Imagerie morpho-fonctionnelle des troubles du spectre autistiques : actualités et théories avancées

Imagerie morpho-fonctionnelle des troubles du spectre autistiques : actualités et théories avancées

Journal de Radiologie Diagnostique et Interventionnelle (2012) 93, 149—157 MISE AU POINT / Neurologie Imagerie morpho-fonctionnelle des troubles du ...

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Journal de Radiologie Diagnostique et Interventionnelle (2012) 93, 149—157

MISE AU POINT / Neurologie

Imagerie morpho-fonctionnelle des troubles du spectre autistiques : actualités et théories avancées夽 M.-A. Lauvin a,∗, J. Martineau b, C. Destrieux b, F. Andersson b, F. Bonnet-Brilhault b, M. Gomot b, W. El-Hage b, J.-P. Cottier a,b a

Service de neuroradiologie du CHRU de Tours, hôpital Bretonneau, 2, boulevard Tonnellé, 37044 Tours cedex 9, France b Unité Inserm U930, CNRS, faculté de médecine de Tours, 2, boulevard Tonnellé, 37044 Tours cedex 9, France

MOTS CLÉS Troubles du spectre autistique ; IRMf ; Neuro-imagerie ; Imagerie de diffusion ; Spectroscopie

Résumé L’autisme est un trouble envahissant du développement de l’enfant. On regroupe sous le terme de « troubles du spectre autistique » (TSA) des profils cliniques polymorphes associant à un degré variable des troubles de la communication et des interactions sociales, à des comportements restreints et stéréotypés. De nombreuses équipes tentent de dégager des anomalies cérébrales sous-jacentes pour comprendre les réseaux neuronaux en cause dans les anomalies de la relation à l’autre. Nous proposons ici une synthèse des anomalies morphologiques, spectroscopiques et fonctionnelles qui ont été décrites dans le circuit amygdalo-hippocampique, les noyaux caudés, le cervelet et les régions fronto-temporales de sujets présentant des TSA. Des anomalies de la substance blanche ont également été décrites en imagerie par tenseur de diffusion, laissant suspecter l’atteinte de réseaux neuronaux sousjacents, tels celui des neurones miroirs ou celui du cerveau social. © 2012 Publié par Elsevier Masson SAS pour les Éditions françaises de radiologie.

L’autisme est un trouble envahissant du développement dont la prévalence est estimée à six enfants sur 1000 [1]. Depuis la description princeps par Kanner en 1943 [2], les regards portés sur l’autisme ont beaucoup évolué et le concept de « troubles du spectre autistique » (autistic spectrum disorder : ASD) rassemble aujourd’hui des profils cliniques polymorphes associant des anomalies précoces, durables et extensives dans les domaines de la communication

DOI de l’article original : 10.1016/j.diii.2012.01.007. Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc ¸aise de cet article original paru dans Diagnostic and Interventional Imaging, en utilisant le DOI ci-dessus. ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M.-A. Lauvin). 夽

2211-5706/$ — see front matter © 2012 Publié par Elsevier Masson SAS pour les Éditions françaises de radiologie. doi:10.1016/j.jradio.2011.07.021

