Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2012;73:296-300 – l’organisation du travail : Action sur les facteurs organisationnels et environnementaux influant sur la charge cognitive et psychologique ; – l’ergonomie des e´quipements et outils ; – les mesures de pre´vention et les pre´conisations face au risque chimique ; – mise en place d’espaces formalise´s d’e´changes au sein meˆme des salons pour aborder des questions re´currentes et transverses dans un objectif d’efficacite´ et de bien eˆtre au travail. Dans un second temps sera organise´ un se´minaire afin de diffuser a` l’ensemble de la profession (employeurs, salarie´s et apprentis) cette e´tude action et de pouvoir engager un de´bat sur la pre´vention. Notre communication proposera de de´tailler cette action pluridisciplinaire en montrant les be´ne´fices de la comple´mentarite´ mais aussi ses limites. doi: 10.1016/j.admp.2012.03.213
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Programme de pre´vention des TMS du membre supe´rieur sur un groupe de musiciens professionnels T. Marca,*, M.C. Perlesa, C. Moranab a b
TM Institute, Bessines-sur-Gartempe, France Cabinet de kine´sithe´rapie, Montpellier, France
Les TMS repre´sentent 85 % des maladies professionnelles et sont devenus un enjeu majeur de sante´ publique. Le membre supe´rieur est majoritairement touche´ puisque son atteinte repre´sente 93 % des TMS. Les cou ˆ ts directs sont particulie`rement e´leve´s (43 475 s en moyenne pour l’e´paule). Au cours de ces dernie`res anne´es, la pre´vention a consiste´ essentiellement en une approche collective de type ergonomique qui n’a pu empeˆcher une croissance de 20 % par an. Le but de ce travail est de pre´senter des re´sultats pre´liminaires d’une action de pre´vention kine´sithe´rapique sur un groupe de musiciens professionnels. En 2011, 27 violonistes d’un aˆge moyen de 47 ans ont be´ne´ficie´ d’une session d’information sur les TMS, d’un recueil d’information par questionnaire et d’un bilan de l’appareil locomoteur effectue´ par des kine´sithe´rapeutes spe´cifiquement forme´s a` la me´thode CGEß. On note que 96 % d’entre eux ressentaient une geˆne ou une douleur (constante ou fre´quente dans 56 %) lors de la pratique professionnelle. Tous les musiciens participants pre´sentaient au moins une limitation d’amplitude de l’e´paule et du rachis cervical. 53 % pre´sentaient une bursite sous-acromiale et 30 % une douleur a` la mise en tension des tendons de la coiffe des rotateurs. 25 % pre´sentaient des signes d’irritation du plexus brachial lors de sa percussion (signe de Tinel) ; 72 % avaient des scale`nes contracte´s et douloureux. Une correction des dysfonctionnements scapulo-hume´raux e´tait effectue´e a` l’issue du bilan, des exercices individuels prescrits et un programme d’e´chauffements collectifs enseigne´. Revus a` 1 mois, on note une ame´lioration significative (p < 0,05) des amplitudes de l’e´paule, du coude et du poignet. Toutes les douleurs tendineuses de la coiffe ont disparu, ainsi que les signes d’irritation nerveuse du plexus brachial. Le pourcentage de bursites est passe´ de 53 % a` 38 %. La fre´quence des contractures des scale`nes est passe´e de 72 % a` 44 %. Un suivi pe´riodique sur un an est en cours afin d’ame´liorer et de pe´renniser les re´sultats obtenus. Cette expe´rience montre l’inte´reˆt d’inclure dans les actions de pre´vention une prise en charge kine´sithe´rapique visant a` optimiser le fonctionnement de l’appareil locomoteur. doi: 10.1016/j.admp.2012.03.214
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Accompagnement d’une entreprise de transport urbain dans la pre´vention des risques. Travail collaboratif sur l’ergonomie aux postes de conduite de bus D. Coffe-Bart*, A. Izing, A. Benedetto AST25, Besanc¸on, France La population des conducteurs receveurs (CR) exprime de plus en plus de plaintes lors des consultations me´dicales. Ces salarie´s ont souvent une anciennete´ importante dans l’entreprise et souffrent de troubles musculosquelettiques (TMS), d’inconforts lie´s a` l’environnement du travail et de de´gradation des conditions de travail lie´e a` l’organisation. Le Me´decin du travail a alerte´ la direction et les repre´sentants des salarie´s et sugge´re´ que l’entreprise re´fle´chisse, par elle-meˆme, a` la mise en place d’actions de pre´vention avec l’appui d’un ergonome du service de sante´ au travail. L’objectif de l’e´quipe pluridisciplinaire e´tait donc de proposer un accompagnement a` l’entreprise, en associant le CHSCT a` chaque e´tape de l’intervention. Ainsi, plutoˆt que de re´aliser un diagnostic ergonomique et de proposer des recommandations, l’ergonome s’est