EPI-CLIN 2013 / Revue d’E´pide´miologie et de Sante´ Publique 62S (2014) S37–S46 L’estimation de l’efficacité des nouveaux anticoagulants oraux sur le critère primaire était plus importante à partir des études PROBE (5 essais, 22 947 patients ; RR = 0,76, IC95 % 0,65–0,90) comparé aux études en double insu (3 essais, 36 387 patients ; RR = 0,88, IC95 % 0,78–0,98), soit une majoration non significative de 16 % (test d’interaction p = 0,17). L’interaction était évidente pour les AVC hémorragiques (test d’interaction p = 0,05) avec une majoration de 72 % de l’effet traitement dans les études PROBE (RR = 0,32 ; IC95 % 0,20–0,49) par rapport études en double insu (RR = 0,55 ; IC95 % 0,41–0,73). Aucune autre interaction n’a été significative sur les autres critères. Conclusions.– Les études PROBE peuvent influencer les résultats d’un essai clinique en faveur du nouveau traitement. Cependant, l’influence d’un facteur confondant comme la classe pharmacologique ne peut être exclue. L’étude avec l’edoxaban dont le suivi est en cours, devrait permettre d’affiner les estimations. Il s’agit de rester prudent lors des comparaisons indirectes de ces molécules entre elles lors des méta-analyses en réseau. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.12.027
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Les scores de mortalité gériatriques sont-ils applicables aux sujets âgés atteints de cancer ? Résultats de l’étude de cohorte ELCAPA F. About, S. Bastuji-Garin, P. Caillet, A. Le Thuaut, E. Liuu, E. Paillaud, F. Canouï-Poitrine LIC EA4393, université Paris Est Créteil (UPEC) ; Assistance publique– Hôpitaux de Paris, Créteil Introduction.– L’estimation de l’espérance de vie est fondamentale chez les patients atteints de cancer pour le choix d’un traitement curatif ou non. C’est encore plus vrai chez les patients âgés en raison des comorbidités compétitives. De nombreux scores de mortalité, combinant comorbidités, antécédents et anomalies biologiques, ont été développés chez les sujets âgés. Les objectifs étaient de rechercher l’ensemble des scores de mortalité génériques développés chez les sujets âgés et de tester leur validité dans une cohorte de patients âgés atteints de cancer. Mate´riel et me´thodes.– Les scores de mortalité ont été sélectionnés à partir d’une recherche MEDLINE (janvier 1968–février 2012). Les patients étaient issus de la cohorte prospective ELderly CAncer Patients (ELCAPA) composée des patients consécutifs âgés de 70 ans ou plus ayant un cancer et adressés à la consultation d’oncogériatrie de l’hôpital Henri-Mondor depuis janvier 2007. A l’inclusion, tous les patients ont eu une Evaluation gériatrique approfondie, un examen clinico-biologique et un suivi minimal de un an. Le décès a été recherché par le dossier médical et le contact des mairies de naissance. Pour chaque patient, les scores de mortalité sélectionnés ont été construits rétrospectivement à partir des éléments recueillis à l’inclusion. La calibration des scores a été évaluée avec le test d’Hosmer-Lemeshow et leur discrimination par l’aire sous la courbe ROC (AUC). L’analyse a été conduite sur les cas complets puis sur l’ensemble de la cohorte avec imputation multiple des données manquantes par la méthode des équations chaînées. Re´sultats.– Sur 13 794 articles éligibles, nous avons identifiés 12 scores de mortalité à un an. Aucun n’avait été développé, ni validé, dans une population de patients cancéreux. Avec les données d’inclusion d’ELCAPA, nous avons pu construire six scores : l’indice de comorbidités de Charlson (Charlson, 1987, 17 items), sa modification par Romano (Romano’s Charlson, 1993, 15 items), le G-CIRS (1968, 14 items clinico-biologiques), le score de Walter (2001, six items clinico-biologiques), d’Elixhauser (1998, 21 items clinico-biologiques) et de Gagne (2010, 20 items clinico-biologiques). Tous, à l’exception du G-CIRS avaient un item cancer (métastatique ou non). Au total, 489 patients ont été inclus (âge moyen, 79,4 ans, 52,6 % de femmes, 48,4 % au stade métastatique, 28,5 % avec un cancer colorectal, 26 % un cancer du sein et 11,2 % un cancer de prostate). Le taux de mortalité à un an était de 42,2 %. Dans l’analyse des cas complets (n = 306), tous les scores, à l’exception du Charlson (p Hosmer-Lesmeshow = 0,18), avaient une calibration adéquate (p Hosmer-Lesmeshow > 0,20). Le Romano’s Charlson avait une discrimination de 0,75 (IC95 % : 0,66–0,84), le G-CIRS de 0,76
