide (A4). Le nombre de participants réussissant chaque action sans erreur et le temps nécessaire étaient observés. La satisfaction était évaluée par 6 questions à points (1 = très insatisfait, 7 = très satisfait). Résultats.– Davantage de patients ont réalisé A1, A2 et A3 sans erreur avec SLixi vs SExé et SLira. Le taux de satisfaction était supérieur pour SLixi, avec un temps de réalisation plus rapide pour A2, A3 et A4. Conclusion.– Dans une population de sujets DT2 comprenant des sujets âgés, avec TD ou TV, la première utilisation du SLixi s’est faite avec moins d’erreurs, plus d’efficacité et de satisfaction par rapport à SLira et SExé. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.570 P2-422
Effet cytoprotecteur de l’extrait aqueux de graines de Citrullus colocynthis vis-à-vis de la toxicité de la streptozotocine sur les îlots pancréatiques N. Benariba a,∗ , W. Bellakhdar a , R. Djaziri a , E. Hupkens b , W.J. Malaisse b a Laboratoire antibiotique-antifongique : physico-chimie synthèse et activité biologique, faculté SNVTU, université Abou Bekr Belkaïd, Tlem¸cen, Algérie b Laboratoire hormonologie expérimentale, faculté de médecine, ULB, Bruxelles, Belgique ∗ Auteur correspondant. Différents extraits de Citrullus colocynthis (famille de cucurbitacées) ont assuré un effet antihyperglycémiant chez les rats diabétiques en stimulant in vitro la sécrétion de l’insuline [1,2]. L’objectif de cette étude est la recherche de l’effet protecteur de l’extrait aqueux de graines de C. colocynthis vis-à-vis de l’effet cytotoxique de la streptozotocine (STZ) sur les îlots pancréatiques. Dans ce but, l’extrait aqueux EI (90 mg/kg) a été injecté (I.P.) chez les rats pendant 21 jours avant l’administration de STZ (I.P. 0,25 mmol/kg). Quarante-huit heures après injection de STZ, la glycémie a augmenté significativement chez les rats témoins et expérimentaux, par contre au septième jour, les valeurs de glycémie étaient significativement plus faibles (p < 0,004) chez les rats traités par l’extrait aqueux EI par rapport aux témoins. En conclusion, la présente étude révèle que l’extrait aqueux de graines de la coloquinte s’oppose à l’effet délétère direct de STZ sur les cellules b, en inhibant probablement les radicaux libres qui sont à l’origine de la destruction des îlots pancréatiques. Pour en savoir plus [1] Benariba N, Djaziri R, Zeriouh Bouchra H, Bellakhdar W, Hupkens E, Boucherit Z, et al. Short- and long-term effects of various Citrullus colocynthis seed extracts in normal and streptozotocin-induced diabetic rats. Int J Mol Med 2012;30:1528–36.
401
[2] Benariba N, Djaziri R, Hupkens E, Louchami K, Malaisse Willy J, Sener A. Insulinotropic action of Citrullus colocynthis seed extracts in rat pancreatic islets. Mol Med Rep 2013;7:233–6. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.571 P2-423
Nécrobiose lipoïdique : à propos d’un cas N. Aloui Endocrinologie diabétologie, Alger, Algérie Introduction.– La nécrobiose lipoïdique ou maladie d’Oppenheim-Urbach est une dermatose rare ne survenant que chez 0,3 % des diabétiques. Localisées préférentiellement au niveau de la jambe, les lésions apparaissent comme des plaques érythémateuses, bien circonscrites, avec des dépressions centrales. Aucun traitement n’est spécifique pour cette maladie. Observation.– Nous rapportons le cas d’une patiente âgée de 65 ans aux antécédents de diabète type 2 évoluant depuis 12 ans sous insulinothérapie. Elle présentait depuis 3 ans une lésion érythémateuse, ovalaire, bien circonscrite de siège pré-tibial droit ayant évolué vers une ulcération à bords surélevés et a fond jaunâtre (lésion cicatrisée de la jambe gauche). Le diagnostic retenu était celui d’une nécrobiose lipoïdique dans sa forme ulcéreuse en raison du siège, de l’aspect et de l’évolution de la lésion. La patiente a bénéficié d’infiltration à base de facteur de croissance, l’amélioration n’étant que minime. Des contrôles réguliers n’ont pas montré de nouvelles lésions, ni d’aggravation des lésions anciennes. Discussion.– Chez le diabétique, la nécrobiose lipoïdique, bien qu’exceptionnelle, doit être évoqué devant une lésion scléro-atrophique évoluant vers la chronicité. Les alternatives thérapeutiques sont multiples mais sans grand bénéfice escompté. Conclusion.– La nécrobiose lipoïdique est une affection bénigne, rare. L’association à un diabète est fréquente. Le pronostic est celui d’une dermatite chronique bénigne dont le traitement est mal codifié. Pour en savoir plus Lowitt MH. Necrobiosis lipoidica. J Am Acad Dermatol 1991;25:735. Marinella MA. Necrobiosis lipoidica diabeticorum. Lancet 2002;360:1143. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.572 P2-424
