Expérience de l’apremilast en « vraie vie »

Expérience de l’apremilast en « vraie vie »

JDP 2017 R. Gabeff 1,∗ , O. Boccara 2 , V. Soupre 3 , G. Lorette 1 , D. Herbreteau 4 , A. Maruani 1 1 Dermatologie, CHRU, Tours 2 Dermatologie, hôpita...

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JDP 2017 R. Gabeff 1,∗ , O. Boccara 2 , V. Soupre 3 , G. Lorette 1 , D. Herbreteau 4 , A. Maruani 1 1 Dermatologie, CHRU, Tours 2 Dermatologie, hôpital universitaire Necker-Enfants-Malades, Paris 3 Chirurgie maxillofaciale et plastique, hôpital universitaire Necker-Enfants-Malades, Paris 4 Neuroradiologie, CHRU, Tours, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Les malformations artérioveineuses (MAV) sont des malformations vasculaires congénitales à flux rapide, potentiellement agressives. Le traitement des MAV est souvent complexe et leur évolution imprévisible. Le sirolimus (rapamycine) est un inhibiteur de mammalian Target Of Rapamycin (mTOR), aux propriétés anti-prolifératives et anti-angiogéniques, qui a été utilisé efficacement dans plusieurs cas de malformations vasculaires de prise en charge complexe. Les publications intéressent toutefois des groupes de patients hétérogènes atteints de malformations vasculaires diverses. L’objectif de notre étude était d’évaluer l’efficacité du sirolimus chez les patients atteints de MAV superficielles sévères. Matériel et méthodes Cette étude rétrospective, observationnelle et multicentrique a inclus tous les patients atteints de MAV superficielles traitées par sirolimus entre janvier 2010 et avril 2017, suivis au CHRU de Tours et à l’hôpital Necker-Enfants-Malades, Paris. L’objectif principal était de connaître le taux et le délai de réponse thérapeutique au sirolimus, définie par une régression de taille, une cicatrisation de l’ulcération ou l’arrêt des épisodes hémorragiques. Résultats Sept enfants et 3 adultes ont été inclus. 70 % des patients avaient un score de Schöbinger de stade 3. Avant traitement par sirolimus, 40 % des MAV présentaient une ulcération et/ou des épisodes de saignements. Cinq patients avaient eu un traitement antérieur par radio-embolisation. Le sirolimus était proposé afin d’éviter le recours à une chirurgie trop délabrante. La posologie initiale du traitement était comprise entre 0,6 mg/m2 et 3,5 mg/m2 . Chez 4 patients, une réponse thérapeutique était obtenue : diminution partielle de la taille de la MAV (n = 2), cicatrisation des ulcérations et arrêt des épisodes hémorragiques sans diminution du volume de la MAV (n = 2). Le délai moyen de réponse était de 5 mois avec une durée médiane de suivi de 44 mois. Un patient présentait une récidive après 24 mois de traitement. Les effets secondaires comprenaient des aphtoses (n = 7), une acné et un lymphœdème. Discussion Peu de cas de MAV sévères, réfractaires ou inopérables traitées par sirolimus sont mentionnés dans la littérature. Notre série ne comportait pas de patient porteur d’une mutation PTEN. Les réponses partielles rapportées, étant décrites chez des patients porteurs de cette mutation. Cette étude est limitée par son caractère rétrospectif ainsi que par son faible effectif. Une efficacité des inhibiteurs de mTOR par voie générale a souvent été rapportée pour les autres malformations vasculaires à flux lent. Notre série suggère que ces résultats encourageants ne sont pas applicables au groupe très particulier des MAV. Conclusion Nous rapportons ici la première série de 10 cas de MAV cutanées traitées par sirolimus. Elle suggère une faible efficacité du sirolimus pour ce type de malformations vasculaires. Mots clés Anomalie vasculaire ; Malformation artérioveineuse ; Rapamycine ; Sirolimus Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.122 CO105

Quel suivi pour les patients débutant un traitement par méthotrexate à dose immunomodulatrice ?

