Communications orales 3 Inserm, CIC 1432, Service de Pharmacologie Médicale, CHU Dijon, 21000 Dijon 4 Inserm, CIC 1408, Université Saint-Étienne, EA3065, Service des Urgences et Réanimation, CHU Saint-Étienne, 42055 Saint-Étienne cedex 2 ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Buchmuller)
Introduction La maladie thromboembolique veineuse (MTEV) est la 4e cause de mortalité maternelle dans les pays développés. Selon les recommandations internationales, une prévention de MTEV par héparine de bas poids moléculaire (HBPM) est indiquée pendant la grossesse et les 6 semaines post-partum en cas de haut risque de récidive : antécédents de MTEV non provoquée ou liée à un facteur hormonal. Cependant, ces recommandations ne sont que de faible grade (grade 2B—2C) et laissent le choix entre une dose prophylactique fixe ou une dose plus élevée adaptée au poids, dite dose intermédiaire (environ une demi-dose curative). Objectif Connaître les pratiques franc ¸aises concernant la prévention secondaire des MTEV chez les femmes enceintes à haut risque de récidive. Méthode En février 2014, le Centre d’Investigation Clinique du CHU de Saint-Étienne a envoyé 449 questionnaires à tous les gynécoobstétriciens (GO) des maternités franc ¸aises niveaux 2b ou 3 situées dans 33 villes différentes. Le questionnaire comprenait 3 cas cliniques théoriques de femmes enceintes demandant pour chaque cas si une prescription d’HBPM était nécessaire et si oui, à quelle dose (prophylactique ou intermédiaire). Les antécédents étaient pour le 1er cas une MTEV non provoquée, pour le 2e une MTEV liée aux hormones et pour le 3e une MTEV liée à un facteur de risque (FDR) mineur transitoire. Résultats Cent cinq questionnaires ont été complétés (23 %) avec au moins une réponse par ville. En cas d’antécédents de MTEV : — non provoquée, 73 % des GO utiliseraient une HBPM (énoxaparine dans 96 % et tinzaparine dans 4 %) ; 95 % choisiraient une dose prophylactique fixe et 4 % une dose intermédiaire ; — liée aux hormones, 86 % des GO utiliseraient une HBPM (énoxaparine dans 96 % et tinzaparine dans 4 %) ; 84 % choisiraient une dose prophylactique fixe et 12 % une dose intermédiaire ; — liée à un FDR mineur transitoire, 36 % des GO utiliseraient une HBPM (100 % d’énoxaparine) ; 92 % choisiraient une dose prophylactique fixe et 5 % une dose intermédiaire. Conclusion La majorité des GO franc ¸ais suivent les recommandations malgré leur faible grade et prescrivent des HBPM chez les femmes enceintes aux antécédents de MTEV non provoquée ou liée aux hormones en préférant la dose prophylactique fixe, mais la dose intermédiaire est aussi prescrite. Un essai randomisé comparant l’efficacité et la tolérance de ces doses paraît donc justifié. Mots clés Grossesse ; Maladie thromboembolique veineuse Déclaration d’intérêt Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.jmv.2014.07.058 CO23
Enquête de pratique sur la sclérothérapie et la compression après sclérothérapie en France V. Tripey 1,∗ , J.M. Monsallier 2 , R. Morello 3 , C. Hamel-Desnos 1 Hôpital Privé Saint-Martin, Médecine Vasculaire, 14050 Caen 2 Médecine vasculaire, 61000 Alenc ¸on 3 Laboratoire de Biostatistiques, Centre Hospitalier Universitaire de Caen, 14033 Caen ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (V. Tripey)
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335 Basée sur des recommandations d’experts et supportée par un faible niveau de preuve, la compression après sclérothérapie est en pratique diversement appliquée dans le monde. Objectif Évaluer les habitudes des médecins vasculaires (MV) franc ¸ais sur leur pratique de la sclérothérapie et l’utilisation de la compression post-sclérothérapie. Méthodes En 2010, un questionnaire de pratique a été adressé aux MV franc ¸ais par l’intermédiaire des associations régionales de formation continue en médecine vasculaire. Résultats Au total, 366 MV ont répondu à l’enquête dont 63 % (229/366) exerc ¸ant en libéral, 6 % (21/366) en milieu hospitalier et 31 % (115/366) ayant une activité mixte. La sclérothérapie est pratiquée par 88 % (323/366) d’entre eux. Deux tiers des MV utilisent la mousse sclérosante (MS) et