Grossesse au cours du lupus érythémateux systémique : Expérience du service de médecine interne de Sfax (Tunisie)

Grossesse au cours du lupus érythémateux systémique : Expérience du service de médecine interne de Sfax (Tunisie)

A230 78e Congrès de médecine interne – Grenoble du 12 au 14 décembre 2018 / La Revue de médecine interne 39 (2018) A103–A235 Déclaration de liens d’...

355KB Sizes 2 Downloads 95 Views

A230

78e Congrès de médecine interne – Grenoble du 12 au 14 décembre 2018 / La Revue de médecine interne 39 (2018) A103–A235

Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Pour en savoir plus Chung L, Flyckt RL, Colón I, Shah AA, Druzin M, Chakravarty EF. Outcome of pregnancies complicated by systemic sclerosis and mixed connective tissue disease. Lupus. 2006;15(9):595-9. Sobanski V, Launay D, Depret S, Ducloy-Bouthors A-S, Hachulla E. Special considerations in pregnant systemic sclerosis patients. Expert Rev Clin Immunol. 2016;12(11):1161-73. Taraborelli M, Ramoni V, Brucato A, Airò P, Bajocchi G, Bellisai F, et al. Brief Report: Successful pregnancies but a higher risk of preterm births in patients with systemic sclerosis: An Italian multicenter study. Arthritis Rheum. 2012;64(6):1970-7. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2018.10.243 CA235

Evolution de la grossesse chez les sclérodermiques I. Chabchoub 1 , R. Ben Salah 2,∗ , D.D. Chebbi 3 , F. Frikha 2 , M. Jallouli 2 , Y. Bouattour 2 , M. Snoussi 3 , S. Marzouk 2 , Z. Bahloul 2 1 Médecine interne, Sfax, Tunisie 2 Médecine interne, CHU Hédi-Chaker, Sfax, Tunisie 3 Médecine interne, hôpital Hédi-Chaker, Sfax, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Ben Salah) Introduction La sclérodermie systémique (ScS) est une connectivite caractérisée par une micro-angiopathie accompagnée de fibrose touchant la peau et les viscères. Elle affecte préférentiellement la femme en âge de procréation. La grossesse au cours de la ScS présente un enjeu double : l’impact de la ScS sur le déroulement de la grossesse et les répercussions de la grossesse sur la ScS. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective, descriptive portant sur 3 grossesses chez 3 patientes appartenant à une série de 78 sujets atteints de ScS suivis au service pendant 20 ans. Résultats Trois femmes sclerodermiques appartenant à notre série avaient eu une grossesse (3/70). L’âge moyen à la conception était de 41,3 ans. La durée moyenne d’évolution de la ScS au moment de la conception était de 60 mois. Le score de Rodnan moyen était de 6,3/51. La ScS était stationnaire au cours de la conception dans les 3 cas. La grossesse s’est compliquée de prééclampsie indiquant une césarienne de sauvetage avec décès du nouveau né dans 1 cas et d’une septicémie à Klebsiella pneumonie occasionnant un cataracte du nouveau-né puis son décès dans 1 cas. Elle s’est normalement déroulée dans 1 cas avec accouchement à terme. Un accouchement par césarienne ainsi qu’une prématurité étaient observés dans 2 cas. Conclusion La grossesse au cours de la Scs est actuellement possible en dehors des formes graves. Elle favorise rarement l’évolutivité de la SCS. Toutefois, certaines complications obstétricales de la Scs impliquant une vasculopathie placentaire sont possibles nécessitant une prise en charge multidisciplinaire et codifiée. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2018.10.244 CA236

Maladie de Behc¸et et grossesse : À propos de 28 grossesses observées chez 20 femmes S. Ali-Guechi 1,∗ , D. Roula 2 , S. Boughandjioua 1 , N. Boukhris 1 1 Médecine interne, CHU Ibn Rochd, Annaba, Algérie 2 Médecine interne, CHU Ibn Badis, Constantine, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : ag [email protected] (S. Ali-Guechi)

