Évolution des causes de décès chez les patients infectés par le VIH entre 2000 et 2010 : résultats de l’enquête nationale Mortalité 2010 (ANRS EN 20)

Évolution des causes de décès chez les patients infectés par le VIH entre 2000 et 2010 : résultats de l’enquête nationale Mortalité 2010 (ANRS EN 20)

S28 65e Congrès franc¸ais de médecine interne, Clermont-Ferrand, 14, 15 et 16 juin 2012 / La Revue de médecine interne 33S (2012) S1–S53 pas recomma...

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65e Congrès franc¸ais de médecine interne, Clermont-Ferrand, 14, 15 et 16 juin 2012 / La Revue de médecine interne 33S (2012) S1–S53

pas recommandée en France. Les objectifs de cette étude étaient de déterminer : – si des patients infectés par le VIH partagent leur traitement antiviral personnel dans l’optique d’une PrEP ; – d’évaluer la connaissance et les discussions sur la PrEP dans cette population. Patients et méthodes.– Il s’agit d’une étude transversale réalisée en France dans 23 services de médecine interne et de pathologies infectieuses représentatives. Les médecins proposaient un questionnaire standardisé anonyme à tous les patients VIH vus en consultation ou en hospitalisation entre le 24 et le 31 octobre 2011. Le questionnaire explorait la PrEP (connaissance ; discussion avec un proche, un médecin, une association ; pratique) et les données sociodémographiques, les conduites à risque et le statut VIH. Résultats.– Cinq cent quatre-vingt-treize patients ont été inclus : hommes 74,2 %, homosexuels masculins 52,4 %, hétérosexuels 21,6 %, membres d’une association de patients 9,8 %. La moitié (50,6 %) vivait avec un partenaire stable, 35,2 % avec un partenaire séronégatif. Globalement, 1 % a partagé son traitement antiviral personnel avec un proche et 8,3 % rapportaient la pratique d’une PrEP dans l’entourage proche. Près de la moitié (41,8 %) connaissait la PrEP et 29,5 % ont en discuté (hommes 79,2 % et 72,6 %, respectivement). Les hommes rapportant une PrEP dans l’entourage proche ont plus souvent partagé leur traitement antiviral (10,3 % vs 0,2 %, p < 0,001). En analyse par régression logistique, la connaissance et la discussion étaient plus fréquentes : – chez les hommes membres d’une association (p < 0,001 pour les deux) et non hétérosexuels (p = 0,023 et 0,057, respectivement) ; – chez les femmes ne vivant pas avec un partenaire stable (p = 0,035 et p = 0,03) ou vivant avec un partenaire séronégatif (p = 0,049 et p = 0,083). Conclusions.– Aujourd’hui, les patients infectés par le VIH ne partagent pas leur traitement antiviral personnel avec des sujets séronégatifs dans l’optique d’une PrEP. En revanche, une forte proportion de personnes infectées connaît et discute de la PrEP, une pratique non rare dans leur entourage proche. Ces résultats devraient guider les prochaines recommandations. doi:10.1016/j.revmed.2012.03.066 CO056

Adhérence aux traitements antirétroviraux chez les adultes infectés par le VIH A. Rughoobur-Bheekhee a , F. Oodally b , J. Desblache a , R. Bheekhee b , M.D. Soyjaudah b , A. Saumtally b , R. Ponnoosamy b , P. Lam Thoun Mine b , P. Morlat a a Service de médecine interne et maladies infectieuses, hôpital Saint-André, Bordeaux, France b National Day Care Centre For The Immunosuppressed, Volcy Pougnet Community Health Centre, Port-Louis, Maurice Introduction.– La trithérapie, utilisée depuis 1995, a transformé l’infection par le VIH d’une maladie mortelle en une maladie chronique. Néanmoins, la réponse optimale aux traitements antirétroviraux dépend d’une adhérence thérapeutique quasi complète. La non-adhérence pose également un problème de santé publique, en facilitant la transmission de l’infection. Cette étude a pour but d’analyser les facteurs susceptibles d’influencer cette adhérence thérapeutique chez les patients séropositifs sous antirétroviraux. Patients et méthodes.– Une enquête épidémiologique transversale à l’aide d’un questionnaire semi-directif, a été réalisée auprès de 225 patients traités par antirétroviraux et recrutés consécutivement dans le principal centre de prise en charge ambulatoire de l’infection VIH à l’Île Maurice, de mai à août 2010. Les individus éligibles étaient les patients séropositifs âgés de 18 ans ou plus, traités en ambulatoire par les antirétroviraux depuis au moins six mois dans ce même centre. L’adhérence thérapeutique était estimée par le rapport entre le nombre de comprimés pris sur le nombre de comprimés prescrits pendant les sept derniers jours.