S105 L. Fardet 1 , C. Mazaud 2,∗ 1 Dermatologie, CHU Henri-Mondor, Créteil 2 EA 7379 EpiDermE, université Paris-Est, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Le méthotrexate (MTX) est régulièrement prescrit à dose immunomodulatrice ( ≤ 30 mg/sem), en dermatologie comme dans d’autres domaines. En raison du risque potentiel d’effets indésirables, un suivi paraclinique et une supplémentation par acide folique sont recommandés tout au long du traitement. On ne sait néanmoins pas ce qui est fait en pratique courante. Matériel et méthodes Les données issues de l’assurance maladie (échantillon généraliste de bénéficiaires) ont été analysées sur la période 2006—2016. Pour chaque patient débutant un traitement par MTX (n = 3771), les remboursements d’examens complémentaires habituellement recommandés (NFS, urée, créatinine, transaminases, sérologies VIH, VHB, VHC, albumine, radiographie de thorax) et d’acide folique ont été recueillis et décrits. Des modèles de régression logistique ont été construits afin de déterminer d’éventuels prédicateurs des modalités de suivi et de la prescription adéquate de folates. Résultats La prévalence d’utilisation du MTX en France en 2016 était de 0,31 % (0,30—0,33) (soit environ 200 000 patients) avec une incidence de 0,06 % (0,06—0,07). Les 2 principaux motifs de prescription étaient la polyarthrite rhumatoïde (28,3 %) et le psoriasis (23,3 %). Les patients étaient majoritairement des femmes (64,2 %) et avaient en moyenne 54,1 ± 17,8 ans. La posologie moyenne de méthotrexate était de 13 mg/sem, principalement prescrit par voie orale (71,8 %). Le bilan pré-thérapeutique et les bilans de suivi étaient éloignés de ceux préconisés par les recommandations internationales. Les examens complémentaires d’intérêt étaient en effet assez peu réalisés, que ce soit en préthérapeutique ou au cours du suivi. Par exemple, seuls 1669 (55,8 %) patients avaient eu au moins un remboursement de NFS, uréecréatininémie et transaminases combinés dans les 3 mois précédant le traitement. Le type de suivi dépendait fortement de la spécialité du prescripteur et de son mode d’exercice. Les dermatologues, notamment hospitaliers, organisaient un suivi plus fréquent, plus proche de celui préconisé par les recommandations. Moins de la moitié des patients avaient une co-prescription adéquate de folates. Celle-ci était notamment corrélée à l’âge des patients, à la posologie et à la durée du traitement. Elle ne dépendait pas de la spécialité ou du mode d’exercice du prescripteur. Discussion Cette étude, basée sur des remboursements effectifs, montre que la fréquence de prescription des examens complémentaires de suivi serait beaucoup plus faible que celle recueillie dans les quelques études déclaratives disponibles. Par ailleurs, une co-prescription adéquate de folates devrait être beaucoup plus systématique. Conclusion Les pratiques concernant le suivi des patients traités par MTX à dose immunomodulatrice sont très hétérogènes et dépendent beaucoup de la spécialité du prescripteur et de son mode d’exercice. Mots clés Acide folique ; Méthotrexate Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.123 CO106

Expérience de l’apremilast en « vraie vie » A.-C. Fougerousse 1,∗ , J. Parier 2 , M. Bastien 3 , B. Haettich 4 , G. Gabison 5 , M. Kemula 6 , et REPEP 1 Dermatologie, HIA Begin, Saint-Mandé 2 Cabinet de dermatologie, La-Varenne-Saint-Hilaire 3 Cabinet de dermatologie, Joinville-le-Pont

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Cabinet de dermatologie, Vincennes Cabinet de dermatologie, Saint-Maurice 6 Cabinet de dermatologie, Paris, France ∗ Auteur correspondant. 5

