Du cancer dans l’expectorat

Du cancer dans l’expectorat

générales GÉNÉRALES I ACTEURS ÉCONOMIQUES I PRODUITS NOUVEAUX I LIVRES & AGENDA Auto-immunité, toujours passionnante. Le 5e Colloque du Groupe d’ét...

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générales

GÉNÉRALES I ACTEURS ÉCONOMIQUES I PRODUITS NOUVEAUX I LIVRES & AGENDA

Auto-immunité, toujours passionnante.

Le 5e Colloque du Groupe d’étude de l’auto-immunité (GEAI) en juin dernier a réuni 328 inscrits, et n’a pas déçu, comme d’habitude, en apportant un éclairage de nouveauté. Cette année, cet éclairage est venu des biothérapies, une classe thérapeutique assez neuve et très prometteuse, notamment dans un domaine d’intervention où régnait encore il y a peu un certain pessimisme. En effet, le récent congrès européen de rhumatologie (EULAR) a indiqué que dans ce domaine les cliniciens voient le bout du tunnel : la polyarthrite rhumatoïde, maladie dégénérative auto-immune du cartilage, connaît des rémissions de plus en plus longues sans traitement, et on ose même parler de possible guérison à long terme ! Les biothérapies en sont la résultante. Ces molécules ont été détaillées par Jean Sibilia, du Service de rhumatologie et du Centre de référence des maladies autoimmunes systémiques rares au CHU de Strasbourg. Le biomédicament permet l’immunomodulation dans les maladies inflammatoires d’origine auto-immune. Premier avantage : ce ne sont plus des molécules chimiques, donc a priori dépourvues de toxicité. Second avantage : ils n’entraînent pas de risque d’interactions médicamenteuses. Troisième avantage : ils sont inoffensifs pour le foie et le rein, les deux voies d’élimination classiques. Ne jurons pas, cependant, qu’il n’y a pas d’interactions, mais cela reste encore mal compris.

Les biothérapies recourent à des anticorps monoclonaux développés sur mesure et pour une cible unique identifiée comme responsable de la pathologie, telle une cytokine comme le TNF alpha (tumour necrosis factor) en rhumatologie. Quant à leur pharmacocinétique, on peut l’allonger en jouant sur la demi-vie, notamment en pegylant les molécules. En bref, il existe encore des zones d’ombre. D’abord l’évaluation sur l’animal est difficile, car ce sont des molécules à cible spécifiquement humaine. En outre, l’action ciblée n’est pas forcément unique, dans la mesure où le blocage d’une cytokine peut entraîner plusieurs actions cellulaires différentes et des effets métaboliques et immunitaires non recherchés. Enfin ces molécules sont difficiles à doser, notamment quand elles sont déjà fixées à leur cible. Quant à leurs effets indésirables, ils commencent à être connus, et ils passent par des mécanismes de l’immunosuppression, qui constituent le prix à payer (sic) de leur efficacité thérapeutique. On trouvera dans le supplément n° 404 bis de RFL de juillet-août 2008 l’essentiel des communications de ce 5e GEAI et, pour les biothérapies, cette conclusion de J. Sibilia : les biothérapies ont permis « une véritable révolution dans le traitement des maladies inflammatoires, à l’image de ce qu’ont été les corticoïdes dans les années 1950 » (1). QQ J.-M. M.

BRÈVES Du cancer dans l’expectorat La détection d’anomalies génétiques associée à la cytologie sur des expectorats est une analyse prédictive sensible et non invasive du cancer du poumon, selon l’étude de médecins israéliens et américains (Rehovot, Houston). Néanmoins, sa sensibilité actuelle doit être augmentée de façon à devenir un puissant outil de détection précoce. Cette étude décrit la méthode utilisée pour obtenir des informations à partir des atypies cellulaires et de la recherche d’anomalies génétiques sur les cellules en FISH et en cytologie conventionnelle, en comparant les expectorats de 35 sujets cancéreux, 25 fumeurs à haut risque et 6 sujets sains. Atypies cellulaires et aberrations génétiques sont plus nombreuses dans le premier groupe. Biologie moléculaire et étude des atypies cellulaires ont une sensibilité de 74 % et une spécificité de 82 % (cytologie conventionnelle : 37 et 87 % respectivement). Source : Modern Pathology 2008 ; 21 :950-60

Homocystéine, folates et œil Des médecins du Service d’ophtalmologie du Heartlands Hospital de Birmingham (Royaume-Uni) rappellent le facteur de risque vasculaire qu’est l’homocystéine plasmatique, y compris pour la rétine. L’action d’un traitement par l’acide folique (vitamine B9) à titre de prévention secondaire de nouvelles atteintes vasculaires n’a pas été démontrée, contrairement, précisent-ils, à des essais de prévention primaire d’atteintes vasculaires (accident vasculaire cérébral, atteintes cognitives) par l’acide folique, à confirmer par des essais plus larges. Chez les sujets ayant une atteinte rétinienne d’origine vasculaire précoce, le dosage de l’homocystéinémie est suggéré, avec au besoin institution d’une prévention par l’acide folique. Cela pourrait se faire sous forme de farine enrichie, comme aux États-Unis où on la propose en prévention des anomalies de fermeture du tube neural chez le fœtus. Source : Eye 2008 ; 22 :989-93.

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Biothérapies un atout de plus en auto-immunité

(1) Lire à ce sujet : New therapies for treatment of rheumatoid arthritis. Smolen JS, et al. Lancet 2007 ; 370 :1861-74. REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - NOVEMBRE 2008 - N°406 //

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