Communications orales au cours du DRESS (intégration au sein d’hépatocytes par exemple). Déclaration d’intérêts.— Aucun. doi:10.1016/j.annder.2011.09.110 C77
DRESS : résultats de l’étude RegiSCAR L. Valeyrie-Allanore a , B. Sassolas b,∗ , J.-C. Roujeau a , Groupe RegiSCAR a Dermatologie, CHU Henri-Mondor, Créteil, France b Médecine interne, CHRU de Brest, Brest, France ∗ Auteur correspondant. Mots clés : DRESS syndrome ; HHV6 ; Intégration Introduction.— DRESS (drug reaction with eosinophilia and systemic symptoms) est un acronyme largement utilisé pour rapporter des cas originaux d’hypersensibilité médicamenteuse. Les manifestations, causes et mécanismes physiopathologiques de ce syndrome sont encore très incomplètement connus. Matériel et méthodes.— RegiSCAR, registre multinational des réactions cutanées graves, a enrôlé 201 cas potentiels de DRESS de février 2003 à juillet 2009. À l’aide d’un score diagnostique standardisé et à l’aveugle des facteurs de risque, en particulier médicamenteux, 117 cas ont été validés comme DRESS probables ou certains dont 69 Franc ¸ais, 57 cas « possibles » n’ont pas été inclus dans l’analyse. Résultats.— La distribution des genres était 51 H (44 %) et 66 F (56 %), significativement plus jeunes (médiane 41,5 vs 57 ans, p = 0,03). Le début était le plus souvent marqué par de la fièvre une dysphagie et un exanthème. Les signes cutanés étaient constants. Les autres manifestations définissant le DRESS étaient fréquentes : durée > 15 jours 97 %, éosinophilie 95 %, atteinte viscérale 91 % (foie 75 %, rein 36 %, poumons 32 %), fièvre ≥ 38,50C 89 %, lymphocytes « atypiques » 67 %, adénopathies 54 %. On notait également la fréquence d’autres signes ou anomalies biologiques moins signalés : atteinte muqueuse 56 %, habituellement localisée et peu sévère, et neutrophilie plus fréquente (76 %) que la lymphocytose (47 %). Parmi les facteurs de risque habituels de la nécrolyse épidermique, seule la préexistence d’une « maladie de système » était fréquente dans le DRESS (13 %) alors que cancer évolutif, infection VIH et corticothérapie au long cours ne semblaient pas associés. Une cause médicamenteuse patente (« probable » ou « très probable ») était établie dans 88 % des cas. Un antiépileptique, en particulier carbamazépine — souvent prescrite pour névralgies ou maladie bipolaire — était en cause dans 37 % des cas, suivi par l’allopurinol dans 18 %. Les autres suspects classiques étaient moins présents (sulfasalazine 8 cas, vancomycine 7 cas, minocycline 4 cas, dapsone 3 cas). Le délai moyen entre l’initiation du traitement « causal » et la réaction était de 26 ± 19 jours. Une réactivation HHV6 était trouvée chez 36 % des 56 cas explorés. Deux patients sont décédés en cours d’hospitalisation en phase aiguë. Discussion.— Avec une méthodologie de registre, moins exposée aux biais que celle des séries préalables, cette étude confirme les principales caractéristiques du tableau de DRESS. Elle suggère également un âge de survenue plus jeune chez les femmes, une fréquence plus élevée d’atteinte muqueuse et de neutrophilie et une moindre mortalité que ce qui était suspecté. Conclusion.— Les caractéristiques cliniques, les maladies associées et la cinétique de réaction diffèrent suffisamment de ceux des autres toxidermies pour considérer le DRESS comme un phénotype original de réaction à un nombre limité de médicaments à très haut-risque. Déclaration d’intérêts.— Aucun. doi:10.1016/j.annder.2011.09.111
A91 C78
Effets secondaires cutanés du vémurafénib : étude prospective de 15 patients
L. Boussemart ∗ , C. Mateus , M. Thomas , L. Maksimovic , E. Routier , G. Tomasic , J. Wechsler , N. Kamsu-Kom , C. Robert Institut Gustave-Roussy, Villejuif, France ∗ Auteur correspondant.
Mots clés : Mélanome ; Toxidermie anti-BRAF ; Vémurafénib Introduction.— Le vémurafénib est un inhibiteur de BRAF efficace contre les tumeurs présentant des mutations de BRAF activatrices de la voie des MAPK (MAPkinases), tels que les mélanomes mutés en V600E. Déjà disponible en protocole compassionnel (ATU nominative puis de cohorte), il aura probablement une AMM prochainement. La connaissance de ses effets secondaires est donc primordiale au sein de notre spécialité. Ceux-ci sont fréquents et variés, mais mal caractérisés. Le but de cette étude est de décrire cliniquement et histologiquement ces effets secondaires cutanés. Matériel et méthodes.— Nous avons étudié de fac ¸on prospective les manifestations cutanées des 15 patients traités par vémurafénib dans le cadre de l’essai de phase III BRIM3 dans notre institut, afin de déterminer leur type, fréquence et évolution. Une observation dermatologique type détaillé (CRF dédié) a été remplie avant traitement et à chaque visite, avec photographies systématiques, biopsies séquentielles de peau saine et des nouvelles lésions. Des mutations oncogènes ont été recherchées dans les tumeurs secondaires. Résultats.— Tous les patients sauf 1 présentaient au moins 1 effet secondaire cutané (93 %). Les 2 toxicités cutanées les plus courantes (73 % chacune) étaient une photosensibilité et une éruption cutanée diffuse folliculaire type kératose pilaire. Nous avons observé des papillomes verruqueux (53 %), des modifications des cheveux (53 %), une xérose (47 %), des kystes (47 %), des chéilites (40 %), des carcinomes épidermoïdes (27 %), des kératoacanthomes (13 %), 2 CBC chez 1 patient, 3 cas de nævus éruptifs (20 %), 1 mélanome (7 %). Un syndrome main-pied était trouvé chez 47 % des patients, parfois associé à une hyperkératose mammelonnaire. Les biopsies de peau saine ont montré une augmentation de la prolifération kératinocytaire et une activation paradoxale de la voie des MAPK chez 5 patients sur 7 (71 %). La recherche de mutations oncogènes est en cours. Discussion.— Le vémurafénib a des effets secondaires cutanés dans > 90 % des cas. Dans la majorité des cas, ils ne mettent pas en jeu sa poursuite, mais certains (KA, CE) sont potentiellement sérieux et sans doute liés à une activation paradoxale de la voie des MAPK par le vémurafénib comme nous l’avons montré avec le sorafénib. Ces effets retentissent sur la qualité de vie des patients et pourraient avoir des conséquences délétères en cas d’apparition d’autres tumeurs. Conclusion.— Le vémurafénib s’accompagne d’effets secondaires cutanés très fréquents et parfois graves. On peut dès aujourd’hui conseiller une photoprotection efficace et une prise en charge symptomatique de la plupart de ces symptômes mais il est capital de poursuivre une surveillance rapprochée et des investigations biologiques systématiques des effets secondaires de ce nouveau traitement. Déclaration d’intérêts.— Aucun. doi:10.1016/j.annder.2011.09.112 C79
Toxidermies induites par les nouveaux inhibiteurs spécifiques de la tyrosine-kinase de BCR-ABL dans le traitement des leucémies à chromosome Philadelphie L. Valeyrie-Allanore a,∗ , S. Giraudier b , N. Ortonne c , L. Delgado a , C. Cordonnier d , A. Hulin e , O. Chosidow a , M. Tulliez b