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MYCMED-734; No. of Pages 6 Journal de Mycologie Médicale (2017) xxx, xxx—xxx
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´RALE/GENERAL REVIEW REVUE GE´NE
Étude de l’infectivité des Candida sur cathéters vasculaires périphériques prélevés du Centre Hospitalier Universitaire de Tlemcen Study of the infectivity of Candida on peripheral vascular catheters collected from the University Hospital of Tlemcen A. Seghir a,*,b, Z. Boucherit-Otmani a, K. Boucherit a,c, L. Sari-Belkharroubi a a
` se et activite ´ biologique, universite ´ de Laboratoire antibiotiques antifongiques : physicochimie synthe ´ rie Tlemcen, Tlemcen, Alge b ´ de Saida, Saida, Alge ´ rie Universite c ´ rie Centre universitaire d’Ain Temouchent, Ain Temouchent, Alge Rec¸u le 26 de´cembre 2016 ; rec¸u sous la forme re´vise´e le 29 septembre 2017; accepte´ le 7 octobre 2017
MOTS CLÉS Bactéries ; Candida sp. ; Peripheral Vascular Catheters ; Infectivité
Résumé Les levures peuvent adhérer aux implants médicaux et causer des infections responsables d’une morbi-mortalité élevée parmi les patients hospitalisés. L’objectif de la présente étude est d’étudier l’infectivité sur cathéters vasculaires périphériques prélevés des services de chirurgie générale et de cardiologie du centre hospitalier universitaire de Tlemcen. Les résultats obtenus ont montré qu’à partir de 29 prélèvements altérés par les levures, 35 souches de Candida sp. ont été isolées. Cependant, Candida albicans est l’espèce la plus isolée dans un contexte infectieux. Les facteurs de risque qui ont accompagné les cas d’infections sont la durée d’implantation, le sexe masculin et la présence bactérienne. # 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
* Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Seghir). https://doi.org/10.1016/j.mycmed.2017.10.002 1156-5233/# 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Pour citer cet article : Seghir A, et al. Étude de l’infectivité des Candida sur cathéters vasculaires périphériques prélevés du Centre Hospitalier Universitaire de Tlemcen. Journal De Mycologie Médicale (2017), https://doi.org/10.1016/j.mycmed.2017.10.002
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A. Seghir et al.
KEYWORDS Bacteria; Candida sp.; Catheters Vascular Devices; Infectivity
Summary Yeasts can adhere to medical implants and cause infections responsible for high morbidity and mortality among hospitalized patients. The objective of this study is to investigate the infectivity on peripheral vascular catheters collected from general surgery and cardiology in University Hospital of Tlemcen. The results showed that from 29 samples altered by yeast, 35 Candida sp. strains were isolated. However, Candida albicans is the most isolated species in an infectious context. Risk factors that accompanied the infections are the duration of implantation, male gender, and bacterial presence. # 2017 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Introduction Les infections invasives sont responsables d’une importante mortalité parmi les patients hospitalisés dont le système immunitaire est diminué par des traitements ou des maladies immunodépressives. L’usage des cathéters intraveineux constitue un facteur de risque important. Ces dispositifs médicaux représentent un support idéal pour les pathogènes opportunistes, notamment ceux appartenant au genre Candida [1]. Malgré les mesures de précaution, l’ampleur des infections fongiques profondes ne cesse d’augmenter, cela est dû, d’une part, à l’émergence de nouvelles espèces pathogènes et la résistance accrue de certains microorganismes aux traitements habituels. [2,3] D’autre part, les bactéries et les levures présentes dans le même peuvent interagir pour causer des infections plus graves [4—6]. En effet, l’épidémiologie de ces infections a connu une évolution au cours de ces dernières années. C’est pourquoi, nous avons entrepris cette étude au centre hospitalo-universitaire de Tlemcen qui consiste à évaluer le taux d’infectivités fongiques et bactériennes sur les cathéters veineux périphériques et les facteurs de risque en cause.
