L’Encéphale (2008) 34, 517—525
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journal homepage: www.elsevier.com/locate/encep
PSYCHOPATHOLOGIE
Étude exploratoire d’un questionnaire sur les troubles de la personnalité An exploratory study of a personality disorders questionnaire M. Bouvard ∗, P. Cosma Département de psychologie, université de Savoie, Jacob-Bellecombette, B.P. 1104, 73011 Chambéry cedex, France Rec ¸u le 5 avril 2006 ; accepté le 24 aoˆ ut 2007 Disponible sur Internet le 26 décembre 2007
MOTS CLÉS Trouble de la personnalité ; Dimensions normales de la personnalité ; Questionnaire des troubles de la personnalité ; Questionnaire de personnalité révisé et abrégé d’Eysenck
KEYWORDS Personality disorder; Normal personality dimensions; Personality Questionnaire; Eysenck Personality Questionnaire Revised-Abbreviated ∗
Résumé L’objectif de la recherche est d’évaluer un questionnaire sur les troubles de la personnalité dans un groupe d’étudiants franc ¸ais. Deux questionnaires ont été administrés, le questionnaire des troubles de la personnalité d’Hyler et le questionnaire de personnalité révisé et abrégé d’Eysenck. Les sujets ont été classés à partir de leurs réponses au questionnaire d’Hyler (le PDQ-4 plus) et un mini entretien en sujets contrôles ou sujets présentant un (ou des) troubles de la personnalité. Nous avons ensuite comparé les sujets ayant atteint le seuil pathologique à un trouble de la personnalité aux sujets indemnes de troubles de la personnalité et aux sujets présentant d’autres troubles de la personnalité (selon le PDQ-4 plus) sur les dimensions normales de la personnalité d’Eysenck. Cette étude préliminaire est le premier rapport concernant la version franc ¸aise du questionnaire sur les troubles de la personnalité d’Hyler. © L’Encéphale, Paris, 2008. Summary Introduction. — This exploratory study combined a preliminary evaluation of the French version of Hyler’s [Hyler S.E. Personality Questionnaire (PDQ-4 plus). New York: New York State Psychiatric Institute; 1994] Personality Diagnostics Questionnaire (PDQ-4 plus) with an investigation into whether Eysenck’s personality dimensions allow us to differentiate between subjects diagnosed by the PDQ-4 plus as showing at least one personality disorder (PD) and control subjects. Participants. — A group of 129 French undergraduate students completed the PDQ-4 plus, a self-report questionnaire designed to assess the 12 PDs of the DSM-IV (10 PDs and two additional diagnoses included in the appendix of the DSM-IV), and, at the same time, the Eysenck Personality Questionnaire Revised-Abbreviated (EPQ RA).
Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Bouvard).
0013-7006/$ — see front matter © L’Encéphale, Paris, 2008. doi:10.1016/j.encep.2007.08.006
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M. Bouvard, P. Cosma Methods. — The PDQ-4 plus diagnoses were scored using a two-stage process in which students with questionnaire scores at or above the threshold level for at least one PD (82 students = 63.56%) were asked to complete individual interviews about the PDs concerning them. In order to minimize the number of false positives generated, these interviews were scored using the Clinical Significance Scale. Following these interviews, 35 students (27.13%) were classified as showing one or more PDs. The remaining 84 students (72.87%) were classified as control subjects (no PDs). In the population as a whole, studies have shown the prevalence of any DSM-IV defined personality disorder to be between 9 and 15%; however, personality disorders are much more frequently diagnosed in younger subjects (Ekselius L., Tillfors M., Furmark T., & Fredrikson M. Personality disorders in the general population: DSM-IV and ICD-10 defined prevalence as related to sociodemographic profile. Personality and Individual Differences, 2001, 30: 311—320). The second step in the study was to compare EPQ RA scores for the control subjects, subjects showing a particular PD and subjects showing the other PDs. Results. — For all the PDs studied, the control subjects attained lower scores on the Neuroticism scale than the subjects showing one or more PDs. Subjects showing depressive or schizotypal PDs attained particularly high scores on the Neuroticism scale: a result that differentiates these subjects from the control subjects and from subjects showing other PDs. Scores on the Extraversion scale were similar for all the subjects with the exception of those showing depressive or schizotypal PDs. Subjects with a depressive or a schizotypal PD were generally more introverted than the control subjects and the subjects showing other PDs. Significant differences between all three groups of subjects were noted on the Psychoticism scale, at least for the PDs studied here. Psychoticism scale scores were generally higher for the subjects showing one or more PDs than for the control subjects, except in the cases of the subjects showing compulsiveobsessional and paranoiac PDs, whose Psychoticism scores were not significantly different from those of the control subjects. The Psychoticism scores for the subjects with antisocial (cluster B) or schizotypal (cluster A) PDs were statistically higher than the scores for the control subjects and for the subjects showing other PDs. In summary, Neuroticism was more prevalent among the subjects showing depressive and schizotypal PDs. In terms of extraversion, only subjects showing depressive and schizotypal PDs could be differentiated from the control subjects and from the subjects showing other PDs. Psychoticism was more prevalent amongst the subjects showing depressive and schizotypal PDs. Conclusion. — In order to verify the results of this preliminary study, which was carried out using a relatively small group of subjects, this work must be replicated using a larger and more representative group of subjects. © L’Encéphale, Paris, 2008.
