ACTUALITÉS
Revue de presse par Thierry BEROD
EFFETS INDÉSIRABLES Severe ataxia caused by amiodarone. Krauser DG, Segal AZ, Kligfield P. Am J Cardiol 2005 ; 96 : 1463-4.
Les effets indésirables neurologiques de l’amiodarone, tremblements, neuropathies sensito-motrices et ataxie sont sous-évalués car peu déclarés. Les auteurs rapportent un cas d’ataxie sévère chez une femme âgée traitée par amiodarone pour fibrillation auriculaire paroxystique. Malgré la demi-vie longue de l’amiodarone une amélioration a été constatée après quelques jours d’arrêt de traitement et la malade a pu remarcher sans assistance au bout d’une semaine. Une récupération complète a été observée en 4 mois. Hypothermia associated with olanzapine. Chu KP, Nyfort-Hansen K. J Pharm Pract Res 2005 ; 35 : 216-8.
Une femme de 94 ans a été hospitalisée pour confusion et hypothermie (31,9 °C) associées à un rash cutané généralisé. Elle avait des antécédents d’hypothyroïdie et d’hallucinations pour lesquelles un traitement par olanzapine avait été prescrit 4 jours auparavant. L’arrêt de l’olanzapine 4 jours après l’admission a été associé à une augmentation de la température (36-37 °C) et à la régression du rash cutané. Une inhibition par les antipsychotiques des récepteurs 5-HT2 et D2 est généralement la cause avancée pour expliquer les hypothermies causées par les antipsychotiques. Pour les auteurs, cet effet indésirable est sous-estimé. Levofloxacine-induced acute fulminant hepatic failure in patient with chronic hepatitis B infection. Coban S, Ceydilek B, Ekiz F, Erden E, Soykan I. Ann Pharmacother 2005 ; 39 : 1737-40.
Les auteurs rapportent le cas d’insuffisance hépatique aiguë chez une femme de 55 ans ayant des antécédents d’hépatite B chronique et traitée par lévofloxacine à 500 mg/j depuis 10 jours pour une pneumopathie. Les autres
étiologies d’hépatite fulminante ont été écartées. Malgré un traitement symptomatique, la patiente est décédée 12 semaines plus tard. À la date de publication les auteurs n’avaient retrouvé qu’un seul autre cas dans la littérature.
ÉVALUATION Medication use as a risk factor for falls among hospitalized elderly patients. Walker PC, Alrawi A, Mitchell JF et al. Am J Health-Syst Pharm 2005 ; 62 : 2495-9.
dans les 2 groupes. Il y a eu 9 patients présentant des effets indésirables sérieux dans le groupe SM contre 7 dans l’autre groupe. Les auteurs concluent qu’avec une éducation appropriée, l’ajustement par le patient de son traitement par AVK est possible et sûr. Colchicine as first-choice therapy for recurrent pericarditis: result of the CORE (colchicine for recurrent pericarditis) trial. Imazio M, Bobbio M, Cecchi E et al. Arch Intern Med 2005 ; 165 : 1987-91.
Soixante-deux patients âgés de 65 ans ou plus victimes d’une chute durant leur hospitalisation ont été sélectionnés au hasard et appariés à 62 patients n’ayant pas chuté. Les données démographiques et biologiques, les mesures de signes vitaux, les médicaments administrés et les autres facteurs de risques de chute ont été recueillis rétrospectivement. La prescription d’AINS était plus fréquente dans le groupe « chute » et est un indicateur prédictif significatif de chute (multiplication par 10 de l’indice de vraisemblance de chute). La prescription d’opiacés n’était pas corrélée aux chutes. La démence était le seul indicateur indépendant non médicamenteux prédictif de chute (multiplication du risque par 21).
Une étude prospective randomisée ouverte a été conduite pour évaluer l’efficacité et la sécurité d’un traitement par la colchicine dans les péricardites récidivantes. Après un premier épisode de péricardite, 84 patients atteints furent randomisés pour recevoir en plus du traitement par aspirine soit de la colchicine (1-2 mg les premiers jours puis 0,5-1 mg pendant 6 mois) soit aucun autre traitement. Le critère principal était le taux de récidive. Sur un suivi de 1682 patients-mois, le traitement par colchicine a significativement réduit le taux de récidive (24 % versus 50,6 % à 18 mois de suivi) et la persistance des symptômes à 72 h. Les auteurs concluent que la colchicine présente un bénéfice clinique important pour diminuer les péricardites récidivantes.
Self management of oral anticoagulation: randomised trial. Fitzmaurice DA, Murray ET, McCahon D et al.
INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES
Br Med J 2005 ; 331 : 1057-9.
Une étude a été réalisée pour déterminer l’efficacité d’une prise en charge par le patient de son traitement par AVK (warfarine) par rapport à la prise en charge usuelle. Six-cent-dix-sept patients ont été inclus : 337 dans le groupe « self management » (SM) et 280 dans le groupe prise en charge conventionnelle. Dans le groupe SM, les patients mesuraient leur INR toutes les 2 semaines au moyen d’un dispositif « home-test » et ajustaient leur dose d’AVK grâce à une table. Le critère de jugement était la durée passée avec un INR non adapté. Ce critère n’a pas montré de différence significative
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Heavy smoking, reduced olanzapine levels, and treatment effects: a case report Chiu CC, Lu ML, Huang MC, Chen KP. Ther Drug Monit 2004 ; 26 : 579-81.
Les auteurs rapportent le cas d’un patient schizophrène traité par olanzapine à 15 mg/j qui, après avoir augmenté sa consommation de tabac de 12 à 80 cigarettes/j, a représenté une symptomatologie psychotique. Les auteurs mettent en avant une diminution des taux sériques d’olanzapine par induction du cytochrome P450 1A2 par le tabac, avec augmentation du métabolisme de l’olanzapine.