E Soqe.
J.-J.
Choulot
/ Archives
de pkliatrie
10 Suppl.
I (2003)
23/.v-244.t
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Faut-il organiser une prkparation des familles ? Should we schedule a preparation for adopting families? F. Sorge *. J.-J. Choulot Service
de pkdiatrie et de la consultation d’adoption, centre hospitalier 4, boulevard Haute&e, BP 1156, 64046 Pau cedex, Frunce
Poser la question, c’est deja y repondre. 11 faut en effet organiser une preparation a l’adoption. Des diffkultes plus ou moins graves sont frequentes et les echecs conduisant helas parfois a un deuxieme abandon existent. Preparer les familles a l’adoption peut parfois Cviter ces graves diffcultes ou les attenuer.
Qui peut prkparer les parents & I’adoption
?
Des associations de parents adoptifs existent et sont particulibement actives (Enfance et familles d’adoption : EFA). Ce peut etre aussi le role de l’assistante sociale et de la psychologue qui realisent l’enquete avant l’agrement. Des benevoles des Organismes autorises pour l’adoption (OAA) realisent aussi parfois cette preparation. Dans certaines villes de France. il existe des consultations d’adoption pouvant realiser un accompagnement pre-, per- et postadoption [l-5].
pays de religion musulmane). 11 faut avertir les parents sur le fort risque de derapage financier par des intermediaires mafieux. 11 existe malheureusement quelques pays oti ces intermediaires sont particulierement actifs. Parler
11s sont nombreux et vont dtpendre de la demande des parents, de leur projet, de leur situation familiale. Nous pouvons titer quelques themes sans &tre exhaustifs. kvoquer
les problbmes
e’thiques
I1 faut rappeler que l’adoption est faite pour donner avant tout une famille a un enfant et rappeler qu’il est le’gitime. comme le stipule la Convention de La Haye, que les pays proposant des enfants a l’adoption privilegient leurs adoptants nationaux. 11convient de refuser les adoptions dans les pays en guerre ou sans Ctat civil ou dont les lois nationales ne prevoient pas l’adoption (c’est notamment le cas des
* Correspondance. Adresse
e-mnil
:
[email protected]
(F. Serge)
des probl2mes
de santP
Pour les parents qui se rendront dans les pays d’origine de l’enfant, il sera utile de les preparer aux risques sanitaires du voyage et de leur transmettre ou de leur rappeler des bases de pdriculture. Entre les tripoteurs, les chambres d’hotel et les cabines d’avion, les premiers echanges avec l’enfant ne se derouleront pas toujours dans un contexte optimal. La remise d’un livret de conseils pratiques favorisera leur bonne observance et rassurera les parents. Le bilan medical a l’arrivee de l’enfant sera expose dans un autre chapitre de la table ronde. I1 faudra rappeler que les informations medicales sont parfois inexactes. Discuter
Quels sont les th&mes & aborder ?
de Pau,
de l’rige de I’enfnnt
En effet, peu d’enfants de moins de 6 mois sont proposes h l’adoption internationale. Beaucoup de ces enfants sont ages de 2 ou 3 ans et, d’apres notre experience, ces ages ne posent guere de problemes speciliques. Pour ce qui est des enfants plus grands, plus de 5-6 ans, il est totalement legitime de proposer ces enfants a l’adoption et c’est peut &tre ces enfants qui ont le plus besoin de trouver une famille. I1 convient cependant de preparer les parents a des diflicultes potentiellement graves. L’adoption d’un grand doit @tre choisie et non vecue comme un pis-aller. l?lwquer
un certain
nombre
de dijiculte’s
Plusieurs situations ont CtC, dans notre experience, le prelude a de graves difficult&. Ainsi, nous craignons l’adoption d’un enfant qui ne correspond pas a l’enfant r&C, parce que d’dge non souhaite, parce que handicap& parce que d’une origine ethnique non souhaitee par la famille. II
240s
J.V de Monkon
et al. /Archives
de pkdiatrie
convient de prevenir les parents que l’enfant aura vecu des situations difficiles ; des antecedents de maltraitance ou d’abus sexuels ne sont pas rares. Les rtsultats scolaires sont souvent mediocres quand l’enfant est arrive apres 4-5 ans en France : attention a l’enfant a qui l’on demande trop. Le regard
des parents
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Ctat d’un risque accru d’inadaptation sociale chez les enfants adopt&. Ce risque reste cependant de faible importance compare a une population temoin. 11conviendrait que des enquetes soient initiees en France. Ce pourrait Ctre le role des consultations d’adoption de coordonner ces etudes prospectives.
