Facteurs socioéconomiques associés à la consommation d’alcool en France : une étude des différents modes de consommations

Facteurs socioéconomiques associés à la consommation d’alcool en France : une étude des différents modes de consommations

Congre`s national des Observatoires re´gionaux de la sante´ / Revue d’E´pide´miologie et de Sante´ Publique 56S (2008) S376–S384 l’hétérogénéité des é...

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Congre`s national des Observatoires re´gionaux de la sante´ / Revue d’E´pide´miologie et de Sante´ Publique 56S (2008) S376–S384 l’hétérogénéité des études qui rend les comparaisons difficiles, on peut estimer la prévalence entre 28 et 40 % chez les hommes et 19 et 32 % chez les femmes. L’obésité est un facteur de risque fortement lié à l’HTA en Guadeloupe surtout chez les hommes. Les femmes les moins bien éduquées ont un risque d’HTA plus élevé, soulignant l’influence déterminante des inégalités sociales sur la santé des populations. doi: 10.1016/j.respe.2008.07.062

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Facteurs socioéconomiques associés à la consommation d’alcool en France : une étude des différents modes de consommations L. Com-Ruelle a, P. Dourgnon a, F. Jusot a,b, P. Lengagne a Institut de recherche et documentation en économie de la santé, Paris, France b Université Paris-Dauphine, Paris, France a

Mots cle´s : Modes de consommation d’alcool ; Facteurs de risque ; Facteurs socioéconomiques Keywords: Alcohol behaviours; Risk factors; Socioeconomic factors Introduction.– L’abus d’alcool constitue un facteur de risque très important sur le plan sanitaire, social et économique. Le rapport d’objectifs de santé publique annexé à la Loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique prévoyait ainsi, parmi ses 100 objectifs, de réduire la prévalence de l’usage à risque ou nocif de l’alcool et de prévenir l’installation de la dépendance. Pour cela, il est nécessaire de mieux connaître les risques, leur prévalence et leur répartition entre groupes sociaux dans la population. Cependant, en France, les connaissances sur ce sujet restent limitées. Jusqu’à présent, les données d’enquête en population générale ne permettaient pas de distinguer les modes de consommation modérés et sans risque des comportements à risque. Mate´riel et me´thodes.– Cette étude repose sur les données de l’Enquête santé et protection sociale (ESPS) réalisée en 2002 et 2004 auprès de la population générale en France. Elle intègre le questionnaire AUDIT-C interrogeant sur la fréquence et la quantité d’alcool consommé. Se basant sur ce questionnaire et les recommandations de l’OMS en matière de consommation d’alcool, quatre profils ont été construits : non-consommateurs d’alcool, consommateurs sans risque, consommateurs à risque ponctuel ou excessif. Nous analysons les facteurs associés à ces profils à partir de régressions logistiques. Re´sultats.– Environ 40 % des hommes et 10 % des femmes sont buveurs à risque ; le risque est plus souvent chronique entre 45 et 64 ans et plus souvent ponctuel chez les plus jeunes. Toutes choses égales par ailleurs, la consommation à risque est moins fréquente chez les personnes vivant au sein d’une famille, sauf lorsque l’un des membres présente un usage à risque. La non-consommation concerne plus souvent les catégories sociales peu aisées. Les liens entre le risque d’alcoolisation excessive et les catégories socioéconomiques sont contrastés. Ainsi, l’alcoolisation excessive chronique concerne plus souvent les personnes en situation de précarité, les hommes ayant des revenus bas et un faible niveau d’éducation, mais aussi les femmes cadres. Des différences géographiques dans les modes de consommation sont également observées. Discussion et conclusion.– Basés sur des données déclaratives, ces résultats peuvent être entachés de sous-estimation de la quantité d’alcool bue, voire d’une part de déni. De plus, il est possible que le statut socioéconomique luimême ait une influence sur ces biais de déclaration, expliquant une partie des différences de consommation mesurées entre groupes sociaux. En dépit de ces limites, ces résultats montrent clairement l’importance des problèmes d’alcool en France et identifient les populations les plus à risque. doi: 10.1016/j.respe.2008.07.063

