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Histoire
Étude de l'ouvrage intitulé « Application de la gymnastique à la guérison de quelques maladies avec des observations sur l'enseignement actuel de la gymnastique » De Napoléon-Alexandre Laisné Jean-Michel Lardry
L'OUVRAGE Cet ouvrage (Fig. 1) est paru en 1865 [1]. L'auteur (Fig. 2) dédie son livre au Dr Blache, ex-médecin de l'hôpital des Enfants malades à Paris, membre de l'Académie impériale de médecine.
L'AUTEUR [2–4] Napoléon Laisné (1811–1896) était professeur de gymnastique. Il effectue son service militaire en juin 1829 au 2e régiment de Génie à Arras où il participe à la construction d'un gymnase. Puis son service militaire se poursuit à Metz où il dirige le gymnase du régiment en tant que sous-officier (sergent). Ensuite, il part pour Lyon pour superviser la construction d'un gymnase militaire dans le quartier de la Croix-Rousse. Puis, direction Montpellier et enfin Paris où, en 1835, il est détaché au gymnase Normal où il est nommé sousinspecteur des travaux et des exercices (toujours dans le cadre de ses activités au 2e régiment de Génie). Là, il rencontre Francisco Amoros (1770–1848) gymnaste et colonel, directeur de l'école. Une fois ce service militaire terminé, il est appelé par les Dames du couvent des Oiseaux pour enseigner la gymnastique aux élèves de leur institution. En 1840, il prend la direction des gymnases des Lycées impériaux et enseigne aussi aux jeunes aveugles de la rue Saint-Victor. En 1842, il exerce aussi au lycée de Versailles. En 1846, il est désigné par le ministère de la Guerre pour dessiner toutes les machines de gymnastique demandées et agréées par la commission du règlement de la gymnastique militaire. Il intervient aussi à l'école Polytechnique et au collège Louis-le-Grand. En 1847,
IFMK de Dijon, 6B, rue de Cromois, 21000 Dijon, France le Conseil général des hôpitaux autorise Napoléon Laisné à donner des leçons de gymnastique à l'hôpital des Enfants malades. Après 4 mois d'essai sur des patients scrofuleux, les médecins de l'hôpital attestent que la gymnastique est un puissant moyen de guérison. On lui soumet alors d'autres types de patients (affections nerveuses comme la chorée par exemple). Devant les bons résultats obtenus et avec l'aval des médecins de l'hôpital, le 4 février 1848, le Conseil municipal de la ville de Paris nomme Napoléon Laisné professeur de gymnastique de l'hôpital des Enfants malades. À ce titre, il reçoit une rémunération alors que, jusqu'à cette nomination, ses activités étaient effectuées bénévolement. En 1849, il demande au directeur de l'hôpital des Enfants malades un terrain (à l'intérieur de l'hôpital) pour construire un gymnase. Au vu des bons résultats obtenus, ce terrain lui est accordé. Il propose alors de construire un gymnase lui-même avec l'aide de ses patients qui bénéficieront ainsi d'exercices gymniques tout trouvés. Fin 1850, la construction du gymnase est finalisée. La même année, il donne aussi des cours de gymnastique aux enfants de Sainte-Marie à l'hôpital de la Salpêtrière. En 1850, il publie « Gymnastique pratique » [5]. En 1851, il demande un terrain à l'intérieur de la Salpêtrière pour construire là-aussi un gymnase. La direction de l'hôpital le lui accorde. La construction de ce gymnase sera terminée en 1854. En 1851 toujours, il reçoit des mains du directeur de l'Assistance Publique de Paris la médaille de bronze de la société pour la qualité des services accomplis auprès des malades. En 1854, il établit un gymnase à l'hospice Bicêtre ainsi qu'à l'hôpital Sainte-Eugénie. La même année, grâce au directeur général de Adresse e-mail :
[email protected]
http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2015.12.006 © 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. 1
Pour citer cet article : Lardry J-M. Étude de l'ouvrage intitulé « Application de la gymnastique à la guérison de quelques maladies avec des observations sur l'enseignement actuel de la gymnastique » De Napoléon-Alexandre Laisné. Kinesither Rev (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2015.12.006
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Figure 2. Napoléon-Alexandre Laisné.
