Effet du sens de pose du kinesio taping® sur les épicondyliens

Effet du sens de pose du kinesio taping® sur les épicondyliens

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www.sciencedirect.com Journal de Traumatologie du Sport 30 (2013) 141–145

Mémoire

Effet du sens de pose du kinesio taping® sur les épicondyliens Effect of the kinesio taping® way of laying on epycondylians A. Sartre a , S. Fabri a , C. Morana b,∗ b

a Centre de rééducation orthosport, 57, rue des Brusses, 34090 Montpellier, France Centre de rééducation spécialisé, 15, avenue du Professeur-Grasset, 34090 Montpellier, France

Disponible sur Internet le 9 aoˆut 2013

Résumé Objectif. – L’objectif de cette étude était d’évaluer l’effet d’une bande de kinesio taping® sur l’activité musculaire des épicondyliens au repos, en fonction du sens de la pose (distoproximale vs proximodistale). Méthodes. – Une bande de kinesio taping® était positionnée sur l’avant-bras de 54 sujets, répartis en deux groupes de 27 sujets selon le sens de la pose de la bande. L’activité électromyographique de surface (EMG) était enregistrée sur les muscles épicondyliens au repos, avant et après la pose de la bande. Résultats. – Chez le groupe distoproximal, l’activité EMG au repos était significativement plus faible avec la bande de kinesio taping® par rapport à l’activité sans bande (40,2 mV vs 53,6 mV ; p = 0,0035). Il n’y avait pas d’effet significatif de la bande chez le groupe proximodistal. Discussion. – La pose distoproximale de la bande de kinesio taping® a eu un effet détonifiant sur l’activité EMG au repos des épicondyliens. La pose proximodistale n’a pas eu d’effet. © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Kinesio taping® ; Électromyographie ; Épicondyliens ; Sens de pose

Abstract Objective. – The aim of this study was to assess the effect of a kinesio taping® strip on epicondylians’ muscle activity at rest, according to the way of laying (distoproximal or proximodistal). Methods. – A strip of kinesio taping® was positioned on the forearm of 54 subjects, divided in two groups of 27 subjects according to the way of laying. The surface electromyographic activity (EMG) was recorded on the epicondylian muscles at rest, before and after laying the strip. Results. – In the distoproximal group, the EMG activity at rest was significantly lower with the kinesio taping® strip than the activity without the strip (40.2 mV vs 53.6 mV; P = 0.0035). There wasn’t any significant effect of the strip in the proximodistal group. Discussion. – The distoproximal laying of the kinesio taping® strip had a detoning effect on epicondylians’ EMG activity at rest. The proximodistal laying didn’t have any effects. © 2013 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Keywords: Kinesio taping® ; Electromyography; Epicondylian muscles; Way of laying

1. Introduction Les contentions souples, élastiques ou rigides, ont toujours fait partie des techniques incontournables du kinésithérapeute du sport. Ces bandes collantes sont utilisées à des fins ∗

Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Morana).

0762-915X/$ – see front matter © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. http://dx.doi.org/10.1016/j.jts.2013.07.001

thérapeutiques pour des lésions musculotendineuses et articulaires. La littérature leur attribue une action mécanique limitant les mouvements néfastes ainsi qu’une composante extéroceptive de par leur adhérence avec la peau. Les bandes adhésives, en stimulant les mécanorécepteurs de la peau, modifient les perceptions cutanées et ainsi la réponse du muscle. Spanos et al. [1] ont étudié l’efficacité de bandes non élastiques sur la proprioception de la cheville chez des athlètes