pratiquent la sclérothérapie échoguidée (SEG). Moins d’un tiers des MV applique systématiquement une compression après sclérothérapie. Lorsque la compression est appliquée, elle fait suite le plus souvent au traitement de troncs saphènes ou de saphènes accessoires et des bas de compression médicale (BCM) 15 à 20 mmHg sont alors majoritairement utilisés. Concernant la durée préconisée pour le port de la compression, elle est de 48 heures à 1 semaine pour 65 % (193/299) des MV interrogés. Conclusion Une grande majorité des MV ayant répondu au questionnaire pratique la SEG et utilise la MS. La compression après sclérothérapie est diversement appliquée en France et n’est pas en accord avec les recommandations des Autorités de Santé franc ¸aises qui préconisent le port d’un bas de 15—20 ou 20—36 mmHg pour une durée de 4 à 6 semaines. Ainsi, moins d’un tiers des MV a recours systématiquement à une compression élastique, et il s’agit alors le plus souvent de BCM de 15 à 20 mmHg, pour une semaine ou moins. Mots clés Sclérothérapie ; Compression Déclaration d’intérêt Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.jmv.2014.07.059 CO24
Impact de la taille d’un bas de compression dégressive sur son efficacité hémodynamique et sa tolérance : apport de la modélisation M. Chauveau 1,∗ , F. Cros 2 , P. Gelade 2 92260 Fontenay aux roses 2 Laboratoires Innothera, Département de Biophysique, 94110 Arcueil ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Chauveau) 1
Introduction L’efficacité et l’acceptabilité des bas de compression élastique dégressive (BCED) dépendent des pressions réellement appliquées. L’augmentation des pressions accroît généralement l’efficacité mais nuit à l’acceptabilité. Or les pressions sont conditionnées par l’ajustement de la taille du bas aux dimensions du membre. Objectif Mettre en évidence l’impact de la taille du bas sur les pressions appliquées à la peau et sur l’hémodynamique veineuse. Méthodes Le champ des pressions appliquées a été calculé, en appliquant la loi de Laplace, au moyen d’un modèle numérique intégrant les dimensions du membre (obtenues à partir de scanners 3D d’un échantillon représentatif de la population féminine franc ¸aise), et les caractéristiques géométriques et mécaniques des bas mesurées in vitro. Les effets hémodynamiques des BCED ont été calculés au moyen d’un autre modèle numérique, le « Venous return simulator », qui intègre les caractéristiques géométriques et mécaniques du réseau veineux des membres inférieurs, les lois de l’hydrodynamique, et les pressions externes appliquées.
336 Les simulations ont porté sur un membre inférieur féminin que ses dimensions plac ¸aient au centre de la bonne taille dans la grille de tailles, et dont le réseau veineux différait de la normale par l’existence d’une incontinence modérée de la grande saphène. Les simulations ont consisté à appliquer sur ce MI successivement trois bas-cuisse de classe 2 : un à la bonne taille, un trop grand d’une taille, un trop petit d’une taille. Résultats Le bas à la bonne taille délivre à la cheville 18 mmHg, ce qui est la pression attendue d’une classe 2, et le reflux saphénien est réduit de 80 %. Le bas trop grand d’une taille délivre à la cheville 12 mmHg, ce qui est la pression attendue d’une classe 1, et le reflux saphénien est réduit de 53 %. Le bas trop petit d’une taille délivre à la cheville 26 mmHg, ce qui est la pression attendue d’une classe 3, et le reflux saphénien est réduit de 85 %. Ce dernier bas génère
Communications orales des surpressions localisées (au tendon d’Achille et en face antérieure de cheville) de 48 mmHg (au lieu de 35 mmHg avec le bas à la bonne taille), ce qui constitue un inconvénient notable au regard du faible bénéfice hémodynamique par rapport au bas à la bonne taille. Conclusion Le décalage d’une taille de bas aboutit sensiblement au même résultat sur les pressions appliquées que le décalage d’une classe franc ¸aise. Le choix de la bonne taille est aussi important que le choix de la bonne classe de compression. Mots clés Compression ; Modélisation Déclaration d’intérêt Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.jmv.2014.07.060