INTÉRÊT DE L'OUVRAGE
Figure 1. Première page de couverture du livre paru en 1865. Collection personnelle.
l'Assistance Publique (Mr Davenne) il bénéficiera de l'aide d'un professeur adjoint et d'une adjointe pour faire face à la lourde charge de travail. Ces nouvelles responsabilités lui permettent de recevoir un salaire régulier qui est particulièrement apprécié par l'intéressé qui, après avoir travaillé bénévolement pendant des années, voit enfin ses efforts récompensés comme il l'écrit lui-même « Il était temps que cela arrivât car, avec la meilleure volonté et toute l'énergie que me permettait ma nature, il m'eût été impossible de continuer pareil travail sans être rémunéré » [2]. Il publie la même année un livre « Gymnastique des demoiselles » [6]. En 1861, il fait établir un gymnase à l'hospice des Enfants assistés. Au cours de sa longue carrière, Napoléon Laisné se liera avec une de ses anciennes patientes (Clémentine Labegue) qui deviendra une de ses assistantes, puis son épouse. Devenue professeure de gymnastique, elle décèdera à l'âge de 40 ans [2].
Ce livre est un très bon témoignage de la pratique de la gymnastique1 appliquée à l'époque à des malades. Napoléon Laisné a incontestablement été un précurseur dans ce domaine. Il a sans doute été un des touts premiers gymnastes non médecins à faire intégrer officiellement la pratique de la gymnastique dans les hôpitaux. Le terme de « gymnastique » comprenait, au XIXe siècle deux aspects : la gymnastique proprement dite (les exercices physiques actifs) et les massages (appelés « frictions » et considérés comme des exercices physiques passifs). Il est un des rares gymnastes à avoir cherché à adapter les exercices de gymnastiques, qui étaient le plus souvent destinés à des militaires ou à des personnes saines, à des malades souffrant de troubles neurologiques. Cet ouvrage montre aussi la passion de cet homme pour l'art de la gymnastique et son abnégation à faire appliquer et reconnaître, pendant ses 18 ans d'interventions en milieu hospitalier, l'intérêt des exercices et du massage (qui est présenté comme un adjuvant aux exercices) comme outils thérapeutiques dans certaines maladies.
Gymnastique : Par le terme de gymnastique il faut entendre, à l'époque, la gymnastique avec exercices passifs et actifs tels qu'on les entend actuellement, mais aussi le massage, la danse, les exercices vocaux (chant), la canne, l'escrime, les haltères, tir à l'arc, lutte, etc.
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Pour citer cet article : Lardry J-M. Étude de l'ouvrage intitulé « Application de la gymnastique à la guérison de quelques maladies avec des observations sur l'enseignement actuel de la gymnastique » De Napoléon-Alexandre Laisné. Kinesither Rev (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2015.12.006
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CONTENU En introduction l'auteur précise : « Je n'ai jamais pris sous ma responsabilité propre le traitement d'une maladie quelconque et je n'ai jamais agi que quand le malade m'a été confié par le docteur ». Cette phrase montre bien les relations très respectueuses, voire condescendantes entre les médecins et les gymnastes de l'époque. Dans sa longue préface (30 pages) l'auteur tient à bien préciser la signification de différents termes (certains d'entre eux ayant une valeur historique) pouvant être utilisés concernant la pratique de la gymnastique. Il définit ainsi : le gymnasiarque : celui qui réglait souverainement la tenue et la police de tout le gymnase : il était dispensateur des récompenses et des châtiments ; le gymnaste : était placé sous les ordres du gymnasiarque. C'était une sorte de directeur principal qui joignait la théorie à la pratique du service et qui ordonnait les exercices, suivant les besoins de chaque constitution ; le xystarque : l'autorité du xystarque, ou chef des frictions, s'étendait seulement sur les parties du gymnase où s'exerçaient les athlètes. Ces parties où ils se frictionnaient s'appelaient les xystes. Le xystarque était un peu inférieur au gymnasiarque ; le pédotribe : gymnaste dont les connaissances se bornaient au détail mécanique des exercices qu'on faisait faire aux enfants ; les aliptes ou iatraliptes : personnes chargées d'oindre les athlètes. Ils étaient peut-être sous les ordres des xystarques ; l'épistate : était une sorte de préposé qui surveillait le gymnase ; gymnastique ou somascétique : noms synonymes d'exercices du corps ; callisthénie : ensemble des exercices du corps adaptés pour l'éducation physique des filles pour développer à la fois en elles la force et la beauté ; kinésithérapie : ou guérison par le mouvement. Procédé de gymnastique consistant à provoquer la contraction volontaire des muscles, pendant qu'on s'oppose à leur raccourcissement. Première partie du livre : « Application thérapeutique des exercices, du massage et des frictions à diverses indispositions et à quelques maladies parfois très graves. Résultats obtenus dans les hôpitaux et en ville ». Napoléon Laisné commence par citer le traitement des enfants présentant une chorée (appelée aussi danse de Saint-Guy). Entre chaque série d'exercices, il pratique des frictions