150 (verbale et non-verbale) et des interactions sociales réciproques, à des comportements restreints et stéréotypés [3,4]. L’autisme est un trouble d’apparition très précoce, mais paradoxalement, si certains signes (absence de contact visuel, de comportements d’imitation. . .) peuvent alerter l’entourage avant l’âge de deux à trois ans, le diagnostic n’est fait en moyenne que vers l’âge de six ans [5]. Le diagnostic est avant tout clinique et requiert l’intervention coordonnée de toute une équipe pluridisciplinaire (psychologues, pédopsychiatres. . .) articulée avec les professionnels susceptibles d’assurer les consultations génétiques et neurologiques [5]. Des traits autistiques sont retrouvés dans de nombreuses pathologies neuro-développementales, mais quand aucune étiologie spécifique n’est mise en évidence, on parle alors d’autisme « non-syndromique ». Si l’autisme a d’abord été rapporté à des troubles d’ordre psychiatrique et relationnel, l’hypothèse d’une étiologie au moins en partie organique s’est progressivement imposée durant les 30 dernières années [6]. La caractérisation d’un substratum organique aux troubles autistiques a évidemment exploité le formidable essor qu’ont connu les techniques de neuro-imagerie. Ainsi, depuis les premiers travaux IRM parus à la fin des années 1980 [7], 780 études ont été publiées sur le sujet. Pourtant, les résultats obtenus en imagerie peuvent souffrir d’au moins deux biais expliquant sans doute certaines données contradictoires : une définition insuffisante du cadre nosologique et un biais de sélection des sujets inclus dans les études d’imagerie. Du fait du grand polymorphisme clinique des troubles du spectre autistique, la caractérisation clinique précise des patients étudiés est le préalable à toute étude, en particulier en imagerie. La définition de ce cadre nosologique s’appuie sur des méthodes standardisées de diagnostic, telles l’Autism Diagnostic Interview-Revised (ADI-R) [8] ou la Childhood Autostic Rating Scale (CARS). Un biais de sélection est lié au fait que toutes les personnes autistes ne peuvent pas participer à des protocoles d’IRM nécessitant une immobilité parfaite, voire, dans le cas de l’IRM fonctionnelle, une participation active en dehors de toute sédation. Le but de cette mise au point est de synthétiser l’état des connaissances actuelles sur les différences morphologiques et fonctionnelles associées aux anomalies du fonctionnement cérébral qui entravent la relation à l’autre dans les troubles du spectre autistique. Nous présentons également les pistes ébauchées par les techniques actuelles d’imagerie, dans l’idée de dégager des éléments pertinents pour un diagnostic le plus précoce possible, clé d’une prise en charge adaptée.

Autisme et macrocéphalie La macrocéphalie est une différence physique régulièrement observée chez les sujets autistes [9,10] et faisait déjà partie des observations originales de Kanner [2]. Même si une grosse boîte crânienne n’équivaut pas forcément à un gros cerveau, de nombreux articles ont évalué le volume du cerveau chez les sujets porteurs de TSA par la mesure du périmètre crânien [11], l’IRM [12], ou lors d’études autopsiques [13]. Les 15 études principales à ce sujet ont été reprises en 2005 dans une méta-analyse [10].

M.-A. Lauvin et al. Celle-ci a permis de dégager une dynamique de croissance anormale du cerveau : le périmètre crânien est normal à la naissance, voire discrètement diminué pendant les deux premiers mois [14], puis il connaît une phase de croissance anormalement rapide menant à une macrocéphalie au terme de la première année de vie. Après une phase en plateau, le périmètre crânien se normalise. Le fait qu’une macrocéphalie puisse apparaître secondairement soulève plusieurs questions : s’agit-il d’une anomalie acquise ? D’une augmentation de la gliogenèse . . . ? Ou est-ce la conséquence de l’élimination moins efficace de connexions neuronales préexistantes (neuronal pruning) [15] ?

Régions cibles présentant des anomalies morphologiques, spectroscopiques et fonctionnelles Le choix de l’étude spécifique de certaines régions cibles a été guidé à la fois par des théories neuropsychologiques préalables, des observations cliniques ou des études autopsiques.

Les corps amygdaloïdes et les structures temporales médiales Les corps amygdaloïdes (Fig. 1) sont des structures profondes du système limbique [16] proches du circuit amygdalo-hippocampo-thalamique de Papez (Fig. 2). On leur attribue un rôle dans la perception et la manifestation des émotions (peur, colère, plaisir sexuel, dégoût. . .) et une fonction d’interface avec les systèmes d’élaboration de la mémoire. Depuis les travaux de Brothers [17], ils sont considérés comme un des piliers du cerveau social et leur atteinte [18] peut induire des troubles de l’adaptation sociale rappelant ceux de l’autisme. De plus, certains troubles autistiques sont associés à la présence d’un hamartome dans le corps amygdaloïde chez les porteurs d’une sclérose tubéreuse de Bourneville [19]. De ce fait, les corps amygdaloïdes constituent une des premières cibles étudiées dans l’autisme. Des anomalies anatomopathologiques ont été rapportées [14,20] dans les corps amygdaloïdes : neurones plus petits, plus nombreux et décrits comme « entassés » (tightly packed). Onishi et al. [21] ont mis en évidence par SPECT une corrélation positive entre diminution de la perfusion des régions amygdalo-hippocampiques droites et sévérité des symptômes autistiques, particulièrement pour la résistance au changement. Des anomalies ont également été retrouvées en spectroscopie ; une diminution du rapport NAA/Cr a été rapportée à la partie médiale du lobe temporal droit, en rapport avec une baisse du NAA dans cette région [22]. Cette baisse du rapport NAA/Cr, interprétée comme une altération de l’intégrité neuronale des structures amygdalohippocampiques, est corrélée positivement [23] avec la sévérité des anomalies du comportement social évaluée à la CARS.

