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3e Colloque the´matique de l’Adelf / Revue d’E´pide´miologie et de Sante´ Publique 61S (2013) S107–S117
9 Apport des bilans PMI en maternelle dans la compre´hension des ine´galite´s sociales de sante´ a` quatre ans C. Bois, G. Guillemot Conseil ge´ne´ral des Hauts-de-Seine, Nanterre, France Les effets sociaux sur la santé décrits à la naissance et à cinq et six ans suggèrent l’existence d’un gradient social chez les plus jeunes enfants. Le département des Hauts-de-Seine, par sa situation sociale très favorable quoique inégale, est particulièrement adapté à cette recherche. Une enquête réalisée par le service départemental de PMI en 2004–2005 à partir d’un échantillon représentatif de 1914 enfants examinés en petite section de maternelle à trois et quatre ans montre effectivement une augmentation nette des pathologies dentaires, du surpoids, des troubles du langage, des orientations vers une consultation spécialisée, dans trois sous-groupes de population : enfants scolarisés en ZEP, enfants ne bénéficiant pas d’une couverture sociale des soins favorable, et enfants parlant ou comprenant une langue étrangère. Ces trois approches ne sont toutefois pas équivalentes et l’analyse multivariée suggère, avec des OR très significatifs, des perspectives d’actions différentes selon les problèmes de santé : efficacité d’actions centrées en ZEP pour les anomalies dentaires, offre de mode d’accueil et meilleure couverture sociale pour les anomalies du langage, approche culturelle pour les problèmes de surpoids. . . L’analyse dévoile aussi qu’une situation a priori défavorable peut s’accompagner d’attitudes protectrices pour la santé (majoration de la vaccination hépatite B liée exclusivement à la fréquentation PMI). Une nouvelle enquête réalisée dans des conditions similaires en 2010 et en voie d’exploitation poursuit ce travail et apporte de nouvelles précisions, grâce notamment au recueil de l’activité et de la catégorie socioprofessionnelle des parents, et au repérage graphique d’un rebond d’adiposité précoce éventuel. Nous présenterons l’évolution des inégalités sociales de santé observables après un intervalle de cinq années, en tenant compte des évolutions de santé publique intervenues (modalités des vaccinations hépatite B et BCG), et nous conclurons avec des propositions pour adapter l’outil des bilans en maternelle à la lutte contre les inégalités sociales de santé du jeune enfant. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.03.012
10 Diffe´rentiels spatiaux de mortalite´ et degre´ de connectivite´ entre 1990 et 1999 : e´tude des e´changes migratoires entre aires urbaines W. Ghosn a, D. Kassie´ b, E. Jougla a, S. Rican b, G. Rey a a Inserm, Ce´piDc, Le-Kremlin-Biceˆtre, France b Laboratoire espace sante´ territoires, universite´ Paris Ouest, Paris 10, Paris, France Introduction.– De fortes disparités spatiales de mortalité existent en France. Les facteurs de variation connus n’en expliquent qu’une faible part. Une des hypothèses permettant d’expliquer les disparités spatiales de mortalité est celle de l’impact de la connectivité entre les zones. Ce travail propose une méthode de caractérisation de l’intensité des connexions entre aires urbaines basée sur l’échange migratoire entre 1990 et 1999. Me´thodes.– Le modèle gravitaire d’interactions spatiales permet d’estimer un flux attendu qui est fonction de la taille et de la distance qui sépare deux aires urbaines. De cette estimation peut être déduite l’intensité de la connexion. Une typologie des connexions a été construite en prenant en compte simultanément les deux sens migratoires : flux fort dans un sens, faible ou moyen dans l’autre, etc. Les écarts quadratiques moyens de taux standardisés de mortalité (EQMM) sont ensuite calculés dans chacun de ces groupes puis comparés par sexe, tranche d’âges, période, et grande cause de décès. Re´sultats.– Les EQMM sont décroissants, de fac¸on monotone, avec l’intensité de la connexion : ils sont plus petits parmi les aires urbaines les plus connectées entre elles, et plus forts parmi celles qui le sont faiblement. L’association est plus forte pour les hommes, les cancers du poumon, les cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS), les cancers du sein, les maladies liées à la