Les patients étaient considérés adhérents si 95 % des comprimés prescrits avaient été pris. Résultats.– Deux cents vingt-cinq patients ont été inclus dans cette étude, dont 79 % d’hommes. Les patients étaient traités en moyenne par 5,7 ± 2,3 comprimés antirétroviraux. Soixante-cinq pour cent des patients étaient adhérents aux traitements antirétroviraux. Les variables significativement associées à la non-adhérence après analyse multivariée étaient la toxicomanie active, la dépendance éthylique, un antécédent d’arrêt du traitement antirétroviral et l’absence de perception d’un soutien psychologique. On ne note pas de différence associée à l’âge, au sexe, au niveau d’éducation, au régime antirétroviral utilisé ni à la distance à parcourir jusqu’au centre de soin. Soixante-dix pour cent des patients avaient des antécédents de toxicomanie, celle-ci étant encore active chez 27 % d’entre eux. Parmi ces patients, un traitement de substitution par la méthadone était suivi chez 73 % d’entre eux. Chez les toxicomanes sevrés, on ne note pas de différence significative d’adhérence thérapeutique lié à la prise de méthadone. Conclusions.– Cette étude est la première sur le sujet à l’Île Maurice. Elle montre que sont associés à la non adhérence plusieurs facteurs comportementaux mais aussi, donnée originale de notre étude, l’absence de perception d’un soutien psychologique. On peut donc conclure que l’amélioration de l’adhérence thérapeutique nécessite une prise en charge pluriprofessionnelle impliquant non seulement les acteurs de soins mais aussi les travailleurs sociaux. doi:10.1016/j.revmed.2012.03.067 CO057

Évolution des causes de décès chez les patients infectés par le VIH entre 2000 et 2010 : résultats de l’enquête nationale Mortalité 2010 (ANRS EN 20) P. Morlat a , C. Roussillon b , E. Rosenthal c , E. Mortier d , J.-F. Bergmann e , N. Tabbal b , S. Henard f , D. Salmon g , T. May f , F. Bonnet a , P. Cacoub h , G. Chêne b a Service de médecine interne et maladies infectieuses, hôpital Saint-André, Bordeaux, France b Inserm U897, Isped, Bordeaux, France c Service de médecine interne, hôpital de l’Archet, Nice, France d Service de médecine interne, hôpital Louis-Mourier, Colombes, France e Service de médecine interne, hôpital Lariboisière, Paris, France f Service de maladies infectieuses, hôpital de Brabois, Nancy, France g Service de maladies infectieuses, hôpital Cochin, Paris, France h Service de médecine interne, hôpital de la Pitié, Paris, France Introduction.– L’enquête Mortalité 2010 avait pour objectif de décrire la distribution des causes de décès en France des patients infectés par le VIH (VIH+). Patients et méthodes.– Un échantillon représentatif des services impliqués dans la prise en charge de l’infection VIH en France a notifié les décès survenus chez les patients VIH+ en 2010. Les causes initiales de décès ont été documentées grâce à un questionnaire standardisé similaire à celui utilisé lors des enquêtes nationales antérieures (Études Mortalité 2000 et Mortalité 2005). Résultats.– Les 90 centres participants ont notifié 728 décès (857 par les mêmes centres en 2005). L’âge médian des personnes décédées était de 50 ans ; 75 % étaient des hommes ; 30 % étaient co-infectés par le virus de l’hépatite C, 13 % par celui de l’hépatite B ; le délai médian depuis le diagnostic d’infection VIH était de 15 ans mais le diagnostic datait de moins de 6 mois chez 9 % ; quatre vingt onze pour cent avaient rec¸u une thérapie antirétrovirale. La dernière valeur de lymphocytes CD4+ était supérieure à 200/mm3 chez 56 % (20 % > 500/mm3 ) et la dernière charge virale était inférieure à 500 copies/mL chez 70 % (< 50 copies/ml chez 56 %). Soixante et onze pour cent étaient fumeurs, 25 % buveurs excessifs, 17 % hypertendus, 14 % hyperlipidémiques et 10 % diabétiques.