Matériel et méthodes Prélèvements et cultures quantitatives (technique de Brun Buisson) Les prélèvements ont été effectués entre février et août 2012 des services de chirurgie générale (A et B) et de cardiologie du CHU de Tlemcen. Ces prélèvements ont été réalisés à partir des cathéters implantés pendant 48 heures et plus. Une fois prélevés, les cathéters ont été recueillis immédiatement dans des tubes secs stériles auxquels 1 mL d’eau physiologique est ajouté. Les tubes ont été agités au vortex pendant 2 minutes. Dans un premier temps, 10 mL de chaque échantillon ont été prélevés et mis en culture sur gélose au sang pendant 48 heures à 37 8C afin de rechercher les différents types d’infectivités, qui selon Brun-Buisson et ses collaborateurs [7] sont définies en fonction du nombre de colonies formées sur milieu gélosé. Nous distinguons : la contamination : culture positive non significative (< 103 UFC/mL) en l’absence de signes d’infection locaux ou généraux ; la colonisation : culture positive significative ( 103 UFC/ mL) en l’absence de signes d’infection locaux ou généraux ;
l’infection : culture positive significative ( 103 UFC/mL) en présence de signes d’infection locaux ou généraux. Dans un deuxième temps, 200 mL ont été prélevés et répartis à volume égale dans deux tubes différents. L’un destiné à la recherche des levures et auquel sont ajoutés 900 mL de milieu Sabouraud liquide, l’autre destiné à la recherche des bactéries et auquel sont ajoutés 900 mL de bouillon nutritif.
Isolement et identification de levures À partir des tubes présentant un trouble, des géloses de Sabouraud en boîte de Pétri ont été ensemencées par stries puis incubées à 30 8C pendant 24 à 48 heures. Chaque souche a été purifiée par passages successifs sur gélose Sabouraud et conservée à 4 8C sur gélose inclinée. L’identification des souches isolées a été réalisée par le Candida chrome agar (Sigma) et Candida Api (Biomérieux).
Résultats Durant la période allant de février à août 2012, nous avons prélevé 151 cathéters veineux périphériques du centre hospitalo-universitaire de Tlemcen. Nous remarquons que 29 prélèvements sont altérés par les levures dont 11 au service de cardiologie et 18 au service de chirurgie (Tableau 1). Nous avons également évalué les différents types d’infectivités fongiques sur les cathéters altérés. Les résultats obtenus (Fig. 1) montrent que les contaminations et les colonisations représentent 62 et 24 % respectivement, alors que les infections représentent 14 % des altérations. Les résultats de la répartition des différents types d’infectivités en fonction de certaines facteurs de risque (Tableau 2) montrent que la totalité des infections (100 %) ont été accompagnées d’une présence bactérienne, ces infections ont touché uniquement les hommes de moins de 60 ans (100 %), environ le tiers des contaminations et des Tableau 1
Taux de prélèvements positifs par service. Prélèvements altérés par les levures
Chirurgie A et B, n (%), n = 110 Cardiologie, n (%), n = 41 Total, n (%), n = 151
18 (16,36) 11 (26,82) 29 (19,20)
Pour citer cet article : Seghir A, et al. Étude de l’infectivité des Candida sur cathéters vasculaires périphériques prélevés du Centre Hospitalier Universitaire de Tlemcen. Journal De Mycologie Médicale (2017), https://doi.org/10.1016/j.mycmed.2017.10.002
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Infectivité des Candida sur cathéters prélevés du CHU de Tlemcen
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Quant à Candida glabrata et Candida famata sont responsable seulement des contaminations et des colonisations. Ces résultats montrent qu’une part importante (25 %) des infections est liée à la coexistence de deux souches de levures (C. albicans et C. parapsilosis) qui ont également co-colonisées environ 42 % des cathéters.
Discussion
Figure 1 Proportions des différents types d’infectivités fongiques au CHU de Tlemcen.
colonisations et 75 % des infections ont touché les cathéters qui sont resté implanter pendant 3 jours ou plus. À partir des 29 cathéters altérés par des levures, 35 souches sont isolées et identifiées, la Fig. 2 regroupe la répartition des espèces de levures isolées en fonction du type d’infectivité. Nous remarquons que Candida parapsilosis est principalement retrouvée lors des contaminations (66,66 %) et en plus faible proportion lors des colonisations et des infections (28,57 % et 25 % respectivement). En revanche, Candida albicans est plutôt impliquée dans les infections (50 %) et en plus faible proportion dans les colonisations (14,28 %).