Introduction L’apremilast complète l’arsenal thérapeutique du psoriasis depuis octobre 2016. Les données des études cliniques sont rassurantes en termes de tolérance mais on dispose de peu de données de vraie vie. Matériel et méthodes Évaluer la tolérance et l’efficacité de l’apremilast prescrit en vraie vie pour du psoriasis et décrire le profil des patients. Étude rétrospective dans 6 centres, inclusion des patients pour lesquels un traitement par apremilast a été initié entre octobre 2016 et février 2017. Recueil des caractéristiques des patients, de l’histoire clinique et des comorbidités ; suivi à M0 et M4 des PASI, BSA et DLQI ; recueil des effets indésirables. Résultats Vingt-cinq patients étaient inclus (10 femmes, 15 hommes) d’âge moyen 59 ans. L’indice de masse corporelle moyen était de 24,8. Des comorbidités cardiovasculaires étaient présentes chez 10 patients, 4 avaient un rhumatisme psoriasique, 4 un antécédent de cancer, 2 une infection virale chronique (hépatite C et VIH) et 2 un antécédent de dépression. Il s’agissait de psoriasis en plaques (22 cas), pustuleux palmoplantaire (1 cas), palmoplantaire (1 cas). Huit patients avaient une atteinte unguéale (isolée dans 1 cas). Dix-neuf avaient déjà rec ¸u au moins un traitement systémique (moyenne 1,84), dont 3 une biothérapie. Le PASI, le BSA et le DLQI initiaux étaient respectivement de 9,7, 16,8 % et 9,9. L’apremilast était ajouté au traitement par méthotrexate dans 3 cas. Onze patients ont arrêté le traitement de fac ¸on prématurée (diarrhées sévères 5 cas, vomissements 2 cas ; amaigrissement significatif, œdème prurigineux du visage, tremblements, céphalées, dépression). Parmi les 14 patients ayant pris le traitement pendant 4 mois, 3 ont présenté des troubles digestifs et 1 une somnolence ; la perte de poids moyen était de 0,34 kg. Les PASI, BSA et DLQI moyens de ces 14 patients sont passés respectivement de 8,23, 15 % et 9,8 à 3,25, 4,4 % et 3. Six patients ont atteint un PASI 75, 4 ont obtenu un DLQI ≤ 1 et 4 un BSA ≤ 1. Le traitement a été interrompu pour échec primaire à M4 chez 3 patients. Les patients aux antécédents de dépression n’ont pas présenté de trouble de l’humeur. Discussion Dans notre série, le taux d’interruption pour évènement indésirable (44 %) est important, contrairement aux données de vraie vie disponibles. Les troubles digestifs notés chez 40 % de nos patients sont la première cause d’arrêt prématuré du traitement ; leur fréquence et leur intensité semble supérieure à celle des études cliniques (17,3 % de diarrhées et 15,7 % de nausées de grade léger à modéré dans les études de phase III). L’efficacité est plus faible que dans la série de Mayba et al. (37 % de BSA ≤ 1). Ces résultats sont à pondérer du fait de l’effectif faible et du caractère rétrospectif de notre étude. Une évaluation prospective permettra d’apporter des données de tolérance en vraie vie. Conclusion Ces données de tolérance incitent à la vigilance lors de la prescription d’apremilast et méritent d’être confirmés par une étude prospective. Mots clés Apremilast ; Psoriasis Déclaration de liens d’intérêts A.-C. Fougerousse est consultant pour Celgene, M. Bastien est consultant pour Celgene, M. Kemula est consultant pour Celgene. J. Parier, B. Haettich, G. Gabison déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.124 CO107

Sécurité d’emploi des inhibiteurs de checkpoint immunitaire chez les patients atteints d’une maladie auto-immune pré-existante