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Figure 1. Coupes axiale et coronale T1 3D FSPGR passant par les corps amygdaloïdes (flèches). Ces complexes nucléaires ovalaires se situent en avant des hippocampes et en regard des parois rostro-médiales et rostro-dorsales des cornes temporales des ventricules latéraux [16].

Figure 2. Schéma représentant le circuit hippocampo-mamillothalamique de Papez, décrit entre l’hippocampe, la commissure postérieure du fornix, le corps mamillaire, le noyau antérieur du thalamus, puis le gyrus cingulaire via des projections thalamocingulaires.

Lobe temporal De nombreuses études font état de différences structurelles et fonctionnelles des lobes temporaux chez les sujets autistes [24—27]. Les principales anomalies concernent le sillon temporal supérieur et la région temporale ventrobasale, impliqués dans le décodage des stimuli sociaux : voix, visages, changements de direction du regard. Leur altération pourrait induire une incapacité à dégager des éléments pertinents pour définir l’état mental d’un individu et, de là, rendre compte des difficultés rencontrées par les autistes pour entrer en relation avec l’autre.

Sillon temporal supérieur (STS) L’aire 21 de Brodman (BA) [28] est principalement située à la berge inférieur du STS, alors que BA 22 (aire auditive

associative) se trouve à sa berge supérieure, contiguë à BA 42 (cortex auditif primaire). Du fait de cette proximité aux aires impliquées dans l’audition et le langage, le STS a constitué une cible pour les études portant sur l’autisme. La constatation chez un nourrisson d’un manque de préférence pour la voix maternelle est un des premiers signes d’appel pouvant faire suspecter un trouble du spectre autistique [29]. Gervais et al. [26] ont observé l’activation corticale en IRMf de ces régions lors de l’écoute de sons vocaux et non vocaux, chez des sujets autistes et des témoins. Entendre une voix humaine provoquait une activation significative des deux STS chez les sujets témoins, mais il a été constaté que les sujets atteints de TSA ne les activaient pas. Ils présentaient toutefois une réponse corticale normale pour les sons non vocaux. Plusieurs études morphométriques réalisées en IRM utilisant la voxel-based morphometry (VBM) retrouvent une diminution de concentration de la substance grise des STS. Ces anomalies sont retrouvées de fac ¸on bilatérale par Boddaert et al. [24], mais uniquement du côté gauche (dans BA 22 et BA 42) par Mc Alonan et al. [30], avec une diminution de concentration de la substance grise de —25 % par rapport au groupe témoin. Deux études indépendantes réalisées sur sujets endormis ont mis en évidence des anomalies de perfusion temporale. Zilbovicius et al. [31] ont mis en évidence par PET une hypoperfusion des gyri temporaux supérieurs (BA 22 et BA 42) débordant sur le STS du côté droit. Quant à l’équipe d’Ohnishi [21], elle a identifié, par SPECT au technecium99 m, une diminution bilatérale du débit sanguin régional dans les insula et dans les gyri temporaux supérieurs (BA 22). L’hypodébit observé dans le gyrus temporal supérieur gauche a même été corrélé positivement à la sévérité des troubles autistiques [25]. Ainsi, le STS et les aires temporales supérieures — aires dévolues au traitement cognitif des sons et de la voix

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M.-A. Lauvin et al.

