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Congrès International ADELF-SFSP / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 61S (2013) S206–S264
total de 52 PVVIH (dont 20 femmes, médiane 53 ans) ont été interrogées pour mieux comprendre ce que vivent et anticipent les PVVIH > 50 ans. Le WHOQOL (version courte) a servi à évaluer la qualité de vie des personnes interviewées. Une conférence de consensus communautaire en avril 2013 doit permettre, à partir de la restitution de ces résultats, d’émettre des pistes d’action. Résultats.– Les PVVIH > 50 ans déclarent un état de santé dégradé (36 % ont une autre maladie chronique) et des difficultés financières, sociales et affectives (e.g. isolement) fortes. Pour certains, le VIH (et son traitement) a bouleversé le parcours de vie et le parcours professionnel, a généré de l’exclusion familiale et/ou sociale et a produit un impact important sur le corps, le moral et la sexualité. De nouvelles préoccupations apparaissent au sujet des ressources financières à la retraite, de l’accès et de la stigmatisation dans les hébergements collectifs, du suivi médical adapté à l’avancée en âge. Conclusion.– Le VIH et le vieillissement impactent la qualité de vie physique, psychologique, sociale et économique des PVVIH > 50 ans. En termes de santé publique, plusieurs pistes se dégagent pour offrir à cette population une meilleure prise en charge. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.045 A6-6
Comment la participation sociale contribue-t-elle à la prévention de la dépression et du suicide chez la personne âgée ? T. Saïas a,b,c , J. Bodard d , E. Du Roscoät d , R. Guignard d , F. Beck d,e a Institut de psychologie, université Paris Descartes, Paris, France b Département de psychologie, université du Québec, Montréal, Canada c Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES), Saint-Denis, France d Direction des affaires scientifiques, INPES, Saint-Denis, France e Cesames, centre de recherche psychotropes, santé mentale, société, CNRS, UMR 8136, Inserm, U611, université René Descartes Paris V, Paris, France Introduction.– La littérature scientifique concernant les facteurs de risque du suicide chez la personne âgée est aujourd’hui essentiellement centrée sur l’identification de facteurs individuels, desquels découlent des modalités de prise en charge centrées sur l’individu, avec peu de prise en compte de l’environnement social. Cette présentation vise à présenter les résultats d’une étude récente cherchant à mettre en évidence le rôle des facteurs socio-environnementaux dans la survenue des idéations suicidaires chez la personne âgée de plus de 65 ans. Méthode.– Les données de l’étude européenne SHARE portant sur les sujets de plus de 65 ans (n = 11440) ont été utilisées. Des analyses bi-variées et des régressions logistiques ont été conduites afin d’élaborer un modèle de prédiction des idéations suicidaires. Résultats.– Les résultats mettent en évidence que la présence de soutien matériel était positivement liée à l’expression d’idéations suicidaires, alors que l’inclusion sociale ou la participation communautaire étaient associées à une moindre prévalence des pensées suicidaires. Discussion.– La discussion autour de cette présentation portera sur l’implication de ces résultats dans l’élaboration de politiques de prévention qui se détachent des actions individuelles, palliatives ou thérapeutiques pour s’orienter vers une démarche plus globale et communautaire. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.046 A6-7
Profils de consommation alimentaire à mi-vie, longévité et vieillissement réussi C. Samieri a,b,c , Q. Sun a,d , O. Okereke a,e,f , W. Willett d , M. Stampfer a,d,e , F. Grodstein a,e a Channing Division of Network Medicine, Harvard Medical School and Brigham and Women’s Hospital, États-Unis b Inserm U897, Isped, Bordeaux, France c Université Bordeaux-Segalen, Bordeaux, France
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Department of Nutrition, Harvard School of Public Health, États-Unis Department of Epidemiology, Harvard School of Public Health, États-Unis f Department of Psychiatry, Harvard Medical School and Brigham and Women’s Hospital, États-Unis e
Contexte.– Identifier des stratégies pour prolonger la durée de vie en bonne santé est un enjeu majeur pour nos populations vieillissantes. Objectif.– Étudier la relation entre les profils de consommation alimentaire à mi-vie, la mortalité prématurée et le vieillissement réussi. Population.– Étude observationnelle prospective de 78 268 femmes de la « Nurses’ Health Study », suivies entre 1984 et 2012, sans maladie chronique à l’inclusion à mi-vie (âge médian 58 ans), et ayant complété deux fréquentiels alimentaires à deux ans d’intervalle permettant une évaluation de la qualité de l’alimentation à mi-vie par le « Alternate Healthy Eating Index-2010 » américain et un score d’adhérence au régime méditerranéen. Évènements.– Les décès prématurés, survenus avant l’âge de 70 ans, ont été enregistrés. Parmi les survivants au-delà de 70 ans, la qualité du vieillissement (« réussi » versus « usuel ») a été évaluée chez 13 876 femmes incluses dans une sous-étude cognitive ; le vieillissement réussi a été défini par l’absence de 11 maladies chroniques, l’absence de détérioration des fonctions cognitives et physiques, et une bonne santé mentale. Résultats.