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Abstracts / Revue du Rhumatisme 73 (2006) 1031–1088
O.95 Enquête sur les injections cortisoniques de l’épaule sous traitements antiagrégants plaquettaires, AINS ou AVK P. Goupilla, T. Thomasb, E. Noëlc, GREP a Service de Rhumatologie, Centre Hospitalier Régional et Universitaire, Tours, France b Service de Rhumatologie, C.H.U. Bellevue, Saint-Étienne, France c Service de Rhumatologie, Centre Orthopédique Santy, Lyon, France Introduction. – Le GREP a réalisé une enquête sur la pratique des injections cortisoniques de l’épaule chez les patients sous AAP, AINS ou AVK, mal connue, et pour laquelle il n’y a pas de recommandations. Matériels et Méthodes. – Questionnaire adressé à 2015 Rhumatologues : ● Avant une injection cortisonique de l’épaule, interrompez-vous : aspirine, dipyridamole, ticlopidine, clopidrogel, AINS, AVK ? ; si oui, combien de temps avant et utilisez-vous un traitement de substitution ? ● Demandez-vous un bilan d’hémostase avant une injection cortisonique de l’épaule chez un patient sous AAP ou AVK ● Avez-vous observé des incidents et/ou accidents hémorragiques au décours d’une injection cortisonique de l’épaule sous AAP ou AVK ? ; ● Procédez-vous de la même manière pour une injection cortisonique de la hanche, des autres articulations périphériques, du rachis ? ● Nombre d’injections de l’épaule/mois, bilan d’hémostase systématique …. Résultats. – 1018 questionnaires analysables. Le pourcentage de rhumatologues arrêtant les AAP est variable selon les produits (Aspirine 9 %, Dipyridamole 7,5 %, Ticlopidine 25 %, Clopidrogel 28 %, AINS 2,6 %), de 74 % pour les AVK ; chez un patient sous AAP, 1 (AINS) à 6 % (Clopidrogel) demandent un bilan d’hémostase, 65 % pour les AVK ; les accidents sous AAP sont rares (1,7 % des rhumatologues pour l’aspirine), plus fréquents sous AVK (10 %) ; 50 % procèdent différemment pour la hanche (arrêt systématique des AVK), 55 % pour le rachis (arrêt des AVK pour 93 %) ; 4 % demandent un bilan d’hémostase (numération ou temps de saignement, TS) ; 19,6 injections cortisoniques de l’épaule en moyenne par mois (1-80). Discussion. – La durée d’arrêt des AAP n’est pas toujours conforme (moins de cinq jours pour l’aspirine, le Ticlopidine, le Clopidrogel, dont l’action est irréversible pendant 7 à 10 jours). La durée d’arrêt des AVK est souvent trop longue ; 82 % de ceux qui arrêtent les AVK font une substitution par HBPM, 8 % ne donnent rien. Il faut rappeler l’absence de fiabilité du TS pour prédire le risque hémorragique sous AAP : l’allongement du TS sous aspirine n’est pas corrélé au risque hémorragique, le Flurbiprofène (activité AAP) ne modifie pas le TS. Conclusion. – Ces modalités disparates et peu codifiées justifient l’élaboration de recommandations de bonnes pratiques par le GREP en collaboration avec les spécialistes de l’hémostase.
