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bactériologie
| Pseudomonas aeruginosa
L’alginate augmente la viscosité des sécrétions bronchiques, favorise l’adhésion aux cellules de l’épithélium respiratoire et surtout entraîne un trapping local des exo-enzymes synthétisées par P. aeruginosa. La concentration de ces exo-enzymes piégées dans l’alginate devient beaucoup plus importante avec pour conséquence une atteinte délétère locale.
Au laboratoire Au laboratoire, c’est l’existence de trois examens cytobactériologiques des crachats successifs identifiant P. aeruginosa sur une période de 6 mois avec un intervalle de 1 mois et/ou la présence d’au moins deux arcs de précipitines antipyocyaniques qui définit le passage à la chronicité. Le nombre d’arcs de ces précipitines est corrélé au pronostic : plus le nombre d’arcs augmente, plus le pronostic est mauvais.
Stratégie thérapeutique Traitement du premier épisode Les souches de primo-infection sont généralement sensibles aux antibiotiques. Le traitement intensif de la primo-infection (bithérapie ceftazidime-aminosides en intraveineux pendant 15 à 21 jours suivi de nébulisations de colimycine pendant un mois) doit permettre d’obtenir une éradication, au moins transitoire et de retarder la survenue de l’infection chronique. Les souches de primo-infection sont non mucoïdes.
| formation
Traitement de l’infection chronique Le traitement de l’infection chronique bronchopulmonaire associée à un déclin de la fonction respiratoire impose une stratégie à long terme pour éviter l’apparition précoce de souches multirésistantes. De fortes posologies de bêtalactamines et d’aminosides doivent être utilisées, sur des cures de 2 semaines au minimum, du fait d’une pharmacocinétique caractérisée ici par un raccourcissement de la demi-vie d’élimination et une augmentation du volume de distribution. Les fortes posologies permettent d’augmenter le passage bronchique des antibiotiques. En présence de souches multirésistantes, la colistine a trouvé un regain d’intérêt. Des études in vitro suggèrent une synergie avec la rifampicine, mais ceci doit être confirmé en clinique. De plus, en raison de la faible diffusion de la colistine in vitro dans la gélose, la détermination n’est pas fiable lors de l’étude de la sensibilité aux antibiotiques par la méthode des disques. Seule l’évaluation de la CMI par la méthode du E-test® permet une détermination fiable de la sensibilité. L’antibiothérapie par voie inhalée (colimycine ou tobramycine) utilisée en cures séquentielles représente une alternative pour limiter la prolifération bactérienne chez les malades colonisés par P. aeruginosa. Quelles qu’en soient les modalités, le but des traitements antibiotiques est de diminuer l’inoculum bactérien au niveau des voies respiratoires, d’espacer les exacerbations et de ralentir la dégradation fonctionnelle respiratoire pour augmenter significativement la durée de vie. | CHANTAL BERTHOLOM professeur de microbiologie École nationale de physique-chimie-biologie, Paris (75)
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Source E. Bingen (service de microbiologie, hôpital Robert-Debré, Paris), 27e Réunion interdisciplinaire de chimiothérapie anti-infectieuse, 6 décembre 2007, Paris.
Impact de l’infection à VIH sur la survenue du zona
L
e zona est plus fréquent
taux de CD4, et donc associées à
peut s’expliquer par une plus
en cas d’infection par
l’immunosuppression.
grande fréquence d’activités à
le VIH. Chez 446 sujets
De plus, le risque de survenue
risque. |
séroconvertis au cours d’une
d’un zona était plus élevé chez les
étude prospective longitudinale
sujets VIH-positifs par rapport
et chez 3 449 témoins
aux témoins, non seulement
séronégatifs, les manifestations
après la séroconversion (odds-
zostériennes sont apparues
ratio égal à 3,29), mais aussi
inversement corrélées avec le
avant (OR égal à 1,84), ce qui
OptionBio | Lundi 21 avril 2008 | n° 399
ODILE BIECHLER © www.jim.fr Source Chenglong L et al. Mechanisms of how HIV infection affects Herpes Zoster occurence. 15th Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections, Boston, 3-6 février 2008.
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