Communications orales l’haplotype identique par descendance (IBD). Nous avons obtenu un LOD Score de 3,61, témoignant de la probabilité de liaison. La régression inconstante des KA et l’évolution chez un patient vers un carcinome épidermoïde invasif avec extension locorégionale nous amène à préférer le terme de CE autorégressifs. Conclusion Nous proposons une nouvelle génodermatose du nom de « carcinomes multiples autorégressifs palmo-plantaires » ou « multiple self-healing palmoplantar carcinoma » caractérisée par l’apparition précoce de CE autorégressifs palmo-plantaires et muqueux en liaison avec un locus sur le chromosome17. Mots clés Autosomique dominant ; Carcinome épidermoïde plantaire ; Kératoacanthome ; Palmo-plantaire Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽 Iconographie disponible à l’adresse : http://www.em-consulte. com/pf/125/JDP2015iconographies.pdf.
S429 ectodermique et déficit immunitaire) ou à une anomalie chromosomique. La faible proportion de mutation dans la peau lésée pourrait être expliquée par l’utilisation de tissus cutanés prélevés en stade III ou IV de la maladie, où le processus apoptotique a déjà fait disparaître les kératinocytes mutés. Une étude prospective évaluant le type de lésion cutanée et la temporalité optimale pour réaliser la recherche mutationnelle en peau lésée serait souhaitable, car la mutation dans le sang n’est pas toujours trouvée en cas de mosaïcisme somatique. Conclusion Bien que possible l’IP reste méconnue chez le garc ¸on. Le mécanisme relève d’un mosaïcisme fonctionnel (47,XXY) ou somatique du chromosome X. Mots clés Garc ¸on ; Génodermatoses ; Incontinentia pigmenti Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2015.10.019
http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2015.10.018 CO018
Incontinentia pigmenti chez le garc ¸on : mosaïcisme somatique et diagnostic moléculaire
Allergologie et toxidermies
J. Coulombe 1,2,∗ , S. Hadj-Rabia 1,3 , J. Steffan 4 , C. Bodemer 1,3 Dermatologie, centre hospitalier universitaire Necker—Enfants-Malades, Paris, France 2 Dermatologie, centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, Montréal, Canada 3 Génétique, Institut IMAGINE, Inserm U781, Université Paris-Descartes, Paris, France 4 Laboratoire de génétique moléculaire, centre hospitalier universitaire Necker—Enfants-Malades, Paris, France ∗ Auteur correspondant.
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Introduction L’incontinentia pigmenti (IP) est une génodermatose de transmission dominante liée au chromosome X par mutation du gène NEMO. Décrite chez la fille, elle est souvent létale chez le fœtus de sexe masculin. De rares cas de garc ¸ons atteints d’IP sont cependant rapportés. Des anomalies chromosomiques (47,XXY) et le mosaïcisme somatique d’une mutation de NEMO expliquent ces phénotypes. Le but de cette étude est de répertorier les caractéristiques cliniques des garc ¸ons atteints d’IP porteurs d’une mutation NEMO identifiée et d’évaluer, chez eux, le rendement et les modalités du diagnostic moléculaire. Matériel et méthodes Étude monocentrique et rétrospective de 1996 à 2015. Dans chaque cas les données de l’anamnèse, de l’examen physique, de l’anatomopathologie, de l’arbre généalogique, des complications, du caryotype et de la recherche mutationnelle NEMO 4—10 dans l’ADN extrait du sang ou de la peau atteint ont été recueillies. Résultats Parmi les 6 garc ¸ons atteints d’IP, 5 étaient porteurs d’une mutation NEMO. Tous présentaient les lésions cutanées classiques de l’IP suivant les lignes de Blaschko. Aucune mère n’était concernée par l’IP. Les atteintes neurologiques (4/6), ophtalmologiques (2/6) et stomatologiques (2/6) étaient de sévérité comparable aux complications décrites chez les filles atteintes d’IP. Aucun lymphœdème ou anomalie de l’immunité, signes éventuels d’une dysplasie ectodermique en rapport avec des mutations de NEMO, n’étaient trouvés. Tous les caryotypes étaient normaux (46,XY). La mutation NEMO 4—10 était identifiée chez 5/6 patients (4/6 dans le sang et 1/6 dans la peau). Discussion Nos données confirment que les garc ¸ons peuvent être atteints d’IP par mutation NEMO ; ils doivent être surveillés comme les filles. La présence de la mutation NEMO 4—10 dans la peau et non dans le sang appuie l’hypothèse d’un mosaïcisme somatique. Les phénotypes cliniques et familiaux de ces garc ¸ons sont différents des cas liés à des mutations moins sévères (phénotype de type dysplasie
