ARCPED-4477; No of Pages 5
Rec¸u le : 28 novembre 2014 Accepte´ le : 2 juin 2017
Disponible en ligne sur
ScienceDirect www.sciencedirect.com
Fait clinique
Diagnostic pre´natal et prise en charge de deux cas d’ure´te´roce`les bilate´raux sur urete`res simplex Prenatal diagnosis and management of two cases of bilateral ureteroceles on simplex ureters H. Ben Hamoudaa,*, H. Bouchahdab, S. Ghanmia, S. Wannesa, H. Souaa, H. Hamzac, M. Belghithd, A. Nourid, M.T. Sfara a
Service de pe´diatrie et de ne´onatologie, CHU Tahar Sfar, 5111 Mahdia, Tunisie Service de gyne´co-obste´trique, CHU Tahar Sfar, 5111 Mahdia, Tunisie c Service de radiologie, CHU Tahar Sfar, 5111 Mahdia, Tunisie d Service de chirurgie pe´diatrique, CHU Fattouma Bourguiba, 5000 Monastir, Tunisie b
Summary
Re´sume´
Ureterocele is a rare urologic disorder characterized by pseudocystic dilatation of the terminal submucosal ureter. Most cases of ureteroceles are associated with complete ureteral duplicity and ureterohydronephrosis, whereas ureteroceles on simplex ureters are rarer. The authors report two cases of bilateral ureteroceles on simplex ureters diagnosed prenatally at 30 and 32 weeks gestation. Fetal ultrasound had revealed bilateral ureterohydronephrosis. The delivery was made at term and renal function was normal at birth. Radiological and isotopic studies of the urinary tract confirmed the diagnosis of bilateral ureteroceles on simplex ureters that were obstructive in one case and not obstructive in the other case. Both cases had urinary antiseptic treatment and neither had urinary infection. Endoscopic puncture with electrocoagulation of ureteroceles was performed at 8 and 14 months of age, respectively, with a simple postoperative course. Prenatal diagnosis of ureteroceles is essential to plan early multidisciplinary care to avoid long-term renal consequences. ß 2017 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
L’ure´te´roce`le est une malformation urologique rare caracte´rise´e par une dilatation pseudokystique de l’extre´mite´ terminale sousmuqueuse de l’urete`re. La grande majorite´ est associe´e a` une duplicite´ ure´te´rale comple`te avec une ure´te´ro-hydrone´phrose. En revanche, les ure´te´roce`les sur urete`res simplex sont plus rares. Nous en rapportons deux cas bilate´raux diagnostique´s a` 30 et 32 semaines de gestation. L’e´chographie fœtale avait mis en e´vidence une ure´te´ro-hydrone´phrose bilate´rale. L’accouchement s’e´tait fait a` terme et la fonction re´nale e´tait normale a` la naissance. Les explorations radiologiques et isotopiques de l’appareil urinaire ont confirme´ le diagnostic d’ure´te´roce`le bilate´ral sur urete`res simplex qui e´tait obstructif dans un cas et pas dans l’autre cas. Les deux cas ont rec¸u un traitement antiseptique urinaire et n’ont pas fait d’infection urinaire. Une ponction endoscopique avec e´lectrocoagulation des ure´te´roce`les a e´te´ re´alise´e respectivement a` l’aˆge de 8 et 14 mois et les suites ope´ratoires ont e´te´ simples. Le diagnostic pre´natal des ure´te´roce`les est fondamental pour planifier une prise en charge multidisciplinaire pre´coce permettant d’e´viter les conse´quences re´nales a` long terme. ß 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s.
1. Introduction L’ure´te´roce`le est une uropathie malformative rare caracte´rise´e par une dilatation pseudokystique de l’extre´mite´
* Auteur correspondant. e-mail :
[email protected] (H. Ben Hamouda).
terminale sous-muqueuse de l’urete`re. Dans 80 a` 95 % des cas, cette malformation est associe´e a` une duplicite´ ure´te´rale comple`te avec ure´te´ro-hydrone´phrose [1]. Sa symptomatologie est variable selon sa taille, son de´veloppement en direction de la filie`re cervico-ure´trale, son retentissement sur le haut appareil urinaire et ses complications qui conditionnent les indications the´rapeutiques [2,3]. Les progre`s me´dicaux et l’acquisition de nouvelles modalite´s d’imagerie me´dicale ont beaucoup ame´liore´ la prise en charge des ure´te´roce`les,
http://dx.doi.org/10.1016/j.arcped.2017.06.001 Archives de Pe´diatrie 2017;xxx:1-5 0929-693X/ß 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s.