Figure 3. Étude IRMf réalisée lors de l’observation passive de visages neutres et de visages expressifs (cf. exemple ci-dessus) chez des sujets autistes et dans un groupe témoin : chez les sujets autistes, on observe une moindre activation du gyrus fusiforme droit (coordonnées Talairach : 38-74-14 ; p < 0,01 non corrigé) lors de l’observation du visage expressif que du visage neutre, par rapport au groupe témoin. Graphe montrant la taille de l’effet moyen pour les sujets témoins et les sujets autistes pour le contraste visage neutre/visage expressif [38].

humaine—présentent un cortex moins concentré et apparaissent moins bien perfusées chez les sujets autistes.

Aire fusiforme de reconnaissance des visages (Face Fusiform Area : FFA) Un des critères du diagnostic d’autisme est le manque d’intérêt pour les visages [3]. Le gyrus fusiforme droit, ou occipito-temporal latéral (aire 37 de Brodman) comporte une aire (FFA) activée spécifiquement par les sujets témoins lors de la reconnaissance des visages, et notamment du bloc triangulaire yeux-nez-bouche. Une étude VBM récente fait état d’une substance grise anormalement concentrée dans le gyrus fusiforme droit des sujets autistes [32]. Le traitement cognitif des visages par les sujets autistes se fait d’une autre fac ¸on que par les sujets du groupe témoin. Il a d’abord été avancé qu’ils n’utilisaient pas la FFA lorsqu’ils visualisaient des visages, mais activaient plutôt les gyri temporaux inférieurs dévolus, chez les sujets témoins, au traitement des objets usuels [33,34]. Une hypoactivation a d’ailleurs été mise en évidence dans la FFA par IRM fonctionnelle, lors de taches d’observation de visages [35]. Toutefois, on ne peut pas réduire les difficultés que les sujets autistes rencontrent à une simple prosopagnosie et on sait, grâce aux techniques d’eye tracking, qu’ils ne s’arrêtent pas sur le bloc yeux-nez-bouche [36] quand un visage leur est présenté, contrairement au groupe témoin

qui a une reconnaissance dite « holistique » des visages [37]. À présent, il est établi que les sujets autistes sont bien capables d’activer leur FFA [38] si on force leur attention sur les visages, l’hypoactivation classiquement décrite étant en fait probablement liée à l’évitement du stimulus présenté. Cela dit, l’activation qu’on peut observer dans la FFA des sujets autistes pour des visages exprimant une émotion reste moins intense que dans le groupe témoin [39] (Fig. 3).

Lobe frontal Comme dans le lobe temporal, des anomalies de perfusion en SPECT ont été détectées par l’équipe d’Ohnishi [21], dans le cortex préfrontal médial gauche (BA 9 et BA 10) et le gyrus cingulaire antérieur (aire 32 de Brodman). Une corrélation positive a été mise en évidence entre l’hypodébit dans ces régions et la sévérité des troubles autistiques, plus particulièrement dans leur composante sociale. Ces anomalies de perfusion ont été complétées par des mesures VBM qui indiquent, chez les sujets présentant des TSA, une moindre épaisseur du cortex des régions frontales moyennes et orbitaires bilatérales [30] et du gyrus frontal inférieur (où on décrit des neurones aux propriétés « miroir ») [38].

Cervelet On sait maintenant que les fonctions du cervelet dépassent de loin celles de la coordination motrice auxquelles on le restreignait jusqu’à récemment et que des lésions

Imagerie des troubles du spectre autistique cérébelleuses peuvent produire ce qui a été écrit comme un « syndrome cognitivo-affectif cérébelleux » (associant un déficit des fonctions exécutives et visuospatiales, des troubles du langage et du comportement et un émoussement des affects) [40]. L’hypothèse d’un rôle de modulation des fonctions sociales et cognitives du cervelet a été étayée par une étude rapportant une série de cas de troubles du comportement proches de ceux observés dans l’autisme chez des enfants opérés de tumeurs du vermis [41]. Le fonctionnement du cervelet a donc été étudié chez les sujets autistes et il apparaît que le schéma d’activation des différentes aires cérébelleuses lors des tâches motrices n’est pas le même que chez les sujets témoins. Par exemple, au cours d’une tâche motrice simple (appuyer sur un bouton quand une consigne go apparaît), il a été observé chez les sujets autistes une augmentation de l’activation motrice dans l’hémisphère cérébelleux antérieur et le lobule VI vermien homolatéraux, par rapport au groupe témoin [42,43]. Des études autopsiques [14,44] ont rapporté chez les sujets autistes une réduction de la taille des neurones (et notamment des cellules de Purkinje) dans les hémisphères cérébelleux et le vermis du néocervelet après l’âge de 12 ans (de cinq à 12 ans, ces neurones sont nombreux et élargis). Et c’est également sur le vermis que plusieurs études IRM morphométriques [45,46] ont montré une hypoplasie (lobules VI et VII) chez les sujets atteints de TSA comparativement au groupe témoin, ce qu’a confirmé une méta-analyse publiée en 2008 par Stanfield et al. [27,47]. Par ailleurs, un autre argument pour une anomalie des neurones cérébelleux a été apporté par les études spectroscopiques, qui ont démontré une diminution du NAA (marqueur de l’intégrité neuronale) dans l’hémisphère cérébelleux gauche [22], voire dans l’ensemble du cervelet [43,48].

