Effets indésirables cutanés retardés du natalizumab

Effets indésirables cutanés retardés du natalizumab

S498 des microthrombus, ce qui permettrait d’expliquer la nécrose cutanée ; de plus ils inhibent la néo-angiogenèse, indispensable pour la cicatrisati...

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S498 des microthrombus, ce qui permettrait d’expliquer la nécrose cutanée ; de plus ils inhibent la néo-angiogenèse, indispensable pour la cicatrisation. Conclusion Il s’agit d’un effet secondaire du bévacizumab encore peu rapporté qui peut engendrer une gêne fonctionnelle importante. Le bévacizumab ayant lui-même un effet anti-œdémateux, la diminution des doses de corticothérapie pourrait limiter la survenue des lésions. Mots clés Bévacizumab ; Corticothérapie ; Effet indésirable ; Nécrose ; Vergetures Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. 夽 Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.598 P399

Effets indésirables cutanés retardés du natalizumab夽 P. Lepesant 1,∗ , E. Pape 1 , O. Carpentier 1 , H. Zephir 2 , E. Delaporte 1,3 , D. Staumont-Sallé 1,3 1 Dermatologie, hôpital Claude-Huriez, CHRU 2 Neurologie, hôpital Roger-Salengro, CHRU 3 Université Lille 2, Lille, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Le natalizumab (Tysabri®) est indiqué depuis 2006 dans le traitement de fond des formes actives de sclérose en plaque rémittente-récurrente. Nous rapportons quatre observations de malades ayant présenté une toxidermie au natalizumab. Observations Quatre malades, un homme de 34 ans (malade 1), un homme de 53 ans (malade 2), une femme de 37 ans (malade 3) et une femme de 43 ans (malade 4) étaient traités par natalizumab respectivement depuis 10 mois, 4 ans, 3 mois et 9 mois. Ils présentaient une éruption eczématiforme localisée au visage, au tronc et aux membres pour les malades 1 et 2, aux mains et membres supérieurs pour la malade 3, au tronc et aux fesses pour la malade 4. Le traitement était arrêté chez le malade 1 et on notait une amélioration des lésions. Quinze jours après la réintroduction du natalizumab, on observait une récidive des lésions. Chez le malade 2, après l’arrêt du traitement, l’état cutané s’améliorait très progressivement jusqu’à une disparition totale des lésions sept mois plus tard. Chez le malade 3, le traitement par natalizumab était poursuivi du fait d’un bénéfice neurologique et d’une amélioration des lésions sous soins locaux. Chez le malade 4, des soins locaux étaient débutés et le traitement par natalizumab pouvait être poursuivi. Une recherche d’anticorps anti-natalizumab, réalisée chez les malades 2 et 4, s’avérait négative. Une biopsie cutanée réalisée chez les malades 1 et 2 révélait une dermite spongiforme non spécifique. Un bilan allergologique, effectué chez les malades 1 et 2, avec réalisation de patch-tests, de prick-tests et d’intradermo-réactions au natalizumab était négatif. Discussion Le natalizumab est un anticorps monoclonal humanisé dirigé contre l’alpha4-intégrine. Les effets indésirables cutanés, décrits chez 4 % des malades, correspondent à des réactions de type urticaire, survenant préférentiellement lors des premières injections. Une seule observation de toxidermie au natalizumab à type d’hypersensibilité retardée est décrite dans la littérature. Dans nos observations, les arguments retenus pour l’imputabilité du médicament sont l’évolution favorable à l’arrêt du médicament et l’aggravation des lésions lors de la réintroduction ou de la poursuite du médicament. Les tests allergologiques n’ont pas été contributifs dans notre expérience. La prise en charge de cet effet secondaire doit d’abord faire appel aux soins locaux avant d’interrompre le traitement. Conclusion Cet effet secondaire du natalizumab n’est à notre connaissance que très peu décrit mais mérite d’être connu pour

JDP 2014 assurer une prise en charge précoce afin de ne pas priver le malade d’un traitement efficace pour la sclérose en plaques. Mots clés Biomédicament ; Eczema ; Natalizumab ; Toxidermie Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. 夽 Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.599 P400

Folliculite tardive des membres induite par le vandétanib : 2 cas夽 A. Marchand 1,∗ , A. Gauthier 2 , F. Illouz 2 , Y. Le Corre 1 1 Dermatologie 2 Endocrinologie- Diabétologie, CHU d’Angers, Angers, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Le vandétanib est un inhibiteur multikinase dont l’indication principale est le cancer médullaire de la thyroïde au stade localement avancé ou métastatique. Il fait partie de la famille des inhibiteurs du récepteur à l’EGF (anti-EGFR) et est associé comme les autres anti-EGFR à une toxicité cutanée à type d’éruption acnéiforme. Nous rapportons les 2 premiers cas de folliculite chronique tardive des membres secondaires au vandétanib. Observations Cas no 1 : une patiente de 68 ans était traitée par vandétanib pour un carcinome médullaire de la thyroïde (CMT) multimétastatique (ganglionnaire, hépatique et pancréatique). Dix jours après l’introduction de ce traitement, elle présentait une éruption acnéiforme de grade 1 du visage et du décolleté, rapidement résolutive avec un traitement par doxycycline et dermocorticoïdes. Cinq mois plus tard, elle développait une éruption de lésions papulo-pustuleuses très inflammatoires prurigineuses et douloureuses des avant-bras et des membres inférieurs. L’examen histologique montrait des pustules souscornées avec un infiltrat inflammatoire dermique riche en PNN, centrées par un follicule pileux aminci, compatible avec une folliculite aiguë. La reprise de la doxycycline, des applications de dermocorticoïdes et l’introduction d’une corticothérapie systémique étaient nécessaires pour obtenir une amélioration lentement favorable en 3 mois, et cela malgré l’arrêt du vandétanib. Cas no 2 : un patient de 66 ans consultait pour une folliculite prurigineuse des membres supérieurs présente depuis 1 mois. Il avait été traité par vandétanib 2 ans auparavant pour un CMT multimétastatique (ganglionnaire, osseux et hépatique). Celui-ci avait été arrêté en raison d’une toxicité ophtalmologique grave. L’examen histologique retrouvait un infiltrat inflammatoire polymorphe localisé autour du follicule pilosébacé. L’évolution était lentement favorable malgré un traitement par dermocorticoïdes et doxycycline. Discussion Nous rapportons 2 nouveaux cas de folliculite tardive sous inhibiteur de tyrosine kinase. Cette présentation atypique a été décrite dans de rares observations sous erlotinib (P203, JDP 2013) et cétuximab. Il s’agit des 2 premiers cas décrits sous vandétanib. Encore mal individualisé dans la littérature, ce tableau clinique se distingue pourtant nettement des éruptions acnéiformes induites par les anti-EGFR. Alors que ces dernières sont précoces (dès le premier mois), majoritairement de faible intensité (grade 1-2), prédominantes sur le visage et le tronc, la folliculite tardive siège préférentiellement sur les membres et son début est retardé (plus de 3 mois après le début du traitement). Les lésions sont de plus grande taille, inflammatoires, associées à un prurit et des douleurs. Elles peuvent perdurer longtemps après l’arrêt du traitement. Conclusion À notre connaissance, il s’agit des 2 premiers cas de folliculite chronique tardive des membres sous vandétanib.