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atteints d’entorse. Les résultats démontrent que ces sujets ont un meilleur sens positionnel de la cheville avec la bande adhésive. Ces contentions dites classiques ont cependant une limite. Fleet et al. [2] ont montré que leur efficacité diminuait au cours de l’effort par la perte de tension et la sudation du sportif. Il existe aujourd’hui de nouvelles bandes collantes ayant une meilleure tenue sur la peau : les bandes de kinesio taping® ou k-taping (KT). Ces bandes sont déjà largement utilisées par des sportifs, soit par efficacité, soit par effet de mode. Selon les fabricants, ce nouveau type de produit, novateur dans le principe, permet de traiter des troubles ostéo-articulaires, musculotendineux et circulatoires. Ces nouvelles bandes, très légères et résistantes à l’eau, ont une élasticité pouvant aller jusqu’à 140 %. Elles ont été mises au point par Kase et al. [3] afin d’imiter au mieux les qualités physiques de la peau telles que le poids, l’épaisseur et les qualités élastiques. Ces auteurs ont précisément défini la technique de pose en décrivant le positionnement, la forme et la tension à appliquer suivant l’effet recherché : diminution de la douleur, de l’œdème, de l’inflammation ou modification de l’activité musculaire. L’activité musculaire pourrait être modifiée selon le sens de pose des bandes sur le muscle. Une pose distoproximale aurait un effet détonifiant à l’inverse de la pose proximodistale qui aurait une action tonifiante. Cependant, ces effets, en fonction du sens de pose, n’ont toujours pas été scientifiquement démontrés, même si certains auteurs les présentent en application thérapeutique [4]. La revue de la littérature révèle des résultats variés et contradictoires [5]. Fu et al. [6] ont étudié l’effet de la pose proximodistale d’une bande de KT sur la force du quadriceps. Les mesures étaient réalisées sur un appareil isocinétique, avant la pose de la bande, immédiatement après et 12 h après la pose (la bande restait en place). Il n’y avait pas d’effet significatif de la bande sur la force musculaire. Vercelli et al. [7] ont testé, chez des sujets sains, l’effet de différentes poses de bande de KT sur la force maximale du quadriceps. Trois conditions étaient testées : une pose proximodistale (tonifiante), une pose distoproximale (détonifiante) et une pose placebo. Les résultats montrent qu’il n’y avait pas d’amélioration de la force maximale quel que soit le sens de pose. Chez des sujets lombalgiques, Paoloni et al. [8] ont évalué les modifications de l’activité électromyographique de surface (EMG) avec la mise en place de bandes de KT. La pose de KT au niveau de la région lombaire soulage les douleurs et « normalise », selon les auteurs, la fonction musculaire peu de temps après l’application. Huang et al. [9] ont enregistré l’activité EMG du gastrocnémien médial, du tibial antérieur et du soléaire lors d’un saut vertical. L’application d’une bande de KT sur le triceps était comparée à la pose d’une bande non élastique appliquée selon la même technique. Les résultats ne montrent pas de différence d’activité EMG entre les deux groupes, mais la force de réaction au sol lors des sauts était augmentée avec la pose de KT. Les travaux ayant analysé l’activité EMG avec application de bandes de KT ne se sont pas intéressés aux effets tonifiants et détonifiants du sens de pose qui est le principe fondamental de

l’application musculaire des bandes de KT. Si ce sens de pose a une efficacité, il devrait, dans un premier temps, s’observer au repos. L’objectif de cette étude était donc d’évaluer l’effet du sens de pose d’une bande de KT sur l’activité musculaire des épicondyliens au repos (distoproximale vs proximodistale). 2. Sujets et méthodes 2.1. Sujets Cinquante-quatre sujets sains pratiquant au moins une activité sportive de loisir ont participé volontairement à cette étude. Ils étaient informés du protocole et ont signé un consentement éclairé. Les critères d’exclusion étaient : présence de douleurs chroniques, de traumatismes articulaires ou osseux de moins de trois mois, d’accidents musculaires ou tendineux de moins de six mois, au niveau de l’avant-bras. Deux groupes de 27 sujets ont été aléatoirement composés : un groupe dont la pose des bandes de KT était réalisée en distoproximal et un groupe dont la pose était réalisée en proximodistal. Le groupe distoproximal était âgé de 27,4 ± 9,2 ans et composé de 14 hommes et 13 femmes. Le groupe proximodistal était âgé de 29,7 ± 10,7 ans, dont 11 hommes et 16 femmes. 2.2. Activité électromyographique de surface Un système d’acquisition (YSY Est Évolution 4, YSY médical, France) a été utilisé pour enregistrer l’activité EMG des épicondyliens. Des électrodes de surface de petite taille (2 cm2 ) étaient placées sur les épicondyliens (Fig. 1). L’électrode de référence était positionnée sur un repère osseux (métacarpe de l’index). Le signal EMG était intégré et moyenné sur six secondes d’enregistrement.