Noyaux caudés Un des critères de diagnostic des TSA repose sur l’observation de comportements ritualisés et répétitifs et d’une certaine résistance au changement. Ces comportements stéréotypés et répétés ont été comparés à ceux qu’on peut observer dans les troubles obsessionnels compulsifs, pour lesquels une association avec des anomalies structurelles et fonctionnelles des noyaux gris centraux est établie [49]. C’est ce qui a poussé plusieurs équipes à les étudier chez les sujets autistes, chez qui des études par contourage manuel [50,51] puis par VBM [32,47,49] établissent un volume plus important des noyaux caudés. Langen et al. [49] montrent un accroissement du volume de la tête des noyaux caudés avec l’âge (alors que leur volume diminue avec l’âge dans le groupe témoin) et une corrélation positive entre volume des noyaux caudés et comportements répétitifs. Dans la tête du noyau caudé droit, Levitt et al., par une étude spectroscopique [52] ont mis en évidence une augmentation des taux de choline et de créatine d’environ 20 %, associée à une diminution des taux de NAA et de créatinine dans le corps du noyau caudé gauche. Ces anomalies ont été interprétées comme le reflet d’une altération du métabolisme énergétique à ce niveau.

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Neurones miroir et cerveau social : théories des réseaux neuronaux Autisme et défaillance du mécanisme des neurones miroirs Le mécanisme des neurones miroirs génère des représentations internes des actions, qu’elles soient effectuées, ou même simplement observées par un sujet. Il a été décrit initialement dans un groupe de neurones de l’aire F5 (cortex prémoteur frontal) du singe macaque qui s’activait autant lorsqu’il portait quelque chose à sa bouche que lorsqu’il voyait un homme porter un objet à sa bouche [53]. Il est maintenant admis qu’un mécanisme de neurones miroirs existe aussi chez l’homme [54] associant, d’une part, le lobule pariétal inférieur (IPL, BA 40) et le gyrus frontal inférieur (pars opercularis—BA 44—et triangularis—BA 45—du gyrus frontal inférieur), et d’autre part, l’insula et le gyrus cingulaire antérieur [55]. Une organisation somatotopique des neurones aux propriétés miroirs a été décrite pour différents répertoires d’actions [56]. Ainsi, quand nous observons les autres agir, nous pouvons donner un sens à leurs actions et comprendre automatiquement leurs comportements (voire leurs intentions), car nous les observons à travers les représentations internes de nos propres actions. Ce mécanisme de neurones miroirs, de concert avec les structures limbiques, pourrait servir de support à l’apprentissage par imitation ou encore à la faculté d’empathie [57]. Chez les personnes présentant des TSA, un amincissement du cortex des régions operculaires frontales et pariétales inférieures appartenant au système des neurones miroirs a été mis en évidence par Hadjikhani et al. [38], avec une corrélation positive entre amincissement cortical et sévérité des troubles autistiques. Par ailleurs, plusieurs études en IRM fonctionnelle ont établi des preuves de dysfonctionnement du système des neurones miroirs. Lors de tâches d’imitation, une hypoactivation a été démontrée dans les régions operculaires chez les sujets porteurs de TSA [43,58], alors même que les imitations effectuées par les personnes de ce groupe étaient correctes. C’est dans ces mêmes régions operculaires qu’une hyperactivation a été mise en évidence par Martineau et al. [43] lors de la simple observation de mouvements de la main, comparativement au groupe témoin. Ainsi, il apparaît que l’activation du système des neurones miroirs se fait de fac ¸on différente chez les autistes lors de l’observation de mouvements et que les stratégies employées par ces sujets pour l’imitation utilisent des réseaux neuronaux différents.

