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Médecine et maladies infectieuses 49 (2019) S12–S14
20es Journées Nationales d’Infectiologie
Communications orales libres : infections ostéo-articulaires
COL05-01
COL05-02
Durée de Traitement des Infections sur Prothèses Ostéo-Articulaires (DATIPO) : étude randomisée 6 versus 12 semaines
Étude de l’association de chirurgie par couverture par lambeaux et antibiothérapie courte dans la prise en charge d’ostéites sur escarre
L. Bernard 1 , G. Groupe datipo 2 CHU Bretonneau, Tours, France 2 Groupe DATIPO
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Introduction La durée de traitement antibiotique des infections sur prothèses ostéo-articulaires (IPOA) n’est pas définie. Nous présentons les résultats d’un essai randomisé, en 2 groupes parallèles de non-infériorité comparant 6 s à 12 s de traitement des IPOA. Matériels et méthodes Les critères d’inclusion associaient un diagnostic clinique et microbiologique (prélèvements per-opératoires). Le critère d’évaluation était le pourcentage de succès à 24 mois défini par l’absence de récidive infectieuse et validé par un comité indépendant de validation. Résultats Durant 3 ans et 2 mois, 410 patients, dont 67,6 % (n = 273) hommes ont été randomisés (205 dans le bras 12 s, 205 dans le bras 6s, 6 patients ont été exclus secondairement). L’âge moyen des patients était de 68,9 ans. La durée moyenne d’évolution des signes infectieux avant la prise en charge chirurgicale était de 17,5 jours. Initialement 36 % (n = 145) des patients étaient fébriles. Les principales bactéries responsables étaient le staphylocoque coagulase négative 36,6 % (n = 148), le staphylocoque doré 34,6 % (n = 140), les streptocoques non entérocoques 14,2 %(n = 58). Les différentes chirurgies ont été : le lavage articulaire 41,3 % (n = 167), le changement prothétique en 1 temps 37,1 % (n = 150), changement prothétique en 2 temps 21,5 % (n = 87). Les antibiotiques les plus prescrits en relais étaient : la rifampicine et les fluoroquinolones. La durée moyenne d’hospitalisation était de 14 jours. La description des échecs selon le bras retrouve : – Echec certain au même germe : 32 (60,4) échecs–G6 versus 15 (35,7 %)–G12 – Echec certain à un nouveau germe : 12 (22,6 %) échecs–G6 versus 17 (40,5 %)–G12. L’analyse en intention de traiter révèle : – Ensemble des patients (n échec/total. ( %), IC 95 %) : 45/203 (22,2) échecs/G6 vs 28/201 (13,9)/G12 s, 8,2 (0,7 à 15,7) – Lavage articulaire ((n échec/total. ( %)) : 23/75 (30,7) échecs/G6 versus 11/76 (14,5)/G12, 16,2 (2,8 à 29,0) – Changement en 1 temps (n échec/total. ( %)) : 3/75 (4,0) échecs/G6 versus 2/71 (2,8)/G12, 1,2 (−6,2 à 8,6) –Changement en 2 temps (n échec/total. ( %)) : 6/40 (15,0) échecs/G6 versus 2/41 (4,9)/G12, 10,1 (−3,7 à 24,6) Conclusion La non-infériorité du traitement de 6 semaines n’a pas pu être démontrée. Déclaration de liens d’intérêt d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
https://doi.org/10.1016/j.medmal.2019.04.045 0399-077X/
L. Noussair , B. Davido , C. Duran , F. Bouchand , C. Lawrence , J. Gaillard , M. Rottman , H. Chaussard , A. Dinh CHU Raymond-Poincaré, Garches, France Introduction Les ostéites sur escarre sont fréquentes parmi les patients blessés médullaires, et leur prise en charge optimale n’est pas connue. Nous avons évalué la prise en charge de notre centre, qui consiste en une chirurgie en un temps avec curetage et couverture par lambeaux, suivie d’une antibiothérapie courte. Matériels et méthodes Nous avons réalisé une étude rétrospective monocentrique (du 1er mai 2015 au 30 septembre 