Nantes, Mai 2006
la sécrétion de gonadotrophin-releasing-hormone (GnRH). Cette neurohormone, sécrétée par des neurones spécialisés, contrôle l’ensemble des fonctions de reproduction. Nous avons donc cherché à confirmer chez l’homme ces interactions neurogliales à l’aide de techniques morphologiques, en immunohistochimie et microscopie électronique (ME). Matériel et méthodes : cinq hypothalamus de sujets féminins ont été prélevés. Des coupes coronales de 14 μm ont été réalisées, et une étude immunohistochimique faite, utilisant des anticorps anti-GnRH, GFAP, vimentine et nestine. Les noyaux ont été colorés par une solution de Hoechst. Une étude en microscopie électronique a également été réalisée. Résultats : Nous mettons ainsi en évidence la proximité étroite entre les corps des neurones à GnRH, situés principalement dans la partie médio-basale de l’hypothalamus humain (noyau infundibulaire), et quelques cellules gliales de type astrocytaire, immunopositives à la fois pour la GFAP et pour la vimentine. Les prolongements axonaux des neurones à GnRH sont par contre accompagnés jusqu’aux capillaires de la partie externe de l’éminence médiane par d’autres cellules, glio-épendymaires, positives pour la vimentine et la nestine et correspondant à des tanycytes. Conclusions : Nous retrouvons donc les localisations classiquement décrites des corps et axones des neurones à GnRH, et mettons en évidence la proximité morphologique étroite entre ces neurones et certains types de cellules gliales, probable témoin d’une forte interaction fonctionnelle.
Étude anatomique de la tenia, berge anterieure et inferieure du foramen de Luschka LABROUSSE M (1, 2), BARRE P (3), VITTE E (3), CHAYS A (2), AVISSE C (1), DELATTRE JF (1) (1) Laboratoire d’Anatomie, Faculté de Médecine de Reims. (2) Service d’Oto-rhino-laryngologie, CHU Reims. (3) Service d’Oto-rhinolaryngologie, CHU Pitié-Salpêtrière. E-mail :
[email protected]
But de l’étude : détailler l’anatomie de la ténia et sa participation à la formation du foramen de Luschka, puisque la description de ce foramen est restée imprécise malgré le développement de la chirurgie du récessus latéral du 4e ventricule. La connaissance anatomique précise de ce foramen est devenue indispensable dans le cadre de la mise en place d’implants du tronc cérébral. Matériel et méthodes : les dissections ont été réalisées chez 5 sujets. Elles comprenaient 8 abords translabyrinthiques, 2 abords rétrosigmoïdes, et un abord occipital bilatéral avec voie transvermienne. Résultats : les foramens de Luschka ont été exposés dans les 10 dissections. La ténia constitue la berge antérieure et inférieure du foramen. Le pédoncule cérébelleux inférieur constitue la berge supérieure et postérieure. Conclusion : la constitution du foramen de Luschka reste discutée. Notre étude permet de comprendre que par sa forme hélicoïdale, la ténia délimite, par son bord libre antérosupérieur, l’entrée du récessus latéral du 4e ventricule. Elle joue donc un rôle important dans la structure du foramen de Luschka. La connaissance anatomique précise de ce foramen est devenue indispensable, notamment chez certains patients cophotiques dans le cadre de la mise en place d’implants au niveau du V4 pour la réhabilitation de leur audition.