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L’activité professionnelle, facteur d’inégalité face au syndrome du canal carpien N. Fouquet a,b, Y. Roquelaure b, C. Ha a, G. Raimbeau a, A. Leclerc c, M. Goldberg a, E. Imbernon a a Département santé travail, institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France b Unité associée InVS, IFR 132, laboratoire d’ergonomie et d’épidémiologie en santé au travail, faculté de médecine, université d’Angers, Angers, France

c

S377

Inserm Unité 687, Villejuif, France

Mots cle´s : Syndrome du canal Carpien ; Troubles musculosquelettiques ; Activité professionnelle ; Risque attribuable Keywords: Carpal tunnel syndrome; Musculoskeletal disorders; occupational activity; Attributable risk Introduction.– Le syndrome du canal carpien (SCC) traduit la compression du nerf médian lors de son passage sous le ligament annulaire antérieur du carpe, à la base de la paume de la main. Il s’agit de la maladie professionnelle indemnisable (MPI) la plus fréquente : ainsi 7807 cas (avec arrêt de travail) ont été indemnisés en 2002 par le Régime général de Sécurité sociale. L’objectif de l’étude présentée ici est d’estimer la part attribuable à l’activité professionnelle dans la survenue du SCC opéré en 2002–2003 chez les personnes de 20 à 59 ans du Maine-et-Loire. Mate´riel et me´thodes.– En collaboration avec les chirurgiens de la main, les habitants du Maine-et-Loire de 20 à 59 ans opérés d’un SCC en 2002–2003 ont été repérés grâce aux données médicales de deux cliniques pratiquant la majorité de ce type d’intervention du département. L’incidence du SCC opéré a été calculée avec les données du recensement Insee du Maine-et-Loire de 1999. La contribution des facteurs professionnels au SCC opéré a été quantifiée par : – la fraction de risque attribuable dans la population (FRAP) à une profession ; c’est la proportion de cas évitables dans la population générale si la profession n’affichait pas d’excès de risque. – la fraction de risque attribuable chez les exposés (FRAE) ; c’est la proportion de cas attribuables à une profession parmi les cas survenant dans cette profession. Re´sultats.– 1053 femmes et 447 hommes opérés du SCC en Maine-et-Loire en 2002–2003 ont ainsi été repérés soit respectivement une incidence annuelle de 2,7 % et 1,2 %. Les actifs sont plus souvent opérés d’un SCC que les inactifs. Parmi les actifs, les artisans, commerc¸ants, chefs d’entreprise, les cadres et les professions intermédiaires sont moins touchés. Les professions les plus à risque sont les ouvriers pour les hommes et les employées et les ouvrières pour les femmes. Les FRAP et FRAE les plus importantes sont retrouvées chez les ouvriers masculins. Ainsi, 34 % des cas dans la population et 59 % des cas parmi les ouvriers seraient évitables si cette profession ne présentait pas d’excès de risque. Discussion et conclusion.– Les professions à risque élevé de SCC sont majoritairement celles exposant à des tâches pénibles et répétitives. Afin d’affiner l’analyse, il sera nécessaire de prendre en compte les principaux facteurs de risque individuels de SCC (obésité, diabète, hypothyroïdie) dans le calcul des FRAP et FRAE. doi: 10.1016/j.respe.2008.07.064

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Déterminants socioéconomiques et contextuels de l’obésité. Résultats d’une étude pilote à Paris (France) E. Cadot a, A. Lapostolle b, A. Spira a,b Inserm U822, Le Kremlin-Bicêtre, France b Service de santé publique, hôpital du Kremlin-Bicêtre, France a

Mots cle´s : Obésité ; Déterminants socioéconomiques ; Quartier ; Analyses multiniveau Keywords: Obesity; Socioeconomic determinants; Neighbourhood; Multilevel analysis Introduction.– L’objectif principal de cette recherche est de décrire, puis d’analyser les déterminants socioéconomiques de l’obésité au sein d’une population urbaine (à Paris). Au-delà des seuls déterminants individuels, il s’agit aussi de mettre en évidence l’impact du contexte de vie sur le surpoids. Mate´riel et me´thodes.– Cette analyse a été réalisée à partir des données de l’enquête Observatoire de la santé des parisiens (Osapiens), conduite fin 2006, par téléphone, auprès d’un échantillon de la population parisienne de 18 à 75 ans. Cette enquête avait pour objectif d’évaluer la perception de la santé et certains comportements face à la santé en s’appuyant sur un questionnaire portant sur la santé perc¸ue, les maladies et le recours aux soins et les comportements importants au regard de la santé (tabac, alcool, comportements sexuels et activité physique). Afin d’estimer la prévalence de l’obésité, l’indice de masse corporelle (IMC) a été calculé à partir des déclarations des personnes