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Les principales causes de décès étaient : évènement sida = 25 % [vs 36 % en 2005 et 47 % en 2000], cancers non classants sida et non liés aux virus des hépatites (NSH) = 22 % [vs 17 % en 2005 et 11 % en 2000], maladies hépatiques = 11 % (dont 42 % hépatocarcinomes) [vs 15 % en 2005 et 13 % en 2000], maladies cardio-vasculaires = 10 % (dont 36 % infarctus du myocarde) [vs 8 % en 2005 et 7 % en 2000], infections non classantes sida = 9 % (dont la moitié respiratoire) et suicide = 5 %. La cause de décès est restée inconnue dans 8 % des cas (n = 59 dont 26 morts subites inexpliquées). Parmi les 220 évènements sida ayant conduit au décès, les lymphomes malins non hodgkiniens (24 %), la pneumocystose pulmonaire (13 %) et la leucoencéphalopathie multifocale progressive (10 %) étaient les plus fréquents. Parmi les 165 cancers NSH, les localisations les plus fréquentes étaient pulmonaires (38 %) et digestives (23 % dont 39 % cancers anaux). Conclusions.– En 2010, le sida ne représentait plus qu’un quart des causes de décès des sujets VIH+. La majorité des patients décèdent de causes variées alors que leur charge virale plasmatique est contrôlée sous traitement. Les résultats de notre étude plaident en faveur d’une optimisation de la prise en charge des patients VIH+ par une approche résolument pluri disciplinaire. L’oncologie (prévention, dépistage, traitement) doit y être bien représentée car les cancers, toutes catégories confondues, représentent au total un tiers des causes de mortalité. doi:10.1016/j.revmed.2012.03.068 CO058

Manifestations cliniques et biologiques de la primo-infection à Parvovirus B19. Étude rétrospective de 26 observations et revue de la littérature P. Sève a , D. Parra a , Y. Mekki b , I. Durieu c , C. Broussolle a Médecine interne, hôpital de la Croix-Rousse, Lyon, France b Virologie, hospices civils de Lyon, Lyon, France c Service de médecine interne, centre hospitalier Lyon-Sud, Pierre-Bénite, France

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Introduction.– Parvovirus B19 (PVB19) est responsable du mégalérythème épidémique chez l’enfant, de crise d’érythroblastopénie aiguë chez le sujet porteur d’une hémoglobinopathie, d’anémie arégénérative chronique chez l’immunodéprimé et d’anasarque fœtoplacentaire. Chez l’adulte immunocompétent, le spectre des manifestations cliniques et biologiques ne cesse de s’élargir. Patients et méthodes.– Étude rétrospective de janvier 2000 à juin 2010 réalisée dans deux services de médecine interne d’un centre hospitalo-universitaire. Les observations ont été identifiées à partir des résultats de sérologies (IgM positives) et/ou de la présence du génome viral enregistrés dans le laboratoire de virologie. Résultats.– Vingt-six observations ont été retenues. Le diagnostic de primo-infection à PVB19 avait été évoqué chez huit patients ; les autres patients étaient adressés pour bilan de polyarthrite (n = 8), purpura (n = 3), anomalie de l’hémogramme (n = 3), suspicion de lupus (n = 3) ou de vascularite (n = 1). Il existait une prédominance féminine (19 femmes ; 76 %). L’âge médian au diagnostic était de 38,8 ans (18–68). Les principales manifestations cliniques étaient la fièvre (65 %), des polyarthralgies périphériques et symétriques (62 %) et une éruption cutanée (58 %). Deux patients ont présenté une atteinte neurologique (paralysie de VI, paresthésies diffuses) et un patient, une myocardite. Les anomalies biologiques observées étaient modérées et transitoires avec un syndrome inflammatoire (73 %), une thrombopénie (43 %), une lymphopénie (38 %) et une cytolyse hépatique (37 %). Des anomalies immunologiques : anticorps anti-nucléaires (38 %), anticorps anti-ADN natifs (23 %) et d’antiphospholipides (12 %) associé à une hypocomplémentémie (32 %) étaient observées. Nous avons constaté la possibilité de réaction croisée (27 %) avec les IgM anti-CMV et/ou anti-EBV. Deux patients ont présenté une infection persistante (> 2 mois).