89
Étude en IRM fonctionnelle du circuit cérébellocortical impliqué dans le contrôle temporel des mouvements bimanuels exécutés en phase et en opposition de phase HABAS C, CABANIS EA Université Pierre et Marie Curie Paris 6, UFR Pierre et Marie Curie, Site CHNO des Quinze-Vingts, Neuro-Imagerie, Paris. E-mail :
[email protected]
But de l’étude : il s’est agi d’identifier l’activation des aires du cortex cérébelleux et du cortex cérébral simultanément recrutées par les mouvements d’opposition pouce-index, d’en séparer les composantes motrices et sensorielles et de déterminer les aires plus spécifiquement impliquées dans l’organisation temporelle du mouvement. Matériel et méthodes : les activations du cervelet et du cortex cérébral ont été étudiées successivement au cours des mouvements d’opposition pouce-index effectués de la main dominante puis bimanuellement en phase et en opposition de phase, à une fréquence d’environ 1 Hz, chez 7 volontaires sains. Ces deux derniers types de mouvements ne se distinguent que par leur organisation temporelle (leur déphasage). L’activation du cortex cérébelleux a également été testée lors des mouvements bimanuels en phase et en opposition de phase réalisés passivement afin d’estimer l’incidence des rétrocontrôles extéroceptif et proprioceptif sur le signal BOLD. Ces activations ont été enregistrées sur une IRM de 1,5T, en coupe axiales, en séquence pondérée T2* écho de gradient EPI. Les images ont été traitées par le logiciel SPM99 en utilisant le modèle linéaire général (p < 0.01 corrigé, k = 4 pixels contigus). Résultats : — Mouvements actifs uni-/bilatéraux en phase : activation du cortex cérébelleux (lobe antérieur : HV-VI) et du cortex sensori-moteur, uni-/bilatéralement. — Mouvements actifs bilatéraux en opposition de phase : activations bilatérales du cortex cérébelleux (lobe antérieur : HV-VI, lobe postérieur : HVIIIA-VIIIB) et du cortex sensorimoteur, de l’aire motrice supplémentaire, de l’aire motrice cingulaire et du cortex cingulaire antérieur. — Mouvements actifs et passifs bilatéraux en opposition de phase : faibles activations bilatérales du lobe antérieur du cervelet (HVI-VII) et de la pariétale ascendante. Conclusions : le lobe postérieur du cervelet HVIII (ou second homunculus), l’aire motrice supplémentaire et l’aire motrice cingulaire, spécifiquement recrutés par les mouvements actifs en opposition de phase, constitueraient un réseau central impliqué dans la coordination temporelle des mouvements rythmiques (diadococinésie) d’une manière plus ou moins indépendante des rétrocontrôles sensoriels.
Étude morphologique et taxonomique de deux interneurones du cortex cérébelleux de rat : la cellule stellaire et la cellule à paniers HABAS C, AXELRAD H Université Pierre et Marie Curie Paris 6, UFR Pierre et Marie Curie, Site Pitié-Salpêtrière, laboratoire de neurobiologie du cervelet, Paris. E-mail :
[email protected]
But de l’étude : il s’est agit de déterminer précisément, qualitativement et quantitativement, si les cellules stellaires, les cellules stellaires à pinceaux et les cellules à paniers de la couche moléculaire du cervelet de rat (vermis) constituent une seule famille ou des familles distinctes d’interneurones. Matériel et méthodes : 55 interneurones (23 cellules stellaires, 23 cellules à paniers, et 9 cellules stellaires à pinceaux) marqués par la technique d’imprégnation de Golgi, morphologiquement complets, ont été étudiés, dessinés à la caméra lucida, et reconstruits à trois dimensions. Après une description
90
ASSOCIATION DES MORPHOLOGISTES, 88 e CONGRÈS
qualitative, 32 paramètres morphométriques topographiques, somatiques, dendritiques et axonaux ont été mesurés et soumis à deux analyses statistiques : une classification polythétique, hiérarchique et ascendante selon la méthode de Ward, et une analyse en composantes principales (ACP) avec un seuil de 0.7 et assorties d’une classification secondaire des interneurones dans le plan principal selon le score de leur 2 premières composantes. Résultats : l’analyse hiérarchique qui ne préjuge d’aucune classification a priori distingue deux populations cellulaires : les cellules à paniers d’un côté et les cellules stellaires avec et sans paniers de l’autre. Les deux premières composantes principales rendent compte de 48.84 % de la variance et regroupent les paramètres suivants : hauteur du soma dans la couche, nombre de collatérales à paniers, extension transversale des collatérales à paniers, longueur du segment initial de l’axone, rapport diamètre maximale et diamètre minimal, diamètre moyen des troncs dendritiques (= 1re CP) ainsi que longueur horizontale et totale de l’axone et la distance en % séparant le première collatérale de l’origine de l’axone. Il n’existe pas de corrélation entre l’empan dendritique et la longueur de l’axone. Conclusions : les cellules stellaires et les cellules stellaires à pinceaux constituent une seule et même famille. Les cellules stellaires et les cellules à paniers forment deux familles distinctes. Il n’existe pas de transition continue en fonction de leur hauteur dans la couche moléculaire d’un morphotype à l’autre (contrairement aux résultats de Sultan & Bower 1998). En particulier, la hauteur du soma et la présence de collatérales à paniers ne suffisent pas à classer ces deux types d’interneurones.
