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Résumes / Cancer/Radiothérapie 12 (2008) 701–712
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Gliomes de bas grade : importance de la perfusion et de la perméabilité dans la prédiction des rechutes F. Dhermain a , D. Ducreux b , F. Parker b , P. Page c , K. Hoang-Xuan d , C. Lacroix e , C. Daumas-Duport f , P. Lasjaunias b , E. Tournay g , J. Bourhis a a Département de radiothérapie, institut Gustave-Roussy, Villejuif, France b Service de neuroradiologie, CHU de Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre, France c Service de neurochirurgie, centre hospitalier Sainte-Anne, Paris, France d Département de neuro-oncologie, CHU Pitié Salpêtrière, Paris, France e Service de neuropathologie, CHU de Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre, France f Service de neuropathologie, centre hospitalier Sainte-Anne, Paris, France g Service de biostatistiques, institut Gustave-Roussy, Villejuif, France Objectif de l’étude.– Chez les patients atteints de gliome de bas grade opérés, les facteurs reconnus prédictifs pour la rechute sont l’âge (40 ans et plus) et la taille tumorale (plus de 6 cm). Un rehaussement après injection de gadolinium et une valeur de perfusion vasculaire tumorale élevée (acquise en IRM en séquence T2*) sont des paramètres défavorables discutés. Une valeur de perméabilité élevée semble aussi associée à une plus grande agressivité, mais elle est classiquement acquise en séquence T1, empêchant l’évaluation conjointe de ces critères vasculaires, reflets de la néo-angiogénèse tumorale. Nous avons étudié la valeur pronostique de ces deux paramètres, ainsi que celle des facteurs radiocliniques traditionnels, en termes de survie sans rechute. Patients et méthodes.– Trente-sept patients consécutifs atteints de gliome de bas grade histologiquement prouvés (sur 21 biopsies et 16 exérèses) ont été évalué prospectivement, sur le plan clinique et radiologique par IRM (séquences FLAIR, T1 sans et avec gadolinium). Lors de toutes les évaluations, une séquence en technique IRM dite T2* a été intégrée (2 min), avant la thérapeutique, puis tous les 3 mois jusqu’à la rechute. Le traitement des images était effectué grâce à un logiciel propriétaire (DPTools® ) permettant l’évaluation simultanée des valeurs de perfusion et de perméabilité. Le test du Logrank était utilisé pour déterminer la valeur pronostique (sur la survie sans rechute) des facteurs radiocliniques et des facteurs vasculaires. Résultats.– De décembre 2005 à janvier 2008, 16 femmes et 21 hommes d’âge médian 45 ans, atteints d’un gliome de bas grade, ont été traités par irradiation conformationnelle de 50,4 Gy (32 patients) ou par témozolomide, 3 semaines sur 4, par cycles de 28 jours (5 patients). Le suivi a été en médiane de 14 mois. Dans tous les cas sauf un, il y avait une composante oligodendrogliale, aucun patient ne prenait de corticoïdes et tous avaient un état général classé 0 ou 1 selon l’OMS. Le rehaussement après gadolinium était le seul facteur radioclinique classique prédictif pour la survie sans récidive, associé à une valeur de perfusion élevée dans 9 cas sur 11. Surtout, la combinaison des valeurs de perfusion et de perméabilité était la seule capable de différencier 3 groupes : celui de pronostic favorable (16 patients), sans perméabilité mesurable et avec un taux de survie sans rechute à 2 ans de 100 % ; le deuxième, défavorable (9 patients) avec valeurs de perfusion et de perméabilité élevées et un taux de survie sans rechute à 2 ans de 30 % ; celui de pronostic intermédiaire (12 patients), avec perfusion basse, mais perméabilité élevée et un taux de survie sans rechute à 2 ans de 43 % (p < 0,0001). Conclusion.– Dans les gliomes de bas grade, au-delà des facteurs radiocliniques classiques, l’estimation de la perfusion et de la perméabilité permet de prédire le risque de rechute. doi:10.1016/j.canrad.2008.08.245 C04
L’activité Glutathion-S-transférase tumorale prédictive pour la réponse à la chimioradiothérapie des cancers de l’œsophage P. Boisselier a , V. Brouazin-Jousseaume b , E. Le Prisé a , R. De Crevoisier a , E. Boucher c , J.-L. Raoul c , C. Chenal b a Radiothérapie, centre Eugène-Marquis, Rennes, France b Université de Rennes-1, Rennes, France c Oncologie digestive, centre Eugène-Marquis, Rennes, France Objectif de l’étude.– Les Glutathion-S-transférases sont des enzymes impliquées dans la détoxification des radicaux libres radioinduits. Ainsi, une activité de Glutathion-S-transférases élevée pourrait diminuer l’effet biolo-