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H. Ben Hamouda et al.
notamment dans la classification, le diagnostic et le traitement de cette anomalie [2]. Actuellement, l’e´chographie et l’imagerie par re´sonance magne´tique (IRM) fœtales permettent un diagnostic pre´natal de la grande majorite´ des ure´te´roce`les et la planification d’une prise en charge multidisciplinaire pre´coce. Ainsi, le diagnostic pre´natal a diminue´ de fac¸on significative la morbidite´ et les le´sions re´nales dues aux infections urinaires a` re´pe´tition qui restent la complication la plus redoute´e des ure´te´roce`les [4,5]. Nous rapportons deux cas d’ure´te´roce`les bilate´raux sur urete`res simplex de de´couverte ante´natale et discutons les aspects diagnostiques et the´rapeutiques de cette affection.
2. Observations 2.1. Cas no 1 Ce nouveau-ne´ de sexe masculin a e´te´ adresse´ pour la prise en charge d’une ure´te´ro-hydrone´phrose bilate´rale de´couverte a` l’e´chographie ante´natale re´alise´e a` 32 semaines de gestation. Il e´tait issu d’une me`re de 33 ans (G7, P4, A3) sans ante´ce´dents pathologiques notables. La grossesse a e´te´ mene´e a` terme sans incident et l’accouchement s’est fait par voie basse avec une bonne adaptation a` la vie extra-ute´rine. A` la naissance, le nouveau-ne´ avait un poids de 3150 g, une fonction re´nale normale et a e´te´ mis sous traitement antiseptique urinaire. L’e´chographie abdominale a confirme´ la pre´sence d’une dilatation ure´te´ro-pye´localicielle bilate´rale avec un diame`tre ante´roposte´rieur du pye´lon de 15 mm a` droite et 9 mm a` gauche, associe´e a` un ure´te´roce`le intrave´sical bilate´ral. La scintigraphie re´nale au DTPA (acide dimercapto-succinique techne´tium - 99 m) a montre´ une stase ure´te´ro-pye´localicielle bilate´rale, obstructive, avec une fonction re´nale a` 46 % a` droite et 54 % a` gauche. L’ure´tro-cystographie re´trograde a objective´ un petit diverticule ve´sical poste´rieur sans reflux ve´sico-ure´te´ral (Fig. 1). L’urographie intraveineuse a mis en e´vidence 2 images en te`te de serpent e´vocatrices d’un ure´te´roce`le intrave´sical bilate´ral sur urete`res simplex avec dilatation importante des cavite´s ure´te´ro-pye´localicielles droites (Fig. 2). A` l’aˆge de 8 mois, une ponction endoscopique avec e´lectrocoagulation des ure´te´roce`les a e´te´ re´alise´e dont les suites ope´ratoires ont e´te´ simples. A` 6 ans, l’enfant se portait bien avec une bonne croissance staturoponde´rale, sa fonction re´nale e´tait normale et il n’avait jamais fait d’infection urinaire. L’e´chographie abdominale a montre´ la re´gression de l’hydrone´phrose et des ure´te´roce`les.
2.2. Cas no 2 Cette enfant de sexe fe´minin a e´te´ adresse´e pour la prise en charge d’une ure´te´ro-hydrone´phrose bilate´rale de´couverte a` l’e´chographie ante´natale re´alise´e a` 30 semaines de gestation. Elle e´tait issue d’une me`re de 30 ans (G4, P4) sans ante´ce´dents
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o Figure 1. Patient n 1 : ure´tro-cystographie re´trograde : diverticule ve´sical poste´rieur.
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o Figure 2. Patient n 1 : urographie intraveineuse : ure´te´roce`le bilate´ral intrave´sical avec dilatation des cavite´s ure´te´ro-pye´localicielles droites.
pathologiques notables. La grossesse a e´te´ mene´e a` terme sans incident et l’accouchement s’est fait par voie basse avec une bonne adaptation a` la vie extra-ute´rine. A` la naissance, le nouveau-ne´ avait un poids de 2800 g, une fonction re´nale normale et a e´te´ mis sous traitement antiseptique urinaire. L’e´chographie abdominale a confirme´ la pre´sence d’une dilatation ure´tro-pye´localicielle bilate´rale avec un diame`tre ante´roposte´rieur du pye´lon de 10 mm a` droite et 12 mm a` gauche, associe´e a` un ure´te´roce`le intrave´sical bilate´ral mesurant 14 mm a` droite et 6 mm a` gauche (Fig. 3). La scintigraphie re´nale au DTPA a montre´ une stase ure´te´ro-pye´localicielle bilate´rale non obstructive avec une fonction re´nale a` 56 % a` droite et 44 % a` gauche. L’ure´tro-cystographie re´trograde et
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Ure´te´roce`les bilate´rales sur urete`res simplex
o Figure 3. Patient n 2 : e´chographie abdominale : ure´te´roce`le bilate´ral intrave´sical.
