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Dialogue intestin et appareil musculosquelettique : pas seulement les spondyloarthrites !
Revue du rhumatisme monographies 83 (2016) 195–196
Disponible en ligne sur
ScienceDirect www.sciencedirect.com
Éditorial
Dialogue intestin et appareil musculosquelettique : pas seulement les spondyloarthrites ! Interplay between gut and musculoskeletal system: Not only spondyloarthritis!
i n f o
a r t i c l e
Mots clés : Intestin Rhumatisme inflammatoire chronique Maladie inflammatoire intestinale Métabolisme osseux Microbiote intestinal Régime alimentaire Anti-inflammatoires Keywords: Gut Chronic arthritis Inflammatory bowel disease Bone metabolism Gut microbiota Diet Anti-inflammatory drugs
« C’est signe que la maladie n’est pas dans le sang ; nous le ferons purger autant de fois [que nous l’avons saigné] pour voir si elle n’est pas dans les humeurs » [Molière, Monsieur de Pourceaugnac]. L’intestin est un sujet qui a souvent fait l’actualité ces derniers mois et cela peut paraître une raison suffisante pour vouloir se pencher avec un regard neuf sur les connexions particulières que nos « entrailles » entretiennent avec nos articulations. Il s’agit là d’une relation synergique bien particulière en effet, puisque l’appareil locomoteur est un partenaire indispensable du tube digestif en quête de nourriture et que ce dernier s’acquitte de sa dette en retour en subvenant aux grands besoins énergétiques du premier. Il peut donc paraître logique, à première vue, qu’une forme de régulation réponde à la nécessité d’échange entre ces appareils fondamentalement différents. Au travers de cette monographie, on s’intéressera notamment aux effets sur le métabolisme osseux des hormones peptidiques d’origine digestive qui contrôlent par ailleurs la satiété. L’intestin représente aussi l’interface physique le plus complexe entre notre organisme et le milieu extérieur. Cette complexité vient
avant tout de l’hébergement par notre tube digestif d’une myriade de micro-organismes qui établissent une véritable symbiose, en interagissant en première ligne avec l’intestin. Pour autant, et ce qui ne peut manquer de nous intéresser à une époque où les relations entre l’individu et le monde extérieur se sont développées à grande échelle, il semble que la tendance se fasse plutôt vers une perte de diversité de ce microbiote, comme dans d’autres domaines où les modifications d’habitudes de vie liées à la modernité s’accompagnent d’une réduction de biodiversité. Nous verrons ainsi que l’inflammation articulaire tout comme l’inflammation intestinale sont souvent associées à une raréfaction de partenaires microbiens dont nous commenc¸ons juste à appréhender l’utilité. Les perturbations du microbiote, ou dysbioses, s’inscrivent-elles en tant que cause ou conséquence de telle ou telle pathologie inflammatoire ? La question est loin d’être réglée. Quoi qu’il en soit, l’intestin nous apparaîtra comme un régulateur possible de la réaction inflammatoire, même à distance, avec une diversité de conséquences possibles considérable. Parmi celles-ci, les associations entre syndrome de l’intestin irritable et aussi bien la fibromyalgie que le syndrome algodysfonctionnel de l’articulation temporomandibulaire (Sadam) pourraient trouver une explication organique qui a semblé faire défaut jusqu’à présent. Ces nouvelles connaissances suffisent à justifier la quête de régimes alimentaires bénéfiques, souvent expérimentés par nos patients, dont nous verrons qu’ils ne reposent pas sur des données expérimentales suffisamment pertinentes pour être recommandés. Il ne faut pas pour autant se détourner de ce concept qui pourrait gagner ses lettres de noblesse grâce à des études méthodologiquement valides. De là à penser qu’on en viendra à réhabiliter la purge, comme moyen thérapeutique, il n’y a qu’un pas, déjà en partie franchi dans le domaine de l’inflammation intestinale où les greffes de microbiote fécal font actuellement l’objet d’évaluations thérapeutiques rigoureuses ! Je tiens à remercier l’ensemble des auteurs de cette monographie qui ont mis toute leur énergie à produire des textes d’une grande qualité qui, comme je l’espère, vous passionneront.
http://dx.doi.org/10.1016/j.monrhu.2016.09.001 ´ e´ Franc¸aise de Rhumatologie. Publie´ par Elsevier Masson SAS. Tous droits reserv ´ ´ 1878-6227/© 2016 Societ es.
196
Éditorial / Revue du rhumatisme monographies 83 (2016) 195–196
Déclaration de liens d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
a
Maxime Breban a,∗,b,c Service de rhumatologie, hôpital Ambroise-Paré, AP–HP, 9, avenue Charles-de-Gaulle, 92100 Boulogne-Billancourt, France
b
Laboratoire d’Excellence, université Paris Diderot, Sorbonne Paris Cité, Paris, France c Inserm U1173, UFR des sciences de la santé Simone-Veil, université de Versailles-Saint-Quentin, 2, avenue de la source de la Bièvre, 78180 Montigny-le-Bretonneux, France ∗ Correspondance.
