Compte rendu des Sociétés
L’ergovisiomètre va nous permettre d’aller plus loin dans l’évaluation du sujet car, par rapport au C45, il permet: - de présenter des acuités jusqu’à 20/10 (voir plus) contre les 15/10 du C45 (nous avions beaucoup de sujets obtenant des acuités supérieurs à 15/10) - la luminance du caractère, ou du fond, peut varier jusqu’à plus de 5 000 cd/m2, contre les 100 cd/m2 du C45 Ces limites ainsi repoussées ont permis de mettre en lumière une courbe acuité – luminance en forme de cloche: au départ l’acuité visuelle augmente avec la luminance (seuil de perception), puis atteint un maximum (au point Lm, Vm) et ensuite, pour les plus fortes luminances, l’acuité visuelle diminue à cause de l’éblouissement. Un modèle mathématique de cette courbe a pu être mis en évidence, établissant de nouveaux paramètres caractéristiques des sujets (et de leur défaut visuels) et du confort visuel. La forme de cette courbe représente l’outil de prédiction du confort visuel.
Conclusion: L’ergovisiomètre sera un outil informatisé dans lequel seront introduits les divers modèles à partir desquels une démarche simple permettra aux médecins du travail, opticiens ou ophtalmologues, d’améliorer les conditions lumineuses au poste de travail. Cette démarche sera intéressante dans le cas de sujets ayant des problèmes visuels (défauts visuels ou maladies), ce qui représente une grande partie de la population active compte tenu de son vieillissement. De même, sont visées les activités à forte charge visuelle qui sont problématiques en termes de conditions lumineuses (ex: contrôle visuel, compromis entre performance visuelle et éblouissement). Ce projet est soutenu par ESSILOR (leader mondial des verres optique et fabricant de tests visuels) et par l’UCBA (l’Union centrale suisse pour le bien des aveugles) qui a une section s’occupant de l’aménagement des postes de personnes malvoyantes.
Modèle d’exposition au CO
Pour chaque situation, différents scénarios d’émission et de ventilation ont été imaginés et intégrés dans des modèles d’exposition différents, adaptés en fonction de la situation. Les profils de concentration calculés avec les modèles ont ensuite été comparés aux niveaux d’exposition rapportés dans la littérature pour des situations similaires.
R. Bruzzi Introduction/Objectif L’évaluation de l’exposition aux nuisances professionnelles représente une étape importante des études de santé au travail. La mesure directe est la manière la plus fiable et la plus objective d’évaluer une exposition, mais la validité de ces résultats est souvent limitée à la seule période de mesure. Les ressources requises pour une telle approche sont, en outre, souvent insuffisantes dans le contexte actuel d’une évaluation systématique des postes à risques. L’utilisation de modèles prédictifs d’exposition constitue une alternative aux mesures. L’intégration des déterminants d’exposition les plus significatifs, tels que les caractéristiques de ventilation, le taux de génération de polluant, et les mécanismes de transport de masse dans des modèles empiriques ou physiques, permettent aussi une approche systématique et cohérente de l’exposition. Des modèles prédictifs ont été utilisés dans le contexte de l’exposition au monoxyde de carbone. L’objectif étant de tester la flexibilité et la précision des modèles classiques d’exposition dans des situations d’exposition concrètes. Méthode Différentes situations d’expositions professionnelles au monoxyde de carbone ont été choisies: garage automobile, centre de karting et utilisation de tronçonneuses en extérieur.
Résultats En ce que concerne les scénarios en intérieur (garage et centre de karting), les profils de concentration obtenus avec la simulation présentent une bonne cohérence vis-à-vis des valeurs de concentration rapportées dans la littérature. Les ordres de grandeurs obtenus sont similaires, tant pour les valeurs moyennes que pour l’intensité des pics (maxima). Une forte disparité entre la prédiction et les valeurs de la littérature est en revanche observable dans le cas des tronçonneuses. Dans ce cas, les expositions prédites sont supérieures aux situations mesurées. Conclusion Les modèles représentent un outil intéressant de prévision de l’exposition lorsque l’estimation des facteurs d’émission et des paramètres de ventilation est réalisable. Bien qu’ils soient sensiblement moins précis que les mesures pour évaluer l’exposition sur une période donnée, ils présentent des avantages importants en termes d’analyse de sensibilité, gamme de scénarios accessibles et de possibilités d’évaluation rétrospectives. En ce sens, ils présentent une excellente complémentarité avec la métrologie.
Étude longitudinale des travailleurs présentant un asthme professionnel aux isocyanates
cas d’asthme aux isocyanates déclarés à la Caisse nationale suisse d’assurance en cas d’accidents (SUVA) pendant une année civile.