sur l’abandon
Une discussion avec les parents candidats a l’adoption sur le regard qu’ils portent sur la famille d’origine est indispensable. Les parents adoptifs sont-ils capables de porter un regard comprehensif sur les parents biologiques qui ont confie cet enfant a l’adoption ? Le refus d’evoquer l’histoire anterieure de l’enfant, le souhait de cacher des informations a l’enfant ont souvent eu des consequences tres nocives sur le dtveloppement de l’enfant. 11 ne s’agit la que de quelques exemples. Les adoptions par un OAA sont en principe associees a un suivi des familles adoptives qui permettra parfois d’anticiper les difficult&. On manque cruellement d’enquetes a long terme sur le devenir des enfants adopt&. Une enquete recente [6] fait
RCfkences [ll
121 [31 [41
Kv 161
Choulot JJ, Brodier JM, Bouchet H. Adoption intemationale : evaluation de l’etat de Sante des enfants. La Revue de Pediatric 1994;2:58-60. Choulot JJ, Brodier JM. Risques d’echecs des adoptions incontrolees d’enfants &rangers. Ann Ptdiatr 1993;40:635-8. Le Masme A. Attitude du pediatre chez l’enfant adoptt a l’etranger. Arch Pediatr 1999;6:569-72. MonlCon de JV. Adoption a l’etranger : les risques medicaux. Rev Prat 2000;14:557-62. De Bechillon M, Choulot JJ. Le guide de l’adoption. Paris: l?ditions Odile Jacob; 2001. Hjem A, Lindblad F, Vinnerljung B. Suicide, psychiatric illness, and social maladjustment in intercountry adoptees in Sweden : a cohort study. Lancet 2002;36:443-8.
Les consultations post-adoption Post-adoption medical follow-up J.V. de Monleon *, M.E. Ferrier, M.N. GuCrin, G. Couillault, F. Huet Consultation d’adoption outremel; ptfdiatrie 1, h6pital d’Enfants, 10, boulevard Markchal-de-Lattre-de-Tassigny, 21034 Dijon
L’adoption internationale est devenue depuis quelques anntes un phenomene de societe majeur. Alors qu’au debut des anntes 1980, elle ne concernait en France que moins de 1 000 enfants chaque an&e, on en compte, depuis le debut des an&es 1990, de trois a quatre fois plus. A cet afflux massif s’oppose le caractbre recent du phenombne. La consequence en est que, si la plupart des professionnels de l’enfance sont t&s frequemment confront& a l’adoption internationale, ils ne sont pas toujours inform& de ses particular&& : medicales, sociales, juridiques. Cela se traduit parfois par un malaise et un dialogue difficile entre le * Correspondance. Adresse e-mail
:
[email protected]
(J.V. de Monleon).
CHU du Bocage, cedex, France
pediatre et la famille adoptive [ 11. Une enquete realide dans les services de pediatric des principaux hopitaux frangais [2] avait permis de montrer que, pour 66 % des chefs de service, une consultation specialisee Ctait jugee utile ou t&s utile, mais que dans seulement 3 1 % des cas il Ctait propose une consultation aupres d’un praticien, identifie comme habitue aux risques medicaux de l’adoption. Un certain nombre de pediatres franqais sont sensibilists a l’adoption et ses pathologies. Pour proposer une prise en charge sptcifique, il a CtC crCC au CHU de Dijon, une consultation specifique, a l’instar de celles existant sur le continent nord-americain. Cette structure Porte clairement le mot adoption, afin d’etre facilement identifiee par les parents et les medecins traitants.