Les critères diagnostiques de l’Association de psychiatrie américaine, le DSM-IV (APA, 1) comme les critères diagnostiques internationaux de l’Organisation mondiale de la santé (OMS, CIM 10) répertorient l’ensemble des troubles mentaux dont les troubles de la personnalité. Le DSM-IV place ces derniers sur un axe indépendant par rapport aux troubles de l’axe I et utilise un système plutôt catégoriel. Ainsi, le trouble de la personnalité peut coexister avec un trouble de l’axe I. Dix troubles de la personnalité ont été décrits et répertoriés dans le système américain, avec deux troubles de la personnalité encore à l’étude dans la version IV et décrits dans les annexes du manuel. Pour aider au diagnostic des troubles de la personnalité (l’axe II), des entretiens semi-structurés comme des questionnaires ont été créés. La comparaison d’un questionnaire avec un clinicien montre, en général, que le questionnaire génère plus de troubles de personnalité que le clinicien et que l’agrément clinicien/questionnaire est faible [13,14,15]. Des études sur le questionnaire de diagnostics de la personnalité d’Hyler montrent que le nombre de troubles de la personnalité est plus élevé dans le questionnaire que dans les entretiens, que se soit dans une population hospitalisée [10] ou dans une population de consultants [19]. Les
entretiens seraient moins sensibles aux faux positifs que les questionnaires. En revanche, ils demandent beaucoup de temps (deux à trois heures), en particulier avec des sujets présentant des troubles de la personnalité associés à une pathologie mentale (anxiété ou dépression, par exemple). Les questionnaires sont un moyen plus rapide pour établir un diagnostic que les entretiens semi-structurés, avec la limite citée. Le diagnostic établi par un clinicien à partir de ses connaissances d’un système diagnostique s’avère peu fidèle (fidélité interjuges), souvent il se limite à un diagnostic. Enfin, il établit son diagnostic à partir de sa connaissance historique et actuelle du sujet alors que les outils d’évaluation se situent dans un temps déterminé et permettent de visionner l’ensemble des troubles de la personnalité [25,26]. Ainsi, les études contrôlées demandent la confirmation du diagnostic clinique par des outils d’évaluation tels des entretiens semi-structurés ou des questionnaires. Pour faciliter la passation en situation clinique ou en recherche, les auteurs de deux entretiens (IPDE et SCID) font précéder l’entretien d’un questionnaire alors qu’Hyler [12] fait suivre son questionnaire sur les troubles de la personnalité d’un mini entretien. Le modèle catégoriel des catégories diagnostiques internationales en ce qui concerne les troubles de la personnalité
Étude exploratoire d’un questionnaire sur les troubles de la personnalité coexiste avec le modèle hiérarchique de la personnalité normale « soutenu » par les psychologues. La personnalité normale peut se décrire selon des dimensions fondamentales qui se subdivisent en sous dimensions ou facettes selon un modèle hiérarchique. Cette approche dimensionnelle de la personnalité a permis la recherche des dimensions fondamentales de la personnalité avec un consensus actuel autour de cinq dimensions (extraversion, agréabilité, conscience, névrosisme, ouverture). Le NEO PI R est le questionnaire le plus utilisé permettant d’évaluer les cinq grands facteurs. Cependant, des auteurs plus classiques, tels Eysenck et al., proposent un modèle dimensionnel à seulement deux, voire trois dimensions. Dans leur dernier modèle [8], trois dimensions fondamentales sont décrites. L’Extraversion se caractérise par l’émotion positive. Elle comprend des traits tels que, la sociabilité, l’activité, la domination, la recherche de sensation, l’affirmation de soi. Le névrosisme se caractérise par l’instabilité, l’émotion négative. Cette dimension comprend des traits tels que, la culpabilité, l’anxiété, le manque d’estime de soi, la timidité. Un sujet ayant un score élevé à cette dimension est décrit comme anxieux, inquiet, tendu avec une humeur souvent dépressive et des sentiments de culpabilité. La troisième dimension, le Psychoticisme, est la plus contestée du modèle : elle n’a pas été reprise dans les autres modèles dimensionnels contrairement aux deux autres dimensions. Elle se caractérise par l’impulsivité, la contrainte, voire une « dureté de l’esprit ». Elle comprend des traits tels que, l’agressivité, l’égocentrisme, l’impulsivité, la créativité, le comportement antisocial, le manque d’empathie. Pour certains, cette troisième dimension évaluerait le comportement antisocial qui précède la psychose tardive, voire la personnalité antisociale, elle représente pour Eysenck [7] à la fois un trait commun à toutes les psychoses et un continuum entre la conduite empathique et la conduite schizoïde. Des études ont recherché quelles dimensions fondamentales et quelles facettes du modèle des cinq grands facteurs pouvaient caractériser les troubles de la personnalité. En particulier, les dimensions « extraversion », « névrosisme » et « agréabilité » sont fortement associées aux troubles de personnalité, alors que les dimensions « conscience » et surtout « ouverture » le sont moins [2,4]. Ainsi, Blais [2] a étudié des patients ayant un trouble de la personnalité en comparant les diagnostics de l’axe II avec les dimensions des cinq grands facteurs. Le névrosisme, l’extraversion et l’agréabilité sont associés à six troubles de personnalité sur dix. La dimension « conscience » est corrélée trois fois de manière significative avec un trouble de personnalité. La dimension « ouverture » a seulement une corrélation significative avec un trouble de personnalité. Cette étude confirme, sur une population présentant des troubles de la personnalité, le peu de liens entre les troubles de la personnalité et les dimensions « conscience » et surtout « ouverture ». De la même manière, Jang, Livesley, & Vernon [16] ont mis en évidence les relations entre les trois dimensions fondamentales d’Eysenck (EPQ R) et un instrument dimensionnel d’évaluation des troubles de la personnalité de Livesley et Jackson. Les principaux résultats de l’analyse en facteurs sont que la dimension N capture une détresse psychologique générale, la dimension E se retrouve dans le même facteur que la personnalité antisociale ou la psychopathie, le troisième
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facteur est constitué par la dimension P, l’échelle de mensonge et le trouble des conduites. Wilberg et al. [27] ont administré le NEO-PI-R à des sujets présentant une personnalité borderline et des sujets présentant une personnalité évitante. La personnalité évitante est associée à des hauts niveaux de névrosisme et d’agréabilité, et à de bas niveaux d’extraversion et de conscience. La personnalité borderline de son côté, est associée à un haut niveau de névrosisme et à de bas niveaux d’agréabilité, d’extraversion et de conscience. La majorité des sujets (88 %) présentant une personnalité évitante ont des scores élevés à la dimension névrosisme et des scores faibles à la dimension extraversion alors que 65 % des sujets présentant une personnalité borderline ont des scores élevés à la dimension névrosisme et des scores faibles à la dimension agréabilité. Il semblerait donc que les dimensions permettant de différencier la personnalité borderline et la personnalité évitante soient l’extraversion et l’agréabilité. L’objectif de notre étude est d’explorer un questionnaire sur les troubles de la personnalité dans un groupe d’étudiants (n = 129). Dans un premier temps, un questionnaire sur les troubles de la personnalité (le PDQ-4 plus d’Hyler, [12]) a été administré en même temps que le questionnaire de personnalité révisé et abrégé d’Eysenck. L’intérêt du PDQ-4 plus est de permettre le diagnostic des dix troubles de la personnalité selon le DSM-IV et de deux troubles additionnels (passif agressif et dépressif). Dans un second temps, les étudiants ayant atteint un seuil pathologique au questionnaire PDQ-4 plus ont été revus pour un entretien, comme indiqué par Hyler, afin de maintenir ou non le seuil pathologique des troubles de la personnalité. La première étape de la recherche a donc été d’établir les sujets qui présentaient un (des) trouble(s) de la personnalité de ceux qui n’en présentaient pas d’après les critères du PDQ-4 plus. Ces sujets ont été considérés comme ayant des troubles de la personnalité analogues à des sujets cliniques, mais sub-cliniques dans la mesure où ils n’avaient pas consulté pour ces troubles et bien qu’ils signalent une certaine détresse. Ensuite, nous avons comparé les sujets présentant un trouble de la personnalité particulier (d’après les critères du PDQ-4 plus) aux sujets contrôles et aux sujets présentant d’autres troubles de la personnalité sur les trois dimensions fondamentales décrites par Eysenck.
Méthodologie Sujets Les questionnaires ont été proposés à des étudiants de l’université de Savoie (France) recrutés dans la filière « psychologie » (n = 67) et la filière « lettres » c’est-à-dire littérature et langues étrangères (n = 62). Les étudiants ont été invités par groupes à remplir les formulaires proposés sur le mode du volontariat et de l’anonymat. La passation collective était suivie d’une passation individuelle si les réponses au questionnaire de personnalité d’Hyler étaient au seuil. Dans deux cas, les troubles ont été suffisamment importants pour que, à la demande du sujet lui-même, il ait été nécessaire de lui offrir un entretien d’orientation vers une consultation spécialisée. Les deux filières sont comparables au niveau de l’âge (moyenne : 21,34 ans pour la filière
520 « psychologie » et 20,23 ans pour la filière « lettres ») et de la durée des études (moyenne : 1,67 année pour la filière « psychologie » et 1,50 année pour la filière « lettres »). L’étendue en ce qui concerne l’âge est de 18 à 54 ans. La proportion de sujets masculins (quatre pour la filière « psychologie » et six pour la filière « lettres » et de sujets féminins (63 pour la filière « psychologie » et 56 pour la filière « lettres ») est comparable dans les deux filières. Enfin, le nombre de sujets présentant des troubles de la personnalité au seuil est également comparable dans les deux filières (19 sur 67 dans la filière « psychologie » et 16 sur 62 dans la filière « lettres »).
