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Abstracts / Néphrologie & Thérapeutique 12 (2016) 259–287
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Néphrologie, centre d’hémodialyse du Lez, Montpellier, France Néphrologie, Nephrocare, Belley, France 7 Néphrologie, clinique néphrologique du Pont-Allant, Maubeuge, France 8 Néphrologie dialyse, clinique d’Occitanie, Muret, France 9 Néphrologie dialyse, Nephrocare, Étampes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (D. Attaf) 6
Introduction Les chélateurs des phosphates (CP) en hémodialyse (HD) constituent une part significative de la prise médicamenteuse journalière. Celle-ci peut influencer l’adhérence et par conséquent le contrôle de l’hyperphosphatémie (HP). L’HP est associée à une surmortalité, aussi l’adhérence aux CP doit être évaluée et les facteurs de « non adhérence » corrigés. L’adhérence peut être estimée à l’aide d’une enquête patient utilisant un questionnaire validé. L’objectif de cette étude est d’évaluer en HD, au sein des centres de dialyse Nephrocare, l’adhérence des patients aux CP et ses facteurs limitants. Patients et méthodes Un questionnaire dérivé de l’échelle de Morisky est appliqué aux patients (IDE ou auto-évaluation perdialytique) ; ont été collectés les données démographiques, le nombre de cp/j, la connaissance du patient sur l’HP et ses complications, l’adhérence au CP et les facteurs susceptibles de l’influencer. Résultats Au total, 1290 patients répondeurs (âge moyen 69 ans), 47 % sont en dialyse depuis + de 3 ans, 48 % ont une prescription médicamenteuse de 8 à + de 12 cp/j, 63 % déclarent « connaître le phosphore », 67 % n’en connaissent pas les complications, 46 % des patients déclarent une posologie de CP de 3 à 8+ cp/j, 71 % des patients déclarent une « adhérence totale » au CP. Parmi les nonadhérents, 50 % « oublient » et 16 % « ne tolèrent pas » leur CP. L’augmentation de la posologie du CP est associée à une augmentation non significative de l’adhérence. L’âge, l’ancienneté en HD, le centre de dialyse n’influencent pas l’adhérence au CP. Discussion Les posologies et les « motifs de non-adhérence » déclarés sont conformes à ceux de DOPPS. La corrélation positive entre « posologie du CP » et « adhérence » infirme DOPPS mais confirme l’étude de Neri et al. [1]. Dans cette étude, la relation entre « posologie du CP » et « adhérence » est appréciée par un facteur global dit « charge de l’ensemble du traitement oral ». Ce facteur n’a pas été évalué dans notre questionnaire et pourrait expliquer cette relation inattendue entre posologie et adhérence [2]. Conclusion Les notions admises que « l’adhérence est liée au nombre de comprimés prescrits » et qu’une « posologie réduite améliorerait l’adhérence » doivent être nuancées. Cette étude confirme ainsi l’importance de l’éducation thérapeutique en néphrologie/dialyse. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Références [1] Neri L, Martini A, Andreucci VE, Gallieni M, Rey LA, Brancaccio D, et al. Regimen complexity and prescription adherence in dialysis patients. Am J Nephrol 2011;34(1):71–6. [2] Rifkin DE, Laws MB, Rao M, Balakrishnan VS, Sarnak MJ, Wilson IB. Medication adherence behavior and priorities among older adults with CKD: a semistructured interview study. Am J Kidney Dis 2010;56(3):439–46. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2016.07.327 OD.05
Amélioration de la prise en charge des patients dialysés : intérêt de l’analyse mensuelle des indicateurs. Expérience de Nephrocare France C. Chazot 1,∗ , S. Stefano 2 , B. Canaud 3 , Médecins des centres Nephrocare 1 Coordination médicale, Nephrocare, Fresnes, France
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Care Value Management EMEA, Fresenius Medical Care Deutschland GmbH, Bad Homburg vor der Höhe, Allemagne 3 Center of excellence medical, Fresenius Medical Care, Bad Homburg vor der Höhe, Allemagne ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Chazot) Introduction La dialyse depuis plus de 50 ans permet une survie prolongée des patients atteints de maladie rénale chronique terminale. La mortalité dans la population dialysée reste bien au-dessus de celle de la population générale. L’analyse des pratiques est un outil fondamental d’amélioration de la prise en charge avec à terme l’espoir d’améliorer la survie des patients et de favoriser l’accès à la greffe. Patients et méthodes Chez Nephrocare, tous les patients sont dialysés sur un générateur 5008 connecté à un serveur central avec recueil automatique des données de séance. La gestion de la séance d’hémodialyse et du dossier du patient se fait par le logiciel EUCLID 5. Tous les mois, est mis à disposition un