sur les bras, le dos, les jambes. L'auteur cite plusieurs exemples d'enfants et d'adolescents traités par l'association « exercices, massages et frictions ». Selon l'auteur, après seulement quelques séances (entre 20 et 30) les malades ont guéri définitivement. L'auteur considère qu'il a été le premier à utiliser le massage et les frictions pour traiter la chorée. Il cite aussi les bons résultats obtenus dans d'autres pathologies comme par exemple : l'asthme, les maux de tête, les paralysies, les coliques hépatiques, les entorses et les séquelles de luxations. Deuxième partie du livre : « Introduction des exercices gymnastiques dans les hôpitaux » L'auteur évoque, à travers 43 observations (équivalentes à des « cas cliniques »), son expérience à l'hôpital des Enfants malades auprès de petits patients scrofuleux,
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choréiques, ou présentant des signes d'idiotie, d'épilepsie. Pour le traitement de la chorée qui est la principale indication signalée dans l'ouvrage, la gymnastique est associée selon les services et les hôpitaux avec d'autres traitements comme par exemple : les bains froids, les bains sulfureux, les bains de vapeur, le massage, les frictions au chloroforme, la prescription de Strychnine, de purgatifs, de carbonate de fer, d'opium seul ou associé à de la limaille de fer, d'infusions de fleurs de tilleul ou de fleurs d'oranger et même de vin de quinquina ou de vin coupé avec le l'eau minérale. . . La très grande majorité des observations décrites se termine par « guérison complète ». Exemple de séance de massage (observation no 43) : « L'enfant étant couchée sur son lit, on fait d'abord un massage général des membres et plus particulièrement des muscles du tronc, avec percussions légères de la main à plat sur les muscles du dos et sur les masses sacro-lombaires, frictions sur les parties latérales du cou avec massage modéré des muscles sterno-mastoïdiens et frictions sur la partie antérieure du larynx ». Napoléon Laisné signale que pour certains patients choréiques le nombre total de séances pouvait atteindre 600 à 700 en comptant celles réalisées en hôpital et celles réalisées au domicile du patient. Troisième partie : « De l'enseignement actuel de la gymnastique » L'auteur regrette que l'enseignement de la gymnastique ne soit pas adapté : « Bon nombre de ceux qui se sont mis à enseigner la gymnastique, ignorant même le mécanisme et les avantages des mouvements les plus élémentaires, se sont livrés, pour cacher leur insuffisance, à toute espèce de tours de force ou de mouvements excentriques qui n'ont jamais fait et ne feront jamais partie de la gymnastique rationnelle, c'està-dire de la gymnastique utile à la santé ». Sa seule référence est l'ouvrage du Dr Tissot [7]. Il regrette qu'entre la parution de ce livre (1780) et 1865, rien de nouveau n'a été entrepris, ni pensé dans le domaine de l'enseignement de la gymnastique en France. Napoléon Laisné regrette que la gymnastique à son époque soit trop déconsidérée car souvent employée par des professionnels insuffisamment formés à cette discipline : « Cet art, dis-je, qui touche aux choses les plus précieuses de la vie est abandonné presque tout entier aux militaires ; et si, par hasard, quelques sujets civils se mêlent de l'enseigner, ils manquent, pour la plupart, d'instruction et souvent d'éducation première ». Il a alors proposé, le 17 février 1865, mais sans obtenir de réponse, au ministre de l'Instruction publique de l'époque « d'établir et de fonder sur des bases dignes de notre civilisation une école normale de gymnastique générale [2]. On y formerait des gymnastes qui propageraient dans toutes les institutions de France les véritables principes de l'art (gymnastique médicale, massages, frictions, hydrothérapie, etc.) qu'ils auraient eux-mêmes appris dans l'établissement central ». Il insiste sur la nécessité d'un enseignement adapté « Sans quelques notions d'anatomie, je ne crois pas que l'application du massage, des frictions, l'emploi de l'eau froide et des mouvements passifs ou mixtes, puissent jamais provoquer de sérieux résultats ». Pour l'auteur, la gymnastique bien faite et bien appliquée va au-delà du simple conditionnement physique « Je voudrais enfin qu'on oubliât jamais de diriger cette éducation physique de manière à développer aussi toutes les qualités morales de l'homme. La gymnastique bien comprise doit rendre plus apte
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Pour citer cet article : Lardry J-M. Étude de l'ouvrage intitulé « Application de la gymnastique à la guérison de quelques maladies avec des observations sur l'enseignement actuel de la gymnastique » De Napoléon-Alexandre Laisné. Kinesither Rev (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2015.12.006
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Histoire à remplir tous ses devoirs, soit envers lui-même, soit envers ses semblables, soit même, j'ose dire, envers Dieu, qui l'a créé pour le travail et la vertu. Plus capable de se diriger et de se dompter, il serait plus respectueux envers les lois, plus dévoué pour le bien des autres hommes ses frères, et surtout pour le service de son pays ».
