France: Printemps pluvieux pour les plantes transgéniques

France: Printemps pluvieux pour les plantes transgéniques

actualite FRANCE Sondages pelle a la Printemps pluvieux pour les plantes transgeniques Au Royaume-Uni, Ie groupe d'opposants aux manipulations gen...

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actualite FRANCE

Sondages pelle

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Printemps pluvieux pour les plantes transgeniques

Au Royaume-Uni, Ie groupe d'opposants aux manipulations geneIiques, GeneWatch, a procede aun sondage d'opinion sur I'attitude de la population concernant lesaliments a base d'organismes genetiquement modifies: 58 % des sondes y sont opposes contre 22 % plutot favorabies et 61 % n'en consommeraient pas. C'etait avantla grande campagne eurnpeanne de communication des industriels du secteur. En France, presentation par BVA des resultats d'un sondage effectue ala demande de Monsanto: « Les Franfais oaverfs auxbiotechnologies mais desireux d'ensavoir plus". Entre autres, 35 % des personnes sondees onf une bonne opinion de la biotechnologie, et 21 % sont de I'avis oppose. Dans les deux cas, I'analyse des questions posees et du traitement des reponses ne manque pas d'interet...

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ar is - Le vent rournerair-il pour les planres transgeniques ? Les auditions publiques que l'Office parlementa ire d'eva]uation des choix scientifiques et technologiques a organisees les 27 et 28 mai derniers pour preparer un rapport sur I'utilisation des organismes generiquement modifies (OGM) dans I'agriculture et l'alimenrarion ont en tout cas revele une reticence grandissante, rant chez les scientifiques que chez les ministres venus exposer la position du gouvernement. En ce qui concerne les plantes porteuses d'un gene de resistance it un antibiotique, Dominique Voynet, rninistre de l'Amenagement du territoire et de l'Environnement, a confirme la decision du gouvernernent de « ne plus autortser de tels OGM l'auenir »; Louis Le Pensec, ministre de I' Agriculture et de la Peche, insistait pour sa part sur Ie necessaire «benlJfice pour le consommateur ", affirmant que la simple augmentation de la producrivite agricole n'est plus un motif suffisant pour accepter une nouveaute technologique. II s'en est pris en particulier aux plantes resistantes it un herbicide, un caracrere qu'il estime « insuffisant » pour justifier leur diffusion. Avis a Agrevo, dont Ie colza resistant au glufosinate, autorise Ie 22 avril par la Communaute europeenne, a ere agree debut juin au Royaume-Uni ? Quant aux producreurs de mars, pourtant plutor partisans des

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c'est clair, si les consornmateurs n'en veulent pas, nous n'en ferons pas »,

semences transgeniques, ils ont finalement recule devanr la pression des consommateurs. Alors que Novartis esperair vendre cetre annec de quoi

is e Jean-Yves Le Deaut, president de l'Office parlementaire d'evaluation des choix scientifiques et technologiques.

ensemencer 30 000 hectares de son mais, seuls 2 000 ont ere plantes, Marcel Cazale, president de l'Associarion genera le des producreurs de mais, n'en faisair pas rnysrere : « C'est la crainte de la reaction

des consommateurs qui nous a fait reculer. Les vendeurs de semences eux-memes nous ont dissuades de planter ». Les porte-parole de Novartis, d'ordinaire tres prolixes, sonr injoignables... Merrie son de cloche chez Michel Vincent, de la Confederation generale des producteurs de betteraves : «Pour nous,

declarair-il. De son cote, l'Inra prend la mesure des doutcs qui habitent nombre de ses chercheurs. Apres sa decision de ne pas demander d'hornologation pour des colzas ou des betteraves transgeniques resistant it des herbicides et de suspendre les travaux avec des partenaires industriels sur ces sujers, l'Institur a public un rapport pour le moins nuance sur les OGM (1). Un quesrionnaire, reflerant les interrogations du public sur les planres transgeniques, a ere adresse aux chercheurs, et Ie 26 mai, une reunion de svnthese concluait a [a necessite d'une reflexion transversale sur Ie sujet, incluant les aspecrs socioeconorniques. Guy Paillotin, presidenr de l'Inra, reflechit pour sa part it la mise en place d'un co mite de vigilance compose de personnalires exterieures it l'Insritut, qui donnerait son avis sur les travaux de recherche. Nous en saurons plus en seprembre. Pendant ce temps, sentanr Ie vent tourner, Ies industriels, qui considerent la France comme un verrou essenriel pour l'acces it I'Europe agricole, redoublenr d'efforrs pour convaincre, comme en rernoignent les reccnts placards publicitaires envahissanr la presse, Patrick Philipon (1) Organismes genetiquement modifies j I'Inra. Envlronnemem; agriculture etalimentation (1998). Editions Inra, Paris.

La biovigilance sur pieds

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aris - Chose promise, chose due. Comme il l'avait annonce en novembre 1997, Ie gouvernement a mis en place un Cornire provisoire de biovigilance qui suivra I'impact environnemental des cultures comrnerciales de mais transgenique Cb (resistanr it la pyrale grace it une toxine d'origine bacterienncl de Novartis, la premiere plante de ce genre autorisee en France. Place sous la presidence conjointe des ministres de I' Agriculture et de l'Environnemenr, il comprend des 4 BIOFUTUR 180 • Juillet-aoOt 1998

chercheurs, des represenranrs de la societe civile (associations de defense de J'environnement et de consommateurs, syndicars agricoles), des professionnels (instituts techniques, groupements de producteurs, sernenciers) er des membres des directions ministerielles concernees (direction generaIe de I'alimenrarion, protection des vegetaux, eau, etc). Autour de parcelles cultivees dans trois regions (Rhone-Alpes, Poitou er membres, Midi-Pyrenees), ses

appuyes par des equipes de l'Inra et du CNRS, examineront l'apparition de pyrales resistantes la toxine insecricide, l'evolution generale de l'enromofaune, Ie transfert eventuel de genes vers les bacteries du sol ou vers la population bacrerienne de souris de laboraroire hebergeant une flore inresrinale humaine et la dissemination de genes par Ie pollen. Les promoteurs de plantes transgeniques assument la charge financiere de ces etudes.

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