O.96 Evaluation du traitement de la capsulite rétractile de l’épaule par arthrodistension avec infiltration et rééducation par arthromoteur A. Nouijaia, M. Mahib, A. Mounacha, J. El Fennib, L. Achemlala, A. Bezzaa, A. El Maghraouia a Centre de Rhumatologie et Rééducation Fonctionnelle, Hopital Militaire d’Instruction Med V, Rabat, Maroc b Radiologie, Hopital Militaire d’Instruction Med V, Rabat, Maroc Introduction. – La capsulite rétractile est une entité clinique caractérisée par un enraidissement progressif et initialement douloureux de l’articulation gléno-humérale par rétraction de la capsule. Des études
ouvertes ont souligné la valeur des distensions, de la physiothérapie et des infiltrations sur la douleur et la mobilité articulaire. Objectifs. - Evaluer l’efficacité de l’arthrodistension avec infiltration de corticoïdes associée à une rééducation intensive par arthromoteur sur la mobilité articulaire et la qualité de vie. Matériels et Méthodes. – 40 capsulites rétractiles avec une réduction de la rotation externe de moins de 50° et un score de Constant de moins de 50 % ont été inclus dans cette étude. La prise en charge a consisté en une arthrodistension de l’épaule couplée à une infiltration de la gléno-humérale et suivie immédiatement d’une rééducation par arthromoteur au rythme de deux séances quotidiennes de 45 min chacune pendant une semaine à l’hôpital, puis trois fois par semaine pendant un mois. Les critères de jugement étaient le gain d’amplitude exprimé en degré (de la rotation externe, de l’abduction et de la flexion) et de la fonction de l’épaule par le score de Constant au 8e jour, à la 6e semaine et à la 12e semaine après l’arthrodistension. Résultats. – 38 patients d’âge moyen 52,2 ans (7,3) [35 – 72] ont été inclus dans l’étude correspondant à 40 épaules. Deux femmes avaient une capsulite rétractile bilatérale. Leur maladie évoluait en moyenne depuis 8,2 mois (5,9) [3 - 36]. Une amélioration significative des angles d’amplitude de l’épaule traitée et du score de Constant a été notée entre l’évaluation avant l’arthrodistension et à la 12e semaine après. L’abduction moyenne est passée de 75° à 126° (p<0,0001), la rotation externe de 29° à 77° (p<0,0001), la flexion de 99° à 145° (p<0,0001) et le score de Constant de 43 à 85 (p<0,0001). La moitié de la récupération des différents paramètres mesurés était observée dès la fin de la première semaine. Conclusion. – L’arthrodistension couplée à la rééducation par arthromoteur constitue une thérapeutique efficace de la capsulite rétractile. L’amélioration s’observe dès la première semaine aussi bien sur la mobilité articulaire que sur la qualité de vie.
O.97 La réparation sous arthroscopie des ruptures de la coiffe des rotateurs permet-elle une récupération fonctionnelle rapide ? C. Charousseta, J. Grimberga, L.-D. Duranthona, L.-D. Bellaicheb, D. Petrovertb a Chirurgie Orthopédique, L’Association Francilienne de Traumatologie Sportive, Paris, France b Service de Radiologie, L’Association Francilienne de Traumatologie Sportive, Paris, France Introduction. – L’arthroscopie d’épaule s’est considérablement développée depuis 20 ans grâce à sa faible morbidité et à ses excellents résultats thérapeutiques. Pourtant aucune étude n’a étudié le délai de récupération fonctionnelle à l’aide du score de Constant, après réparation de la coiffe des rotateurs. L’objectif de notre travail est de définir la période post-opératoire où la récupération fonctionnelle devient significative et de connaître les paramètres épidémiologiques, anatomiques, techniques ou cicatriciels influençant cette récupération. Matériels et Méthodes. – Il s’agissait d’une étude prospective non randomisée de 114 dossiers de réparation entièrement sous arthroscopie de ruptures transfixiantes de la coiffe des rotateurs. Tous les patients ont été suivis cliniquement au troisième, sixième, douzième, vingt quatrième mois et au dernier recul. Ils ont été évalués objectivement selon le score de Constant Nous avons évalué la satisfaction du patient pour son opération au dernier recul. Pour les patients actifs sur le plan professionnel, nous avons déterminé quel était le type de reprise professionnelle et le délai. Nous avons systématiquement demandé au sixième mois un arthroscanner de contrôle, pour étudier la cicatrisation tendineuse. Résultats. – L’évolution du score de Constant montre une amélioration significative par rapport au score pré opératoire à partir du troisième mois post opératoire (p<0.0001) et jusqu’au douzième mois (p<0.0001), pour se stabiliser ensuite.