Introduction Si l’influence réciproque de la maladie systémique sur la grossesse a été bien démontrée au cours du lupus érythémateux disséminé et du syndrome des anti phospholipides, en revanche, les conclusions des rares études consacrées à la maladie de Behc¸et, du reste, très variables selon les séries, restent controversées. L’objectif de notre étude est de préciser une éventuelle interrelation entre le déroulement d’une grossesse et l’évolution naturelle de la maladie de Behc¸et en décrivant les aspects cliniques, obstetricaux, thérapeutiques et évolutifs des grossesses chez des femmes presentant la maladie. Patients et méthodes Étude rétrospective et descriptive de 20 femmes ayant mené une ou plusieurs grossesses dans une série de 143 cas de maladies de Behc¸et féminines connues et suivies durant environ 10 ans dans un service de médecine interne et répondant toutes aux critères de classification de l’International Study Group of Behc¸et’s Disease. Résultats Durant la période d’étude, nous avons observé 28 grossesses chez 20 femmes, soit une moyenne de 1,4 ± 0,72 grossesses par femme (extrêmes de 1 et 3 grossesse/femme–médiane à 1). Dans tous les cas, la maladie de Behc¸et était déjà connue et traitée, le délai moyen entre le diagnostic de la maladie et la première grossesse observée étant de 5 ans ± 4,3 extremes de 1 et 15 ans. L’âge moyen, au moment des grossesses, était de 31,9 ans ± 5,34 (extrêmes de 22 et 39 ans, médiane à 32 ans). Parmi ces femmes, 14 présentaient une forme mineure ou moyenne, cutanéomuqueuse, oculaire et/ou articulaire et 6 une forme sévère de la maladie, comportant une atteinte vasculaire à type de thrombose de la veine cave supérieure dans 2 cas et une atteinte neurologique dans 4 autres cas. La maladie était restée stable au cours de 16 grossesses chez 8 malades. Chez 12 malades, la grossesse était marquée par la survenue d’une ou plusieurs poussées, parfois invalidantes, d’aphtose buccale, cutanée et/ou génitale (11 cas) et d’une thrombophlébite fémoropoplitée survenue à la 22ème semaine de gestation (un cas). Toutes ces malades étaient sous traitement avant et pendant leurs grossesses. Ces traitements comportaient de la Colchicine dans les 20 cas, une anticoagulation dans un cas, une corticothérapie d’entretien dans 16 cas et de l’Azathioprine dans un autre cas. Les 28 grossesses ont toutes été menées à terme et tous les nouveau-nés n’avaient présenté aucune symptomatologie clinique rappelant la maladie maternelle. Parmi eux, nous avons noté la survenue d’un ictère néonatal rapidement resolutif dans un cas et une bronchiolite compliquée de détresse respiratoire dans un autre cas, decédé 21 jours après sa naissance. Conclusion Dans cette étude, 28 grossesses ont pu être menées à terme chez 20 patientes avec maladie de Behc¸et. Conformément aux résultats d’autres séries rapportées dans la littérature, la grossesse n’a pas eu d’effet défavorable sur la maladie et la maladie ne semble pas avoir perturbé le déroulement naturel des grossesses. Cependant, comme il est recommandé en médecine interne pour toute maladie systémique, la grossesse au cours de la maladie de Behc¸et exige une collaboration étroite entre interniste et gynéco obstétriciens permettant de mener à terme ces grossesses dans les meilleures conditions. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2018.10.245 CA237

Grossesse au cours du lupus érythémateux systémique : Expérience du service de médecine interne de Sfax (Tunisie)

N. Regaieg ∗ , M. Jallouli , F. Mkaouar , D.D. Chebbi , F. Frikha , M. Snoussi , M. Ben Hamad , C. Dammak , H. Loukil , R. Ben Salah , S. Marzouk , Z. Bahloul

78e Congrès de médecine interne – Grenoble du 12 au 14 décembre 2018 / La Revue de médecine interne 39 (2018) A103–A235

Médecine interne, CHU Hédi-Chaker, Sfax, Tunisie Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Regaieg)



Introduction Le lupus érythémateux systémique est une maladie auto-immune à prédominance féminine survenant essentiellement chez des malades en période d’activité génitale. La survenue d’une grossesse au cours de l’évolution de la maladie lupique présente un risque ajouté puis qu’elle peut retentir sur l’activité de la maladie et sur le pronostic fœtal. Le but de notre travail est d’évaluer l’impact de la grossesse sur le pronostic maternel et fœtal au cours de cette maladie. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective menée dans le service de médecine interne de Sfax (Tunisie) sur une période de 20 ans (1996–2015). Toutes les patientes répondent aux critères de diagnostic de l’ACR. Résultats Parmi les 225 patientes de notre série, 37 malades ont mené 55 grossesses. L’âge moyen au moment du diagnostic du LES est de 25,2 ans (extrêmes : 11 ans–38 ans). La grossesse était un facteur déclenchant de la maladie lupique dans 19 cas. Le LES était survenu au cours du premier trimestre de la grossesse dans 1 cas, du deuxième dans 4 cas, du troisième dans 2 cas et en post-partum dans 12 cas. Au cours de leur suivi, 25 patientes, ont mené 36 grossesses. Le délai de la grossesse par rapport au diagnostic de lupus était en moyenne de 5 ans 9mois (extrêmes : 6mois–13 ans). Le délai de la grossesse par rapport à la dernière poussée de la maladie était de 4 ans. Un SAPL secondaire était présent dans 4 cas (2 cas de SAPL vasculaire et 2 cas de SAPL obstétrical). Une thrombopénie était présente dans 3 cas. Seize malades (64 %) avaient des antécédents de néphropathie lupique. Huit patientes (32 %) avaient déjà été traitées par cyclophosphamide. Une poussée lupique était survenue suite à une grossesse dans 8 cas avec une poussée rénale dans 3 cas, une poussée cutanée dans 2 cas, une poussée hématologique dans 2 cas et une poussée articulaire dans 1 cas. Vingt-deux grossesses (61,1 %), dont 15 étaient planifiées, se sont déroulées sans incidents et sont menées à terme. Des complications fœtales étaient observées dans 10 cas (27,7 %) : fausses couches (4 cas), mort fœtale in utero (3 cas) et accouchement prématuré (3 cas). Une interruption thérapeutique de la grossesse a été décidée dans 4 cas. Au total, 25 grossesse (69,4 %) ont donné naissance à un enfant vivant et 11 cas (30,6 %) se sont compliquées de perte fœtale. Conclusion La grossesse chez les patientes lupiques est un évènement à risque aussi bien pour la femme que pour l’enfant. Le respect d’une période de rémission de la maladie, la programmation d’une prise en charge multidisciplinaire et l’adaptation du traitement avant la mise en route d’une grossesse sont essentielles afin d’améliorer le pronostic maternel et fœtal. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2018.10.246 CA238