2018), sur les patients blessés médullaires traités pour ostéites sur escarre périnéale. Ont été inclus tout patient ayant été traité par chirurgie, suivi d’une antibiothérapie (de 7 ou 10 jours). Le critère principal était l’échec à 45 jours de la chirurgie défini par un critère composite : (i) désunion, (ii) signes locaux d’inflammation, (iii) sepsis, ou (iv) antibiothérapie additionnelle. Nous avons également analysé les facteurs de risque d’échec, et la proportion d’échec en fonction de la durée de traitement et du délai à l’antibiothérapie efficace. Résultats Au total, 297 patients ont été inclus ; le sexe ratio (H/F) était de 1,08, et l’âge moyen de 53,9 ± 13,9 ans. Concernant la blessure médullaire, 207 (69,7 %) patients étaient paraplégiques. Les principales bactéries identifiées étaient : Enterobacteriaceae sp. (n = 174 ; 58,6 %), staphylocoques coagulase négative (n = 171 ; 57,6 %), Staphylococcus aureus (n = 170 ; 57,2 %), Streptococcus sp. (n = 128 ; 43,1 %), Corynebacterium striatum (n = 132 ; 44,4 %), Enterococcus faecalis (n = 95 ; 32,0 %), anaérobies (n = 94 ; 31,6 %). Des bactéries multirésistantes (BMR) étaient impliquées dans 60 (20,2 %) cas, dont 48 (16,2 %) épisodes avec S. aureus résistant à la méthicilline, et 23 (7,7 %) cas avec Entérobactéries productrices de béta-lactamases à spectre étendu. Le taux de guérison était de 85,2 % (n = 253). Les échecs étaient dus à une désunion (n = 37 ; 12,5 %), une antibiothérapie additionnelle (n = 28 ; 9,4 %), des signes locaux d’inflammation (n = 22 ; 12,5 %), ou un sepsis (n = 3 ; 1,0 %). Le seul facteur de risque d’échec retrouvé en analyse multivariée était un prélèvement per-opératoires positif à bactérie anaérobie (OR 2,78 [1,21 ; 6,41]). Une durée de traitement antibiotique courte de 7 jours et un retard à l’antibiothérapie efficace n’étaient pas associés à un sur-risque d’échec (p = 0,4283 et p = 0,7075, respectivement). De même, la présence de BMR dans les prélèvements per-opératoires positifs n’influenc¸ait pas non plus le pronostic (p = 0,6515). Conclusion D’après notre cohorte, une prise en charge des ostéites sur escarre parmi les patients blessés médullaires par chirurgie et couverture par lambeaux, suivie d’une antibiothérapie courte de 7 jours semble efficace et permet de réduire l’exposition antibiotique dans cette population ayant déjà une forte prévalence de BMR.
20es Journées Nationales d’Infectiologie / Médecine et maladies infectieuses 49 (2019) S12–S14 Déclaration de liens d’intérêt d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de leins
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CH de Tourcoing, Tourcoing, France CHRU de Tours, sous l’égide des membres du réseau des CRIOAC, Tours, France 10
https://doi.org/10.1016/j.medmal.2019.04.046 COL05-03
Infections ostéo-articulaires sur matériel à Pseudomonas aeruginosa : expérience d’un centre de référence franc¸ais M. Cerioli , C. Batailler , A. Conrad , S. Lustig , M.H. Fessy , F. Laurent , F. Valour , C. Chidiac , T. Ferry Hospices Civils de Lyon, Lyon, France Introduction Les infections ostéo-articulaires (IOA) sur matériel à Pseudomonas aeruginosa comptent parmi les IOA les plus difficiles à traiter. L’objectif de cette étude était d’analyser les facteurs thérapeutiques associés à leur pronostic. Matériels et méthodes Étude rétrospective monocentrique observationnelle de toutes les IOA sur matériel documentées à P. aeruginosa prises en charge dans notre centre entre 2011 et 2018. Les patients ont été classés selon le succès ou l’échec thérapeutique et leurs caractéristiques comparées par des tests