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[0,67–0,85], l’Elixhauser de 0,79 [0,70–0,87], le Gagne de 0,80 [0,72–0,87] et le Walter de 0,83 [0,73–0,91]. Des résultats similaires ont été obtenus après imputation des données manquantes. Conclusion.– Notre étude suggère une bonne validité des scores génériques de mortalité à un an appliqués à une population de patients âgés atteints de cancer à l’exception du Charlson. Parmi les six scores testés, le Walter et le Gagne avaient une très bonne discrimination (AUC > 0,80). Ces deux scores étaient clinico-biologiques. Le Walter avait l’avantage du faible nombre d’items à recueillir (six items : sexe, statut fonctionnel, insuffisance cardiaque, cancer métastatique ou non, créatinine et albumine). http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.12.028 C-6
Estimation d’un seuil socialement significatif de la détérioration de l’utilité mesurée chez les donneurs vivants de rein K. Hossein a, J. Hubert b, M. Ladrière b, F. Guillemein b a Inserm CIC-EC, service d’épidémiologie et évaluation cliniques, centre d’épidémiologie clinique, Vandœuvre-lès-Nancy, France b CHU de Nancy, Nancy, France Introduction.– Les mesures de qualité de vie (QV) permettent de dériver une utilité indirecte (varie de 0 à 1), expression des préférences des individus en l’associant à la valeur sociétale accordée à chaque niveau de QV. Le changement d’utilité peut être considéré par le concept de différence minimale importante (minimal important difference : MID). Transposé à l’utilité le MID permet d’avoir un seuil d’interprétation du changement inter ou intra groupes. Chez les donneurs vivants de rein la QV après la transplantation est généralement équivalente ou meilleure à celle de la population générale, et peu présentent une détérioration de celle-ci. L’objectif de cette étude est de : – décrire le changement d’utilité chez les donneurs avant et trois mois après (j90) la transplantation rénale ; – déterminer une détérioration minimale importante (DéMI) de l’utilité chez les donneurs vivants. Me´thodes.– L’analyse a été effectuée à partir des données préliminaires de l’étude multicentrique DOVIREIN. Les données socio-démographiques et cliniques ont été recueillies et l’utilité dérivée de QV a été mesurée par les questionnaires SF-6D et EQ-5D, avant et trois mois après la transplantation. Pour estimer la DéMI deux méthodes ont été utilisée : – la méthode basée sur une référence externe (RE) avec une question de santé globale ; – la méthode basée sur la distribution du score (DS) par calcul de la mesure de l’erreur standard. Re´sultats.– Au total, 228 donneurs ont été inclus avec une moyenne d’âge de 49,66 ans (10,71) et 59,2 % étaient de sexe féminin. Le score moyen d’utilité avant transplantation était de 0,932 (0,091) par l’EQ-5D, et 0,834 (0,085) par le SF-6D. Au total, 211 donneurs pour l’EQ-5D et 192 pour le SF-6D ont répondu aux deux temps de mesure permettant l’estimation du changement d’utilité. Par la méthode RE, la DéMI de l’utilité était de 0,112 pour l’EQ-5D, avec 19,8 % des donneurs en dessous de ce seuil et 0,128 pour le SF-6D et 30,7 % des donneurs qui étaient en dessous du seuil. Par la méthode DS, la DéMI de l’utilité par l’EQ-5D était de 0,076 et une proportion de 35,4 % des donneurs en dessous du seuil, et de 0,073 par le SF-6D et une proportion de 43,2 % des donneurs en dessous de ce seuil. Conclusion.– À court terme une diminution statistiquement significative de l’utilité est observée chez les donneurs vivants de rein. Le DéMI permet de mieux cerner les donneurs avec une détérioration socialement significative. Leur proportion varie selon l’instrument et la méthode utilisés. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.12.029 C-7
Modélisation coût–efficacité de plusieurs stratégies de supplémentation en vitamine D dans la population des plus de 65 ans K. Zarca a, I. Durand-Zaleski a, C. Roux b, A.-M. Schott-Pethelaz c,