l’urographie intraveineuse se sont ave´re´es normales. A` l’aˆge de 14 mois, une ponction endoscopique avec e´lectrocoagulation des ure´te´roce`les a e´te´ re´alise´e dont les suites postope´ratoires ont e´te´ simples. A` 4 ans, l’enfant se portait bien avec une bonne croissance staturoponde´rale, sa fonction re´nale e´tait normale et il n’avait jamais fait d’infection urinaire. L’e´chographie abdominale a montre´ la re´gression de l’hydrone´phrose et des ure´te´roce`les.
3. Discussion La pre´valence estime´e des ure´te´roce`les chez l’enfant est tre`s variable du fait de l’existence de formes asymptomatiques et de formes passant inaperc¸ues lors d’un examen radiologique. Elle est de l’ordre de 1 pour 500 a` 1 pour 4000 enfants [2,5]. Ces ure´te´roce`les sont de plus en plus souvent diagnostique´es in utero par une e´chographie pre´natale, leur pre´valence a` ce stade e´tant estime´e a` 1 pour 5000 a` 9000 naissances vivantes [1]. Elles sont 4 a` 7 fois plus fre´quentes chez les filles avec une le´ge`re pre´ponde´rance du coˆte´ gauche et sont bilate´rales dans 10 % des cas [3]. Sur le plan anatomopathologique, de nombreuses classifications ont e´te´ propose´es montrant la diversite´ de leur pre´sentation. La classification propose´e par Brue´zie`re a le me´rite de la simplicite´ et comprend classiquement 4 types [6] : A : ure´te´roce`les sur urete`res simplex (10 %), toujours orthotopiques ou intrave´sicaux et souvent asymptomatiques ; B : ure´te´roce`les intrave´sicaux sur duplicite´ pye´lo-ure´te´rale (10 %) ; C : ure´te´roce`les ectopiques ou extrave´sicaux sur duplicite´ pye´lo-ure´te´rale, les plus fre´quents chez l’enfant (80 a` 95 %) ; D : ure´te´roce`les sur urete`res ectopiques appele´s cœcoure´te´roce`les [3].
La taille des ure´te´roce`les varie de petites le´sions cliniquement asymptomatiques a` des grandes le´sions pouvant obstruer l’urete`re homo- et controlate´ral ou entraıˆner un prolapsus dans l’ure`tre et provoquer une obstruction du col de la vessie [1]. En dehors du diagnostic pre´natal, 90 % des ure´te´roce`les sont diagnostique´s avant l’aˆge de 3 ans a` l’occasion de l’enqueˆte e´tiologique d’une infection urinaire qui reste la circonstance de de´couverte la plus fre´quente. Ces infections urinaires sont le plus souvent se´ve`res et re´cidivantes [3,7]. Cependant, le diagnostic peut eˆtre aussi fait a` l’occasion de troubles mictionnels a` type de dysurie pouvant aller jusqu’a` la re´tention urinaire secondaire a` l’obstruction de l’ure`tre par l’ure´te´roce`le, d’une he´maturie en rapport avec une lithiase associe´e, de douleurs abdominales, d’une masse abdominale palpable ou d’un prolapsus de l’ure´te´roce`le re´alisant une tume´faction vaginale exte´riorise´e chez la petite fille [1,5]. Le diagnostic pre´natal a diminue´ de fac¸on significative la morbidite´ des ure´te´roce`les et la fre´quence des infections urinaires comme c¸a avait e´te´ le cas de nos patients qui n’ont pas fait d’infections urinaires ni en pre´- ni en postope´ratoire. Certaines e´tudes ont montre´ que le taux pre´ope´ratoire d’infections urinaires e´tait de 12 a` 20 % lorsque l’ure´te´roce`le e´tait diagnostique´ in utero et de 84 a` 92 % lorsque le diagnostic e´tait fait apre`s la naissance [7,8]. Actuellement, la plupart des ure´te´roce`les sont diagnostique´s in utero par la de´couverte d’une ure´te´ro-hydrone´phrose a` l’e´chographie obste´tricale. L’examen doit alors rechercher une duplicite´ pye´lo-ure´te´rale homolate´rale. Cependant, le diagnostic pre´natal de´finitif repose sur l’identification d’une dilatation de l’urete`re distal faisant saillie dans la vessie, ce qui donne l’aspect caracte´ristique de ballon dans la vessie. Ne´anmoins, les ure´te´roce`les fœtaux peuvent facilement e´chapper a` la de´tection e´chographique. Dans certains cas, une vessie fœtale tre`s distendue peut aplatir et effacer l’ure´te´roce`le ou bien, si