Fig. 1. Système d’acquisition de l’électromyographie de surface et positionnement des électrodes sur les muscles épicondyliens et sur le repère osseux.

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2.3. Application des bandes de kinesio taping® Des bandes de KT (K-tape, Biviax, Allemagne) ont été utilisées afin d’évaluer la pertinence de leur utilisation. Ces bandes possèdent une élasticité longitudinale. Le tissage de la bande est en forme de vague. Les bandes sont collées sur leur support avec un pré-étirement de 10 %, étirement qui doit être préservé lors de l’application de la bande. D’après le manuel technique du fabricant, leur effet sur le tonus musculaire dépend du sens de pose : une pose distoproximale aurait une action détonifiante sur l’activité musculaire tandis qu’une pose proximodistale entraînerait une augmentation du tonus. L’application détonifiante consiste, dans un premier temps, à poser une embase de 2 à 3 cm sans tension sur la partie distale de l’avant-bras, poignet en position neutre. Ensuite, le praticien doit appliquer la bande avec 10 % de tension sur les muscles épicondyliens positionnés en course externe (poignet en flexion), jusqu’à l’épicondyle latéral après avoir effectué le rappel de tension du tape vers l’embase (sens inverse de la contraction musculaire). L’application tonifiante consiste, dans un premier temps, à poser l’embase sans tension sur la partie proximale (épicondyle latéral) en position neutre. Dans un second temps, la mise en place de la bande se fait avec 10 % de tension sur les épicondyliens positionnés en course externe. Après le rappel de tension du tape vers l’embase (sens de la contraction musculaire), l’application se termine au niveau du poignet. La Fig. 2 montre la position de la bande de KT sur l’avant-bras. 2.4. Protocole expérimental Le protocole s’est déroulé en une session unique pendant laquelle le sujet était assis avec son bras reposant sur une table. Il ne devait réaliser aucune contraction, ni mouvement (même de la tête). Il ne devait pas parler.

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Un enregistrement EMG de six secondes a été réalisé au repos (tonus de base), sans bande (Fig. 1). La bande était ensuite appliquée sur l’avant-bras du sujet, par le même masseurkinésithérapeute formé selon le protocole de Kase et al. [3]. Le sens de pose était défini aléatoirement pour chaque sujet (détonifiante ou tonifiante). Un enregistrement EMG de six secondes était de nouveau réalisé au repos, avec bande (Fig. 2). 2.5. Analyse statistique Les résultats sont présentés sous forme de moyenne ± écarttype de chaque groupe, et ont été analysés avec le logiciel Statistica 7.1. Dans un premier temps, la normalité de la variable dépendante mesurée (EMG intégré) était testée. Le test de Kolmogorov Smirnov indiquait que la variable ne présentait pas une distribution normale. Un test non paramétrique pour des échantillons indépendants a donc été utilisé : le test de Mann-Whitney. Le seuil de significativité était fixé à p < 0,05. 3. Résultats Les résultats sont présentés dans la Fig. 3. Il n’y avait pas de différence significative d’âge (p = 0,2), ni d’activité EMG au repos (p = 0,3) entre les deux groupes. L’analyse des données a révélé une différence significative entre l’activité EMG de repos sans bande (condition neutre) et celle avec bande de KT chez le groupe distoproximal (53,6 mV vs 40,2 mV ; p = 0,0035). Il n’apparaissait pas de différence significative chez le groupe proximodistal. 4. Discussion Les résultats de cette étude montrent que seule la pose distoproximale des bandes a eu un effet sur l’activité musculaire des épicondyliens. Cet effet était détonifiant (diminution de l’activité EMG). Avec la pose proximodistale, l’activité EMG n’était pas modifiée de manière significative. L’hypothèse de l’effet tonifiant d’une bande de KT appliquée en proximodistale n’est donc pas validée dans cette étude. Selon Kase et al. [3], le concept du KT repose en partie sur la variation de la sensibilité Condition neutre

Condition avec bande

Activité EMG (en mV)

140 120 100

*

80 60 40 20 0

groupe distoproximal

Fig. 2. Pose de la bande de kinesio taping® sur l’avant-bras.

groupe proximodistal

Fig. 3. Activité électromyographique (EMG intégré) des épicondyliens au repos, avant et après la pose de la bande, chez le groupe distoproximal et le groupe proximodistal. * p < 0,05 : différence significative entre la condition neutre et la condition avec bande de kinesio taping® chez le groupe distoproximal.

