J Gynecol Obstet Biol Reprod 2006 ; 35 : 94-102.
Société Groupement régional Nord-Picardie-Champagne Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français RÉUNION DU 15 JUIN 2005 À AMIENS Retard de croissance intra-utérin induit chez le fœtus de brebis et insulinorésistance en périodes anténatale et post-natale précoce
I. GUEORGUIEVA, P. DERUELLE, S. JAILLARD, B. SICOT, N. ROUAIX, B. SOUDAN, J. WEILL, L. STORME CHRU de Lille ; EA 1049, Laboratoire de Biophysique, Faculté de Médecine de Lille II. Introduction. — Le retard de croissance intra-utérin (RCIU) est responsable de la « programmation » à l’âge adulte, du Syndrome métabolique associant diabète non-insulinodépendant à forte composante d’insulinorésistance, hypertension artérielle, et dyslipidémie. Si ces constats sont bien établis pour l’adolescence et l’âge adulte, les conséquences au cours de la période intra-utérine et l’enfance n’ont pas été étudiées. Nous émettons l’hypothèse que l’insulinorésistance débute dès la période fœtale, persiste en période postnatale précoce dans les situations de restriction de croissance. Méthodes. — 15 brebis ont été opérées a 125 j de gestation (terme = 147 j). Sous anesthésie, des cathéters étaient placés dans l’artère et la veine fémorale. Le cathéter artériel était place en regard des artères ombilicales. Les animaux étaient randomisés soit dans un groupe Témoins, soit dans un groupe RCIU. Les animaux du groupe RCIU recevaient des embolisations itératives du versant fœtal de la circulation placentaire (microsphères de 50 µm : 50 000/j entre J130 et J140 pour obtenir une baisse de la PaO2 basale). La sensibilité à l’insuline était mesurée par la méthode du clamp hyperinsulinique euglycémique à J130, J135, J140, puis à 1 semaine de vie post-natale. Des dosages de la cortisolémie et des concentrations de catécholamines étaient effectués quotidiennement. Résultats. — La saturation artérielle en O2 chutait de 50 ± 3 % à 27 ± 5 % pendant la période fœtale dans le groupe RCIU, alors qu’elle ne variait pas dans le groupe Témoin. La croissance abdominale entre J130 et J140 était plus faible dans le groupe RCIU que dans le groupe Témoin (16 ± 2 vs 54 ± 7 mm ; p < 0,05). La valeur du clamp est identique à J130 dans les 2 groupes. À J135, J140, et à 1 semaine de vie, la valeur du clamp est plus basse dans le groupe RCIU, témoignant d’une insulinorésistance plus élevée (J140 : 2,5 ± 0,5 vs 5,0 ± 0,5 mg/kg/min de glucose (p < 0,05) ; 1 semaine de vie : 3,5 ± 0,7 vs 5,7 ± 1,4 mg/kg/min (p < 0,05)). La cortisolémie était similaire dans les 2 groupes, alors que les concentrations de catécholamines étaient plus élevées dans le groupe RCIU dès le début de la période d’embolisation. Conclusion. — Dans ce modèle de RCIU vasculaire, une insulinorésistance apparaît dès la période fœtale et persiste en période post-natale. Elle n’est pas liée à un hypercorticisme. Nous spéculons que l’insulinorésistance est secondaire à une élévation des catécholamines.
Évaluation du risque d’hypertension induite par la grossesse (HIG) par un score
P. VAILLANT, M. YANGA, D. BOUNICAUD, M.L. DADJO, M. MARCOS, P. CESBRON CH de Creil. Les études montrent un risque de pré éclampsie de 20 à 30 % lorsque la mère ou la sœur a développé une pré éclampsie, de récidive chez 40 % des multipares. Le diabète de type II et la thrombo-embolie sont héréditaires et procurent un risque accru de pré éclampsie. Un questionnaire a été construit selon les antécédents personnels et familiaux de HIG et de pathologies à risque vasculaire placentaire. À chaque antécédent correspond un point et à l’addition des points correspond un score. Une étude prospective a permis de valider ce score pour une population de 717 patientes. 32 % des patientes ont un score à 0 (aucun antécédent à risque, p < 0,0001) et un très faible risque de développer une HIG (< 1 %) ou un petit poids de naissance (< 2 800 g, risque relatif de 0,4). La surveillance de la grossesse et l’accouchement pourraient être autorisés dans les maternités de faible plateau technique. Le groupe des scores à 1 (nullipares, p < 0,03) ou 1 à 2 (multipares, p < 0,0001) présente un risque de HIG similaire à celui de la population générale. Ce groupe nécessite un complément d’investigation de dépistage. 20 % des patientes ont un score supérieur à 1 (p < 0,01) ou 2 (p < 0,0001) et présentent un risque relatif de 2 à 2,5 de HIG. La surveillance doit se faire en milieu spécialisé en avertissant la patiente que l’accouchement est susceptible de se faire dans une maternité avec un plateau technique important. Un score pondéré a été établi permettant de valider le risque pour les populations de scores différents de 0.
Prise en charge d’un thrombus vulvaire en per et post partum
B. DELABY, P. MOUITHYS-GUFFROY, S. LANTA, S. NAJAS, O. GAGNEUR, J. GONDRY CHU d’Amiens. Le thrombus ou hématome vulvaire est une complication hémorragique rare (1 à 2 pour 1 000 accouchements) survenant préférentiellement en post partum mais aussi pendant la grossesse. Son pronostic, souvent favorable, peut être, dans certains cas, dramatique.
© MASSON, Paris, 2006.