Société de Neurochirurgie de langue franc¸aise – Communications présentées à la Réunion annuelle de Paris / Neurochirurgie 64 (2018) 219–239
Les données clinico-radiologiques et endocrinologiques pré et post opératoires ont été analysées. Résultats Il s’agissait de 24 patients (10 hommes et 14 femmes), d’âge moyen 42 ans. Le bilan hormonal retrouvait 13 adénomes non sécrétants (54,16 %) et 11 adénomes sécrétants (45,83 %) dont cinq (05) prolactinomes, trois (03) adénomes à GH et trois (03) adénomes corticotropes. L’imagerie avait objectivé 20 macroadénomes (83,33 %), 4 microadénomes et 7 envahissements du sinus sphénoïdal. La baisse de l’acuité visuelle a été retrouvée dans 13 cas (54,16 %). Le suivi moyen est de 14 mois (de 6 à 24 mois). La durée moyenne d’intervention était de 110 min. Les complications postopératoires : 4 rhinorrhées (16,66 %) et 10 diabètes insipides transitoires (45,83 %). Les contrôles postopératoires retrouvaient 9 résidus tumoraux, 7 sur les 11 adénomes sécrétants en rémission biologique et 9 patients avaient une récupération visuelle. Conclusion La chirurgie endoscopique endonasale a permis de traiter les adénomes hypophysaires dans notre pays avec de bons résultats et un faible taux de morbidité. Les résultats de cette chirurgie et le taux de complications dépendent fortement de l’expérience du neurochirurgien. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.neuchi.2018.05.040 40
Difficultés et complications de la voie trans-sphénoïdale dans le traitement des adénomes hypophysaires
D. Rotariu ∗ , B. Costachescu , Z. Faiyad , R. Buga , C. Santini , I. Poeata , N. Oblu Iasi, Roumanie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (D. Rotariu) Introduction Les adénomes hypophysaires sont opérés par voie endoscopique endonasale (> 99 %) actuellement le gold standard. Matériel et méthodes Nous avons analysé d’une fac¸on rétrospective les cas opérés par voie endoscopique trans-sphénoïdale, dans le service de neurochirurgie au CHRU N.-Oblu, Iasi. Résultats Entre 2014 et 2017, 78 interventions ont été effectuées par voie endoscopique trans-sphénoïdale dont 67 pour des adénomes hypophophysaires (64 cas). Les difficultés opératoires rencontrées sont : 1. voie d’abord étroite due aux particularités anatomiques de la cavité nasale (hypertrophie des structures de la cavité nasale, cornet inférieur/moyen 26/19, épine nasale/déviation du septum 12/12, qui ont rendu nécessaire une résection de CM dans 8 cas et un abord binarinaire dans 6 cas. 2. difficultés de repérage notamment des particularités anatomiques de la cavité nasale (muqueuse cicatricielle/polypose 1/1) et du sinus sphénoïdal (conformation complexe ou absence de pneumatisation – 3 cas) 3. particularités fonctionnelles — muqueuse fragile, hémorragique : 7 cas ou avec des synéchies – 6 cas) Interventions difficiles en raison d’hémorragies au niveau de la muqueuse nasale (7 cas), sphénoïdale (2 cas), au moment de la résection tumorale (4 cas), en raison de différentes structures vasculaires, avec 1 cas qui a nécessité la conversion de l’intervention. Les complications intraopératoires sont représentées par : 1. erreurs d’analyse d’imagerie préopératoires 2. erreurs de technique — lésions vasculaires, lésions des structures fonctionnelles, fuite de LCR 3.données lésionelles, tumeurs fibreuses, invasion du sinus caverneux, diamètre de plus de 4 cm. Les complications postopératoires sont représentées par des complications rhino-sinusales — sécheresse, croûtes, perforation septale, sinusite, mucocèle. Conclusions Les complications de la voie d’abord endoscopique trans-sphénoïdale peuvent varier de la complication mineure à la complication majeure, mais avec les moyens techniques actuelles et avec un planning préopératoire soigneux ces interventions
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peuvent se réaliser dans des conditions optimales de sécurité entraînant un risque minime pour le patient. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.neuchi.2018.05.041 41
Le traitement endoscopique des adénomes hypophysaires : à propos de 140 cas, état des lieux et perspective d’avenir. Résultats de 5 ans d’exercice dans le service de neurochirurgie de l’hôpital Ibn Tofail
M. Assamadi ∗ , Z. Ghoummid , A. Bentebaaa , Ait El Qadi , M. Khalloki , K. Aniba Marrakech, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Assamadi) Introduction L’abord trans-sphénoïdal endoscopique est actuellement la technique chirurgicale standard pour les tumeurs hypophysaires. Il s’agit d’une procédure relativement sure, associée à une morbidité et une mortalité faibles. Ce travail a pour objectif d’étudier l’intérêt de la chirurgie endoscopique dans la prise en charge des adénomes hypophysaires au service de neurochirurgie Ibn Tofail du CHU Mohamed VI de Marrakech. Matériel et méthodes Nous avons réalisé une étude dans notre service, récoltant de fac¸on rétrospective les dossiers des patients ayant été opérés par voie trans-sphénoïdale endoscopique, du mois d’avril 2013 au mois de novembre 2017. Le nombre total des patients était de 140 dont 44,11 % étaient des hommes et 55,88 % étaient des femmes. La moyenne d’âge des patients était de 48,2 ans. Les adénomes hypophysaires étaient dominés par les prolactinomes retrouvés chez 38,23 % de nos patients, et les adénomes non fonctionnels objectivés chez 32,35 %, les adénomes somatotropes intéressaient 29,41 % de nos patients, en revanche les adénomes corticotropes n’ont été retrouvés que chez 11,76 % et les thyréotropes chez 5,88 %. Notre série était faite de 88,23 % de macroadénomes contre 11,76 % microadénomes. Tous nos patients ont été opérés par voie trans-sphénoïdale endoscopique, avec un suivi endocrinien pré et post opératoire. Résultats L’exérèse de l’adénome était totale chez 67,64 %, subtotale chez 23,52 % et partielle chez seulement 8,84 %. Les complications post opératoires étaient dominées par l’installation de diabète insipide dans 9,5 % des cas réversible en 48 h, la rhinorrhée ne fut objectivé que chez 10,41 % avec bonne évolution clinique sous antibiothérapie, la méningite n’a compliqué que 4,88 % de nos patients. Deux décès ont été notés par atteinte hypothalamique probable. L’évolution a été marquée par une nette amélioration sur le plan visuel chez 58,82 % de nos patients, l’amélioré de la fonction endocrine était chez 53,9 % de nos patients. La surveillance radiologique par IRM cérébrale avait objectivé une exérèse radiologique totale dans 59,11 % des cas contre 30,18 % ayant gardé un résidu tumoral et ayant nécessité une reprise chirurgicale. 15 de nos patients ont été opérés récemment d’où la non-disponibilité de leur suivi. Conclusion La performance de l’activité endoscopique au service de neurochirurgie Ibn Tofail à Marrakech, même débutante, a mené à une prise en charge optimale des adénomes hypophysaires en collaboration avec le service d’endocrinologie, d’où la réduction objective de la morbidité essentiellement rhinologique, et du temps d’hospitalisation. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.neuchi.2018.05.042