M. Bouvard, P. Cosma la version anglaise. En général, les hommes ont des scores plus élevés à l’échelle de psychoticisme et les femmes aux échelles de névrosisme et de mensonge. La version utilisée est celle que nous avons mise au point à partir du questionnaire de personnalité d’Eysenck forme révisée publié dans l’ouvrage de Bouvard [3].
Statistiques Des analyses de variance paramétriques suivies du test de Fisher ont été réalisées pour la comparaison des groupes de sujets sur les variables continues. Les variables nominales ont été étudiées à l’aide du khi-deux.
Outils d’évaluation
Résultats Questionnaire de diagnostics de la personnalité (Personality Diagnostic Questionnaire) de Hyler Il a pour objectif l’évaluation des troubles de la personnalité selon les critères diagnostiques de l’Association psychiatrique américaine [1]. La traduction franc ¸aise du questionnaire est celle publiée dans l’ouvrage de Bouvard [3]. Nous avons utilisé la version PDQ-4 plus qui « inclut » les deux diagnostics additionnels des personnalités négativiste (passive agressive) et dépressive [11]. Les items du questionnaire se présentent sous la forme vrai/faux. Une fois le questionnaire rempli et corrigé, il est conseillé d’utiliser l’échelle de signification clinique afin de limiter les faux positifs très fréquents avec les questionnaires ainsi le clinicien peut reprendre les troubles de la personnalité ayant atteint un seuil pathologique et vérifier sous la forme d’un mini entretien que le patient a bien répondu dans le sens d’un trouble de la personnalité. Il faut rappeler que Rodgers, Callahan et Chabrol [21] ont proposé la révision de six items sur les 99 items de cette traduction pour une meilleure adaptation aux troubles de la personnalité. Il est difficile d’établir la validité des outils des troubles de la personnalité. La version anglaise a bénéficié de deux études comparant le PDQ-4 avec un entretien structuré. La version franc ¸aise n’a pas été étudiée à notre connaissance. Questionnaire de personnalité d’Eysenck- forme révisée abrégée Il a été proposé par Francis, Brown et Philipchalk [5] et représente une version abrégée du questionnaire révisé de personnalité d’Eysenck (Eysenck Personality QuestionnaireRevised, EPQ-R, 8). Le questionnaire de personnalité d’Eysenck révisé comprend 25 items par dimensions fondamentales du fait de la modification de l’échelle de psychoticisme en raison de la faiblesse de ses qualités psychométriques dans la version précédente (EPQ). La réduction proposée par Francis et al. [5] comprend six items dans la version révisée abrégée, ce qui porte l’ensemble à 24 items. Le questionnaire a été étudié sur des adultes américains et anglais, des étudiants américains, anglais, israéliens et franc ¸ais [9,17,18,23]. La structure factorielle à quatre facteurs a été vérifiée sur la version anglaise [9,17] et une version franc ¸aise [18]. D’après Lewis et al. [18] les coefficients alpha de consistance interne varient de 0,69 à 0,84 pour l’échelle d’extraversion, de 0,66 à 0,77 pour l’échelle de névrosisme, de 0,28 à 0,74 pour l’échelle de psychoticisme et de 0,58 à 0,76 pour l’échelle de mensonge dans
PDQ-4 plus Après avoir rempli le questionnaire, les sujets ayant des troubles de la personnalité au seuil pathologique, sont revus au cours d’un entretien. Il leur est tout d’abord demandé s’ils maintiennent toutes les réponses d’un trouble de la personnalité puis ils doivent dire depuis combien de temps ces caractéristiques sont présentes (moins d’un an, entre un an et cinq ans, la plus grande partie de votre vie ou dès avant l’âge de 18 ans) ; si les caractéristiques font partie d’eux même ou dépendent de leur humeur, si les caractéristiques leur créent des difficultés et si cela les inquiètent. De plus, l’évaluateur doit vérifier la présence ou non de trouble de l’axe I. Le Tableau 1 montre l’intérêt du mini entretien chez les étudiants. La seule passation du questionnaire sur les troubles de la personnalité retient 82 sujets (63,56 %) au seuil pour au moins un trouble de la personnalité. La revue des items (item positif ou négatif) permet seulement de réduire le nombre de sujets à 73 (56,58 %). Ce sont les différentes questions posées par l’examinateur qui diminuent le nombre de sujets positifs. Finalement, 35 sujets ont un trouble de la personnalité selon les critères du PDQ-4 plus, ce qui représente 27,13 % de la population interrogée. Parmi les sujets, huit ont un trouble de la personnalité, six en présentent deux, treize en ont trois et huit sujets en ont quatre et plus (cinq sujets ont quatre troubles de la personnalité, un en a cinq et deux en ont huit). Notons que parmi les 47 sujets non retenus pour avoir un trouble de la personnalité, 12 présentent un trouble de l’axe I (six dysthymies et six phobies sociales) alors que parmi les 35 sujets retenus, six ont également un trouble de l’axe I (quatre dysthymies et deux phobies sociales). Le Tableau 2 donne la répartition des sujets ayant des troubles de la personnalité au seuil pathologique. Nous avons retenu dans les analyses ultérieures les catégories ayant un nombre de sujets supérieur ou égal à cinq, à savoir les troubles de la personnalité évitante (n = 22), dépressive (n = 17), borderline (n = 18), obsessionnelle compulsive (n = 13), paranoïaque (n = 9), antisociale (n = 6), et schizotypique (n = 5).