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des mécanorécepteurs et les modifications de tonus musculaire qui en résultent. D’après les développeurs de cette technique, le positionnement des bandes, leur orientation et la direction de la tension vont tracter la peau dans un sens précis afin de stimuler ou inhiber les récepteurs tactiles du derme et de donner l’illusion somesthésique d’une position articulaire. Cette information sensorielle, induite artificiellement, va modifier l’activité neuromusculaire afin d’augmenter ou de diminuer la tonicité musculaire. La technique d’application est donc l’élément principal de ce nouveau concept et pourrait présenter de nombreuses applications pour l’appareil locomoteur. Cependant, les études présentes dans la littérature montrent des résultats contradictoires. Chang et al. [10] ont évalué la force maximale des fléchisseurs du poignet chez 21 athlètes universitaires. La force était testée sans bande de KT, avec l’application distoproximale d’une bande de KT (selon la technique décrite par Kase et al. [3]), et avec une bande placebo (bande adhésive neutre, positionnée de la même fac¸on que la bande de KT). Les résultats n’ont révélé aucune différence significative entre ces trois mesures (sans bande, avec bande de KT, avec bande placebo). Lins et al. [11] n’ont également pas retrouvé d’effet de bandes de KT positionnées au niveau du quadriceps, lors de sauts, d’un test d’équilibre unipodal, ou lors d’une production de force concentrique et excentrique associée à un enregistrement EMG du vaste externe. En revanche, Schneider et al. [12] ont observé des effets de bandes de KT appliquées dans le sens inhibiteur. Ils ont étudié l’évolution de la force des extenseurs du poignet de jeunes joueurs de tennis au cours d’un entraînement, à l’aide d’un dynamomètre numérique portable, avec et sans bande de KT. Les bandes de KT positionnées sur les extenseurs des avant-bras ont permis de ralentir la perte de force musculaire induite par l’entraînement. Même si les travaux de la littérature et notre étude ne valident que partiellement le principe de pose, nous restons convaincus que le fondement physiologique de cette nouvelle approche de strapping est révolutionnaire puisque l’action n’est plus seulement mécanique mais surtout informationnelle. En effet, la proprioception est une partie de la somesthésie et joue un rôle important dans la base informative du contrôle moteur et de l’équilibre postural. La peau a pour propriété d’intervenir dans l’extéroception, mais aussi dans la proprioception. Meyer et al. [13] soulignent que lorsque les récepteurs de la peau sont anesthésiés, l’acuité proprioceptive est altérée. Il existe une influence non négligeable de ces capteurs dermiques dans le mouvement et la posture. Les auteurs de ces nouvelles bandes ont donc voulu influencer ces capteurs pour agir sur l’effecteur musculaire. Cette nouvelle approche constitue une révolution dans la prise en charge des troubles musculosquelettiques, avec des indications thérapeutiques qui sont vastes pour l’appareil locomoteur. Les études se sont souvent intéressées aux potentiels effets du KT lors d’une activité physique chez des sujets sains, mais les effets bénéfiques pour une pathologie donnée doivent être approfondis [5]. Cela permettrait d’avancer sur l’intérêt d’utiliser le KT en rééducation. Thelen et al. [14] ont testé l’effet de la pose thérapeutique de bandes de KT vs des bandes positionnées de fac¸on neutre (placebo) sur les muscles supraépineux et deltoïdes, chez des patients présentant un conflit ou une