Étude rétrospective de 17 cas de DRESS chez des patients infectés par le VIH : DRESS ou VRESS ? C. Ratour-Bigot 1,∗ , B. Milpied 2 , Y. Yazdanpanah 3 , S. Barete 4 , V. Vuong 1 , V. Descamps 1 1 Dermatologie, hôpital Bichat, Paris, France 2 Dermatologie, hôpital Saint-André, Bordeaux, France 3 Maladies infectieuses et tropicales, hôpital Bichat, Paris, France 4 Dermatologie, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Le syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse ou DRESS est aujourd’hui considéré comme une maladie virale où certains médicaments jouent un rôle inducteur sur un terrain prédisposé génétiquement. Il est la conséquence d’une réponse immune lymphocytaire T dirigée contre des réactivations d’herpès virus (HHV6, HHV7, EBV, CMV). Il n’existe que peu de données sur les DRESS chez les patients infectés par le VIH (DRESS-VIH). Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude multicentrique rétrospective sur une période de 15 ans (1999—2014). Les objectifs étaient : — préciser les caractéristiques cliniques, biologiques et histologiques, en comparant ces cas de DRESS-VIH à deux séries de DRESS non VIH publiées ; — caractériser les réactivations virales ; — préciser l’évolution de l’infection VIH au cours du DRESS. Résultats Dix-sept cas ont été colligés. Les médicaments imputables étaient majoritairement les antirétroviraux et les sulfamides. Les DRESS-VIH avaient plusieurs caractéristiques spécifiques : — DRESS plus sévères avec de nombreuses formes d’atteintes multiviscérales ; — hyperéosinophilie moins fréquente ; — le CMV était majoritairement réactivé (47 %) suivi de l’EBV (41 %), de l’HHV6 (24 %),— les réactivations d’herpès virus (HV) multiples étaient fréquentes (41 %) ; — la charge virale VIH moyenne était divisée par 4,5 avec en parallèle une augmentation des LT CD4+ (163/mm3 un mois avant le DRESS, 193/mm3 au moment du DRESS, 423/mm3 un mois après). Discussion Les DRESS-VIH sont majoritairement observés lors de l’institution ou le changement des traitements antirétroviraux. Ces phénomènes sont très évocateurs de syndromes de restauration immune (IRIS) et orientent davantage certaines observations vers des tableaux de « VRESS » (Virus Reactivation with Eosinophilia
S430 and Systemic Symptoms). Le concept récent de VRESS regroupe les manifestations mimant un DRESS survenant à l’occasion d’une restauration immune dirigée contre des réactivations virales favorisées par l’immunodépression. Ces DRESS/VRESS-VIH sont proches de DRESS/VRESS observés chez les transplantés d’organe, les GVH (Graft-Versus-Host) ou certains patients hospitalisés en réanimation. Conclusion Cette étude met en évidence l’importance des réactivations virales au cours du DRESS-VIH. Il pourrait être utile de rechercher et de suivre les réactivations à HV avant et lors de l’introduction des traitements ARV afin d’estimer le risque d’IRIS, de DRESS/VRESS et en cas de forte réactivation d’associer un traitement préventif antiviral dirigé en particulier contre le CMV comme cela peut être proposé chez les greffés d’organe. Mots clés CMV ; DRESS ; VIH ; VRESS Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2015.10.020 CO020
Évitabilité des toxidermies graves de type DRESS : analyse du bon usage des médicaments imputables G. Chaby 1,2,∗ , L. Valeyrie-Allanore 2,3 , B. Lebrun-Vignes 4 , O. Chosidow 1 , L. Fardet 2,3 , et RegiSCAR France 1 Dermatologie, hôpital Nord, Amiens, France 2 EA EpiDermE, université Paris Est Créteil, Créteil, France 3 Dermatologie, CHU Henri-Mondor, Créteil, France 4 CRPV Pitié-Salpêtrière, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Le syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse (DRESS) est une toxidermie sévère au pronostic péjoratif, avec un taux de mortalité de 5 à 10 %. Il est probable qu’une proportion importante de ces cas pourrait être évitée si les médicaments étaient utilisés de fac ¸on optimale, bien que cela n’ait jamais été démontré. L’objectif de ce travail était d’évaluer la fréquence des DRESS évitables au sein des cas de DRESS franc ¸ais colligés dans le registre RegiSCAR. Matériel et méthodes Nous avons mené une étude rétrospective multicentrique portant sur tous les cas de DRESS validés colligés dans le registre RegiSCAR France entre 2000 et 2014. Les cas de DRESS incertains (i.e., avec un score RegiSCAR < 2) et ceux dont il manquait l’information concernant la ou les molécules imputables étaient exclus. Les indications des médicaments prescrits étaient analysées et regroupées selon un motif commun de prescription. Les cas de DRESS étaient classés comme cas évitables si : — l’indication du ou des médicament(s) imputable(s) était non conforme à l’AMM et non justifiée par les recommandations issues des « données actualisées