– Après ajustement multi-variable, une adhérence plus élevée au « Alternate Healthy Eating Index-2010 » (quintile supérieur versus inférieur) à mi-vie était associée à une diminution de 24 % (IC95 % = 5 %–39 % ; P-detendance = 0,007) de la probabilité de mort prématurée, et parmi ceux ayant survécu après 70 ans, à une augmentation de 36 % (IC95 % = 12 %–65 % ; Pde-tendance < 0,001) de la probabilité de vieillissement réussi, par rapport à un vieillissement usuel. Une adhérence plus élevée au régime méditerranéen à mi-vie était associée à une diminution de 21 % (IC95 % = 1 %–37 % ; P-detendance = 0,12) de la probabilité de mort prématurée, et à une augmentation de 39 % (IC95 % = 15 %–69 %, P-de-tendance = 0,002) de la probabilité de vieillissement réussi. Conclusion.– Une meilleure qualité alimentaire à mi-vie est associée à la longévité, et à une probabilité plus importante de vieillir en bonne santé chez ceux qui survivent aux âges avancés. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.047
Session B1 – Pratiques préventives et soins de première ligne B1-1
Évaluation de l’offre de prévention de 139 services ambulatoires santé et de soins à domicile en région bruxelloise, Belgique Y. Coppieters , A. Cremers École de santé publique, université Libre de Bruxelles, Belgique Contexte et objectif.– En région bruxelloise, certains services ambulatoires de la santé et du social bénéficient de subventions régionales. Un cadastre de ces services (139 agréments) a été réalisé afin de dégager une vision des différents secteurs et de disposer d’un cadre de concertation commun pour une future programmation de ces services. Méthode.– Le cadastre des services, sur la base d’un questionnaire en ligne, aborde trois parties : – les caractéristiques des services et leurs implantations ; – l’analyse de l’offre sur base des activités, stratégies et des métiers ; – les caractéristiques des bénéficiaires. La fonction de prévention est identifiée sur la base d’activités menées afin d’éviter la survenue de problèmes, d’arrêter leur progression ou de limiter leurs conséquences. Résultats.– Au total, 115 services sur 139 ont été mobilisés dans le cadre du cadastre (82,7 %). Les activités suivantes font référence à la fonction de prévention envers les bénéficiaires : actions éducatives de proximité (quatre), documentation (15), éducation à la santé (16), éducation permanente (17),
Congrès International ADELF-SFSP / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 61S (2013) S206–S264 prévention (au niveau individuel, de groupe ou communautaire) (24) et sensibilisation (29). Il ressort une fonction de prévention envers les professionnels qui regroupe des activités d’information (15) et la sensibilisation (29). Cette fonction axée sur les autres acteurs du terrain et à la société au sens large regroupe la documentation (15), la sensibilisation (29) et les actions médiatiques (20). Conclusion.– La fonction de prévention apparaît clairement comme transversale à l’ensemble des services. Une place importante des services à visée généraliste se confirme au sein de cette fonction malgré la variété des sujets abordés : aspects sociaux, vie relationnelle, affective et sexuelle, santé mentale, aspects relatifs à l’usage de toxicomanies. Une réflexion est nécessaire sur la reconnaissance des fonctions transversales des services et d’une meilleure articulation du travail entre les secteurs dans une vision intégrée et différenciée. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.048 B1-2
Étude sur l’implication des professionnels de santé de premiers recours dans la prévention, Lille, France C. De Pauw a,b , O. Volpi a,b Centre lillois d’études et de recherches sociologiques et économiques, Lille, France b URPS médecins Nord-Pas-de-Calais, Lille, France
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Introduction.– Les Maisons de santé pluridisciplinaires ont obligation d’intégrer des objectifs de prévention dans leur projet de santé. Cependant, il est difficile de cerner le champ d’intervention de ces nouvelles structures en matière de prévention tant dans l’action menée que dans les partenariats avec les professionnels de santé situés à proximité de ces structures mais n’en faisant pas partie. L’Union régionale des professionnels de santé (URPS) Médecins réalise donc une étude afin de faire un état des lieux sur les attentes de chacun en matière de prévention et de voir comment les pôles de santé via leurs coordonnateurs peuvent s’investir sur cette question en intégrant l’ensemble des professionnels de santé de proximité. Méthode.– Cette étude se décline en deux parties : – interroger les représentants institutionnels, des usagers ainsi que les représentants politiques des URPS chirurgiens-dentistes, infirmiers, masseurskinésithérapeutes, médecins, pharmaciens et sages-femmes afin d’analyser sociologiquement leur discours politiques, observer les concordances et divergences dans leur vision stratégique des maisons de santé en matière de prévention ; – interroger les maisons de santé en activité dans la région pour vérifier l’adéquation entre les discours et la réalité des pratiques. Résultats.– Cette étude étant en cours de réalisation, le colloque sera l’occasion de diffuser en avant-première les résultats préliminaires. Elle devrait ainsi permettre de présenter les pratiques de prévention émergentes dans les maisons de santé ainsi que les enjeux afférents afin de pouvoir associer l’ensemble des professionnels de santé libéraux pour aboutir à un changement de culture professionnelle non isolé. Conclusion.– Cette première phase d’étude permettra d’élaborer un questionnaire qui sera proposé à l’ensemble des professionnels de santé libéraux de la région pour recueillir leurs pratiques actuelles en matière de prévention et leur opinion quant à leur évolution en lien avec les pôles de santé pluridisciplinaires. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.049 B1-3