Questionnaire de personnalité d’Eysenck révisé et abrégé (EPQ R A) Seuls les principaux résultats du Tableau 3 vont être commentés. L’échelle de névrosisme montre une différence
Étude exploratoire d’un questionnaire sur les troubles de la personnalité Tableau 1
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Nombre de sujets au seuil au PDQ-4 plus.
TP
Questionnaire
Après revue des items
Après entretien (résultat final)
Paranoïaque Histrionique Antisocial POC Négativiste Schizoïde Narcissique Evitant Dépressif Schizotypique BDL Dépendante Nombre de sujets
40 13 11 52 12 5 10 54 31 15 39 4 82 (63,56 %)
31 7 7 39 9 3 4 41 28 11 25 2 73 (56,58 %)
9 3 6 13 3 2 0 22 17 5 18 2 35 (27,13 %)
significative entre les groupes de sujets pour l’ensemble des troubles de la personnalité retenus. Les sujets ayant un trouble de la personnalité évitante, borderline, obsessionnelle compulsive, paranoïaque et antisociale selon le PDQ-4 plus se différencient des sujets sans trouble de la personnalité (sujets contrôles) sur l’échelle de névrosisme. Seuls les sujets ayant un trouble de la personnalité dépressive et les sujets ayant un trouble de la personnalité schizotypique se différencient des sujets contrôles et des sujets ayant un autre trouble de la personnalité. L’échelle d’extraversion montre une différence significative seulement pour le trouble de la personnalité schizotypique et le trouble de la personnalité dépressive. Les sujets ayant un trouble de la personnalité dépressive comme les sujets ayant un trouble de la personnalité schizotypique (selon le PDQ-4 plus) ont un score moins élevé que les sujets contrôles et des sujets ayant un autre trouble de la personnalité. L’échelle de psychoticisme différencie les trois groupes de sujets sur l’ensemble des troubles de la personnalité retenus. Cependant, elle ne différencie que les sujets ayant un trouble de la personnalité des sujets contrôles à l’exception des sujets ayant un trouble de la personnalité obsessionnelle compulsive et paranoïaque qui restent comparables aux sujets contrôles sur cette dimension. La différence est particulièrement significative pour les troubles de la per-
Tableau 2
sonnalité antisociale et schizotypique. Elle différencie les sujets ayant l’un de ces troubles (selon le PDQ-4 plus) des sujets contrôles et des sujets ayant un autre trouble de la personnalité.
Discussion Dans notre étude, 35 sujets ont au moins un trouble de la personnalité selon les critères du PDQ-4 plus, ce qui représente 27,13 % de la population interrogée. L’estimation dans la population générale varie de 9 à 14,8 % chez des sujets issus de la population générale [6,11,22]. Plus exactement dans l’étude de Samuels et al. [22], 9 % de la population générale présente des troubles de la personnalité à l’aide d’un entretien (International Personality Disorder Examination, IPDE), alors que la prévalence est à 11,1 % pour le recueil des troubles de la personnalité à l’aide d’un questionnaire (DIP Q) dans l’étude d’Ekselius et al. [6]. La prévalence est égale à 14,8 % dans l’étude NESARC [11] réalisée sur la population adulte américaine et aurait été encore plus élevée si les troubles de la personnalité borderline, narcissique et schizotypique avaient été évalués. Il semble que nous ayons donc un pourcentage plus élevé que dans la population générale en raison de l’âge (20 ans),
Répartition des troubles après entretien selon le PDQ-4 plus.