CONCLUSION Napoléon Laisné restera comme un des grands noms de la gymnastique française du XIXe siècle [3]. Cet ouvrage montre à l'évidence la passion de cet homme pour la gymnastique en général et celle adaptée aux malades en particulier. On peut affirmer sans conteste qu'il a participé au développement de cette discipline en France. Afin d'appuyer le bien-fondé de son travail il en devient par moments un peu excessif. Par exemple, toutes les observations décrites dans son ouvrage se terminent par « guérison complète », ce qui fait un peu sourire quand on prend connaissance de la gravité initiale de certains cas traités. Napoléon Laisné aime bien aussi se valoriser. Il n'hésite pas à s'auto-féliciter, ni à nous livrer des lettres de médecins, de politiques ou de patients le félicitant chaudement pour son travail. . . Il faut noter aussi que Napoléon Laisné a précédemment écrit d'autres ouvrages [5,6,8], et qu'il en écrira beaucoup d'autres par la suite entre 1865 et 1895, ce qui est tout à fait exceptionnel pour l'époque de la part d'un praticien non médecin.
Dans les hôpitaux Napoléon Laisné effectuait ce qu'on appelait à l'époque un « service ordinaire » c'est-à-dire qu'il effectuait des séances d'une heure et demie, trois fois par semaine, aux malades enfants ou adultes, en séance individuelle ou en groupe (les séances en groupe pouvaient réunir jusqu'à 100 enfants en même temps).
RÉFÉRENCES [1] Laisné NA. Application de la gymnastique à la guérison de quelques maladies. Paris: Librairie Leclerc, Imprimerie Jules Carro; 1865 [411 pages]. [2] Monet J. La naissance de la kinésithérapie. Société, histoire, médecine. Paris: Éd. Glyphe; 2009 [421 pages]. [3] www.cairn.info, , consulté le 2 septembre 2015. [4] Remondière R. Le masque et la plume ; histoire d'une professionnalisation en devenir (1790–1990);[thèse EHESS] 1996.
Que s'est-il passé en 1865 ? En France, le système constitutionnel et politique instauré le 2 décembre 1852 est le Second Empire. Louis-Napoléon Bonaparte, président de la République française, devient Napoléon III, empereur des Français. Ce régime politique succède à la Deuxième République et précède la Troisième République: 31 janvier : abolition de l'esclavage aux États-Unis; 10 mars : après le décès, en mars, du duc de Morny, demi-frère de Napoléon III et président du corps législatif, l'influence de l'impératrice Eugénie devient prépondérante; 14 avril : aux États-Unis, assassinat du président Lincoln; 26 avril : fin de la guerre de Sécession; 3 mai : début d'une longue visite de Napoléon III en Algérie; 11 mai : création des magasins « Le Printemps »; 21 juin : loi Duruy qui institue un enseignement secondaire spécial intermédiaire entre l'école primaire et les études secondaires classiques; 2 juillet : William Booth créé l'Armée du Salut au Royaume-Uni; 4 au 11 octobre : entrevue à Biarritz entre le chancelier Bismarck et Napoléon III qui soutiendra la politique anti-autrichienne de la Prusse; 15 octobre : le commerce des esclaves cesse au Dahomey; 24 décembre : aux États-Unis création du Ku Klux Klan; 30 décembre : naissance de l'écrivain Rudyard Kipling.
Déclaration de liens d'intérêts L'auteur déclare ne pas avoir de liens d'intérêts.
[5] Laisné NA. Gymnastique pratique contenant la description des exercices, la construction et le prix des machines et des chants spéciaux inédits,1re édition 1850 2e édition, Paris: J. Dumaine; 1879 [690 pages]. [6] Laisné NA. Gymnastique des demoiselles, ouvrage destiné aux mères de famille. Paris: Lelièvre; 1854 [148 pages]. [7] Tissot CJ. Gymnastique médicinale et chirurgicale. Paris: Bastien, in-12; 1780. [8] Laisné NA. Quelques conseils aux soldats,1re édition 1849 2e édition, Paris: Picard-Bernheim; 1884 [64 pages].
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Pour citer cet article : Lardry J-M. Étude de l'ouvrage intitulé « Application de la gymnastique à la guérison de quelques maladies avec des observations sur l'enseignement actuel de la gymnastique » De Napoléon-Alexandre Laisné. Kinesither Rev (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2015.12.006