nonparamétriques. Les facteurs associés au succès thérapeutique ont été déterminés en analyse univariée et multivariée (modèle de Cox). Résultats Quatre-vingt-dix patients (H/F 1,6 ; âge médian 60 ans, intervalle interquartile [IQR], 47–72) ont été inclus, présentant une infection sur prothèse articulaire (n = 30, 33 %) ou sur autre type de matériel (n = 60, 66 %), d’évolution aiguë (n = 56, 62 %) ou chronique (n = 26, 29 %). Soixante-six (73 %) infections étaient polymicrobiennes. La durée médiane de suivi après chirurgie était de 20 mois (IQR, 9–37). Vingt-trois (26 %) patients ont présenté un échec thérapeutique. Cinquante-six (62 %) patients ont bénéficié d’un traitement chirurgical optimal, incluant arthrotomie-lavage pour IOA aiguë (n = 21), changement du matériel en 1 ou 2 temps pour IOA chronique (n = 33) ou amputation (n = 2). Le traitement chirurgical optimal était associé au succès thérapeutique en analyse univariée (p = 0,003). Concernant l’antibiothérapie, 64 (71 %) patients ont rec¸u une antibiothérapie initiale efficace sur P. aeruginosa, 81 (90 %) ont rec¸u une antibiothérapie efficace par voie IV pendant minimum 3 semaines et 79 (88 %) ont été traités par ciprofloxacine : ces trois facteurs étaient associés au succès thérapeutique en analyse univariée (p = 0,02, p = 0,02 et p < 0,001, respectivement). En analyse multivariée, le traitement chirurgical optimal (hazard ratio [HR] 0,32, intervalle de confiance à 95 % [IC95] 0,11–0,98, p = 0,045), une antibiothérapie efficace par voie IV pendant minimum 3 semaines (HR 0,15, IC95 0,004–0,054, p = 0,003) et un traitement par ciprofloxacine pendant minimum 3 mois (HR 0,23, IC95 0,07–0,75, p = 0,015) étaient des facteurs indépendants associés au succès thérapeutique des IOA sur matériel à P. aeruginosa. Conclusion La stratégie chirurgicale a un impact significatif sur le pronostic des IOA sur matériel à P. aeruginosa. Nos résultats suggèrent par ailleurs qu’une antibiothérapie efficace par voie IV pendant 3 semaines ainsi qu’un traitement par ciprofloxacine pendant 3 mois sont nécessaires. Déclaration de liens d’intérêt d’intérêts.
S13
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
https://doi.org/10.1016/j.medmal.2019.04.047 COL05-04
Cohorte nationale prospective de prise en charge des infections ostéo-articulaires complexes : description et analyse qualité de la base de données A. Lemaignen 1 , M. Grare 2 , A. Gougeon 3 , T. Ferry 4 , J.-Y. Jenny 5 , S. Marmor 6 , D. Mainard 7 , P. Astagneau 8 , E. Senneville 9 , L. Bernard 10 1 CHRU de Tours, Tours, France 2 CHU de Toulouse, Toulouse, France 3 CHU de Rennes, Rennes, France 4 Hospices civils de Lyon, Lyon, France 5 CHRU de Strasbourg, Strasbourg, France 6 Groupe Hospitalier Diaconnesses - Croix Saint-Simon, Paris, France 7 CHU de Nancy, Vandoeuvre-les-Nancy, France 8 CPias Ile de France, Paris, France
Introduction Parmi les infections ostéo-articulaires (IOA), les IOA complexes (IOAC) sont associées à une morbidité et des coûts plus importants, et ont motivé en France la mise en place en 2008 du réseau des centres de référence en IOAC (CRIOAC) pour optimiser leur prise en charge au moyen de réunion de concertation pluridisciplinaires (RCP) hebdomadaires. Les données de ces RCP sont rentrées depuis fin 2012 dans un fichier national. Cette étude a pour objectif de décrire les caractéristiques de la base de données nationale (BDN) des CRIOAC et son analyse qualité. Matériels et méthodes Les données des 24 centres de référence ont été analysées entre 2012 et 2016. Une grille de contrôle a été créée à partir des dossiers médicaux pour 