M. Berode
Sujets et méthodes Sur l’ensemble des cas déclarés en un an (66 hommes et 3 femmes), 47 ont obtenu une reconnaissance avec un diagnostic positif d’asthme aux isocyanates. En plus des examens classiques en vue d’établir un diagnostic positif d’asthme aux isocyanates (anamnèse professionnelle, chronologie des crises d’asthme, tests de provocation bronchique aux isocyanates), des tests immunologiques et des détermina-
Objectif Mettre en évidence chez l’homme des caractéristiques de type immunologique, pharmacodynamique et pharmacocinétique permettant d’expliquer la variabilité inter-individuelle dans la réponse aux isocyanates. Dans ce but, une étude longitudinale a été menée en Suisse sur l’ensemble des nouveaux
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Arch Mal Prof Env 2006
XXIes Journées Franco-Suisses de Santé au Travail
Résultats Parmi les 47 cas reconnus d’asthme aux isocyanates, 44 sujets présentent un phénotype Pi hétérozygote et/ou un phénotype de N-acétylateur lent. Par contre, la distribution de la réponse au test à la méthacholine est moins tranchée, avec le profil suivant : pas de réaction (12 cas), réaction légère (12 cas), réaction modérée (13 cas) et réaction sévère (15 cas).
L’évaluation des risques dans un grand centre hospitalier public : intérêts et limites pour la prévention N. Broessel Méthode Un comité de pilotage pluridisciplinaire, comprenant des représentants de la direction des ressources humaines, des représentants du personnel au CHSCT, l’ingénieur hygiène et sécurité et le service de médecine du travail, a été constitué. Après avoir envisagé différentes méthodes, il a été choisi de réaliser une enquête à questions fermées auprès des cadres de santé et autres personnels d’encadrement de chaque service. Au total, 134 services de mai à septembre 2004 (pour près de 12 000 salariés) ont été interrogés. Les risques ont été hiérarchisés selon la gravité du danger, sa probabilité d’occurrence, la présence ou non de moyens et protocoles de prévention et le nombre de personnes susceptibles d’être exposées. Puis des priorités ont été définies.
Contribution à la prévention des cancers professionnels dans le cadre du Plan cancer M. Brom Présentation des 3 initiatives menées ou en cours dans la région en faveur de la prévention des cancers professionnels, inscrites au programme régional de lutte contre le cancer en Alsace 2004 – 2007. Dans le cadre du programme régional de lutte contre le cancer en Alsace 2004 – 2007, 3 initiatives ont été menées ou sont en cours selon 3 axes prioritaires afin d’améliorer la
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Conclusions La recherche dans ce domaine est intéressante et nécessaire puisqu’elle permet de mieux comprendre le mécanisme de déclenchement des maladies, d’améliorer les connaissances dans la relation exposition-maladie, de détecter des risques associés à des expositions faibles chez certaines personnes particulièrement sensibles et de définir les critères de validité et donc la pertinence de ces tests. La présente étude a montré que les sujets hétérozygotes M ou porteur d’un allèle rare S ou Z et N-acétylateur lent avaient un risque relatif de développer un asthme aux isocyanates augmenté d’un facteur 3 pour chaque facteur individuel.
Résultats: 98 dangers ont été évalués pour 7 groupes professionnels définis dans les 134 services. Les résultats globaux ont été présentés et discutés au CHSCT, 5 grandes catégories de risques ont été retenues comme prioritaires : la violence, les risques biologiques, la manutention, les cytostatiques et les risques des services techniques. Pour chacun de ces 5 risques, des groupes de travail institutionnels ont été mis en place, afin de rédiger des plans d’action pour chaque thème. Cette démarche a répondu à l’objectif qui était de fournir une première cartographie des risques, même globale et subjective. Par ailleurs, en plus de se conformer à une obligation réglementaire et de se situer dans un contexte spécifique d’accréditation, elle a réellement favorisé une dynamique de prévention des risques professionnels, qui n’est habituellement pas au premier plan dans un tel établissement de la fonction publique hospitalière. Conclusion Même si cette première évaluation peut être discutée d’un point de vue méthodologique, elle a eu l’intérêt de redonner un dynamisme à la prévention des risques professionnels et de renforcer la pluridisciplinarité.
prise en charge et de développer la prévention des cancers d’origine professionnelle. Les 3 axes sont : - l’élaboration d’un outil écrit à destination des médecins du travail, - la préparation d’une journée d’information sur le risque chimique, - l’amélioration de la collaboration entre médecins de ville et médecins du travail. La présentation reprendra les 3 initiatives de manière synthétique pour en tirer un premier bilan. L’accent sera mis sur la collaboration en pluridisciplinarité et les objectifs à moyen et long terme.
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COMPTE-RENDU DES SOCIÉTÉS
tions de phénotype Pi (alpha-1-antitrapsine) et de capacité de N-acétylation (test à la caféine) ont été réalisés pour chaque sujet. Les sujets ayant un diagnostic positif ont aussi subi des tests de provocation bronchique à la méthacholine.