Les nouveaux modèles de soins intégrés atteignent-ils leur objectif de prévention ? Le cas québécois des groupes de médecine de famille (GMF) J. Fiset-Laniel a , R. Borgès Da Silva a,b , S. Provost a , E. Strumpf c , P. Tousignant a,d a Équipe conjointe, direction de la santé publique de l’ASSS de Montréal et Institut national de santé publique du Québec, Canada b Institut de recherche en santé publique de l’université de Montréal, Canada
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Département d’économie, d’épidémiologie, de biostatistiques et de santé au travail, Université McGill, Canada d Département d’épidémiologie, de biostatistiques et de santé au travail, université McGill, Canada Contexte et objectif.– La création des groupes de médecine de famille (GMF) est une des transformations majeures des soins de santé primaires au Québec. Les premiers GMF ont été accrédités en novembre 2002 avec l’objectif d’offrir une plus grande accessibilité, une prise en charge globale et une continuité des soins à une clientèle inscrite. De par leur organisation, les GMF ont le potentiel de contribuer à la prévention de plusieurs maladies chroniques. L’objectif de ce projet est d’estimer l’impact des GMF sur la prestation de deux pratiques cliniques préventives (PCP) : la mammographie et l’ostéodensitométrie. Méthodes.– Quatre cohortes de femmes âgées de 50 ans ou plus inscrites auprès d’un omnipraticien entre 2002 et 2005 sont comparées entre elles. Les cohortes 1 et 2 sont formées de patientes vulnérables inscrites auprès d’un omnipraticien pratiquant en GMF ou non (n = 701 639). Les cohortes 3 et 4 sont formées de patientes non vulnérables et suivies par des omnipraticiens pratiquant en GMF ou non (n = 117 140). La prestation de PCP entre 2000 et 2010 est comparée entre les cohortes. En raison de l’inscription volontaire des patientes en GMF, un score de propension a été construit pour contrôler les différences entre les cohortes. Résultats.– Nos analyses révèlent que la prestation de mammographies augmente sur les cinq années de suivi, alors que la prestation d’ostéodensitométries diminue. La prestation des PCP est plus importante chez les femmes non vulnérables. C’est parmi les femmes non vulnérables que l’on observe l’effet positif lié aux GMF le plus important. Discussion.– L’inscription vulnérable reflète un engagement entre le patient et le médecin et peut possiblement atténuer l’effet du GMF sur la prestation des PCP. L’évaluation de l’effet des GMF est nécessaire pour informer les décideurs sur leur impact réel et la manière dont ceux-ci atteignent ou non leurs objectifs. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.050 B1-4
Influence des nouveaux modèles d’organisations de soins de santé primaires (OSSP) sur l’expérience de soins des individus atteints de maladies chroniques ? Québec, Canada R. Pineault a , R. Borgès Da Silva b , S. Provost a , A. Couture a , A. Prud’homme a a Direction de santé publique de l’ASSS de Montréal et Institut national de santé publique du Québec, Canada b Institut de recherche en santé publique de l’université de Montréal, Canada Problématique.– Depuis 2003, deux nouveaux modèles d’OSSP sont apparus au Québec : les Groupes de médecine de famille (GMF), favorisant une plus grande continuité des soins, et les cliniques réseaux (CR), favorisant une plus grande accessibilité. Dans le contexte du vieillissement de la population et d’une prévalence croissante des maladies chroniques, il convient de se demander dans quelle mesure ces nouveaux modèles d’OSSP favorisent une meilleure prise en charge de ces malades, telle que reflétée dans leur expérience de soins. Méthodes.– Deux enquêtes ont été réalisées en 2010, dans deux régions du Québec : une, téléphonique, auprès de la population adulte (n = 9206) et l’autre, postale, auprès de toutes les OSSP (n = 606). Les deux enquêtes ont été jumelées. Les GMF et CR ont été comparés aux autres OSSP. Des indices d’expérience de soins (continuité, accessibilité, globalité, réactivité, etc.) ont été créés. Six catégories de maladies chroniques ont été retenues. Les analyses descriptives et de régression logistique multiple contrastent ces différents types d’OSSP au regard des indices d’expérience de soins. Résultats.– Les CR sont les plus performants au chapitre de l’accessibilité, pour l’ensemble des maladies chroniques, mais les moins performants pour tous les autres indices d’expérience de soins. Les GMF obtiennent de meilleurs scores d’expérience de soins que les CR, sauf pour l’accessibilité, mais se distinguent peu des autres OSSP. En général, on observe une certaine cohérence dans les résultats entre les différentes maladies chroniques pour chaque modèle d’OSSP.