20 patients choisis de manière aléatoire dans chaque centre pour vérifier la cohérence des données recueillies dans la BDN. Résultats Entre 2012 et 2016, la BDN comprend 30 607 patients présentés en RCP (17 748 patients distincts), avec 6640 patients (37,4 %) présentés plus d’une fois en RCP et en moyenne 7,8 patients présentés à chaque RCP (s = 4,7). Il y a peu de données manquantes (DM) (< 5 %) pour : âge, sexe, site infecté, antibiothérapie postopératoire, complexité et résumé de l’histoire clinique ; un taux modéré (< 20 %) pour : côté infecté, type d’infection, microbiologie et chirurgie proposée (bien que pour ces 2 dernières variables, certains centres affichent jusqu’à 42 et 36 % de DM respectivement) ; et un taux élevé (> 40 %) pour : poids, taille, IMC, comorbidités, score ASA, créatinine et CRP. La grille de contrôle a pu être analysée pour 8 villes à ce jour. Sur les données analysées, la cohérence moyenne était de 87,8 % (min = 83,8, max = 94,9 %). Conclusion La BDN des CRIOAC constitue une cohorte de prise en charge des IOAC uniques, avec un fort potentiel. Pour les centres analysés, la cohérence des données est bonne. Cependant le nombre élevé de DM pour certaines variables constitue une limite importante. Une analyse textuelle semi-automatisée des données non structurées (résumé, remarques chirurgicales etc.) pourrait permettre de répondre en partie au problème des DM. Déclaration de liens d’intérêt d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
https://doi.org/10.1016/j.medmal.2019.04.048 COL05-05
Infections de prothèse articulaire à Candida sp :une série de 21 cas C. Fourcade 1 , A. Bouige 1 , J. Lourtet-Hascouet 2 , L. Gautié 1 , P. Marlin 1 , A. Bicart-See 1 , G. Krin 1 , G. Giordano 1 , E. Bonnet 1 1 Hôpital Joseph-Ducuing, Toulouse, France 2 Hôpital Saint-Joseph, Paris, France Introduction Les infections de prothèse articulaire à Candida sp.(IPAC) sont rares et difficiles à traiter. L’objectif était d’étudier les caractéristiques clinicobiologiques des IPAC et leur prise en charge. Matériels et méthodes Nous avons conduit une étude rétrospective dans deux hôpitaux franc¸ais incluant toutes les IPACentre 2011 et 2018. Résultats Au total, 21 patients ont été inclus. L’âge médian était de 74 ans, 57 % était des hommes, le score médian de Charlson était de 4 et un seul patient était sous traitement immunosuppresseur (corticothérapie). L’IPAC était localisée à la hanche (n = 12), au genou (n = 8) et à l’épaule (n = 1). Une médiane de 3 chirurgies avait été réalisée sur la prothèse concernée avant le diagnostic, et pour tous une infection bactérienne de la prothèse avait été rapportée. Plusieurs antibiotiques avaient été prescrits (nombre médian de 3) et le délai médian entre la dernière chirurgie et le diagnostic d’IPAC était de 35 jours. Une seule IPAC était d’origine hématogène. Le nombre médian de prélèvements peropératoires était de 5. L’espèce prédominante était Candida albicans(n = 12), suivie de C. parapsilosis(n = 6), C. grablataet C tropicalis. Une co-infection bactérienne était présente dans la moitié des cas, représentée majoritairement par Staphylococcus epidermidis(n = 6). Dix patients ont eu au moins 2 chirurgies et deux en ont eu 4. La première chirurgie était un changement complet (n = 2), un retrait complet (n = 8), partiel (n = 5) ou une rétention de la prothèse (n = 5) et une arthrodèse (n = 1). La prothèse a été finalement retirée chez 16 patients. La durée moyenne du traitement antifongique était de 133 jours, débuté par fluconazole (n = 9), caspofungine (n = 8) ou amphotericine B liposomale (n = 4).