TP Evitante (cluster C) Dépressive BDL (cluster B) POC (cluster C) Parano (cluster A) Antisociale (cluster B) Schizotypique (cluster A) Histrionique (cluster B) Négativiste Dépendante (cluster C) Schizoïde (cluster A) Narcissique (cluster B)
Nombre de sujets 22 17 18 13 9 6 5 3 3 2 2 0
Sur 35 sujets avec TP (%)
Sur 129 sujets (%)
62,85 48,57 51,42 37,14 25,717 17,14 14,28 8,57 8,57 5,71 5,71 —
17,05 13,17 13,95 10,07 6,97 4,65 3,87 2,32 2,32 1,55 1,55 —
522 Tableau 3
M. Bouvard, P. Cosma Résultats au questionnaire de personnalité d’Eysenck (EPQ RA). Avec un TP évitant n = 22
Névrosisme 4,81 (1,22) Extraversion 3,63 (1,59) Psychoticisme 2,04 (1,09) Mensonge 2,72 (1,72) Test PLSD de Fisher Névrosisme : sans TP < TP évitant et sans TP < autres TP Psychoticisme : sans TP < TP évitant Mensonge : sans TP > autres TP Avec un TP BDL n = 18 Névrosisme 5,11 (1,02) Extraversion 3,55 (1,54) Psychoticisme 1,94 (1,16) Mensonge 2,88 (1,53) Test PLSD de Fisher Névrosisme : sans TP < autres TP et sans TP < TP BDL Psychoticisme : sans TP < TP BDL Mensonge : sans TP > autres TP
Autres TP
Sans TP N = 94
F
p
4,53 4,30 1,53 2,15
2,78 4,45 1,27 3,28
19,23 2,71 4,18 4,49
<0,0001 0,07 0,01 0,01
(1,56) (1,31) (1,26) (1,14)
Autres TP N = 17
Sans TP N = 94
F
p
4,29 4,23 1,76 2,11
2,78 4,45 1,27 3,28
20,63 2,70 3,43 5,17
<0,0001 0,06 0,03 0,006
Avec un TP depressive n = 17
(1,64) (1,43) (1,20) (1,49)
Autres TP N = 18
Névrosisme 5,35 (0,93) 4,11 (1,41) Extraversion 3,29 (1,68) 4,44 (1,09) Psychoticisme 2,00 (1,22) 1,72 (1,12) Mensonge 2,70 (1,61) 2,33 (1,49) Test PLSD de Fisher Névrosisme : sans TP < autres TP < TP dépressive Extraversion : sans TP > TP dépressive et autres TP > TP dépressive Psychoticisme : sans TP < TP dépressive Mensonge : sans TP > autres TP Avec un POC n = 13 Névrosisme 5,23 (0,72) Extraversion 3,62 (1,54) Psychoticisme 1,93 (1,43) Mensonge 2,62 (1,45) Test PLSD de Fisher Névrosisme : sans TP < TP POC et sans TP < autres TP Psychoticisme : autres TP > sans TP Mensonge : autres TP < sans TP et sans TP > TP POC
(1,64) (1,48) (1,12) (1,36)
(1,64) (1,48) (1,12) (1,36)
Sans TP N = 94
F
p
2,78 4,45 1,27 3,28
22,76 4,62 3,59 4,10
<0,0001 0,01 0,03 0,01
(1,64) (1,48) (1,12) (1,36)
Autres TP N = 22
Sans TP N = 94
F
p
4,40 4,04 1,81 2,59
2,78 4,45 1,27 3,28
20,54 2,20 3,35 3,87
<0,0001 0,11 0,03 0,02
Avec un TP paranoïaque N = 9 Névrosisme 4,66 (1,87) Extraversion 3,88 (1,61) Psychoticisme 1,55 (1,13) Mensonge 2,00 (1,73) Test PLSD de Fisher Névrosisme : sans TP < TP parano et sans TP < autres TP Psychoticisme : autres TP > sans TP Mensonge : TP parano < sans TP
(1,53) (1,46) (0,90) (1,62)
(1,64) (1,48) (1,12) (1,36)
Autres TP N = 26
Sans TP N = 94
F
p
4,73 3,88 1,96 2,69
2,78 4,45 1,27 3,28
19,07 1,85 3,77 4,63
<0,0001 0,16 0,02 0,01
(1,15) (1,50) (1,18) (1,73)
(1,64) (1,48) (1,12) (1,36)
Étude exploratoire d’un questionnaire sur les troubles de la personnalité
523
Tableau 3 (Suite ). Avec un TP antisocial N = 6
Autres TP N = 29
Névrosisme 4,66 (1,36) 4,72 (1,36) Extraversion 3,66 (1,75) 3,93 (1,48) Psychoticisme 2,83 (0,98) 1,65 (1,11) Mensonge 2,66 (1,03) 2,48 (1,63) Test PLSD de Fisher Névrosisme : sans TP < TP antisocial et sans TP < autres TP Psychoticisme : TP antisocial > sans TP et TP antisocial > autres TP Mensonge : sans TP < autres TP Avec un TP schizotypique N = 5
Autres TP N = 30
Névrosisme 6,00 (0,00) 4,50 (1,33) Extraversion 2,40 (1,14) 4,13 (1,43) Psychoticisme 2,80 (1,30) 1,70 (1,08) Mensonge 2,20 (1,78) 2,56 (1,52) Test PLSD de Fisher Névrosisme : sans TP < autres TP < TP schizotypique Extraversion : TP schizotypique < sans TP et TP schizotypique < autres TP Psychoticisme : TP schizotypique > sans TP et TP schizotypique > autres TP Mensonge : TP schizotypique > sans TP