JDP 2017 A. Tison 1 , L. Misery 2,∗ , G. Quéré 3 , T. Lesimple 4 , M. Marq 5 , S. Martinez 6 , F. Brunet-Possenti 7 , S. Mansard 8 , N. Beneton 9 , M. Lambert 10 , C. Roge 10 , O. Zehou 11 , F. Aubin 12 , S. Maanaoui 13 , C. Scalbert 13 , D. Giacchero 14 , N. Kramkimel 15 , F. Skowron 16 , A. Pham-Ledard 17 , M. Kostine 18 , D. Cornec 1 1 Rhumatologie, CHU de Brest 2 Dermatologie, CHU de Brest 3 Cancérologie, CHU de Brest 4 Oncologie, centre Eugène-Marquis, Rennes 5 Pneumologie, CHD Vendée, La-Roche-sur-Yon 6 Pneumologie, centre hospitalier Aix-en-Provence 7 Dermatologie, CHU Bichat, Paris 8 Dermatologie, CHU Clermont-Ferrand 9 Dermatologie, CH Le-Mans 10 Pneumologie, centre hospitalier Pays-de-Morlaix, Morlaix 11 Dermatologie, CHU Henri-Mondor, Créteil 12 Dermatologie, CHU Besanc ¸on 13 Dermatologie, CHU Lille 14 Centre Antoine-Lacassagne, Nice 15 Dermatologie, CHU Cochin, Paris 16 Dermatologie, centre hospitalier Valence 17 Dermatologie, CHU Bordeaux 18 Rhumatologie, CHU Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Les inhibiteurs de point de contrôle (checkpoint) immunitaire, en inhibant des molécules immunosuppressives surexprimées dans l’environnement tumoral comme CTLA4 ou PD1, augmentent la réponse immunitaire anti-tumorale, mais au risque d’effets secondaires auto-immuns (ESAI). Les patients atteints de maladie auto-immune (MAI) ont donc été exclus des essais cliniques testant ces molécules. Le but de cette étude est d’évaluer leur sécurité d’emploi en pratique courante chez les patients atteints de MAI pré-existante, ainsi que la réponse anti-tumorale dans cette population. Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique nationale, réalisée grâce à la collaboration du groupe de cancérologie cutanée (GCC), du groupe franc ¸ais de pneumocancérologie (GFPC) et du club rhumatisme et inflammation (CRI). Résultats Parmi les 31 patients inclus (19 hommes (61 %), âge médian 66 ans), les MAI les plus fréquentes étaient la PR (n = 9 ; 29 %), le psoriasis (n = 6 ; 19 %), le lupus (n = 4 ; 13 %), la RCH (n = 3 ; 10 %) et la SpA (n = 3 ; 10 %). 11 patients (35 %) étaient sous traitement immunosuppresseur au début de l’immunothérapie, 10 avaient une maladie considérée active. Les types de cancers étaient des mélanomes (n = 16 ; 52 %), des cancers pulmonaires non à petites cellules (n = 12 ; 39 %) et des cancers urologiques (n = 3 ; 9 %), avec une durée médiane d’évolution de 19 mois. La majorité des patients (30/31) ont rec ¸u un anti-PD1, pour une durée médiane de 4 mois. Les poussées de MAI sous immunothérapie étaient fréquentes (n = 18 ; 58 %) mais modérées pour la plupart, CTCAE grade 1—2 (n = 12 ; 67 %), grade 3—4 (n = 3 ; 17 %). Pour ces poussées, 14 patients (78 %) ont rec ¸u des corticoïdes ou AINS, et 3 (17 %) du méthotrexate ou acitrétine. Des effets secondaires auto-immuns sans lien avec la MAI sont apparus chez 10 patients (32 %) : arthralgies (n = 5), colite (n = 2), thyroïdite (n = 2) et vitiligo (n = 2), de sévérité modérée également. Aucun patient n’a rec ¸u d’anti-TNF, autant pour une poussée de MAI que pour un ESAI autre. L’immunothérapie a été stoppée chez 5 patients pour effet secondaire immunologique. Concernant le taux de réponse du cancer, 4 patients sur 11 sous immunosuppresseurs étaient répondeurs (36 %) contre 12 des 20 autres patients (60 %). Discussion Les poussées de MAI sous immunothérapie sont fréquentes. Des ESAI autres sont aussi possibles, contrôlables sous corticothérapie seule. La réponse anti-tumorale pourrait être moindre lorsqu’il existe un traitement immunosuppresseur au début de l’immunothérapie, dans la limite du faible effectif de l’étude.