de la science » ou ; — s’il s’agissait de la ré-introduction d’une molécule ayant déjà induit une réaction immunoallergique chez le patient. Résultats Parmi les 232 cas inclus, l’étude de l’évitabilité permettait de classer les DRESS en 160 cas non évitables (69,0 %), 54 évitables (23,3 %) et 18 cas douteux (7,7 %). En excluant les cas douteux, 25,2 % des cas de DRESS étaient évitables. Parmi ces 54 cas évitables, 12 (22,2 %) étaient liés à une reprise du médicament malgré un antécédent d’allergie, en majorité un antibiotique (7 cas). Pour les indications inappropriées, l’allopurinol était le médicament le plus impliqué (n = 24, 44,4 %), essentiellement prescrit pour des hyperuricémies asymptomatique. Trois cas de DRESS évitables étaient attribuables à une automédication et seules deux prescriptions inappropriées concernaient les antiépileptiques. Discussion Cette étude évalue pour la première fois la proportion de cas évitables de DRESS. Elle montre que plus d’un quart des DRESS sont évitables et qu’une large part est liée à une indication inappropriée de l’allopurinol. À l’inverse, pour les autres
JDP 2015 médicaments à haut risque de DRESS, comme les antiépileptiques aromatiques, leur part dans les cas de DRESS évitables est négligeable au regard de leur potentiel inducteur. L’absence de prise en compte d’un antécédent d’allergie est identifiée comme l’autre principale cause des cas évitables, en majorité liée à une reprise inappropriée d’un antibiotique. Conclusion Le respect des règles de juste prescription, en particulier de l’allopurinol, semble être un élément déterminant de la prévention des DRESS. Mots clés DRESS ; Évitabilité ; Pharmacoépidémiologie ; Toxidermie ; Allopurinol Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2015.10.021 CO021
Le syndrome de Lyell idiopathique a-t-il une origine médicamenteuse alimentaire ? Exemple de la phénylbutazone et de ses métabolites夽 A. Hulin 1,∗ , C. Haddad 2 , M. Mockenhaupt 3 , T. Legrand 1 , B. Ghaleh-Marzban 4 , N. Khoudour 1 , L. Allanore 2 , P. Wolkenstein 2 , O. Chosidow 2 1 Pharmacologie, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France 2 Dermatologie, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France 3 Dermatology, Medical Center, Freiburg, Allemagne 4 Plateforme de ressources biologiques, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France ∗ Auteur correspondant. Introduction La nécrolyse épidermique toxique et le syndrome de Stevens-Johnson (NET—SJS) sont des toxidermies sévères associées à une origine médicamenteuse clairement démontrée dans 70 % des cas et avec une molécule potentiellement incriminable dans 20 % des cas. Les NET—SJS sans aucun médicament incriminable sont qualifiés d’« idiopathiques ». La phénylbutazone (PBZ) est un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) à haut risque de NET—SJS. Sa prescription est restreinte depuis 2011 à l’usage vétérinaire, notamment les bovins et chevaux, et par conséquent, la PBZ est in fine trouvée dans les viandes et le lait. L’objectif de ce travail était d’évaluer la présence de PBZ et/ou de ses métabolites dans les prélèvements sanguins de patients NET—SJS idiopathiques. Matériel et méthodes Les patients du registre RegiSCAR ayant un NET—SJS confirmé et sans étiologie médicamenteuse, ont été identifiés et leurs prélèvements sanguins analysés. Un groupe témoin de 25 patients ayant un NET—SJS confirmé avec étiologie médicamenteuse a été constitué. Des dosages simultanés de PBZ, oxyphénbutazone (OPZ) et de suxibuzone (SBZ) ont été réalisés chez tous les patients par chromatographie liquide couplée à un spectromètre de masse triple quadrupôle selon une méthodologie validée au laboratoire suivant les recommandations de l’EMA. La limite de quantification était de 0,01 mg/L. La PBZ, l’OPB et le SBZ ont été quantifiés après alcalinisation des sérums, extraction liquide—liquide au méthyltertbutylether, puis concentration par évaporation sous azote et reprise par la phase mobile. L’étalon interne était le diclofénac. Les étalons utilisés pour quantifier étaient compris entre 0,01 et 5 mg/L. Chaque série de dosage a été validée au moyen de 3 témoins internes de qualité de concentration 0,025, 0,25 et 2,5 mg/L. Résultats Au total, 5 patients présentant un NET—SJS idiopathique et 25 patients témoins, à NET—SJS médicamenteux, ont été inclus dans l’étude. Leurs caractéristiques démographiques et cliniques sont détaillées en table 1. Les concentrations de PBZ, d’OPZ et de SBZ étaient inférieures à 0,01 mg/L chez tous les patients quelle que soit l’origine de leur NET—SJS, médicamenteuse ou idiopathique.