du statut professionnel (étudiants), et surtout du recueil de données (questionnaire). En effet, l’étude d’Ekselius et al. [6] a montré que l’âge (entre 18 et 34 ans) et le statut professionnel (étudiants ou non employés) étaient des catégories où le nombre de trouble de la personnalité était le plus fréquent. Par ailleurs, il a souvent été montré qu’un questionnaire est plus sensible aux faux positifs qu’un entretien. Enfin, rappelons que nous avons utilisé un instrument qui recueille 12 troubles de la personnalité (les dix troubles de la personnalité du DSM-IV et deux troubles à l’étude). Cependant, l’âge des sujets (entre 18 et 20 ans) constitue une limite de notre étude puisqu’il est difficile d’évaluer la persistance des traits depuis la fin de l’adolescence avec un recul suffisant. L’entretien après la passation du questionnaire sur les troubles de la personnalité permet de passer de 82 sujets (63,56 %) à 35 sujets (27,13 %) ayant atteint le seuil pour au moins un trouble de la personnalité. La revue des items positifs permet seulement de réduire le nombre de sujets à 73 (56,58 %). Les différentes questions posées par l’examinateur ramènent le nombre de sujets ayant un trouble de la personnalité à environ 30 % des étudiants de premières années et de recenser la présence de troubles de l’axe I chez 18 sujets soit 13,95 % de l’ensemble (avec six sujets ayant un diagnostic de l’axe I et de l’axe II). La difficulté a été de noter la permanence des troubles chez des sujets très jeunes (18—19 ans) comme nous l’avons déjà indiqué. Le recul des événements de la vie est beaucoup plus difficile à estimer pour l’évaluateur par rapport à un sujet de 30 ans par exemple. Le nombre de sujets ayant un trouble de la personnalité obsessionnelle compulsive et celui de la personnalité paranoïaque chutent après l’entretien car ils ne semblent apporter aucune gêne au sujet à la différence par exemple, des troubles de la personnalité évitante et dépressive. Il est à remarquer que le trouble de la personnalité dépressive a été retenu de manière assez fréquente dans notre étude. Il est vraisemblable que ce trouble ait été sur-
Sans TP N = 94
F
p
2,78 4,45 1,27 3,28
16,24 1,93 6,25 3,82
<0,0001 0,14 0,002 0,02
(1,64) (1,48) (1,12) (1,36)
Sans TP N = 94
F
p
2,78 4,45 1,27 3,28
21,67 4,95 5,49 3,93
<0,0001 0,008 0,005 0,02
(1,64) (1,48) (1,12) (1,36)
estimé compte tenu des limites de l’étude. Les troubles de la personnalité narcissique, passive agressive, histrionique, schizoïde et dépendante sont peu fréquents dans notre échantillon alors que les troubles de la personnalité évitante, borderline, dépressive et obsessionnelle compulsive sont les plus fréquents. Une étude récente sur le questionnaire et l’entretien du SCID II (critères du DSM-IIIR) utilisés chez des étudiants et après contrôle de l’état dépressif [20] montre que sur 113 sujets, 34 (30,08 %) présentent au moins un trouble de la personnalité et sont considérés comme des sujets analogues aux sujets pathologiques. Ainsi, dans la population étudiante, du moins au cours des premières années d’université, la proportion de sujets ayant des résultats analogues à des sujets présentant le diagnostic de trouble de la personnalité semble plus élevée que dans la population générale lors d’un recueil de données à partir d’un questionnaire. Cette recherche est une première étape dans l’étude de la version franc ¸aise du questionnaire des troubles de la personnalité d’Hyler, le PDQ-4 plus, réalisée avec des étudiants. Il nous apparaît difficile de faire la part de ce qui revient à un trouble de la personnalité (axe II) et ce qui revient à un trouble de l’axe I chez de très jeunes adultes (18—19 ans). Pour limiter cet écueil, nous aurions pu ajouter un entretien semi-structuré de l’axe I pour mieux les contrôler et ne pas nous contenter de notre entretien clinique. L’ajout d’un entretien suite au questionnaire sur les troubles de la personnalité nous semble indispensable pour améliorer les qualités psychométriques de l’outil et diminuer le nombre de faux positifs. Nous avons utilisé le terme sub clinique ou sujet analogue à un sujet clinique par prudence, car les sujets ont été recrutés à l’université et n’avaient pas fait de démarches thérapeutiques pour les troubles de la personnalité. Cependant, il reste possible que le mode de recueil de données surestime la probabilité des troubles, il faudra donc confirmer sur un autre groupe les résultats obtenus.