la vessie est vide, l’ure´te´roce`le luimeˆme peut eˆtre confondu avec une vessie a` demi vide. [1]. Au cours des dernie`res anne´es, l’IRM est devenue un moyen utile pour e´valuer les anomalies ge´nito-urinaires fœtales. Dans les cas ou` l’e´chographie fœtale n’est pas concluante, l’IRM fœtale peut aider a` pre´ciser le diagnostic et faciliter l’e´valuation au cours de la pe´riode ne´onatale [5,9]. La de´couverte d’un ure´te´roce`le bilate´ral chez le fœtus ajoute un de´fi diagnostique et clinique pour la gestion de la grossesse. Dans ce cas, l’e´chographie fœtale met en e´vidence une image caracte´ristique de vessie divise´e par une cloison me´diane. Cependant, cet aspect n’est visible que lorsque les ure´te´roce`les sont volumineux et adjacents [1]. Ceci doit inciter a` une surveillance e´chographique e´troite de la grossesse parce que ces grandes le´sions peuvent entraıˆner une obstruction ure´te´rale et ure´trale qui reste la complication la plus grave et peut eˆtre responsable d’une alte´ration de la fonction re´nale du fœtus. Cette complication doit eˆtre
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H. Ben Hamouda et al.
de´piste´e par un examen minutieux des urete`res et de la vessie du fœtus a` la recherche d’une me´ga-vessie, d’une ure´te´rohydrone´phrose bilate´rale ou d’un oligo-amnios devant faire discuter intervention sur le fœtus. Cette intervention qui peut eˆtre re´alise´e avant 34 semaines de gestation en cas d’oligoamnios se´ve`re et progressif, consiste en une ponction e´choguide´e des ure´te´roce`les ou en une incision laser par voie cystoscopique [10,11]. Apre`s l’accouchement, l’administration d’une antibioprophylaxie n’est plus recommande´e de fac¸on syste´matique car elle augmente l’e´mergence de bacte´ries productrices de beˆtalactamases a` spectre e´tendu [12,13]. Le diagnostic de´finitif et l’e´valuation pre´ope´ratoire des ure´te´roce`les reposent sur des explorations radiologiques et isotopiques de l’appareil urinaire [1,3]. Chez nos patients, l’e´chographie abdominale avait permis d’objectiver les ure´te´roce`les sous forme de kystes endove´sicaux et d’e´valuer le retentissement sur le haut appareil urinaire. Cependant, l’e´chographie a ses limites et risque de me´connaıˆtre les dilatations discre`tes, l’unicite´ ou de la duplicite´ ure´te´rale et la valeur fonctionnelle du rein. Chez nos patients, l’urographie intraveineuse avait permis de confirmer l’unicite´ ure´te´rale et, dans notre premier cas, la mise en e´vidence d’une image typique en « teˆte de serpent », alors qu’elle e´tait normale dans le 2e cas [2]. Actuellement, l’urographie intraveineuse est remplace´e par l’urographie par re´sonance magne´tique qui est rapide et contribue sensiblement au diagnostic des ure´te´roce`les en permettant d’e´valuer la fonction re´nale et de fournir des images de meilleure re´solution, spe´cialement lorsque la dilatation des voies urinaires est faible [9]. Une fois le diagnostic d’ure´te´roce`le confirme´, l’ure´tro-cystographie re´trograde doit eˆtre syste´matique a` la recherche d’un reflux ve´sico-ure´te´ral qui est observe´ du coˆte´ homolate´ral dans le poˆle infe´rieur dans 50 % des cas et du coˆte´ controlate´ral dans 25 % des cas [3,14]. Une scintigraphie re´nale au DTPA est toujours ne´cessaire pour e´valuer avec pre´cision la fonction des reins et planifier l’intervention chirurgicale de´finitive [1]. Enfin, la cystoscopie reste d’un apport conside´rable. Elle met en e´vidence l’ure´te´roce`le sous la forme d’une formation pseudokystique contractile et contribue a` choisir le moyen the´rapeutique endoscopique ou chirurgical a` ciel ouvert [2]. Les progre`s re´cents ont beaucoup ame´liore´ la prise en charge postnatale des ure´te´roce`les, les indications the´rapeutiques qui sont fonction des diffe´rents aspects anatomiques et les conse´quences physiopathologiques de cette malformation [2]. L’individualisation du traitement des ure´te´roce`les est toujours utile pour la conduite pratique, mais il n’y a pas une seule me´thode chirurgicale adapte´e a` cette anomalie et les de´fis a` ce sujet persistent. Parmi les nombreux moyens the´rapeutiques disponibles, la ponction endoscopique reste le moins invasif et le plus recommande´ en premie`re intention. Elle est pre´conise´e comme traitement d’urgence des ure´te´roce`les infecte´s ou obstructifs, soit comme une the´rapie