Le cercle veineux de la base du cerveau. Étude micro-anatomique MERCIER P, BRASSIER G, FOURNIER HD, PAPON X, BLIN V, PICQUET J, LASJAUNIAS P Laboratoire d’anatomie, Angers. E-mail :
[email protected]
But de l’étude : une meilleure connaissance microanatomique du cercle veineux pour permettre l’interprétation des anastomoses veineuses profondes angiographiques. Matériel et méthodes : 25 cerveaux préalablement injectés au latex bleu et rouge. Dissection micro-anatomique sous microscope opératoire Wild Leitz et Zeiss. Photographies 2D et 3D. Résultats : le cercle veineux est formé par 2 systèmes anastomotiques transversaux antérieurs et postérieurs (veines communicantes antérieure et postérieure) et 2 vaisseaux longitudinaux paramédians (les veines basales) qui comportent 4 portions distinctes) et se terminent en arrière dans la grande veine cérébrale. La veine communicante antérieure court sur le chiasma optique en arrière de son homologue artériel. La veine communicante postérieure située en arrière de l’artère basilaire réunit les 2 veines mésencéphaliques latérales à la veine mésencéphalique antérieure. L’absence fréquente d’une partie de la veine basale peut entraîner un drainage veineux vers le sinus caverneux ou vers le sinus pétreux inférieur homo ou controlatéral. Conclusions : cette étude micro-anatomique du cercle veineux de la base du cerveau permet de comprendre les variations du drainage veineux cérébral profond.
Les faisceaux de substance blanche unciné et longitudinal inférieur : confrontations entre macroscopie et tractographie par IRM FOSCOLO S (1, 3), PERIOT O (4), KOHLER C (2), CRESTANI L (1), TACK R (1), ARNOUX JM (1), BRACARD S (3), ALLARD M (4), BRAUN M (1, 3) (1) Départements d’Anatomie. (2) d’Histologie. (3) Service de Neuroradiologie, Faculté de Médecine, CHU Nancy et ERI 13 Inserm Nancy. (4) Service de Médecine Nucléaire, ERT-CNRS Bordeaux-France. E-mail :
[email protected]
But : à propos des faisceaux cérébraux unciné (FU) et longitudinal inférieur (FLI), confronter leurs tracés en tractographie par IRM à la lecture de coupes anatomiques en coloration Bleu-Lugol. Matériel et méthodes : la tractographie IRM par tenseur de diffusion et algorithme tensoriel, a exploré deux groupes, 10 volontaires sains jeunes (20-35 ans) et 10 volontaires sains âgés (65-75). Des régions d’intérêt (ROI) reproductibles ont été déterminées pour chaque faisceau. Leur systématisation a été établie puis corrélée aux données histologiques. Les coupes cérébrales de 500 µm ont été immergées dans le Lugol-Nissl, colorant en bleu les gaines de myéline. Résultats : nous avons établi une méthode reproductible d’étude, déterminé les rapports avec les faisceaux adjacents, confirmé la systématisation des faisceaux : identité des gyri connectés, asymétrie droite/gauche, fraction d’anisotropie. Pour FU, la ROI favorable se situe latéralement au gyrus unciné. La myélotopie et la variabilité de connexion sont présentées entre pôle temporal et aires frontales (BA 11-10, 44-45). Le FLI apparaît comme un faisceau antéro-postérieur, reliant le pôle temporal au cortex occipital médial. Une ROI est placée au niveau de T1, une autre au niveau du stratum sagittal. Ce faisceau est épais dans la région temporale, fin en arrière et latéralement aux radiations optiques. La myélotopie et la variabilité de connexion sont présentées entre pôle temporal et aires occipitales (BA 22-21, 19-18). Conclusions : La tractographie par IRM est reproductible et assurée par les coupes cérébrales colorées. Son algorithme de traçage, imparfait mais robuste, permet l’étude d’une variabilité individuelle.
Les méninges vues par l’anatomiste SAKKA L, CHAZAL J (1) Laboratoire d’Anatomie et Organogenèse, Faculté de Médecine, 28 place Henri-Dunant, 63001 Clermont-Ferrand. (2) Service de Neurochirurgie A, Hôpital Gabriel Montpied, CHU de ClermontFerrand, 63003 Clermont-Ferrand. E-mail :
[email protected]
La vision des méninges diffère selon qu’elle se trouve sous l’œil de l’anatomiste fondamental ou de l’anatomiste clinicien. Pour le premier, les questions essentielles concernent l’organisation microscopique, l’existence éventuelle de l’espace sub-dural, l’interface de la couche méningée profonde avec le parenchyme cérébral au fond des espaces péri-vasculaires. Pour le deuxième, l’aspect dynamique du système du liquide cérébro-spinal (LCS) est l’objet de beaucoup d’interrogations en raison de ses retombées en pathologie. L’anatomie comparée, l’embryologie et l’organogenèse aident à la compréhension de l’anatomie descriptive et fonctionnelle des méninges chez l’Homme. Classiquement considérées comme une structure de protection, elles jouent aussi un rôle dans le développement, le fonctionnement et l’homéostasie du système nerveux central. Les méninges constituent un système en évolution constante depuis leur formation jusqu’à la sénescence. Le système classique trouvé chez l’enfant et l’adulte comporte trois