positionne´ comme animateur d’une de´marche rendant acteur le personnel concerne´ et ses repre´sentants (Institutions Repre´sentative du Personnel). La de´marche s’est articule´e autour d’actions de type qualitatif (observations des situations de travail, entretiens, groupes de travail) et de type quantitatif (me´trologies, re´alisation d’un questionnaire). L’intervention, qui s’est de´roule´e sur 12 mois, a conduit au final a` l’e´laboration, par le CHSCT, d’un cahier des charges pour les futures acquisitions de ve´hicules et pour des modifications sur les ve´hicules existants. En de´crivant les diffe´rentes e´tapes de cette intervention, notre communication vise a` montrer en quoi ce type de de´marche collaborative (entreprise/SIST), qui de´passe le cadre d’une intervention « classique » en ergonomie, permet a` l’entreprise de gagner en efficience dans la pre´vention des risques et offre au service de sante´ au travail l’occasion de se positionner autrement : partenaire de proximite´, action dans la dure´e. . . Nous nous attacherons a` mettre en e´vidence les ressources qui ont permis de mener a` bien cette expe´rience mais e´galement les difficulte´s qui ont parfois freine´ le projet. S’appuyant sur cette expe´rience mene´e sur les bus, l’entreprise se mobilise aujourd’hui sur les futurs postes de conduite du tramway en utilisant la meˆme de´marche. L’e´quipe pluridisciplinaire du service de sante´ au travail soutient et suit ce nouveau projet. doi: 10.1016/j.admp.2012.03.215 C2-07
Entreprises de Picardie et sante´ : associer les entreprises au sein d’une approche territoriale de sante´ S. Line´a, V. Gibbeb,*, B. Godec, J.-L. Lemoinea, J.-P. Canarellid, D. Fabiene, F. De´se´rablef, J. Bouvetg a ASMIS, Amiens, France b MTA, Saint-Quentin, France c AISTV, Woincourt, France d CRSA, Amiens, France e Sanofi, Paris, France f ARAMIE, Amiens, France g AINF, Seclin, France En Picardie, le nombre moyen de de´ce`s pour 1000 habitants est supe´rieur de 16 % pour les maladies cardiovasculaires et de 10 %
Sante´ au travail et promotion de la sante´ pour les cancers par rapport a` la moyenne nationale. Face a` ce constat, des actions de promotion de la sante´ ont e´te´ mises en place dans les entreprises. Objectif.– Mis en place dans le cadre du Plan Re´gional de Sante´ de Picardie, le programme « Entreprises de Picardie en Sante´ » vise a` mobiliser 20 % des entreprises de 20 a` 200 salarie´s sur quatre the`mes prioritaires (alcool, tabac, nutrition, activite´ physique), au niveau de deux bassins d’emploi (Picardie Maritime et Thie´rache). Me´thode.– Les me´decins du travail des services de sante´ au travail d’Amiens (ASMIS), de Woincourt (AISTV) et de Saint-Quentin (MTA) obtiennent l’accord d’entreprises volontaires. L’entreprise choisit le the`me et le type d’action. Elle est assiste´e par une « personne ressource », qui intervient en liaison avec le me´decin du travail : psychologue clinicienne en Picardie maritime et infirmier en Thie´rache. Une coordination ge´ne´rale a e´te´ mise en place. Une e´valuation en continue est re´alise´e. Re´sultats.– On note que 71 entreprises ont be´ne´ficie´ des actions de pre´vention pour leurs 4000 salarie´s. Tous les secteurs d’activite´ sont repre´sente´s. Des actions de sensibilisation et d’information ont e´te´ re´alise´es sur le lieu de travail et pendant le temps de travail, en s’adaptant aux caracte´ristiques e´conomiques, sociales, humaines et techniques de chaque entreprise. Chaque action re´pond a` une approche collective et individuelle. Les quatre the`mes ont e´te´ aborde´s. Une typologie ge´ne´rale des actions sera pre´sente´e. Si l’acceptation des chefs d’entreprises apparaıˆt facile, la mise en œuvre demande des temps et de´lais suffisants. Les facteurs qui facilitent la mise en place et le de´roulement d’une action ou entraıˆnent sa suspension, sont identifie´s. La coordination et le management d’ensemble jouent un roˆle essentiel. Conclusion.– Dans le cadre d’une approche territoriale et sur la base d’une double expertise en Sante´ Publique et en Sante´ au Travail, il est possible d’associer les entreprises et leurs salarie´s a` des actions de promotion de la sante´ en entreprise. doi: 10.1016/j.admp.2012.03.216
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La phase pilote de « Plus Saine la Vie » : une action de pre´vention en milieu du travail E.L. Lucas Garciaa,*, D. Debensasonb, M. Vernaya, C. Cothereaua, A. Flahaulta, L. Caprona a b
SNCF, les services RH, services me´dicaux, Paris, France CPRP SNCF, e´chelon national du controˆle me´dical, Marseille, France