Devenir socioprofessionnel et retentissement psychologique du diabète type 1 de l’enfant et de l’adolescent H. Mhalla , H. Ibrahim , A. Tmessek , H. Abdesselem , E. Fennira , C. Chaari , F. Ben Mami Institut national de nutrition, Tunis, Tunisie Introduction.– Le diabète type 1 (DT1) est un problème majeur de santé publique du fait de sa fréquence en constante augmentation et des complications qu’il engendre. L’objectif de notre étude est d’établir le devenir socioprofessionnel et le retentissement psychologique du diabète. Patients et méthodes.– Étude descriptive transversale portant sur 68 patients DT1 suivis à la consultation externe de l’INN et dont le diabète a été découvert entre l’âge de 5 et 19 ans. Résultats.– Le niveau socioéconomique était moyen chez 68 % des patients. Concernant le niveau d’éducation, 45 % avaient un niveau secondaire, 21 % un niveau supérieur et 3 % étaient analphabètes sans qu’il y ait une corrélation statistiquement significative entre l’équilibre glycémique et le niveau scolaire. La moitié des patients âgés de plus de 25 ans étaient sans profession. L’absentéisme au travail pendant les trois derniers mois était en moyenne de 7 jours (0–45 j), mais nous n’avons pas trouvé de corrélation entre l’absentéisme et les complications dégénératives d’une part et l’équilibre glycémique d’autre part. La plupart des patients (78 %) étaient mariés. Concernant le retentissement
402
SFE Paris 2013 / Annales d’Endocrinologie 74 (2013) 387–419
psychologique, 8,8 % étaient atteints essentiellement de troubles anxiodépressifs. Ces troubles étaient significativement plus fréquents chez les patients mal équilibrés et n’ont pas pu être corrélés aux complications dégénératives. Conclusion.– Le DT1 bien équilibré ne constitue pas un obstacle à une vie socioprofessionnelle normale. La qualité de vie et l’intégration du patient dans son environnement scolaire ou professionnel dépendent de l’autogestion et de l’éducation diabétologique régulière.
était marquée par la survenue de complications : PNA emphysémateuse (3 cas), abcès du rein (2 cas) et pyonéphrose (1 cas). Une rechute ou une réinfection étaient notées dans 5,1 % et 17 % respectivement. L’évolution était fatale dans 13 cas (3,7 %). Conclusion.– Ces résultats soulignent l’intérêt chez tout diabétique, d’entreprendre des mesures préventives afin d’éviter la survenue de PNA qui est pourvoyeuse d’une morbi-mortalité assez importante.
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.573
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.575
P2-425
P2-427
Diabète de type 2 du sujet âgé : à propos de 300 cas
Insuffisance rénale chez le diabétique type 2 et facteurs cardiovasculaires associés
A. Gabbouj , A. Rezgui ∗ , M. Karmani , O. Ben Abdallah , F. Ben Fredj , C. Laouani Médecine interne, CHU Sahloul, Sousse, Tunisie ∗ Auteur correspondant.
H. Djorane a , H.F. Ghermoul a , H. Baghous b , A. Boudiba c Résidente diabétologie, Alger, Algérie b Maître assistant diabétologie, Alger, Algérie c Diabétologie, CHU Mustapha, Alger, Algérie
a
Introduction.– La prévalence du diabète a progressé chez les personnes âgées en raison de l’augmentation de l’espérance de vie et de l’incidence du diabète dans la population générale. Matériels et méthodes.– Il s’agit d’une étude descriptive rétrospective portant sur 300 patients diabétiques type 2 âgés de plus de 65 ans suivis au service de médecine interne CHU Sahloul Sousse entre 2006 et 2013. Résultats.– L’âge moyen de nos patients est de 76,07 ans avec une prédominance féminine (76 %). L’ancienneté moyenne est de 12 ans avec une glycémie moyenne de 2,50 g/L et une HbA1c moyenne de 9 %. Les motifs d’hospitalisation les plus fréquents étaient les infections (41,33 %) surtout urinaires (58 cas) et cutanées (57 cas). Le déséquilibre glycémique était présent chez 160 patients, dont 100 cas de décompensation cétosique. Quatre-vingt-cinq pour cent des patients étaient au stade de complications dégénératives : neuropathie (53 cas), néphropathie (69 cas), rétinopathie (19 cas), insuffisance coronaire (62 cas), AVC ischémique (57 cas), artériopathie des membres inférieurs (23 cas) et pied diabétique (11 cas). Discussion.– Dans notre étude, le mode de décompensation le plus fréquent est le mode cétosique. La microangiopathie reste classique et dominée par la néphropathie alors que la macroangiopathie est la complication dégénérative qui différencie nettement, en fréquence, le diabète du sujet âgé. Ainsi, le diabète est une maladie vasculaire qu’il faut aborder différemment selon l’âge du patient.