gique des radiations. L’objectif de cette étude était de mesurer l’activité des Glutathion-S-transférases de carcinomes épidermoïdes œsophagiens avant chimioradiothérapie et d’analyser son éventuel impact pronostique. Patients et méthodes.– Trente-huit patients d’âge médian 61 ans (32–78) ont été traités pour un carcinome épidermoïde œsophagien de stade II (5 patients), III (27 patients) ou IV (6 patients). L’activité des Glutathion-S-transférases a été évaluée par spectrophotométrie sur des biopsies tumorales avant traitement, par la mesure en mode cinétique de la formation du conjugué du glutathion et du 1-chloro2,4-dinitrobenzene. Trente-cinq patients ont eu une chimioradiothérapie et 3 une chimiothérapie exclusive. La dose totale de radiothérapie variait de 40 Gy en 5 semaines (2 séries de 20 Gy par semaine, 4 Gy par semaine) (6 patients), à 45 Gy en 3 semaines (2 × 1,5 Gy/j) (13 patients) et 60 Gy en 6 semaines (2 Gy/j) (16 patients). La réponse a été évaluée 2 mois après la chimioradiothérapie par endoscopie/biopsie et scanographie. Une valeur seuil d’activité des GlutathionS-transférases, significativement discriminante pour la réponse au traitement et la survie, a été identifiée à l’aide de courbes Receiver Operating Characteristic (ROC). Résultats.– Le suivi a été en médiane de 9 mois (1–128 mois). L’activité médiane des Glutathion-S-transférases a été de 952 nmol de 1-chloro2,4-dinitrobenzène par minute par milligramme (100–3099). L’activité des Glutathion-S-transférases était plus basse pour les carcinomes épidermoïdes œsophagiens de stade II que pour ceux de stade III (p = 0,03). Les patients en situation de réponse complète 2 mois après la chimioradioradiothérapie avaient plus fréquemment une activité de Glutathion-S-transférases < 900 nmol de 1-chloro-2,4-dinitrobenzène par minute par milligramme que les patients en situation de non-réponse (p = 0,02). Le taux de survie globale à 5 ans était de 13 % (intervalle de confiance à 95 % : 2–24 %). En analyse unifactorielle, les facteurs pronostiques de survie globale étaient : le stade (p < 0,01), l’activité des Glutathion-S-transférases > 900 (p = 0,03) et la concentration d’hémoglobine (comme variable continue) (p = 0,07). En analyse multifactorielle, le stade [risque relatif (RR) = 3,1, p < 0,01] et la concentration d’hémoglobine (RR = 0,8, p = 0,05) étaient les seuls facteurs significatifs de survie globale. Conclusion.– L’évaluation de l’activité tumorale des Glutathion-S-transférases peut aider à identifier les patients atteints d’un carcinome épidermoïde œsophagien localement évolué qui tireront bénéfice d’une chimioradiothérapie. La valeur prédictive de l’activité des Glutathion-S-transférases devra être confirmée par des études prospectives plus larges. doi:10.1016/j.canrad.2008.08.246 C05
Essai randomisé comparant deux protocoles de chimioradiothérapie néo-adjuvante dans les cancers localement évolués du rectum Résultats de tolérance de l’essai accord 12/0405 prodige 2 J.-P. Gérard a , D. Azria b , S. Gourgou-Bourgade b , I. Martel-Laffay c , C. Hennequin d , P. Etienne e , G. Delaroche f , L. Mineur g , V. Vendrely h , C. Montoto-Grillot i a Centre Antoine-Lacassagne, Nice, France b Centre Val-d’Aurelle, Montpellier, France c Centre Léon-Bérard, Lyon, France d Hôpital St-Louis, Paris, France e Clinique armoricaine de radiologie, St-Brieuc, France f Institut de cancérologie de la Loire, St-Priest-en-Jarez, France g Institut Ste-Catherine, Avignon, France h Hôpital St-André, Bordeaux, France i FNCLCC, FFCD, Paris, France Introduction.– Les essais de la Fédération franc¸aise de cancérologie digestive (FFCD) 9203 (J Clin Oncol 2006) et de l’European Organization for Research and Treatment of Cancer (EORTC) 22921 (N Engl J Med 2006) ont démontré le bénéfice d’une chimioradiothérapie sur une radiothérapie seule dans les cancers localement évolués du rectum en termes de contrôle local et de stérilisation de la pièce. L’essai accord 12/0405 prodige 2 avait pour but d’optimiser cette chimioradiothérapie en combinant une escalade de dose de la radiothérapie (50 Gy contre 45 Gy) et un renforcement de la chimiothérapie [capecitabine (Cap) contre capecitabine et oxaliplatine (Xelox)].