consommation d’alcool et les maladies respiratoires. Elle est en revanche identique pour les personnes âgées de moins de 65 ans et pour les deux périodes. Discussion.– Les résultats de cette étude mettent en évidence une autocorrélation de la mortalité des aires urbaines connectées indépendamment de la distance qui les sépare. Cette auto-corrélation est possiblement le reflet de caractéristiques communes, qui, au regard des causes de décès pour lesquelles l’association observée est la plus forte, semblent liées aux comportements à risque et à la prévention primaire. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.03.013
11 Le niveau socioe´conomique influence-t-il les risques de la pollution atmosphe´rique pour la sante´ ? L’exemple de l’infarctus du myocarde, communaute´ urbaine de Strasbourg, 2000–2007 D. Bard a, W. Kihal a, S. Havard b, G. Pedrono c, C. Schillinger d, D. Eilstein e, C. Segala c, D. Arveiler f a ´ Ecole des hautes e´tudes en sante´ publique (EHESP), Rennes, France b Agence nationale de se´curite´ sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), Maisons-Alfort, France c SEPIA-Sante´, Baud, France d ASPA, Schiltigheim, France e Institut de veille sanitaire (InVS), Saint-Maurice, France f De´partement d’e´pide´miologie et de sante´ publique EA 3430, Strasbourg, France Introduction.– Le niveau socioéconomique (NSE) pourrait moduler les relations à court terme entre pollution atmosphérique et événements de santé. Nous avons étudié dans ce contexte si le NSE, estimé à très petite échelle, influence l’association à court terme entre pollution atmosphérique et survenue d’infarctus du myocarde (IDM). Mate´riel et me´thodes.– Cette étude écologique (unité statistique : IRIS2000 de l’Insee) a été conduite sur la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS) de 2000 à 2007. Les concentrations horaires des PM10, NO2, et CO ont été estimées par IRIS (modèle de dispersion atmosphérique ADMS-Urban). Les 2134 cas (35–74 ans ; CIM-9 : 410 ; Registre des cardiopathies du Bas-Rhin) ont été géocodés à leur IRIS de résidence. Un index de NSE spécifique a été développé, à partir de 52 variables socioéconomiques du recensement de 1999 et attribué à chaque IRIS. Une analyse cas-croisés, stratifiée sur le temps, a été conduite par quintile de NSE. Re´sultats.– Pour une augmentation de 10 mg/m3 de polluants (lag 0–1), pour le NO2 : les 55–74 ans de la classe moyenne (la plus exposée) sont plus à risque d’IDM (classes moyennes : OR = 1,24 ; intervalle de confiance à 95 % [IC] : 1,06–1,45), plus marqué chez les femmes (OR = 1,4 ; IC : 1,01–1,93) que chez les hommes (OR = 1,2 ; IC : 1,01–1,44). Les femmes les plus défavorisées présentent un risque accru (OR = 1,48 ; IC : 1,04–2,10). Pour les PM10, les femmes les plus défavorisées sont seules à présenter une sensibilité accrue (OR = 1,35 ; IC : 1,02–1,78). Il n’est pas observé d’effet du CO. Conclusion.– Le biais de classification de l’exposition ou de NSE est limité par l’usage de très petites zones géographiques, nos résultats globaux sont en accord avec la littérature. Les femmes les plus âgées et les plus défavorisées semblent présenter une sensibilité accrue aux effets de la pollution atmosphérique. Ces résultats sont originaux. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.03.014
12 Disparite´s sociospatiales de la pre´maturite´ en France J. Zeitlin a, N. Drewniak a, E. Combier b, H. Charreire c, M. Levaillant d, B. Blondel a a Inserm, UMR S953, unite´ de recherche e´pide´miologique en sante´ pe´rinatale et sante´ des femmes et des enfants, Paris, France b Centre d’e´pide´miologie des populations (CEP), universite´ de Bourgogne, EA4184, CHU de Dijon, Dijon, France