Tableau 2
Le taux de contaminations est le plus élevé suivi des colonisations. Ces dernières peuvent être des étapes qui précédent l’infection. En effet, selon Stephan et ses collaborateurs [8], la souche colonisante est dans la plupart des cas une souche infectante, et selon Quinet [9] la colonisation du cathéter n’aboutit à une infection que dans 20 % des cas chez l’adulte et dans 8 % des cas chez l’enfant. Alors qu’en 2007, Gallien et al. [10] ont montré que l’infection du cathéter survient secondairement à une fongémie et le cathéter infecté constitue par la suite un réservoir qui entretient l’infection. Selon Wenzel et Gennings [11], définir les facteurs de risques des infections invasives permet de sélectionner les patients à haut risque et ainsi recourir rapidement à un traitement antibiotique préventif afin de réduire la mortalité de ces patients, il permet de recenser les autres facteurs de risques qui peuvent également être à l’origine des infectivités à savoir le sexe, l’âge et la durée de pose des cathéters. Le passage de la colonisation à l’infection dépend du niveau d’immunodépression du patient et concerne ceux qui présentent des facteurs de risques [12]. Selon nos résultats les facteurs de risques qui semblent avoir le plus d’impact sur la survenue des infections sont le sexe, l’âge
Répartition des types infectivités en fonction de certains facteurs de risque.
Âge (plus de 60 ans), n (%) Duré d’implantations du cathéter ( 3 jours), n (%) Homme, n (%) Bactéries, n (%)
Figure 2
Contamination, n = 18
Colonisations, n = 7
Infection, n = 4
4 5 6 2
2 2 2 5
0 3 (75) 4 (100) 4 (100)
(22,22) (27,77) (33,33) (11,11)
(28,57) (28,57) (28,57) (71,42)
Distribution des souches de levures isolées des cathéters en fonction du type d’infectivités.
Pour citer cet article : Seghir A, et al. Étude de l’infectivité des Candida sur cathéters vasculaires périphériques prélevés du Centre Hospitalier Universitaire de Tlemcen. Journal De Mycologie Médicale (2017), https://doi.org/10.1016/j.mycmed.2017.10.002
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A. Seghir et al.
et la durée de pose du cathéter. Ceci est en accord avec les données de la littérature qui citent la durée du cathétérisme comme l’un des principaux facteurs de risques spécifiques des infections liées aux cathéters [13]. Il en est de même pour le sexe, ou les hommes sont les plus touchés par les infections [14,42]. Par ailleurs, nous avons constatez que les patients âgés de 60 ans et plus ne sont pas touchés par infections. Ce résultat ne va pas dans le même sens que les travaux de Timsit et al. [16,17] qui ont montré que ce sont les patients âgés de moins d’un an et les plus de 60 ans qui sont les plus exposés. De nos résultats il ressort que les bactéries et les Candida peuvent coopérer dans le cadre d’une infection, en effet le processus d’infection à Candida stimule la croissance des bactéries et implique des dommages physiques aux tissus, permettant aux bactéries de pénétrer plus facilement [4,5]. L’effet amplificateur peut également être exercé également par les bactéries sur le pouvoir pathogène des levures. Cela est bien visible sur des photographies de microscopie confocale présentant une invasion plus profonde des tissus par les hyphes de Candida en présence des bactéries [6]. Toutes les souches de levures isolées appartiennent au genre Candida. Selon Toubas [18], les levures de ce genre sont les champignons les plus impliqués dans les mycoses invasives. Ce genre de levures occupe le quatrième rang des agents infectieux responsables de septicémies nosocomiales en terme de fréquence, et le premier en terme de mortalité [19]. Candida sp. comprend environ 200 espèces. La principale espèce pathogène est C. albicans [20]. Dans notre étude, cette espèce arrive numériquement au deuxième rang derrière C. parapsilosis, mais il est important de noter que C. albicans est responsable de la majorité des infections. La plupart des études épidémiologiques soulignent l’émergence des espèces non albicans durant les deux dernières décennies [20]. Cela reflète, au moins partiellement, une