tableau de suivi de 10 indicateurs (Balance Score Card, BSC) pour chaque unité géographique avec la proportion des patients dans les cibles prédéfinies. Ces 10 indicateurs incluent la durée de traitement effective, le volume de réinfusion en hémodiafiltration, le volume de sang traité, le KT/V OCM, l’abord vasculaire, l’état d’hydratation évalué en impédance, la protection contre l’hépatite B, l’albuminémie, la gestion de l’anémie, la phosphatémie et l’accès à la greffe. Résultats Entre janvier 2015 et décembre 2015, le score agrégé du BSC prenant en compte tous les indicateurs dans la cible est passé de 57 % à 75 % témoignant d’une amélioration des indicateurs médicaux sur les 38 structures NephroCare. Le « Clinic Score » (score des cibles non atteintes rapporté à une base de 100 patients) est passé de 317 à 278/100 patients témoignant de la baisse des indicateurs hors cible. Le score d’inscription à la greffe a augmenté de 51,1 à 72 % des patients éligibles inscrits. Discussion L’analyse répétée des indicateurs de qualité de prise en charge des patients grâce à un système informatisé automatique a permis une amélioration de la prise en charge des patients. Le « benchmarking » par centre de chaque indicateur permet d’identifier les problématiques à résoudre au niveau de chaque structure. Conclusion Même si l’effet sur la mortalité reste à démontrer, ce suivi des indicateurs médicaux permet une évaluation en continu des pratiques professionnelles et une amélioration des résultats clinico-biologiques. Déclaration de liens d’intérêts CC, SS, BC : salariés Fresenius Medical Care. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2016.07.328 OD.06
Impact de la parathyroïdectomie sur le FGF-23 chez les patients en hémodialyse chronique M.A. Lammouchi 1,∗ , G. Boulahia 1 , P.A. Michel 1 , H. Fessi 1 , S. Perier 2 , P. Ronco 1 1 Néphrologie et dialyses, hôpital Tenon, Paris, France 2 ORL, hôpital Tenon, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M.A. Lammouchi) Introduction La parathyroïdectomie (PTx) améliore les troubles phosphocalciques chez les patients en hémodialyse chronique ayant une hyperparathyroïdie tertiaire. La hausse du Fibroblast Growth Factor 23 (FGF-23) est connue pour ses effets délétères sur le système cardiovasculaire. Les phénomènes de régulations du FGF-23 restent encore flous. Le but de notre travail est d’étudier les variations du FGF-23 et des paramètres biologiques du remodelage osseux après une PTx. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective incluant des patients en hémodialyse chronique qui ont bénéficié d’une PTx
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pour une hyperparathyroïdie tertiaire. On a étudié les variations des concentrations plasmatiques de l’hormone parathyroïdienne (PTH), la phosphatase alcaline osseuse (PALO), des télopeptides du collagène osseux de type I (NCTX) et le fragment C-terminal du FGF-23 avant et après la PTx. Résultats L’étude concernait 10 patients, dont l’âge moyen était de 49 ans variant de 25 à 65 ans et dont le sex-ratio était à 1. On a noté une baisse significative et immédiate des taux plasmatiques de PTH (p < 0,002) et des NCTX (p < 0,002) après la PTx. Cependant, la baisse significative (p < 0,008) du FGF-23 n’a été notée qu’après un délai moyen de 195 jours post-PTx. Par ailleurs, la baisse des PALO n’était pas significative (p = 0,054). Discussion Peu d’études se sont intéressées à la diminution des taux de FGF-23 après la PTx et surtout des modifications du remodelage osseux. Plusieurs études ont montré l’effet stimulateur de la PTH sur la synthèse du FGF-23 au niveau des ostéocytes, ce qui explique le résultat de notre travail. Cependant, la baisse n’était pas immédiate, ce qui pourrait être expliquée par l’intervention d’autres facteurs comme l’augmentation de la masse osseuse après la PTx qui a été démontrée par une étude expérimentale. Conclusion La PTx permet de réduire les taux de FGF-23 et l’ostéorésorption ainsi que la morbi-mortalité chez les patients ayant une hyperparathyroïdie secondaire à la maladie rénale chronique. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2016.07.329 OD.07