Introduction.– Le surpoids et l’obe´site´ sont devenus la cible de nombreuses interventions en sante´ publique. Dans ce contexte, le service me´dical de la SNCF inscrit dans son plan 2009–2013 une action de pre´vention du surpoids « Plus Saine la Vie » (PSV) ayant comme objectif la promotion des comportements favorables a` la sante´ concernant l’alimentation et l’activite´ physique. Le comite´ de pilotage national a identifie´ le besoin d’une phase pilote pour le lancement national de l’action. La Bretagne a e´te´ choisie comme re´gion pilote. Il s’agit d’une re´gion de taille moyenne (environ 4000 agents) qui posse`de un cabinet me´dical re´gional et six cabinets pe´riphe´riques. Objectifs de la phase pilote : – tester les hypothe`ses des flux d’inclusion des agents dans l’action ; – e´valuer la capacite´ de cabinets me´dicaux a` absorber les consultations ; – valider les questionnaires propose´s ; – harmoniser la participation des acteurs re´gionaux ; – mettre au point les strate´gies pour la de´clinaison nationale. Mise en œuvre de l’action.– Un premier comite´ de pilotage re´gional a e´te´ organise´ avec la participation de tous les partenaires en janvier
2011 et le lancement de l’action a eu lieu le 21 fe´vrier 2011 dans tous les cabinets me´dicaux de la re´gion. Les consultations en e´quilibre alimentaire ont commence´ le 23 mars 2011. Elles ont e´te´ assure´es par deux infirmie`res forme´es a` l’accompagnement en e´quilibre alimentaire. Re´sultats.– Du 21 fe´vrier au 25 novembre 2011, 2408 agents ont e´te´ vus en consultation de me´decine du travail. Pendant cette pe´riode, 940 agents (39 %) ont pre´sente´ un IMC 25 kg/m2 dont 278 agents (30 %) volontaires pour une prise en charge personnalise´e. Au 25 novembre 2011, 129 agents se sont pre´sente´s a` au moins une consultation d’e´quilibre alimentaire. Dans le cadre des actions collectives de PSV, le comite´ de pilotage re´gional a organise´ : – la communication re´gionale sur l’action ; la mise en place d’un menu e´quilibre´ PSV dans les restaurants d’entreprise ; des activite´s collectives. Conclusion.– La phase pilote a permis de confirmer les re´sultats estime´s par le comite´ de pilotage national : 40 % d’agents en surcharge ponde´rale, 11,5 % des agents volontaires pour une prise en charge personnalise´e et 5 % des agents qui suivent effectivement un accompagnement en e´quilibre alimentaire. Le lancement national de PSV a eu lieu officiellement le 11 janvier 2012. Au cours du premier trimestre 2012, l’action sera de´ploye´e dans l’ensemble des re´gions. doi: 10.1016/j.admp.2012.03.217
C2-09
Avis d’inaptitude au poste et promotion de la sante´ : un oxymore ? H. Polesia,*, N. Schauderb, B. Bannerotc a
ORS Alsace, Strasbourg, France IRESP Alsace, Strasbourg, France c DIRECCTE Alsace, Strasbourg, France b
Une e´tude sur le devenir des personnes de´clare´es inaptes au poste par les me´decins du travail a e´te´ conduite en Alsace en collaboration entre l’Inspection Me´dicale du Travail, l’Observatoire Re´gional de la Sante´ et les me´decins du travail de la re´gion. Apre`s inclusion par les me´decins du travail dans le protocole d’enqueˆte, lors de la visite de confirmation de l’avis d’inaptitude totale et de´finitive, les salarie´s e´taient suivis par quatre questionnaires autoadministre´s, adresse´s par voie postale, espace´s sur 12 mois. Seize volontaires ont, en outre, e´te´ rencontre´s pour la re´alisation d’entretiens semi-directifs. Les re´sultats d’exploitation des questionnaires permettent d’observer que les maladies oste´oarticulaires et la souffrance mentale sont en teˆte des pathologies a` l’origine de l’inaptitude. Il apparaıˆt e´galement que les salarie´s inclus pre´sentent les caracte´ristiques suivantes : principalement des salarie´s aˆge´s de 50 ans ou plus, de faible niveau de qualification avec une surrepre´sentation fe´minine. Dans la majorite´ des cas, l’inaptitude conduit au licenciement. Douze mois plus tard, 19 % des re´pondants sont en emploi, 39 % en recherche d’emploi, et 31 % sont dispense´s de recherche d’emploi. Les variables positivement associe´es au retour a` l’emploi dans le de´lai de 12 mois sont un aˆge infe´rieur a` 40 ans et au moins le baccalaure´at comme niveau de formation initiale. Il est e´galement a` relever que les personnes de´clare´es inaptes au poste pour une pathologie du champ de la souffrance mentale sont plus nombreuses a` eˆtre en emploi que les autres. Les entretiens re´alise´s apportent une information comple´mentaire sur l’histoire professionnelle des salarie´s de´clare´s inaptes et permettent de voir comment s’est construite l’inaptitude, ainsi que le parcours apre`s le licenciement.
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