Abstracts / Revue du Rhumatisme 73 (2006) 1089–1259
n’avons retrouvé qu’un seul cas dans la littérature d’insuffisance surrénale après injection intra-articulaire. Conclusion. – Malgré une freination importante de l’axe corticotrope après injections intra-articulaires, il existe peu de données concernant l’impact clinique de ces modifications. D’autres études avec suivi clinique, contre placebo sont nécessaires pour mieux appréhender ces modifications.
Ma.46 Pathologies malignes en pratique courante chez les patients traités par anti-TNF en rhumatologie : étude prospective chez 295 patients A. Simon, P. Vergne-Salle, C. Dufauret-Lombard, C. Bonnet, R. Trèves, P. Bertin Service de Rhumatologie, Hôpital Universitaire Dupuytren, Limoges, France Introduction. – Les anti-TNF ont modifié de façon spectaculaire la prise en charge des patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde (PR) et de spondylarthropathies (SPA). Cependant, une augmentation du risque d’hémopathies malignes a été suggérée dans une méta-analyse récente d’essais randomisés réalisés dans l’indication de PR traitées par infliximab et adalimumab qui confirme une augmentation du risque de pathologies malignes (OR = 3.3 ; IC à 95 % de 1.2 à 9.1). Par ailleurs, des essais thérapeutiques ont mis en évidence d’une part dans la maladie de Wegener une augmentation du risque de cancers solides sous etanercept et cyclophosphamide, et d’autre part des cas de lymphomes T hépatospléniques chez des adolescents et des adultes jeunes atteints de maladie de Crohn et traités par infliximab associée à de l’azathioprine ou de la 6-mercaptopurine. Notre objectif a donc été d’évaluer en pratique quotidienne le taux d’incidence des pathologies malignes chez les patients traités par anti-TNF pour un rhumatisme inflammatoire. Patients et Méthodes. – Étude prospective incluant tous les patients traités par anti-TNF pour un rhumatisme inflammatoire après avis du Comité Thérapeutique Rhumatologique du Limousin sur une période de deux ans (sept 2004- sept 2006). Nous avons recensé l’ensemble des pathologies malignes et calculé le taux d’incidence. Résultats. – Parmi les 295 patients étudiés (183 SPA et 112 PR), cinq cas de pathologies malignes ont été colligés : un adénocarcinome de prostate, un adénocarcinome costo-vertébral avec cancer primitif non retrouvé, deux myélomes et une leucémie aigüe myéloblastique. Parmi ces cinq patients, trois souffrent de PR et deux de SPA. Les traitements reçus étaient dans deux cas l’infliximab, dans deux autres cas l’etanercept et dans un cas l’adalimumab. Le taux d’incidence est de 0.84 pour 100 patients-année. Conclusion. – Ces données soulignent l’importance d’une évaluation attentive du rapport bénéfice/risque des anti-TNF aussi bien à l’échelon individuel que collectif. Une autre question se pose quant au mécanisme réel de survenue de ces pathologies malignes (induction d’une nouvelle pathologie ou accélération d’une pathologie sousjacente) et quant au bilan pré-thérapeutique à la recherche d’une éventuelle hémopathie ou néoplasie infra-clinique.
Ma.47 Flambée d’un Psoriasis cutané sous Adalimumab puis sous Etanercept chez une patiente souffrant de Polyarthrite Rhumatoïde et d’une Maladie de Crohn S. Daensa, C. Scheersb, P. Semaillec, J. Bentina a Service de Rhumatologie, CHU Brugmann, Bruxelles, Belgique b Service de Dermatologie, CHU Brugmann, Bruxelles, Belgique c Département de Médecine Générale, Erasme - Ulb, Bruxelles, Belgique
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Introduction. - Une patiente de 77 ans, traitée avec succès par adalimumab présente une poussée très sévère de psoriasis. Cas Clinique. - Cette patiente présente une polyarthrtite rhumatoïde (PR) séronégative, érosive et nodulaire depuis 1988 et une maladie de Crohn iléo-colique sténosante et perforante depuis 1996. Par ailleurs, elle présente un psoriasis cutané discret et intermittent depuis de nombreuses années. Dans le cadre de son rhumatisme inflammatoire, elle a été traitée par mésalazine et léflunomide, puis par adalimumab durant 15 mois, avec très nette amélioration et stabilisation de la PR et de la maladie de Crohn. Depuis janvier 2006, elle présente une poussée de psoriasis avec éruption pustuleuse des plantes des pieds et des paumes des mains, une atteinte en plaque des 4 membres, du tronc, du cuir chevelu ainsi qu’une onycholyse de quasiment tous les doigts des mains et des pieds. L’adalimumab a été arrété depuis juin 2006 avec amélioration des symptômes cutanés et unguéaux. L’étanercept a été introduit en août 2006 avec, comme conséquence, une nouvelle flambée du psoriasis. Ce dernier anti-TNF a également dû être stoppé. Depuis lors, un traitement par corticoïdes par voie orale et par acitrétine 25 mg/jour ont spectaculairement amélioré la patiente. Discussion. - Divers cas cliniques ont été rapportés dans la littérature au sujet du développement d’un psoriasis, qu’il soit une exacerbation d’un psoriasis pré-existant ou une nouvelle apparition, chez des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde, spondylarthropathrite ankylosante ou de maladies inflammatoires du tube digestif. Cependant, le cas de cette patiente est intéressant au vu de la sévérité de l’affection, de l’association d’une polyarthrite rhumatoïde et d’une maladie de Crohn, ainsi que de la seconde flambée du psoriasis sous étanercept après arrêt de l’adalimumab. Conclusion. - Malgré l’indication de traitement par anti-TNF des cas sévères de psoriasis cutané et de rhumatisme psoriasique, il faut garder à l’esprit que les changements immunologiques induits par ces agents biologiques restent partiellement compris et nécessitent encore des données complémentaires afin d’expliquer certains de leurs effets induits, tels que les poussées de psoriasis en cours de traitement pour divers rhumatismes inflammatoires, que ce soit par adalimumab, infliximab ou étanercept [1]. Référence [1] Kary S, et al. Ann Rheum Dis 2006;65:405–7.
Ma.48 Thromboses veineuses profondes après arthroplasties de hanche ou de genou : recherche de facteurs prédictifs chez 84 patients P. Karsentya, V.-T. Chuonga, J. Duveaua, S.-W. Ould Babaa, P. Mamoudyb, F. Simona a Service de Rhumatologie, Hôpital National de Saint-Maurice, Saint-Maurice, France b Service d’Orthopédie, Hopital Croix Saint Simon, Paris, France Objectif. - L’objectif principal est la recherche de facteurs prédictifs de thrombose veineuse profonde (TVP) précoce après arthroplasties des membres inférieurs afin d’améliorer l’efficacité d’un dépistage orienté par echodoppler veineux. Patients et Méthodes. - Étude cas-témoins, rétrospective et monocentrique (intervention et rééducation réalisées respectivement dans un seul service d’orthopédie et un unique service de rhumatologie) : 84 patients opérés pour arthroplastie du genou (53) ou de la hanche (31) de mars 2002 à mai 2005. L’étude a porté sur 51 variables relatives à la prise en charge chirurgicale, anesthésique, et médicale. Un dépistage orienté par echodoppler veineux a été réalisé pour tous les patients recrutés. Résultats. - Pour le groupe homogène des patients opérés du genou, un âge supérieur à 80 ans (OR = 5,2 ; p = 0,039), une marche débutant 48 h après l’intervention (OR = 6,2 ; p = 0,055), et un volume de perte sanguine peropératoire inférieur à 350 ml