Le cerveau social Le cerveau social est un concept développé par Brothers dès les années 1990 [17]. Il associe fonctionnellement les corps amygdaloïdes, les aires temporales de décodage des stimuli sociaux (aire fusiforme pour les visages et sillon temporal supérieur pour les regards et leurs changements de direction), le cortex frontal inférieur (dont les opercules, où sont décrit des propriétés « miroir ») et une région associant précunéus et cingulum postérieur. Les mesures VBM de

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M.-A. Lauvin et al.

Figure 4. Schéma représentant (en bleu) les aires corticales (selon Brodman) efférentes des corps amygdaloïdes (en rouge) dans lesquelles des anomalies spectroscopiques, morphométriques et/ou fonctionnelles ont été mises en évidence [16]. Sur la coupe c), les lignes matérialisent les plans de coupe des sagittales obliques a) et b). Selon Brodman [28] : cortex préfrontal dorsolatéral (BA 9) et antérieur (BA 10), gyrus temporal moyen (BA 21) et supérieur (BA 22), cortex cingulaire antérieur dorsal (BA 32), gyrus fusiforme (BA 37), pars opercularis (BA 44) et pars triangularis (BA 45) du gyrus frontal inférieur.

l’étude de Mc Alonan retrouvent un cortex moins concentré dans chacune de ces régions [30]. Par ailleurs, l’équipe de Kleinhans a étudié en IRM la connectivité fonctionnelle lors du traitement cognitif des visages chez les autistes [59] ; en comparaison avec le groupe témoin, il rapporte une moindre connexion fonctionnelle entre la FFA droite, d’une part, et le corps amygdaloïde, le précunéus et le cingulum postérieur d’autre part. Plus la composante sociale des syndromes autistiques était sévère, plus les connexions entre la FFA et les autres structures du cerveau social étaient altérées. À l’issue d’une revue de la littérature des anomalies de perception des visages chez les sujets autistes, Schultz propose un modèle heuristique de la physiopathologie de l’autisme [60]. L’hypothèse propose qu’une anomalie de développement des corps amygdaloïdes aurait des conséquences distales sur les structures d’aval du cerveau social (par exemple, STS et FFA, où des anomalies morphologiques et fonctionnelles ont été rapportées ici, Fig. 4). En ne recevant pas « à temps », la stimulation apportée par les efférences amygdaliennes du cerveau social, ces structures perdraient définitivement une grande partie de leur capacité fonctionnelle (à l’instar des personnes aveugles de naissance qui le restent même si elles recouvrent un effecteur visuel fonctionnel).

et correspondant à deux endophénotypes : le premier présentait des espaces de Virshow-Robin dilatés et le second des anomalies de la SB associées à un aspect dédifférencié du pole temporal (Fig. 5). Ces anomalies de la SB correspondaient à des hyper signaux T2 punctiformes ou en plaque en regard des cornes postérieures des ventricules latéraux. Bien que non spécifiques, ces anomalies pourraient être des indices d’une atteinte des connexions neuronales sousjacentes. Étudiée en diffusion, la substance blanche des sujets autistes présente de nombreux foyers de fraction d’anisotropie (FA) anormale, tantôt augmentée, tantôt diminuée, traduisant autant de zones d’anomalies de la microstructure de la SB. De telles anomalies sont

Autisme et substance blanche (SB) : les enjeux de la recherche en neuro-imagerie Une étude rétrospective menée sur une cohorte de 77 enfants atteints de TSA [61] a rapporté un taux de 48 % d’anomalies de la SB visibles en séquences conventionnelles

Figure 5. Coupe coronale T2 permettant d’observer un hypersignal temporo-polaire sous cortical évoquant un défaut de maturation chez cet enfant autiste de dix ans.