pression antifongique, visant à éliminer prioritairement C. albicans [15]. C. parapsilosis est l’espèce dominante parmi nos isolats. Ce taux est trop élevé comparé aux données disponibles car malgré la régression signalée de C. albicans, cette espèce garde toujours une faible dominance [21,22]. Selon de nombreuses études, le taux de C. parapsilosis dans les candidémies varie, mais ne dépasse pas 40 % [20,23—27,41]. Cela est en accord avec les résultats que nous avons obtenus puisque le taux important de colonisation et de contamination liés à C. parapsilosis n’est pas traduit par un taux d’infection équivalent (25 % seulement). La proportion des souches de C. parapsilosis qui passe de la colonisation à l’infection est moins importante et dépend de sa virulence. C. albicans demeure l’espèce la plus virulente [28,29]. C. glabrata n’a causées que des contaminations cela peut être expliqué par l’absence de diploïdie et de filamentation qui sont des attributs contribuant au caractère pathogène de C. albicans [30,31]. Parmi les espèces qui sont pas impliquées dans les infections nous avons isolées C. famata qui est une cause rare de candidoses. Les études épidémiologiques montrent que sa présence dans le contexte des infections varie de 0,2 % à 2 % des cas [32,33].
Par ailleurs, nous avons constaté que 25 % des infections sont liées à la présence de deux espèces différentes sur le même cathéter (C. albicans-C. parapsilosis), ce qui constitue un éventuel risque d’une fongémie mixte. Cette incidence serait sous-estimée particulièrement quand les hémocultures sont repiquées sur des milieux usuels tels que le Sabouraud sur lequel les espèces du genre Candida sont difficiles à distinguer. C’est pourquoi, l’utilisation de moyens plus sensibles dans la détection des associations de différentes espèces de Candida comme les milieux chromogènes et la PCR nichée a permis de révéler des fréquences relativement plus élevées [34—36]. Selon, certains auteurs, le traitement antifongique en monothérapie serait insuffisant pour une prise en charge optimale et serait associé à un taux de mortalité plus élevé chez les patients atteints de fongémie mixte [37]. Les fongémies mixtes surviennent principalement chez des patients avec des moyens de défense très amoindris et une co-morbidité particulièrement sévère comparés à ceux développant des fongémies monomicrobiennes et principalement à C. albicans prises souvent comme groupe de contrôle [37,38]. Aussi, selon les données de la littérature, C. albicans est retrouvée dans la majorité des fongémies mixtes. L’association la plus fréquente étant C. albicansC. glabrata suivie de C. albicans-Candida tropicalis et de C. albicans-C. parapsilosis [23,37,39,40]. Rappelons que c’est cette dernière association qui a été retrouvée dans notre étude.
Conclusion L’augmentation du nombre de situations d’immunodéficiences au cours de ces dernières décennies a crée un terrain favorable au développement des infections fongiques. Parmi les agents responsables de ces infections, les levures du genre Candida occupent une place prépondérante. Les résultats obtenus montrent que les levures seules ne sont pas impliquées dans les infections, en revanche, associées aux bactéries, elles causent la moitié de ce type d’infectivités. Les facteurs de risque qui ont accompagné les cas d’infections sont la durée d’implantation qui est égale ou supérieure à 3 jours et le sexe masculin. À partir des prélèvements altérés par les levures, Quatre espèces de Candida sp. sont identifiées, C. parapsilosis est l’espèce numériquement dominante au CHU de Tlemcen. Cependant, C. albicans est l’espèce la plus isolée dans un contexte infectieux.
Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
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Pour citer cet article : Seghir A, et al. Étude de l’infectivité des Candida sur cathéters vasculaires périphériques prélevés du Centre Hospitalier Universitaire de Tlemcen. Journal De Mycologie Médicale (2017), https://doi.org/10.1016/j.mycmed.2017.10.002
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