La prise en charge de la grossesse au cours du LES : Questionnaire auprès de 70 gynécologues

M. Abbassi ∗ , Y. Kort , M. Khaloui , H. Abdelhedi , N. Khammessi Service de médecine interne, hôpital Razi, Manouba, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Abbassi) Introduction La grossesse est une situation à haut risque pour les femmes atteintes de lupus érythémateux systémique. L’obstétricien en collaboration avec l’interniste a un rôle crucial dans le bon déroulement de ces grossesses. Matériels et méthodes Nous avons mis au point un questionnaire de type CAP (connaissances, attitudes, pratiques) destiné à évaluer la prise en charge des femmes enceintes lupiques auprès de

A231

70 obstétriciens. Ces questionnaires ont été adressés par mail via l’application Google Form. Résultats Les résultats préliminaires (étude en cours) montrent que les connaissances des obstétriciens concernant les risques obstétricaux et fœtaux au cours du lupus érythémateux systémique sont acceptables. Toutefois, il a été observé de nombreuses erreurs lorsqu’il s’agissait de répondre à des questions relatives au traitement et ses contre-indications. Ainsi une majorité de médecins répondaient « oui » à la question : « l’hydroxychloroquine est-elle contre indiquée au cours de la grossesse ? » Concernant les pratiques, nous avons mis en évidence un manque de collaboration certain entre obstétriciens et internistes. Discussion Les résultats préliminaires montrent que malgré des connaissances théoriques satisfaisantes, un grand travail reste à faire pour l’organisation d’une prise une charge efficace des jeunes femmes lupiques enceintes dans notre pays. Conclusion Une collaboration étroite entre internistes et gynécologues s’impose ainsi qu’une sensibilisation des gynécologues, de l’importance d’une formation continue sur la prise en charge des grossesses au cours des maladies systémiques et particulièrement au cours du lupus érythémateux systémique. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2018.10.247 CA239

Purpura thrombopénique immunologique et grossesse

C. Turki ∗ , M. Snoussi , F. Frikha , Y. Bouattour , M. Jallouli , S. Marzouk , Z. Bahloul Médecine interne, CHU Hédi-Chaker, Sfax, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Turki) Introduction Le purpura thrombopénique immunologique (PTI) est une affection qui concerne souvent les femmes en âge de procréation. La prise en charge diagnostique et thérapeutique de la femme enceinte atteinte de PTI est souvent difficile. Le but de notre étude est de préciser les particularités cliniques, thérapeutiques et évolutives du PTI au cours de la grossesse. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur les dossiers de femmes ayant été suivies pour un PTI au service de médecine interne du CHU Hédi-Chaker de Sfax (Tunisie) et ayant eu une grossesse. Les cas ont été colligés sur une période de 21 ans allant de janvier 1996 à décembre 2017. Afin de dégager les particularités du PTI au cours de la grossesse, nous avons subdivisé notre population en deux groupes : G1 (PTI survenu au cours d’une grossesse) et G2 (PTI survenu en dehors d’une grossesse). L’étude statistique a été réalisée à l’aide du logiciel SPSS 20, le test de Chi2 était utilisé pour comparer les variables qualitatives et de Student pour les variables quantitatives. Le seuil de significativité est retenu pour des valeurs de p ≤ 0,05. Résultats Sur une série de 88 cas de PTI, une grossesse était notée chez 11 patientes soit une fréquence de 12,5 % des cas. L’âge était en moyenne de 30,9 ans (extrêmes : 22–39 ans). Le PTI était révélé de fac¸on fortuite pendant la grossesse dans 10 cas et au moment de l’accouchement chez une patiente. Le chiffre moyen de plaquettes au moment du diagnostic du PTI était de 76363 Elts/mm3 (extrêmes : 30 000–94 000 Elts/mm3 ). Aucune complication hémorragique n’a été notée chez toutes les patientes tout le long de la grossesse ou au post-partum. Le recours à une corticothérapie au cours de la grossesse a eu lieu dans trois cas (27 %) devant des chiffres de plaquettes < 30 000 Elts/mm3 . Les accouchements étaient déroulés sans accidents hémorragiques. Une thrombopénie néonatale était constatée dans un seul cas (9 %) avec des chiffres de plaquettes à 8000 Elts/mm3 . Le nouveau-né avait rec¸u des perfusions d’immunoglobulines et des transfusions de culots plaquettaires avec une évolution favorable et une norma-