Hémodialyse quotidienne par générateur à bas flux de dialysat à 18 mois de suivi : un traitement de qualité M.A. Lammouchi 1,∗ , G. Boulahia 1 , P.A. Michel 1 , H. Fessi 1 , T. Petitclerc 2 , P. Ronco 1 1 Néphrologie et dialyses, hôpital Tenon, Paris, France 2 Dialyse, AURA (Association pour l’utilisation du rein artificiel), Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M.A. Lammouchi) Introduction Hémodialyse quotidienne à domicile (HDQD) connaît un renouveau grâce à l’utilisation récente en France de générateurs à bas débit de dialysat (NxStage® et S3® ). Nous avons évalué la qualité de traitement chez des patients formés et installés à domicile en HDQ sous ces générateurs à 18 mois de suivi. Patients et méthodes Suivi de 11 patients en HDQD (âge moyen 40 ans), 2 ont démarré leur traitement en HDQD et 9 switchs. Ils ont eu une évaluation clinico-biologique, une impedencamétrie et mesure du débit de fistule (Transonic) à 0, 6, 12 et 18 mois et échographie cardiaque et qualité de vie (SF36) à 0, 6, 12 et 18 mois. Tous les patients utilisent la technique du Buttonhole pour la ponction de leur fistule. Résultats Chez tous les patients, on a observé des chiffres tensionnels dans les objectifs avec des moyennes à 138/84 mmHg et une diminution de la masse ventriculaire dès 18 mois de fac¸on significative de 190 g à 176 g. Diminution du phosphore avec le maintien des mêmes doses de chélateurs avec une moyenne à 18 mois à 1,28 mmol/L. Une prise de poids (moyenne 3 kg) au profit de la masse maigre (passée de 66 % à 70 % du poids du corps) a été également observée. Il n’y a pas de modification du débit de fistule. La qualité de vie s’est améliorée de fac¸on significative. Discussion Les premiers résultats utilisant cette technique suggèrent une amélioration de la qualité de vie et la réduction des comorbidités cardiovasculaires par rapport à l’hémodialyse conventionnelle. Conclusion Les patients en HDQD bénéficient d’un traitement permettant le maintien à long terme d’une bonne qualité de vie.
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Cependant, les difficultés pour faire accepter ce type de traitement restent importantes, une meilleure sensibilisation à cette technique est souhaitable. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2016.07.330
Dialyse 2 OD.08
Activation d’aryl hydrocabon receptor et risque hémorragique dans une cohorte de patients hémodialysés M. Pelletier 1 , L. Dou 2 , M. Sallée 3 , S. Bataille 4 , P. Brunet 5 , S. Burtey 2,∗ 1 Centre de néphrologie et transplantation rénale, Assistance publique–Hôpitaux Marseille, Marseille, France 2 Vascular research center of marseille, Aix-Marseille université, faculté de pharmacie, Marseille, France 3 Néphrologie, dialyse et transplantation, hôpital de la Conception, Marseille, France 4 Institut phocéen de néphrologie, clinique Bouchard, Marseille, France 5 Néphrologie, Aix-Marseille université, Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Burtey) Introduction L’aryl hydrocarbon receptor (AhR) est un facteur transcriptionnel ubiquitaire impliqué dans la réponse aux xénobiotiques, tels que la dioxine. Au cours de la maladie rénale chronique (MRC), l’accumulation des toxines urémiques indoliques s’accompagnent d’une activation d’AhR. Elle s’accompagne d’une augmentation du risque de décès et d’événements cardiovasculaires. À côté du risque thrombotique, les patients avec une MRC présente une augmentation du risque hémorragique. Nous ne possédons pas de biomarqueur permettant d’identifier les patients à risque hémorragique. Notre objectif est d’étudier le lien entre le potentiel activateur d’AhR du sérum (PAhRS) des patients en hémodialyse et leur risque hémorragique. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude monocentrique prospective sur un an conduite entre juin 2014 et juin 2015. La mesure du PahRS des patients hémodialysés a été réalisé en début d’étude (test CALUX). Il est exprimé en unités arbitraires (UA). Les évènements hémorragiques majeurs ont été recueillis de manière prospective (hémorragie digestive ou nécessité de transfusion). Résultats Au total, 178 patients ont été inclus. L’âge médian était de 70 ans (18–94 ans). Il y avait 58 % d’hommes. Quarante-huit pour cent recevaient un antiagrégant plaquettaire et 27 % un AVK. La médiane du PAhRS était de 96,5 UA (15–811 UA). Quatorze patients (7,8 %) ont présenté une hémorragie grave. Douze recevaient un traitement antiagrégant ou anticoagulant. L’analyse de Kaplan–Meier montre que la survenue d’une hémorragie grave est statistiquement moins fréquente chez les patients qui ont une activation d’AhR supérieure à la médiane de 96,5 UA (test du log rank = 0,008). Douze épisodes hémorragiques sont observés lorsque l’activation d’AhR est inférieure à la médiane contre 2 lorsqu’elle est supérieure à la médiane. Discussion Un PAhRS inférieur à la médiane est associé à un risque hémorragique. Nous pourrions ainsi identifier les patients à haut risque hémorragique et adapter au mieux le traitement antiagrégant ou anticoagulant. Conclusion Le PAhRS est un nouveau biomarqueur prédictif du risque hémorragique chez les patients hémodialysés. Il doit être validé dans une cohorte plus importante.