EpiNano : les travailleurs en nanomatériaux sous surveillance

EpiNano : les travailleurs en nanomatériaux sous surveillance

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techno-épidémiosurveillance

Les nanomatériaux sont des matériaux composés pour tout ou partie de nano-objets (objets présentant une dimension entre 1 et 100 nm) leur conférant des propriétés spécifiques à l’échelle nanométrique. Les nanotechnologies et les nanomatériaux ont un essor important. Ce développement interroge sur les risques pour la santé d’une exposition professionnelle ou environnementale aux nanomatériaux. La Direction générale de la santé (DGS) et de la Direction générale du travail (DGT), pour une veille des nanomatériaux, ont mandaté l’Institut de veille sanitaire (InVS) pour une surveillance épidémiologique des travailleurs potentiellement exposés. Il s’agit d’un suivi généraliste des éventuels effets sur la santé à

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EpiNano : les travailleurs en nanomatériaux sous surveillance

moyen et long terme d’une exposition professionnelle et de permettre la mise en place d’études ciblées pour explorer des hypothèses de recherche spécifiques. Le dispositif EpiNano 1 prévoit 3 étapes dont les deux premières impliquent une coopération avec des entreprises : inclusion des entreprises (par questionnaire adressé aux entreprises), repérage

des postes exposant potentiellement aux nanomatériaux et caractérisation semi-quantitative de l’exposition, inclusion des salariés affectés ou intervenants à ces postes (par auto-questionnaire) et leur suivi. L’absence d’hypothèse sur les risques pour la santé d’une exposition aux nanomatériaux et les nombreuses incertitudes inhérentes au projet conduisent à adopter une

démarche pragmatique et à proposer un dispositif initial de surveillance simple mais évolutif. Le suivi sanitaire sera orienté sur la surveillance des effets respiratoires et cardiovasculaires, mais conservera un caractère généraliste, correspondant à une surveillance épidémiologique. La cohorte servira en outre d‘infrastructure pour la mise en place d’études explorant des hypothèses de recherche spécifiques, telles recherche et validation des indicateurs biologiques d’exposition et/ou d’effets précoces ou encore études transversales ou cas-témoins sur une pathologie ou un événement de santé particulier. | Y.-M. D.

source InVS. www.invs.sante.fr note 1. Responsable EpiNano : Dr Irina Guseva Canu, InVS, Département santé travail. epinano@invs. sante.fr.

risques professionnels

Les accidents d’exposition au sang (AES) régressent en milieu hospitalier mais restent préoccupants chez les infirmiers (IDE) libéraux, selon une enquête de la Fédération nationale des infirmiers (FNI) et du Groupe d’étude sur le risque d’exposition des soignants aux agents infectieux (GERES), soutenue par BD (Becton Dickinson), IDIV engagé dans la sécurité biologique des professionnels de santé. BD s’associe à la sensibilisation de la FNI et du GERES sur les AES, problème quotidien des IDE libéraux. Une enquête chez 1 870 infirmières libérales donne la mesure de l’urgence de solutions, alors que le JO du 31/8/2013 a publié un arrêté sur la prévention des risques

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AES : 62 % des IDE libéraux touchés au moins une fois

biologiques par contact avec des objets perforants contaminants, adapté de la directive européenne 2010/32/UE. Selon le GERES, les IDE sont à l’origine d’un peu plus de la moitié des 30 000 déclarations d’AES annuels dans les établissements de santé, mais le taux d’AES des IDE libéraux serait près de 10 fois supérieur, les

libérales effectuant 3 à 4 fois plus de gestes invasifs que les hospitalières. L’enquête (octobre-novembre 2013) montre que 62 % des IDE libéraux ont été victimes d’un AES par piqûre d’aiguille dans leur carrière, 50 % au cours de l’année écoulée. Mais seules 19 % des libérales ont consulté un médecin hospitalier, jugeant le risque minime ou nul, 52 % ne connaissant pas la conduite à tenir après AES, 80 % jugeant les informations insuffisantes ou inexistantes ! Pour un AES hospitalier, la procédure est claire, alors qu’une IDE libérale doit connaître le service hospitalier référent et faire elle-même la démarche. D’où sous-déclaration et insuffisance de prise en charge des AES des IDE libérales. Il est important après AES de nettoyer la plaie à

OptionBio | Jeudi 12 juin 2014 | n° 510

l’eau et au savon puis avec un produit désinfectant, et se rendre dans les 4 h dans un service hospitalier expert/référent pour évaluer le risque de contamination par VIH, le VHB ou VHC et discuter d’un traitement. Les dispositifs sécurisés (injection, prélèvement) sont plus utilisés à l’hôpital public qu’en établissements privés ou en libéral. Or l’efficacité des DM sécurisés dans la réduction des AES est reconnue par la directive européenne. Pour les IDE libéraux travaillant avec un LBM, la convention qui les lie peut prévoir la mise à disposition de matériels de sécurité mais si ce n’est pas le cas, le surcoût reste à la charge des IDE. | Y.-M. D. source BD France. www.bd.com/fr. BD propose dispositifs, conseils et évaluation des procédures de sécurité sur www.bd.com/europe/safety/fr.

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