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e´lective pour les ure´te´roce`les intrave´sicaux sur urete`res simplex. L’ablation au laser est une the´rapeutique suˆre et efficace pour la prise en charge des ure´te´roce`les au cours de la pe´riode ne´onatale et demeure une alternative importante a` l’e´lectrochirurgie dans cette tranche d’aˆge [15,16]. Le taux de reprise chirurgicale apre`s la ponction endoscopique e´lective des ure´te´roce`les orthotopiques varie de 3,8 a` 4,7 % [4,17]. Le traitement des ure´te´roce`les ectopiques est plus difficile. Comme la fonction re´nale du poˆle supe´rieur qui draine l’ure´te´roce`le est soit absente ou se´ve`rement alte´re´e dans plus de 90 % des cas, le traitement de´finitif implique ge´ne´ralement une he´mine´phrectomie polaire supe´rieure et une ure´te´rectomie subtotale avec excision des ure´te´roce`les [1,3]. Le taux de reprise chirurgicale apre`s traitement endoscopique des ure´te´roce`les ectopiques varie de 15 a` 73,7 % [4,17]. En cas d’ure´te´roce`le ectopique avec reflux ve´sico-ure´te´ral, une re´section de l’ure´te´roce`le avec re´implantation de l’urete`re doit eˆtre re´alise´e d’emble´e, quel que soit le type de traitement initial choisi [14]. Chez nos patients, une ponction endoscopique des ure´te´roce`les a e´te´ faite respectivement a` 8 et 14 mois, permettant une gue´rison de´finitive. Malgre´ ce retard de prise en charge attribue´ aux explorations de l’appareil urinaire, nos patients n’ont pas eu de conse´quences ne´phrologiques. Dans la litte´rature, l’aˆge moyen a` l’intervention initiale en cas d’ure´te´roce`les sur urete`res simplex varie de 26 a` 34 mois [4,17], alors qu’en cas d’ure´te´roce`les sur syste`me double, l’intervention initiale est re´alise´e a` un aˆge moyen de 4 a` 9 mois [4,8]. Bien que la ponction endoscopique des ure´te´roce`les soit une bonne alternative the´rapeutique, les patients doivent eˆtre suivis pendant longtemps afin de rechercher les complications comme le reflux ve´sico-ure´te´ral et l’hypertension arte´rielle [3]. Le taux des reflux ve´sico-ure´te´ral de novo apre`s ponction endoscopique varie de 16,6 a` 27,8 % pour les patients ayant des ure´te´roce`les sur urete`res simplex. Il est de 56,2 % en cas d’ure´te´roce`les sur syste`me double [4,18]. Le reflux ve´sicoure´te´ral n’a pas e´te´ recherche´ de fac¸on syste´matique chez nos patients en raison de la stabilite´ de leur e´tat clinique et de l’absence d’infections urinaires.
4. Conclusion L’ure´te´roce`le est une uropathie malformative rare qui constitue un obstacle pouvant retentir sur la fonction re´nale. Le diagnostic pre´natal a nettement diminue´ sa morbidite´ et les effets inde´sirables lie´s aux infections urinaires re´cidivantes. La prise en charge postnatale pre´coce doit eˆtre adapte´e a` chaque du type d’ure´te´roce`le. Ainsi, les ure´te´roce`les intrave´sicaux sur urete`res simplex peuvent gue´rir par une simple incision endoscopique, alors que les ure´te´roce`les extravesicaux sur duplicite´ ure´te´rale ne´cessitent une ne´phrectomie partielle. Une surveillance a` long terme est ne´cessaire afin de de´pister et traiter les complications postope´ratoires.
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Ure´te´roce`les bilate´rales sur urete`res simplex De´claration de liens d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts.
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