tendinopathie de la coiffe des rotateurs. Les bandes étaient placées à deux reprises durant trois jours consécutifs. L’amplitude en abduction active, sans douleur, était améliorée de 17◦ en moyenne, immédiatement après la pose thérapeutique de bandes de KT, mais pas avec la pose placebo. Cette différence n’était observée qu’à court terme car, au-delà de deux jours, les deux groupes présentaient des améliorations identiques d’amplitudes, du score fonctionnel et de la douleur. Un effet à court terme de la pose de KT a également été observé dans notre étude. Nos résultats semblent orienter l’utilité des bandes de KT vers une application distoproximale dans le cadre de pathologies non traumatiques de l’appareil locomoteur. Dans ce type de prise en charge, l’objectif du masseur-kinésithérapeute est d’obtenir un relâchement musculaire pour soulager les articulations et les tendons. Ainsi, chez un patient présentant une tendinopathie, un syndrome douloureux ostéo-articulaire, une lombalgie ou une cervicalgie, la pose de KT pourrait être réalisée lors d’une séance de rééducation et conservée entre les séances. Cela permettrait de maintenir une certaine détente musculaire puisque la rééducation est une action ponctuelle qui s’emploie à obtenir une efficacité qui dure dans le temps. L’application de bandes de KT répondrait à cet impératif temporel. Dans certaines situations, le praticien est confronté à des patients hyperalgiques en phase aiguë d’une pathologie (cervicalgie ou lombalgie par exemple). La pose de bandes de KT peut alors être une alternative à une prise en charge délicate qui risquerait d’aggraver les symptômes. Notre étude aurait également pu être complétée par un groupe placebo. Nous aurions pu mettre en place une bande sans effet particulier, des bandes non élastiques ou des bandes posées de fac¸on non conventionnelle. Néanmoins, le but n’était pas d’observer l’efficacité de la mise en place du KT® par rapport à un groupe témoin. L’objectif premier était d’évaluer la modification de l’activité musculaire suivant le sens de pose, par rapport au tonus de référence. Davantage d’études doivent être conduites pour tester les effets à court et long termes du sens de pose des bandes de KT sur différents paramètres (fonction, performance musculaire, équilibre. . .), chez des patients suivant un programme de rééducation. 5. Conclusion Les résultats de notre étude montrent que la pose d’une bande de KT diminue le tonus musculaire dans le sens distoproximal, mais ne l’augmente pas dans le sens proximodistal. Il est donc nécessaire d’effectuer de nouvelles recherches afin de permettre une meilleure utilisation de ces bandes à des fins thérapeutiques et même préventives. À l’heure actuelle, les techniques de pose enseignées par les sociétés commerciales et les organismes de formations ne sont pas homogènes. Dans les manuels d’utilisation, certains montages paraissent fantaisistes avec une finalité difficilement perceptible. Les indications sont aussi parfois excessives, donnant lieu à des échecs et une déception des praticiens qui avaient succombé aux discours empiriques. Les techniques de pose pourraient être améliorées et validées scientifiquement, afin de promouvoir rationnellement ce concept révolutionnaire.

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Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Spanos S, Brunswic M, Billis E. The effect of taping on the proprioception of the ankle in a non-weight bearing position, amongst injured athletes. Foot 2008;18:25–33. [2] Fleet K, Galen S, Moore C. Duration of strength retention of ankle taping during activities of daily living. Injury 2009;40: 333–6. [3] Kase K, Tatsuyuki H, Tomoko O. Development of kinesio tape. Kinesio taping perfect manual, 6–10. Tokyo: Kinesio Taping Association; 1996. p. 117–8. [4] Khelaf K. Rôle et place des bandages adhésifs (tape) actifs de couleurs : application pratique dans la pathologie du conflit de la coiffe des rotateurs. Kinesither Rev 2010;10:29–33. [5] Mostafavifar M, Wertz J, Borchers J. A systematic review of the effectiveness of kinesio taping for musculoskeletal injury. Phys Sportsmed 2012;40:33–40. [6] Fu TC, Wong AM, Pei YC, Wu KP, Chou SW, Lin YC. Effect of kinesio taping on muscle strength in athletes - A pilot study. J Sci Med Sport 2008;11:198–201.

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