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Discussion.– Sept séries de primo-infections à PVB19 chez l’adulte immunocompétents ont été rapportées de 1989 à 2011 comportant de 16 à 42 patients. Notre étude est comparable à celle publiée par Oiwa et al. Rapportant 30 cas issus d’un service de médecine interne japonais et qui est la seule à utiliser pour le diagnostic virologique, la sérologie et la biologie moléculaire [1]. Dans ces huit études, la maladie touche le plus souvent des femmes jeunes avec une atteinte des petites articulations (59 à 86 %) et un érythème maculo-purpurique (42 à 82 %) respectant habituellement le visage. Les deux études réalisées dans les services de médecine interne montrent, comme dans notre travail, une proportion importante de signes d’auto-immunité biologique faisant suspecter une maladie systémique et/ou de manifestations atypiques [1,2]. Conclusions.– La diversité des présentations clinico-biologiques de la primo-infection à PVB19 chez l’adulte immunocompétent peut être à l’origine de tableaux trompeurs, suggérant pour certains une maladie lupique [3]. Bien que l’évolution soit bénigne, le diagnostic est important en raison du risque de transmission aux personnes à risque (femme enceinte, immunodéprimés) et d’administration de traitements immunosuppresseurs inappropriés et dangereux. Pour en savoir plus [1] Oiwa H, et al. Mod Rheumatol 2011;21:24–31. [2] Cathébras P, et al. Rev Med Interne 2000;21:324–9. [3] Sève P, et al. Sem Arthritis Rheum 2005;34:642–8.

doi:10.1016/j.revmed.2012.03.069 CO059

Dépistage de l’infection par papillomavirus humains (HPV) chez les femmes atteintes de sclérodermie systémique M. Martin a , C. Mougin b , J.-L. Prétet b , H. Gil a , N. Méaux-Ruault a , E. Puzenat c , R. Ramanah d , F. Aubin c , P. Coursaget e , E. Jacquin b , N. Magy-Bertrand a a Service de médecine interne, CHU Jean-Minjoz, Besanc¸on, France b EA 3181 « Carcinogenèse épithéliale : facteurs prédictifs et pronostiques », université de Franche-Comté, Besanc¸on, France c Service de dermatologie, CHU Saint-Jacques, Besanc¸on, France d Service de gynécologie-obstétrique, CHU Saint-Jacques, Besanc¸on, France e Inserm U618, université Francois-Rabelais, Tours, France Introduction.– Les papillomavirus humains à haut risque oncogène (HPV HR, HPV 16,18) sont impliqués dans la survenue des dysplasies et carcinomes du col utérin. Une étude récente [1] portant sur 320 femmes atteintes de sclérodermie systémique (ScS) rapporte une prévalence deux fois plus importante de frottis cervico-utérins anormaux chez ces patientes par rapport à la population générale. Cependant, le type d’anomalie cytologique ainsi que le statut HPV n’ont jamais été étudiés dans la ScS. Patients et méthodes.– Trente et une femmes de 18 ans et plus, suivies pour une ScS cutanée diffuse, cutanée limitée ou limitée sans sclérose cutanée ont été incluses de novembre 2010 à septembre 2011. Pour chaque patiente, des données cliniques et une sérologie HPV 16/18 ont été recueillies. Les patientes ont ensuite bénéficié d’une consultation de gynécologie au sein du CHU pour examen clinique et frottis du col de l’utérus pour cytologie standard et recherche d’HPV (cytobrosse DNAPAP Cervical Sampler® ). La détection d’HPV a été effectuée par génotypage à l’aide de la trousse InnoLipa VE® (EA3181, Besanc¸on), et un Elisa qualitatif anti-L1 a été réalisé sur les sérums à la recherche d’anticorps anti-HPV 16/18 (Inserm U618, Tours). Résultats.– L’âge moyen à l‘inclusion était de 59 ans. Les formes cutanées limitées, cutanées diffuses et sine scleroderma représentaient respectivement 77,4 % (n = 24), 19,3 % (n = 6) et 3,2 % (n = 1). Vingt-quatre frottis ont pu être recueillis et interprétables dont 100 % étaient dans les limites de la normale. Vingt-cinq patientes ont eu une recherche d’HPV dont 32 % (n = 8) étaient porteuses d’ADN HPV tous types confondus, 28 % (n = 7) d’ADN HPV HR et 4 %