Il est admis que l’insuffisance rénale (IR) et sa progression peuvent être prévenues ou retardées grâce à son dépistage précoce et à une prise en charge rigoureuse de tous les facteurs de risque associés. Patients et méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective menée sur 319 DT2 suivis en consultation de diabétologie sur une période de 6 mois du 02/01/2012 au 02/06/2012. L’insuffisance rénale a été définie par une clairance de la créatinine selon la formule de Cockcroft et Gault inférieure à 60 mL/min et l’âge moyen est de 60 ± 11 avec sex-ratio à 1 (160 H et 159 F). Résultats.– Cinquante-huit patients avaient une insuffisance rénale (18,18 %) ; 91,37 % avec une IR modérée, 6,89 % d’IR sévère et 1,72 % au stade d’IRC. Parmi 58 patients, 86,20 % ont une HTA. La microalbuminurie+ chez 46 % (27 malades) sur 58 IR. Parmi les IR, 39 présentaient une dyslipidémie (67,24 %). La durée d’évolution moyenne du diabète chez les IR est de 14 ans, celle de l’HTA est de 9 ans. Les IR étaient moins obeses : on note 51 % avec un IMC normal. Conclusion.– IR est fréquente chez les DT2. Son association à un âge avancé, à l’ancienneté du diabète et à celle de l’HTA souligne l’intérêt de sa recherche systématique. L’HTA et les dyslipidémies doivent être prises en charge de fac¸on optimale chez le DT2 afin de ralentir ou prévenir la survenue d’une l’IR.
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.574
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.576
P2-426
P2-428
Les pyélonéphrites aiguës chez le diabétique : étude de 348 cas
Décompensation cétosique révélant une tuberculose pulmonaire : à propos d’un cas
D. Lahiani a , M. Koubaa a , M. Ben Jemâa b , N. Charfi b,∗ , C. Marrakchi a , B. Hammami a , E. Elleuch a , M. Abid b , A. Hammami c , I. Mâaloul a , M. Ben Jemâa a a Service des maladies infectieuses, CHU Hédi Chaker, Sfax, Tunisie b Service d’endocrinologie, CHU Hédi Chaker, Sfax, Tunisie c Laboratoire de microbiologie, CHU Habib Bourguiba, Sfax, Tunisie ∗ Auteur correspondant.
H. Aynaou a , Y. Hdidou a , Y. Bentata b , H. Latrech a a Service d’endocrinologie diabétologie, CHU Med VI, faculté de médecine et de pharmacie, université Med Premier, Oujda, Maroc b Service de néphrologie, CHU Med VI, faculté de médecine et de pharmacie, université Med Premier, Oujda, Maroc
Introduction.– Les diabétiques sont plus exposés aux infections parmi lesquelles les infections urinaires sont les plus fréquentes. Les pyélonéphrites aiguës (PNA) sont potentiellement graves sur ce terrain. But.– Décrire les caractéristiques épidémiocliniques, bactériologiques et évolutives des PNA chez le diabétique et proposer une prise en charge thérapeutique. Méthodes.– Étude rétrospective de 348 sujets diabétiques hospitalisés pour PNA au service des maladies Infectieuses durant une période de 7 ans (2004–2010). Résultats.– L’âge moyen de nos patients était de 63 ± 13,3 ans, avec une prédominance féminine (72,7 %). Une décompensation cétosique était notée dans 17 % des cas. Un tableau typique de PNA associant un syndrome infectieux, une douleur et des signes urinaires n’était trouvé que dans 39 % des cas. Le germe le plus souvent en cause était Escherichia coli (61 % des urocultures positives) suivie de Klebsiella pneumoniae (20 %). Un candida était isolé dans 6,3 % des cas. La fréquence de bactériémie était de 22,4 %. Les antibiotiques les plus fréquemment prescrits étaient les C3G (77,2 %) et les FQ (18,3 %). L’évolution
Introduction.– L’association tuberculose pulmonaire–diabète est grave résultant souvent d’une réactivation endogène du bacille de Koch. Elle se caractérise par une aggravation de l’état général et un déséquilibre glycémique imposant un ajustement thérapeutique avec un recours fréquent à l’insuline. Nous rapportons le cas d’une décompensation cétosique révélant une tuberculose pulmonaire. Observation.– Patient âgé de 53 ans, sans antécédents de contage tuberculeux, diabétique depuis 3 mois, sous ADO (glimépiride + metformine) admis au service d’endocrinologie pour décompensation cétosique. À l’examen initial, le patient était conscient, fébrile, asthénique, normotendu, tachycarde, et polypneique, cachexique avec un IMC à 16 kg/m2 . L’examen pleuropulmonaire a révélé un syndrome de condensation et des râles ronflants bilatéraux. Le bilan biologique a mis en évidence une pancytopénie, une hypokaliémie et une hyponatrémie. La CRP était élevée avec une fonction rénale normale. La radiographie pulmonaire et la TDM thoracique ont montré des images caractéristiques de tuberculose pulmonaire, confirmée par une recherche bactériologique positive. Une insulinothérapie et un traitement antibacillaire ont été instaurés.