Imagerie des troubles du spectre autistique rapportées dans les régions temporales [62—64], notamment adjacentes au gyrus fusiforme droit [64]—, frontales bilatérales [63,64] et cingulaire droite [63]. Au sein du lobe frontal, Sundaram et al. rapportent que les anomalies de la FA concernent les fibres d’association courtes, alors que les longues auraient une anisotropie fractionnée normale [65]. Le corps calleux apparaît également anormal chez les sujets autistes. Dans une méta-analyse parue en 2009 [66], Frazier et Hardan concluent que le volume du corps calleux est diminué dans son ensemble chez les sujets présentant des TSA et que cette diminution de volume prédomine à la partie antérieure du corps calleux. C’est également dans les régions antérieures du corps calleux [67] que prédomine la diminution de la FA. La théorie du « manque de cohérence centrale » développée par Frith [68] va de pair avec la faculté préservée de traiter des données (faculté parfois hypertrophiée chez les autistes dits « de haut niveau »), mais sans pouvoir les relier les unes aux autres. Cette anomalie s’illustre dans la préoccupation persistante des sujets autistes pour des parties d’un objet, d’un visage ou d’une scène plutôt que pour la globalité de cet objet, de cette scène ou de ce visage [29]. Les anomalies de la microstructure de la SB mises en évidence par l’imagerie en diffusion renforcent l’hypothèse d’une dysconnectivité entre les éléments de différents réseaux neuronaux impliqués dans la vie de relation.

Encadré 1 courante.

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Conclusion Un nombre grandissant d’équipes s’attachent à caractériser les anomalies encéphaliques décelables chez les sujets présentant des troubles du spectre autistique. Si les premières études d’imagerie ont d’abord rapporté des anomalies dans plusieurs sites isolés, les hypothèses les plus récentes se dirigent vers la défaillance de réseaux impliquant plusieurs régions cérébrales. En effet, on dispose d’un faisceau d’arguments morphométriques, spectroscopiques, scintigraphiques et fonctionnels pour l’atteinte concomitante de plusieurs régions cérébrales : cervelet, noyaux caudés, corps amygdaloïdes, régions temporales ventro-basales et supérieures (centres de décodage des stimuli sociaux tels que voix, regards et visages) et régions frontales et pariétales inférieures impliquées dans le système des neurones miroirs. Cependant, aucune donnée n’a encore réunit un niveau de preuves suffisant pour servir de véritable marqueur iconographique de l’autisme, dont le diagnostic reste clinique (Encadré 1 ). Un des buts de la recherche en imagerie est pourtant de pouvoir disposer d’outils diagnostics les plus précoces possibles, dans l’idée de pouvoir stimuler les régions cérébrales de la cognition sociale au plus tôt, avant qu’elles ne perdent leur potentiel de développement. L’essor des techniques d’exploration de la substance blanche, tout particulièrement celles étudiant statistiquement la connectivité morphologique (par diffusion) et fonctionnelle (par IRMf) [69,70], pourrait permettre à l’avenir d’explorer les pistes avancées d’une dysconnectivité entre les différents acteurs des réseaux neuronaux qui sous-tendent la relation à l’autre.

Diagnostic de l’autisme en pratique

• La demande d’IRM ne prend tout son sens que lorsqu’elle s’inscrit dans le cadre d’une prise en charge multidisciplinaire dédiée. • Même s’il n’y a pas de marqueur iconographique spécifique de l’autisme, la réalisation d’une IRM morphologique lors du diagnostic initial permet de rechercher des anomalies associées (par exemple, des signes évocateurs de sclérose tubéreuse de Bourneville ou de neurofibromatose). Il est également recommandé de réaliser une spectroscopie pour dépister un éventuel déficit en créatinine (pouvant bénéficier d’un traitement et se présentant cliniquement comme des tableaux de retard mental et difficultés relationnelles). • Les recommandations pour la pratique professionnelle du diagnostic de l’autisme conseillent les séquences suivantes [5] : ◦ acquisition 3D T1 (ou à défaut sagittal T1) ; ◦ coupes coronales T2 perpendiculaires aux hippocampes ; ◦ coupes coronales Flair perpendiculaires aux hippocampes ; ◦ spectroscopie (TE : 144 ou TE 35) ; ◦ coupes axiales T2 (injection de produit de contraste non nécessaire).

Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

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