524 Nous nous sommes focalisés pour la suite de l’étude, sur les sujets présentant un trouble de la personnalité évitante, borderline, dépressive, obsessionnelle compulsive, paranoïaque, antisociale et schizotypique au seuil au PDQ-4 plus et les sujets contrôles. Pour l’ensemble des troubles de la personnalité étudiés (TP), l’échelle de névrosisme est moins élevée chez les sujets sans TP (sujets contrôles) que chez les sujets ayant des troubles de la personnalité au seuil. L’échelle de névrosisme apparaît particulièrement élevée chez les sujets ayant un trouble de la personnalité dépressive et les sujets ayant un trouble de la personnalité schizotypique au seuil au PDQ-4 plus : elle les différencie du groupe témoin et du groupe de sujets ayant d’autres troubles de la personnalité (selon le PDQ-4-plus). L’échelle d’extraversion ne permet pas souvent de différencier les sujets de l’étude, sujets au seuil pour les troubles de la personnalité et sujets « contrôles ». Elle apparaît significative seulement pour deux troubles de la personnalité : le trouble de la personnalité dépressive et le trouble de la personnalité schizotypique. Les sujets ayant un TP dépressif au seuil au PDQ-4 plus sont plus introvertis que les deux autres groupes (sujets contrôles et sujets ayant un autre TP au seuil), il en est de même pour le TP schizotypique. L’échelle de psychoticisme permet de différencier les trois groupes de sujets, du moins pour les troubles de la personnalité retenus dans l’étude. Elle est plus élevée dans l’ensemble chez des sujets « sub cliniques » par rapport à des sujets contrôles à l’exception de deux troubles de la personnalité, le trouble de la personnalité obsessionnelle compulsive et le trouble de la personnalité paranoïaque. Dans ces deux catégories, les sujets présentant ces deux TP au seuil au PDQ-4 plus ne se différencient pas des sujets contrôles. Elle est statistiquement plus élevée chez les sujets présentant un trouble de la personnalité antisociale (cluster B) par rapport aux deux autres groupes (contrôle et sujets ayant d’autres TP) et chez les sujets classés comme présentant un trouble de la personnalité schizotypique (cluster A). En définitive, le questionnaire d’Eysenck, EPQ RA permet de retrouver les résultats concernant l’échelle de névrosisme. En effet, quel que soit l’outil ou le modèle, la non spécificité de l’échelle N est retrouvée [24]. La majorité des recherches utilisent le NEO PI R qui évalue les « cinq facteurs » et surtout les facettes des dimensions fondamentales. La combinaison des facettes permet une meilleure différenciation des troubles de la personnalité contrairement au questionnaire d’Eysenck qui ne s’intéresse qu’aux dimensions fondamentales. L’échelle d’extraversion est seulement utile pour deux troubles de la personnalité, le TP dépressive et le TP schizotypique, elle est non significative pour différencier les autres troubles à l’étude. Plusieurs hypothèses peuvent être avancées pour expliquer ce résultat : le contenu des items de l’EPQ RA, la taille de nos groupes de sujets, le mode de calculs (comparaison de moyennes au lieu de corrélations). L’échelle de psychoticisme est surtout utile dans le trouble de la personnalité antisociale et schizotypique. À notre connaissance, il n’existe pas d’études avec un outil diagnostic des troubles de la personnalité et les dimensions fondamentales d’Eysenck. Une seule autre étude recensée dans le domaine [16] s’intéresse à l’EPQ R (une version réduite de l’EPQ mais pas abrégée) et à un questionnaire d’évaluation de la personnalité dimensionnelle (DAPP BQ). Les auteurs rapportent une analyse en facteurs et des
M. Bouvard, P. Cosma analyses en régression. Les principaux résultats sont que l’échelle E et le trouble de la personnalité antisociale sont dans une même dimension, l’échelle P et les troubles des conduites dans une autre. Le fait que la personnalité antisociale et les troubles des conduites se retrouvent dans deux dimensions pose question, il est possible que cela soit dû au contenu des items des questionnaires ou à l’échantillon de sujets et devra être vérifié. Nous retrouvons seulement partiellement ces résultats avec l’échelle P. En résumé, les sujets présentant un trouble de la personnalité schizotypique (selon le PDQ-4 plus) se différencient des autres sujets analogues à des sujets pathologiques et des sujets contrôles sur les trois dimensions fondamentales d’Eysenck. Les sujets présentant un trouble de la personnalité dépressive se différencient des deux autres groupes de sujets sur deux dimensions de la personnalité, le névrosisme et l’extraversion. Les sujets présentant un trouble de la personnalité antisociale (toujours selon le questionnaire d’Hyler) se différencient des sujets contrôles et des sujets pathologiques sur la dimension de psychoticisme. L’échelle d’extraversion est rarement élevée chez les sujets de notre recherche à la différence de l’échelle de névrosisme. Enfin, le questionnaire d’Hyler donne un taux plus élevé que celui de la population générale de sujets au seuil pour un (des) troubles de la personnalité. La surestimation des troubles de la personnalité par questionnaire peut être invoquée cependant, cette proportion d’étudiants au seuil des troubles de la personnalité a été trouvée par Nelson Gray et al. [20] avec un questionnaire et un entretien (SCID II). D’autres études seront donc nécessaires, notamment l’étude de la validité du questionnaire, en particulier il sera intéressant de comparer la version francophone du questionnaire PDQ-4 plus à celle d’un entretien semi-structuré des troubles de la personnalité.
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