Adresse e-mail : [email protected]
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ScienceDirect www.sciencedirect.com
Éditorial
Dialogue intestin et appareil musculosquelettique : pas seulement les spondyloarthrites ! Interplay between gut and musculoskeletal system: Not only spondyloarthritis!
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Mots clés : Intestin Rhumatisme inflammatoire chronique Maladie inflammatoire intestinale Métabolisme osseux Microbiote intestinal Régime alimentaire Anti-inflammatoires Keywords: Gut Chronic arthritis Inflammatory bowel disease Bone metabolism Gut microbiota Diet Anti-inflammatory drugs
« C’est signe que la maladie n’est pas dans le sang ; nous le ferons purger autant de fois [que nous l’avons saigné] pour voir si elle n’est pas dans les humeurs » [Molière, Monsieur de Pourceaugnac]. L’intestin est un sujet qui a souvent fait l’actualité ces derniers mois et cela peut paraître une raison suffisante pour vouloir se pencher avec un regard neuf sur les connexions particulières que nos « entrailles » entretiennent avec nos articulations. Il s’agit là d’une relation synergique bien particulière en effet, puisque l’appareil locomoteur est un partenaire indispensable du tube digestif en quête de nourriture et que ce dernier s’acquitte de sa dette en retour en subvenant aux grands besoins énergétiques du premier. Il peut donc paraître logique, à première vue, qu’une forme de régulation réponde à la nécessité d’échange entre ces appareils fondamentalement différents. Au travers de cette monographie, on s’intéressera notamment aux effets sur le métabolisme osseux des hormones peptidiques d’origine digestive qui contrôlent par ailleurs la satiété. L’intestin représente aussi l’interface physique le plus complexe entre notre organisme et le milieu extérieur. Cette complexité vient
avant tout de l’hébergement par notre tube digestif d’une myriade de micro-organismes qui établissent une véritable symbiose, en interagissant en première ligne avec l’intestin. Pour autant, et ce qui ne peut manquer de nous intéresser à une époque où les relations entre l’individu et le monde extérieur se sont développées à grande échelle, il semble que la tendance se fasse plutôt vers une perte de diversité de ce microbiote, comme dans d’autres domaines où les modifications d’habitudes de vie liées à la modernité s’accompagnent d’une réduction de biodiversité. Nous verrons ainsi que l’inflammation articulaire tout comme l’inflammation intestinale sont souvent associées à une raréfaction de partenaires microbiens dont nous commenc¸ons juste à appréhender l’utilité. Les perturbations du microbiote, ou dysbioses, s’inscrivent-elles en tant que cause ou conséquence de telle ou telle pathologie inflammatoire ? La question est loin d’être réglée. Quoi qu’il en soit, l’intestin nous apparaîtra comme un régulateur possible de la réaction inflammatoire, même à distance, avec une diversité de conséquences possibles considérable. Parmi celles-ci, les associations entre syndrome de l’intestin irritable et aussi bien la fibromyalgie que le syndrome algodysfonctionnel de l’articulation temporomandibulaire (Sadam) pourraient trouver une explication organique qui a semblé faire défaut jusqu’à présent. Ces nouvelles connaissances suffisent à justifier la quête de régimes alimentaires bénéfiques, souvent expérimentés par nos patients, dont nous verrons qu’ils ne reposent pas sur des données expérimentales suffisamment pertinentes pour être recommandés. Il ne faut pas pour autant se détourner de ce concept qui pourrait gagner ses lettres de noblesse grâce à des études méthodologiquement valides. De là à penser qu’on en viendra à réhabiliter la purge, comme moyen thérapeutique, il n’y a qu’un pas, déjà en partie franchi dans le domaine de l’inflammation intestinale où les greffes de microbiote fécal font actuellement l’objet d’évaluations thérapeutiques rigoureuses ! Je tiens à remercier l’ensemble des auteurs de cette monographie qui ont mis toute leur énergie à produire des textes d’une grande qualité qui, comme je l’espère, vous passionneront.
http://dx.doi.org/10.1016/j.monrhu.2016.09.001 ´ e´ Franc¸aise de Rhumatologie. Publie´ par Elsevier Masson SAS. Tous droits reserv ´ ´ 1878-6227/© 2016 Societ es.
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Déclaration de liens d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
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Maxime Breban a,∗,b,c Service de rhumatologie, hôpital Ambroise-Paré, AP–HP, 9, avenue Charles-de-Gaulle, 92100 Boulogne-Billancourt, France
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Laboratoire d’Excellence, université Paris Diderot, Sorbonne Paris Cité, Paris, France c Inserm U1173, UFR des sciences de la santé Simone-Veil, université de Versailles-Saint-Quentin, 2, avenue de la source de la Bièvre, 78180 Montigny-le-Bretonneux, France ∗ Correspondance.
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